William Branham

William Branham "Un Homme, envoyé de Dieu"

Gordon Lindsay

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Pauvreté et vie dure chez les Branham

Chapitre 3



Il semble que Dieu a souvent prévu que les instruments qu’il a choisi connaissent au début de leur vie beaucoup de difficultés, et, dans certains cas, la pauvreté la plus totale. Parfois ils ont eu à connaître de profondes souffrances. Personne ne peut compatir avec ceux qui sont dans la détresse ou l’affliction s’il n’est pas lui-même passé par des épreuves semblables. Il est rare que ceux qui ont reçu un appel spécial de Dieu aient été élevés dans des familles riches, ou dans la haute société. Jésus Lui-même avait une crèche comme berceau. Le huitième jour, quand II a été circoncis, la famille n’avait pas les moyens d’offrir autre chose que deux tourterelles, ce qui ne se faisait que si les parents étaient trop pauvres pour payer un agneau (Lévitique 12 :8). Les critiques contemporains du ministère de Christ mettaient en doute l’autorité de son précurseur, Jean-Baptiste, parce qu’il se présentait dans des vêtements si grossiers, et que sa manière de prêcher était trop fruste ; il n’avait pas la rondeur et le style des écoles religieuses de son époque. Mais Jésus disait de Jean que parmi ceux qui sont nés de femmes, il n’y a personne de plus grand que lui. Et II demande assez vigoureusement aux critiques : «Mais, qu’êtes-vous allés voir ? Un homme vêtu d’habits précieux ? Voici, ceux qui portent des habits précieux sont dans les maisons des rois.» En d’autres termes, le Seigneur leur montrait qu’ils ne devaient pas s’attendre à ce que des prophètes de l’importance de Jean sortent d’un milieu où ils auraient été couvés et abrités des difficultés de la vie. C’est la vie dure occasionnée par les difficultés et parfois par la souffrance et la pauvreté qui offre le meilleur terrain pour développer un caractère humble et rustique. Mais laissons maintenant William Branham nous parler du foyer où il a été élevé, de son enfance et de la lutte de son père avec la pauvreté :

J’étais très fier de mon papa : en voyant ses gros muscles, quand il retroussait ses manches, je me disais : «Oh ! la la ! Papa vivra bien jusqu’à cent ans !» Mon père était très musclé par son travail de bûcheron. J’avais l’impression qu’il ne pourrait jamais mourir. Mais il n’avait que cinquante-deux ans, pas un seul cheveu blanc et une chevelure bouclée quand Dieu l’a rappelé à la maison, sa précieuse tête appuyée sur mon épaule.

J’ai vu mon père revenir des bois, brûlé par le soleil au point que ma mère devait prendre des ciseaux pour découper sa chemise tellement elle lui collait au dos. Il travaillait dur pour soixante-quinze cents par jour pour nous faire vivre. J’aimais mon père, même s’il buvait. Des fois, il me donnait une raclée, mais je n’en avais pas sitôt reçu une que j’en méritais une autre. Il avait accroché les Dix Commandements au mur, avec une trique en bois d’hickory au-dessus. J’ai reçu mon éducation dans la remise à bois quand j’avais mal agi. Mais j’aimais mon père. Des années plus tard, il a donné son cœur à Christ ; il a été sauvé, quelques heures à peine avant de mourir dans mes bras.

Famille pauvre

Je me rappelle comment papa devait travailler pour payer les factures. Ce n’est pas une honte d’être pauvre. Mais quelquefois c’est dur. Je me rappelle que je n’avais pas de vêtements présentables pour aller à l’école. J’y suis allé une année entière sans même une chemise à me mettre. Une dame riche qui habitait près de chez nous m’avait donné une veste avec un insigne de matelot sur la manche. Je boutonnais le col jusqu’en haut et j’avais très chaud ! L’institutrice me disait : «William !» Je répondais : «Oui, madame. - Mais enlève donc cette veste !» Mais je ne pouvais pas, puisque je n’avais pas de chemise en dessous. Alors je mentais et je lui disais : «J’ai froid.» Elle me répondait : «Alors viens t’asseoir ici, près du feu.» Je m’asseyais, et je me mettais a dégouliner de sueur.» Alors elle me demandait : «Ça y est, tu as assez chaud maintenant, non ?» Et je devais répondre : «Non, madame.»

Oui, c’était plutôt dur. J’avais les orteils qui dépassaient de mes souliers comme la tête d’une tortue. Et puis un peu plus tard j’ai fini par avoir une chemise.

Je vais vous dire ce que c’était comme chemise. C’était une robe de fille qui avait appartenu à ma cousine. Il y avait beaucoup de broderies dessus. J’avais coupé le bas, je l’ai mise, et vous auriez dû voir comme j’étais fier en allant à l’école. Mais les autres enfants se sont mis à se moquer de moi. Je leur ai demandé : «Pourquoi vous vous moquez de moi ?» Ils m’ont répondu : «Tu as mis un habit de fille !» Alors j’ai dû mentir de nouveau. Je leur ai dit : «Non, ce n’est pas un habit de fille, c’est mon costume d’Indien». Mais ils ne m’ont pas cru, et je suis parti en pleurant.

Il y avait un garçon qui habitait près de chez nous et qui vendait le petit journal des éclaireurs. Comme récompense, il avait reçu l’uniforme des scouts. Oh, comme cet uniforme me plaisait. C’était pendant la guerre, et à l’époque, tous ceux qui étaient assez grands portaient l’uniforme. Moi, j’ai toujours voulu être soldat. À l’époque, j’étais trop petit. Même pendant la dernière guerre, je n’étais pas assez costaud pour partir. J’ai quatre frères qui y sont allés. Mais Dieu m’a donné un uniforme quand même - l’armure de Dieu - pour aller combattre la maladie qui lie les gens.

Mais cet uniforme de scout, qu’est-ce que je l’admirais, avec le chapeau et les jambières ! J’ai demandé au gars : «Lloyd, quand cet uniforme sera trop petit pour toi, tu me le donneras ?» Il m’a dit : «D’accord, je te le donnerai, Billy.» Mais ce costume lui durait terriblement longtemps. Il me semblait qu’il ne deviendrait jamais trop petit pour lui. Et puis, pendant un moment, je ne l’ai plus vu le porter, alors je suis allé le voir, et je lui ai dit : «Lloyd, qu’est-ce que tu as fait de cet uniforme de scout?» Il m’a dit : «Billy, je vais chercher à la maison, voir si je peux le retrouver.» Mais en le cherchant, il a découvert que sa mère l’avait coupé pour raccommoder des vêtements de son père. II est revenu me voir en disant : «Tout ce que j’en ai retrouvé, c’est une jambière.» Je lui ai dit : «Apporte-la-moi !» J’ai ramené la jambière chez moi et je l’ai mise.

J’ai tendu la lanière ; et je me prenais pour un vrai soldat. Je voulais la porter à l’école, mais il fallait que je trouve un prétexte. Alors j’ai fait semblant d’avoir mal à la jambe, et je portais la jambière comme pour protéger ma jambe blessée. Mais, à l’école, l’institutrice m’a envoyé au tableau. Comme j’essayais de cacher la jambe qui ne portait pas de jambière, tous les enfants se sont mis à se moquer de moi. Je me suis mis à pleurer, et l’institutrice m’a renvoyé à la maison.

Je me rappelle quand on prenait la voiture à cheval, à peu près deux fois par mois, pour aller payer la note d’épicerie. L’épicier nous donnait quelques sucres d’orge. Nous, les garçons, on restait assis dehors, sur des couvertures, et on guettait la sortie de papa avec les sucres d’orge à la main. Toutes les paires de petits yeux bleus regardaient bien attentivement pour vérifier que chaque bâton de sucre d’orge était bien partagé équitablement, pour que chacun ait sa juste part. Cet après-midi, je pourrais aller acheter tout un carton de chocolats au lait, mais ce ne serait pas aussi bon que ces sucres d’orge. Ça, c’étaient de vraies friandises.

Des fois, j’en suçais un peu, et puis je l’enveloppais dans du papier pour le mettre dans ma poche. J’attendais le lundi, et puis j’en suçais de nouveau un peu. Entre temps, mes frères avaient fini leurs sucres d’orge à eux, et ils voulaient sucer le mien. Quelquefois, je faisais un marché avec eux en leur laissant lécher mon sucre d’orge s’ils promettaient de m’aider à faire les corvées.



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