La Série Surnaturelle 
La vie de William Marrion Branham

La Série Surnaturelle
La vie de William Marrion Branham

Owen Jorgensen

Le pronostic de l’ange

Chapitre 60

1952



«Billy Branham, mon pauvre gars!» s’écria le Dr Adair en lisant le rapport. «Tu as attrapé des amibes en Afrique.» Lorsque Sam Adair eut terminé la lecture du rapport de laboratoire, il secoua tristement la tête. «Je ne peux rien faire pour toi, Billy. Je dois t’envoyer chez un spécialiste.»

Après plusieurs autres tests, le Dr Lukas lui expliqua l’effroyable situation. «M. Branham, ces amibes sont des parasites. Ils sont transmis sous la forme de petits kystes à peine plus gros que des globules blancs. Vous en avez probablement été infecté en mangeant ou buvant quelque chose. Les symptômes commencent à se manifester de quatre à six semaines après que les parasites eurent pénétré dans le corps. Votre cas est le pire que je n’ai jamais vu.»

Bill se souvint qu’il avait eu ses premières crampes abdominales à Port Élizabeth, quatre semaines après qu’il eut quitté Johannesburg. Cela signifiait qu’il avait probablement avalé un kyste amibien pendant son séjour à Klerksdorp. Les dates correspondaient. Oh, si seulement il était resté à Johannesburg comme l’ange le lui avait dit, rien de cela ne serait arrivé.

Le Dr Lukas continua : «L’amibiase invasive occupe la troisième place en rang d’importance parmi les affections parasitiques et elle infecte des centaines de milliers de gens à travers le monde. Dans la plupart des cas, les amibes demeurent inactives. Même si ces gens sont des porteurs de la maladie et peuvent la répandre, ils n’en sont pas affectés eux-mêmes. Dans d’autres cas, comme le vôtre, les parasites deviennent actifs. Nous ne savons pas pourquoi. Ces parasites vivent maintenant du mucus de vos parois intestinales. Nous allons tâcher de les contrôler à cet endroit parce que s’ils sortent de vos intestins, ils se dirigeront vers le foie ou le cerveau et le problème empirerait. Malheureusement, les médicaments ne sont pas très efficaces. Je vais commencer par vous donner un traitement de 60 jours.»

Pendant qu’il était à la clinique, un des tests requerra qu’il prenne un repas baryté. Le médecin qui lui administrait le test lui dit : «M. Branham, j’ai entendu dire que vous étiez missionnaire.»


«Un missionnaire évangélique, oui. Je reviens tout juste d’Afrique.»

Fred Bosworth

«J’ai étudié moi aussi pour devenir prédicateur. Il m’a fallu quatre années d’études pour me rendre compte que le christianisme ne valait pas grand-chose. J’ai donc commencé à étudier les enseignements de Mahomet, de Bouddha, de Confucius et de plusieurs autres. J’ai été étonné d’apprendre que le christianisme n’est pas la seule religion qui parle de la naissance virginale d’un sauveur. J’ai décidé qu’il n’y avait probablement rien de vrai dans toutes ces histoires alors j’ai

tout jeté par-dessus bord et je suis maintenant agnostique.»

Avec ses intestins douloureux et l’esprit rempli de l’horreur de sa condition, Bill ne se sentait pas apte à argumenter avec un homme aussi pénétrant. Il pria silencieusement : «Seigneur Jésus, donne-moi une autre occasion de lui parler lorsque je me sentirai mieux.»

Après qu’il fut retourné chez lui et qu’il eut annoncé à sa femme la terrible nouvelle, Meda dit : «Bill, te souviens-tu de Mme Shane de New Albany?»

«N’est-elle pas ce professeur d’école du dimanche névrosé qui va à l’église de Frère Johnson? La dame pour laquelle j’ai prié juste avant de partir pour l’Afrique du Sud?»

«C’est elle. Pendant que tu étais en Afrique, elle m’appelait à tous les deux ou trois jours. Maintenant que tu es à la maison, elle m’appelle à tous les jours.»

«Comment va-t-elle?»

«Sa condition est terrible. Elle se porte si mal qu’elle peut à peine quitter sa maison. Elle veut que tu pries pour elle pendant que tu es sous l’onction, mais elle ne pense pas pouvoir se rendre à une réunion.»

«Ça n’a pas d’importance. On dirait bien que je ne tiendrai plus jamais de réunions de toute façon.»

«Bill, ne dis pas cela. Quoi qu’il en soit, Mme Shane veut que je te demande si elle peut être la première personne que tu iras voir la prochaine fois que l’ange du Seigneur te visitera.»

«Certainement» dit Bill, l’esprit ailleurs. Il réfléchissait au fait qu’il n’avait pas vu l’ange du Seigneur depuis ce jour fatidique à Klerksdorp, là où il s’était résigné à suivre l’itinéraire établi par le Comité National, contrairement à la volonté du Seigneur. Il pensa : «Oh, quel gâchis!»

Bill fut misérable pendant toute la semaine suivante. Les médicaments ne l’aidaient pas du tout. Sa douleur était si intense qu’il avait de la difficulté à dormir. Nuit après nuit, il faisait les cents pas en pleurant, en suppliant : «Dieu, s’il Te plaît, aie pitié de moi. S’il reste encore de la bonté dans Ton cœur à mon égard, s’il Te plaît, pardonne-moi. Je ne Te désobéirai plus jamais volontairement.»

Mais le Seigneur ne lui répondait pas. Il ne lui parlait ni de vive voix, ni par vision, ni même à travers la Parole écrite, même si Bill lisait sa Bible constamment. Impuissant et solitaire, Bill se sentait au bord du désespoir. Oh, comment avait-il pu être assez sot pour désobéir à un commandement direct du Seigneur? Jour après jour, il réexamina le dilemme qu’il avait rencontré en Afrique, repassant les différents éléments au crible, émettant diverses solutions, essayant d’apprendre de ses erreurs. Il pouvait maintenant voir que sa plus grande erreur avait été son association avec le Comité National, un groupe d’hommes si inflexibles qu’ils ne se pliaient à aucun changement, même si Dieu Lui-même le leur demandait. Il réalisait aussi qu’il avait rencontré cette même inflexibilité parmi les prédicateurs des dénominations en Amérique. Ce n’était peut-être pas les hommes mais le système qui était à blâmer. Chaque organisation chrétienne vivait selon un système préétabli de crédos et de lois qui devenaient bien souvent des dogmes si ancrés que les membres ne parvenaient plus à comprendre la Parole d’aucune autre façon. Tout cela serait très bien s’ils avaient toujours raison, mais qu’arrivait-il lorsqu’ils avaient tort? Et si Dieu essayait de leur montrer quelque chose de plus et qu’ils ne pouvaient le recevoir parce que cela ne concordait pas tout à fait à leurs doctrines? Dans ce cas, leur inflexibilité pourrait les condamner aux jugements de Dieu. La chrétienté des dénominations entravait-elle le mouvement du Saint-Esprit au lieu de le favoriser?

Bill réalisa ensuite que sa deuxième erreur avait été d’être trop sensible aux critiques. Cette sensibilité lui venait du rejet qu’il avait vécu pendant toute son enfance parce que la société l’avait mis en quarantaine à cause de la mauvaise réputation de sa famille. Devenir chrétien lui avait apporté l’amour et l’acceptation qui lui avaient fait défaut dans son jeune âge. Mais quelques-uns de ses vieux complexes étaient toujours présents, incluant sa tendance à être nerveux et son extrême sensibilité face aux critiques. Et maintenant que des milliers de gens réclamaient son attention, il voulait plaire à tous, ce qui était une tâche impossible. Il décida qu’à partir de maintenant, il ferait tout ce que Dieu lui demanderait de faire, peu importe s’il offensait quelqu’un en cours de route. Il valait beaucoup mieux décevoir les hommes que de décevoir le Seigneur Jésus-Christ.

Malheureusement, il n’était pas toujours facile de savoir ce que le Seigneur voulait. Bill ressassait maintenant une critique particulière qui le suivait depuis des années. Plusieurs chrétiens se plaignaient qu’il ne priait pas pour assez de gens pendant ses campagnes de guérison. Des centaines d’hommes et de femmes malades venaient à chaque réunion en espérant recevoir une prière personnelle de sa part. Mais le don de discernement l’épuisait tellement qu’il avait rarement la force de prier pour plus de quelques douzaines de personnes par réunion. Plusieurs critiqueurs disaient qu’il devrait être plus du genre d’Oral Roberts et d’autres évangélistes de la guérison divine qui rassemblaient les gens en de longues files, les touchaient et priaient pour eux le plus rapidement possible. Ces critiques étaient peut-être justifiées ; sa méthode était peut-être trop lente. Bill passait parfois des heures à retourner le problème dans sa tête, se demandant de quelle façon Dieu voulait qu’il organise ses campagnes de guérison. En d’autres occasions, il sentait que tout cela n’avait plus d’importance, puisqu’il ne prêcherait probablement plus jamais de toute façon.

Tôt un matin, Meda trouva son mari agenouillé sur le plancher, la tête appuyée sur le divan en train de sangloter.

«Bill, qu’est-ce qui ne va pas?»

«Chérie, si seulement tu savais à quel point je me sens mal. Me voici à 42 ans, la santé brisée, mon ministère terminé et je suis endetté par-dessus le marché. Qu’est-ce que je peux faire? Qu’est-ce que le futur me réserve? On dirait que j’ai achevé ma course.»

«Peut-être te sentirais-tu mieux si tu mangeais un peu» suggéra Meda.

Bill avait tellement pleuré qu’il pouvait à peine ouvrir ses paupières gonflées. Meda le guida jusqu’à la table où il s’assit et grignota des œufs et une rôtie. Son appétit s’était atténué dramatiquement au cours des dernières semaines. Son poids avait par conséquent diminué jusqu’à atteindre à peine 110 livres [50 kg]. Sa condition empirait au lieu de s’améliorer.

Vers la mi-février 1952, Bill retourna à la clinique pour passer d’autres tests. Le Dr Lukas secoua la tête en lisant les résultats. «Révérend Branham, j’ai bien peur que les médicaments que je vous ai donnés se soient révélés inefficaces. Je vais devoir vous donner de l’arsenic.»

«De l’arsenic? N’est-ce pas dangereux?»

«Oui, c’est pourquoi je dois être très prudent avec le dosage. Mais, ne vous y méprenez pas Révérend Branham, votre condition est très grave. L’amibiase invasive tue environ 40 000 personnes par année. Ces parasites amibiens actifs pourraient gruger les parois intestinales et atteindre la circulation sanguine qui les transporterait vers le foie où ils pourraient créer des abcès mortels. La circulation sanguine peut parfois même les répandre dans d’autres parties du corps, incluant le cerveau. Lorsque cela se produit, une fièvre est déclenchée et vous mourez en l’espace de dix heures.»

Bill retourna chez lui encore plus perturbé. Il prit son nouveau médicament tel que prescrit, mais le seul résultat fut que sa peau vira au jaune orangé.

Au cours de cette période, son ami, le Dr Sam Adair l’appela pour lui annoncer les malheurs d’un ami commun. «Billy, tu sais que la mère de Delbert est décédée il y a quelques années. Delbert a maintenant 17 ans et il s’est laissé entraîner dans de mauvaises fréquentations. Il a contracté la syphilis et il se meurt présentement à l’hôpital. Je lui ai donné toute la pénicilline que son organisme pouvait supporter et ça ne lui a fait aucun bien. J’ai pensé que tu aimerais le savoir.»

Aussi malade que Bill pouvait se sentir, il se traîna quand même jusqu’à l’hôpital pour aller visiter ce vieil ami de la famille. Lorsqu’il pénétra dans la chambre d’hôpital, Delbert lui dit : «Frère Branham, j’ai honte que tu aies à venir ici.»

«Comment ça va Delbert?»

«Le médecin m’a dit de mettre ma vie en ordre avec Dieu.»

«Je sais que ta mère était chrétienne, mais qu’en est-il de toi?»

«Lorsque je me suis retrouvé laissé à moi-même, quelques gars m’ont suggéré de commencer à fumer ; alors je l’ai fait. Puis j’ai commencé à boire de la bière avec eux et en moins de deux, j’en étais devenu dépendant.»

«Il n’est pas trop tard pour donner ton cœur à Jésus-Christ.»

«Je... j’aimerais bien» bégaya le garçon, «mais j’ai peur que Dieu ne me reçoive pas parce que j’ai tellement péché.»

«Bien sûr qu’Il va t’accepter» lui assura Bill. «C’est la raison pour laquelle Il est mort sur la croix, pour sauver les pécheurs.»

«Penses-tu qu’Il m’accepterait, même avec cette maladie?»

«Ce n’est pas ton corps que tu Lui présentes ; c’est ton âme.»

«Alors je viens.»

Ouvrant sa Bible, Bill lut dans Jean au chapitre 14 à haute voix, qui commence comme suit :

«Que votre cœur ne se trouble pas. Croyez en Dieu, croyez aussi en Moi. Il y a beaucoup de demeures dans la maison de Mon Père. Sinon, Je vous l’aurais dit ; car Je vais vous préparer une place. Donc, si Je m’en vais et vous prépare une place, Je reviendrai et Je vous prendrai avec Moi, afin que là où Je suis, vous y soyez aussi. Et où Je vais, vous en savez le chemin. Thomas lui dit : Seigneur, nous ne savons où tu vas ; comment en saurions-nous le chemin? Jésus lui dit : Moi, Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par Moi.»

Bill s’agenouilla près du lit après avoir terminé la lecture du chapitre et pria. Delbert leva ses mains et sanglota : «Cher Dieu, aie pitié de mon âme. S’il Te plaît, ne me laisse pas mourir en pécheur. Je crois de tout mon cœur que Ta Parole est vraie et je viens maintenant à Toi pour T’accepter comme mon Sauveur.»

Bill se leva et tapota l’épaule de Delbert. «Parlons maintenant de la guérison divine.»

«Ça n’a pas d’importance maintenant, que je meure ou non.» Delbert mit sa main sur son cœur. «Quelque chose a changé en moi et je n’ai plus peur de la mort.»

«Oui, Delbert, le salut est la chose principale. Mais le même Seigneur Jésus qui a sauvé ton âme peut aussi te délivrer de ce corps malade.» Mettant les mains sur la poitrine de Delbert, Bill pria de nouveau.

Lorsqu’il arriva chez lui, Bill appela Sam Adair et dit : «Doc, pourquoi ne donnerais-tu pas une autre dose de pénicilline à Delbert?»

«Bill, je lui en ai donné plus qu’assez. Si la pénicilline avait pu l’aider, elle l’aurait déjà fait.»

«Est-ce qu’une autre dose pourrait lui nuire?»

«Non.»

«Alors pourrais-tu lui en donner une autre, pour me faire plaisir?»

«D’accord, mais ça ne servira à rien.»

Quelques jours plus tard, le Dr Adair le rappela et dit : «Cette dernière dose a fonctionné. Delbert survivra.»

«C’est merveilleux» répondit Bill. Lorsqu’il raccrocha le téléphone, il se sentit heureux pour son ami mais malheureux pour lui-même. «Seigneur» pria-t-il, «Tu as guéri Delbert. Pourquoi ne me guéris-Tu pas?»

AU COURS de la dernière semaine de février 1952, William Branham retourna à la clinique du Dr Lukas. «Qu’en est-il de ma condition cette fois-ci?» demanda-t-il.

Le Dr Lukas ne sourit pas. «À chaque fois que je vous examine, je découvre encore plus d’amibes dans votre système. Révérend Branham, je ne veux pas vous alarmer, mais vous êtes un homme marié et vous avez plusieurs enfants. Vous devriez vous assurer que toutes vos choses soient en ordre. Il n’y a plus rien que la science médicale puisse faire pour vous. Si ces parasites atteignent votre flot sanguin, vous allez faire une grosse fièvre. Ce serait déjà terrible s’ils atteignaient votre foie, mais s’ils s’attaquaient à votre cœur ou à votre cerveau, vous ne vivriez qu’environ dix heures et ce serait terminé.»

Bill retourna chez-lui en détresse. Cette nuit-là encore, il fit les cents pas, priant, pleurant, suppliant Dieu d’avoir pitié ; mais cette fois-ci, il était encore plus désespéré qu’auparavant. Il vérifiait sa température à toutes les demi-heures pour savoir s’il faisait de la fièvre. Qu’est-ce que sa famille allait faire sans lui? Billy Paul allait sûrement s’en sortir, mais qu’en était-il de ses bébés? Rebekah allait avoir six ans au mois de mars et Sarah un an. Comment Meda pourrait-elle élever ces deux petites filles toute seule?

Vers 23 h, Bill s’allongea sur son lit et s’endormit. À 3 h du matin, quelque chose le réveilla. Il demeura étendu dans le noir, écoutant le tic-tac du réveille-matin Il ressentit soudainement une légère pression qui lui donna la chair de poule. L’ange du Seigneur était proche. Bill attendit, le corps tout tendu d’expectative. Puis il entendit la voix familière dire : «Va vers ton bébé et donne-lui de l eau à boire.» La pression s’allégea.

Sortant de son lit, Bill s’enveloppa de sa robe de chambre et descendit le couloir jusque dans la chambre des filles où il trouva Sarah debout dans sa couchette, pleurant d’une voix enrouée, son visage tout rouge et couperosé tant elle s’était surmenée. Elle avait été très malade depuis quelques jours et avait perdu la voix à force de pleurer. Bill la prit dans ses bras, la transporta jusque dans la cuisine et lui donna un verre d’eau. Elle le but au complet. Bill pensa : «Comme c’est gentil de la part du Seigneur de faire cela pour Sarah. Jésus est tellement doux et compatissant.»

Au lieu de remettre Sarah dans sa couchette, Bill l’étendit dans son propre lit à côté de Meda. Elle s’endormit immédiatement. Bill retourna à la chambre de Sarah et s’allongea sur le petit lit vide, mais il ne put trouver sommeil. Pour la centième fois, il se demanda : «Qu’est-ce que le futur me réserve? J’imagine qu’il ne me reste plus beaucoup de temps à vivre. Une fièvre me frappera... puis dix heures plus tard, tout sera fini... ma femme devra élever ses deux petites filles toute seule.» Et il sanglota à haute voix : «Oh, Dieu, y a-t-il quelque chose que je puisse faire?»

Un faible bruit vint briser le silence. un bruit faible qui s’accentuait de plus en plus. Un bruit comme celui d’un tourbillon qui s’approchait. Bill repoussa ses couvertures et s’assit sur le bord du lit. «Cher Dieu, viens-Tu apporter le pardon à ton serviteur ou es-Tu ici pour m’enlever?»

Un tourbillon de lumière des couleurs de l’arc-en-ciel apparut puis s’éleva jusqu’au plafond. L’ange du Seigneur s’avança hors de cette lumière. Ses bras étaient croisés sur sa poitrine et il tenait plusieurs feuilles de papier blanc dans sa main. L’ange dit : «Tu te questionnais à propos de ton futur...»

«Oui» dit Bill, «je me demandais ce que le futur me réservait.»

L’ange laissa tomber quelques feuilles de papier sur le parquet. Bill pouvait voir que des mots étaient écrits sur chaque page, mais avant qu’il ne puisse les lire, l’ange dit : «Regarde ceci» et il lui montra le reste des feuilles qu’il tenait dans sa main. Elles étaient toutes blanches comme la neige, sans la moindre écriture. L’ange lança ces feuilles de papier dans les airs. Soudainement, le plafond de la pièce disparut. Les papiers s’envolèrent dans le ciel nocturne, de plus en plus haut, jusqu’à ce qu’ils ne soient plus que de petits points blancs avant de disparaître complètement au-delà de la Voie Lactée. Puis une voix retentit du ciel : «Ton futur est clair!»

Lorsque Bill revint à lui, il était toujours assis sur le bord du petit lit. La pièce était sombre et silencieuse. Se sentant engourdi et confus, il pria : «Dieu, si j’ai trouvé grâce à Tes yeux, s’il Te plaît dis-moi ce qui en est pour ces parasites. Est-ce que je vais guérir? S’il Te plaît, Seigneur, si Tu m’as pardonné mon péché, viendrais-Tu me parler une autre fois?»

La Présence surnaturelle vint balayer la pièce une seconde fois et l’ange du Seigneur sortit de la lumière. Lorsqu’il parla, sa voix était compatissante mais ferme. «Les parasites dont tu tinquiétais ne te dérangeront plus.»

Puis l’ange partit, laissant Bill rayonnant de joie. Il était guéri. Guéri! Dieu avait miraculeusement touché son corps. Il allait vivre et élever sa famille après tout. Il pourrait même retourner à son ministère. Se souvenant de son ministère, Bill pensa : «J’aurais dû demander à l’ange comment prier pour les malades pendant qu’il était ici.»

Soudainement, l’ange se retrouva devant lui. Sa tunique blanche reflétait la lumière surnaturelle qui tournoyait au-dessus de sa tête.

Bill dit : «Plusieurs personnes ont critiqué mes réunions disant qu’Oral Roberts et d’autres ministres réussissent à prier pour 500 personnes dans le temps qu’il me faut pour prier pour 15. Tu m’avais dit d’amener les gens à me croire. Devrais-je continuer à procéder de la même façon en attendant les visions? Ou devrais-je rassembler une ligne de prière rapide comme le croit Frère Bosworth?»

«Fais simplement ce que tu te sentiras conduit à faire» répliqua l’ange. Puis il disparut.

«Faire simplement comme je me sentirai conduit à faire» répéta Bill. Comme c’était encourageant. C’était précisément la leçon qu’il avait apprise suite à son erreur en Afrique du Sud.

Peu de temps après, Bill sentit la présence de l’ange du Seigneur de nouveau et entendit le son familier, comme si un feu était agité par le vent à un rythme régulier : Whoossssh, whoossssh, whoossssh... Cette nuit était différente de tous les autres soirs de visitations. L’ange n’apportait habituellement qu’un seul message. Ce soir, il apparaissait répétitivement.

L’ange souleva Bill dans l’Esprit et le déposa aux réunions de Durban. Il se tenait au nord de la Greyville Race Course regardant vers le sud, exactement au même endroit où il s’était tenu pour prêcher il y avait quelques mois. Les gradins étaient remplis à craquer, comme dans son souvenir. Aussitôt qu’il fut convaincu qu’il s’agissait de la même réunion, l’ange le souleva et le transporta vers l’est. Bill observa la réunion de Durban se teinter en bleu puis disparaître à l’ouest. Puis l’ange le déposa au milieu d’une autre foule. Ces gens avaient la peau foncée et étaient très minces ; la plupart d’entre eux portaient des pagnes et des turbans. Bill se dit qu’ils devaient être des Indiens de l’Est.

Il entendit ensuite un grand bruit venant du ciel, comme le rugissement d’une immense dynamo. Levant les yeux, il vit un autre ange descendre des cieux, vêtu d’une tunique rouge, une grande lumière étincelante tournoyant dans sa main ouverte. La foule au-dessous levait les bras et louait Jésus-Christ. Puis l’ange augmenta la puissance de son projecteur, illuminant l’orée de la foule, montrant à quel point elle s’étendait au loin jusque dans les collines avoisinantes. On aurait dit une mer de gens aussi loin que Bill pouvait voir. L’ange du Seigneur, se tenant toujours derrière lui, dit d’une voix forte : «300 000personnes sont venues assister à cette réunion Branham!»

Abasourdi par la puissance de la vision, Bill s’écroula face contre terre entre les deux lits jumeaux. Lorsqu’il revint à lui, la lumière du soleil s’infiltrait à travers les stores de la fenêtre. Il réalisa qu’il devait être tôt puisque la maison était encore silencieuse. Puis il entendit un bruit curieux. On aurait dit le son des pages d’un livre s’agitant dans le vent ; pourtant, ça ne pouvait pas être une brise parce que la fenêtre était fermée. En s’asseyant, Bill fut surpris de voir sa Bible se lever de la table de nuit et se mettre à flotter dans la pièce pour s’arrêter devant lui, suspendue dans les airs. Elle était ouverte dans Actes au chapitre 27 où Paul parle à l’équipage du bateau sur lequel il est retenu prisonnier pendant une terrible tempête. Une main apparut au-dessus du texte et se mit à pointer les versets à mesure que Bill lisait : Vous auriez dû m’obéir et ne pas repartir de Crête ; vous auriez évité ce péril et ce dommage. Maintenant je vous exhorte à prendre courage ; car aucun de vous ne perdra la vie, seul le navire sera perdu. Un ange du Dieu à qui j \'appartiens et rends un culte, s’est approché de moi cette nuit et m’a dit : Sois sans crainte, Paul ; il faut que tu comparaisses devant César, et voici que Dieu t’accorde la grâce de tous ceux qui naviguent avec toi. C’est pourquoi, prenez courage, car j’ai cette foi en Dieu qu’il en sera comme il m a été dit.

Aussitôt qu’il eut terminé de lire cette portion des Écritures, la main flottante tourna les pages dans Josué au chapitre un, pointa le verset deux et se mit à suivre les versets du doigt pendant que Bill lisait : Moïse, mon serviteur, est mort ; maintenant, lève-toi, traverse le Jourdain que voici, toi et tout ce peuple, en direction du pays que Je donne aux israélites. Tout lieu que foulera la plante de votre pied, Je vous le donne, comme je l’ai dit à Moïse... La main sauta aux versets cinq et six : Nul ne tiendra devant toi, tous les jours de ta vie. Je suis avec toi comme Je l’ai été avec Moïse ; Je ne te délaisserai pas, Je ne t’,abandonnerai pas. Fortifie-toi et prends courage, car c’est grâce à toi que ce peuple héritera du pays que J’ai juré à leurs pères de leur donner... Ne t’ai-Je pas donné cet ordre : Fortifie-toi et prends courage? Ne t’effraie pas et ne t’épouvante pas, car

l’Éternel, ton Dieu, est avec toi partout où tu iras.

Lorsque Bill termina de lire le premier chapitre de Josué, il étendit la main pour prendre sa

Bible. Instantanément, elle se retrouva de nouveau sur la table de chevet.

Il entendit quelqu’un frapper à la porte. Meda demanda : «Puis-je entrer?»

«C’est étrange» pensa Bill. «Pourquoi demande-t-elle la permission d’entrer?»



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