La Série Surnaturelle
La vie de William Marrion Branham
Owen Jorgensen
Défiant la folie
Chapitre 32
1946
Le premier soir, Bill expliqua la
commission de l’ange et partagea des témoignages de guérisons qui s’étaient
produites à Camden et à Pine Bluff. Puis, il demanda à ceux qui voulaient
faire prier pour eux de former une ligne à sa droite. Des centaines de gens
se levèrent sur les pieds et formèrent graduellement une ligne, non sans une
grande confusion. Le pianiste jouait la chanson « Crois seulement » encore
et encore pendant que les gens s’avançaient un par un.
Lorsqu’une personne se tenait
devant lui, Bill lui prenait la main droite dans sa main gauche. Si la
personne avait une maladie, Bill en ressentait instantanément les vibrations
dans son bras comme s’il était traversé par un courant électrique de faible
intensité. Puis sa main gauche enflait et devenait rouge comme si elle était
infectée et une série de petits points blancs apparaissaient sur le dos de
sa main. D’après le patron ou le modèle de ces boutons, Bill pouvait
déterminer la maladie de la personne. Parlant dans le micro pour permettre à
l’auditoire de l’entendre, Bill identifiait le problème : ulcère,
tuberculose, cancer, etc. Ses diagnostics étaient toujours justes. Puis il
priait, chassant les démons dans le Nom de Jésus-Christ. Aussitôt que le
démon quittait le malade, sa main retrouvait sa forme et sa couleur normale.
Il déclarait alors que la personne était guérie, puis se tournait vers le
malade suivant.
À ces moments, un murmure spontané
d’étonnement s’échappait des lèvres de ceux qui observaient. Ces hommes et
ces femmes n’avaient jamais rien vu de tel. Ces guérisons étaient des
preuves visibles que Dieu était au milieu d’eux. Cela en inspira plusieurs à
verser des larmes de révérence.
Bill était aussi stupéfiait par
son don que tous les autres. Avant de recevoir sa commission, il ne lui
était jamais venu à l’esprit que les microbes et virus émanaient des
vibrations. Il pouvait maintenant, non seulement sentir ces vibrations, mais
aussi en voir les effets sur sa main gauche : l’enflure et les petits
boutons blancs qui formaient un modèle différent selon la maladie. Plus il
utilisait son don, plus il en apprenait sur les démons et leurs façons de
faire. Par exemple, il savait maintenant que la raison pour laquelle les
petits points blancs bougeaient sur le dos de sa main c’était parce que la
vie démoniaque de la maladie s’agitait en la présence de l’ange.
La signification spirituelle de
ces vibrations devenait, elle aussi, plus claire. Pendant ses moments libres
entre les services, Bill lisait et relisait le Nouveau Testament, essayant
de comprendre les ministères de guérison de Jésus, Pierre et Paul (afin de
pouvoir comprendre le sien). En joignant ses connaissances des Écritures à
ses propres notions de médecine moderne, il en vint à la conclusion que les
maladies avaient deux aspects, l’un était physique et l’autre spirituel. Le
plan physique était le microbe ou le virus que le scientifique pouvait voir
au microscope. Mais d’où venaient ces microbes et virus? Certainement pas de
Dieu. Les microbes et virus tiraient leur vie de celle insufflée par Dieu
dans le corps de la personne qu’ils avaient envahie. En lisant les rapports
bibliques du ministère de guérison de Jésus, Bill reconnut que les microbes
et virus représentaient l’aspect physique des puissances démoniaques. Tout
comme chaque créature vivante a un aspect physique et un aspect spirituel,
il en est de même pour les maladies. Les docteurs en médecine étaient
concernés par la physiologie d’une maladie alors que Bill traitait avec la
démonologie. Le signe dans sa main captait les vibrations de la vie
démoniaque qui s’attaquait à la vie donnée par Dieu à l’homme.
Bill savait que l’enflure dans sa
main ne pouvait guérir personne, mais pouvait élever la foi. De voir une
maladie révélée surnaturellement élevait la foi de la personne au point où
elle pouvait croire en Dieu pour sa guérison. Jésus dit : « Si tu peux
croire, tout est possible à celui qui croit. »[45] C’était Jésus qui opérait les guérisons tant par le passé qu’aujourd’hui
encore.
Évidemment, ce n’était pas tous
les problèmes qui avaient besoin d’être révélés surnaturellement. Certains
troubles étaient évidents. Un homme avait un goitre rouge dans le cou.
Aussitôt que Bill demanda à Jésus la guérison de cet homme, le goitre devint
blanc, tomba sur le plancher et roula entre les pieds de Bill. Un
journaliste prit une photo qui fit la manchette du journal du lendemain.
Un homme boiteux, qui n’avait
marché qu’à l’aide de béquilles pendant des années, fut guéri devant tout le
monde et descendit l’allée portant ses béquilles au-dessus de sa tête en
criant des louanges à Jésus-Christ. Le soir suivant, lorsque le service
commença, un homme assis à l’avant portait une affiche dans son dos qui
disait : JÉSUS-CHRIST, LE MÊME HIER, AUJOURD’HUI ET POUR TOUJOURS. Comme
Bill s’avançait vers le podium, cet homme se leva et appela : « Eh,
prédicateur, je veux vous demander quelque chose! »
Bill fit un signe à l’homme. «
Qu’y a-t-il, papa? »
« Je suis un nazaréen et lorsque
je vous ai entendu prêcher pour la première fois, j’ai pensé que vous étiez
aussi un nazaréen. Puis, lorsque j’ai vu tous les pentecôtistes qui
assistaient à vos réunions, je me suis dit que vous étiez sûrement
pentecôtiste. Ensuite, je vous ai entendu dire que vous étiez baptiste. Je
ne comprends pas. »
« C’est simple, papa. » répliqua
Bill. « Je suis un nazaréen-pentecôtiste-baptiste. » Après que la foule eut
terminé de rire de sa plaisanterie, Bill dit : « Sérieusement, je représente
seulement la grâce de Jésus-Christ. Les Écritures disent que nous sommes
tous baptisés dans un seul corps et devenons un seul peuple.
[46] Jésus ne nous demandera pas si nous sommes Méthodistes ou Baptistes. Il va
nous juger d’après ce qu’il y a dans nos cœurs. »
Soir après soir, des centaines de
gens s’avancèrent pour la prière. Aussi épuisant que cela était pour son
corps, Bill continuait à prier jusqu’à une, deux, parfois trois heures du
matin. Puis le Révérend Brown le guidait, alors qu’il était engourdi et
épuisé, jusqu’à sa chambre d’hôtel où il dormait, d’un sommeil agité,
pendant six d’heures.
Un matin, le Révérend Brown le
réveilla à cause d’une situation urgente. « Il y a un certain M. Kinney de
Memphis qui attend au rez-de-chaussée. Il semble que son ami, M. D-, qui est
le receveur des postes à Memphis, soit en train de mourir d’une pneumonie
asthmatique. M. Kinney est venu jusqu’ici en avion afin de vous demander de
retourner avec lui prier pour M. D-. M. Kinney vous a déjà réservé un billet
d’avion pour que vous puissiez aller à Memphis ce matin. Vous devriez
pouvoir être de retour à temps pour la réunion de ce soir. Je vais descendre
lui dire qu’il peut venir vous voir. »
Bill s’habilla et venait tout
juste de mettre son manteau lorsqu’il entendit le son d’un vent fort. Il
présuma qu’il venait de l’extérieur et pensa : « Il y a vraiment du vent
aujourd’hui! » Puis il vit la lumière surnaturelle dans sa chambre,
suspendue dans les airs, tournoyant et palpitant avec énergie. Bill
s’agenouilla près du lit. Il entendit bientôt la voix de l’ange lui dire : «
Ne va
pas là, son
heure est venue. » Puis la lumière disparut. Bill se leva et enleva son manteau.
Quelques minutes plus tard, le
Révérend Brown revint avec un homme qui avait l’air stressé et anxieux. «
Frère Branham, mon nom est Kinney. Mon ami, M. D- est actuellement
inconscient mais j’ai foi que Dieu peut... »
Bill l’interrompit : « Monsieur,
le Saint-Esprit vient tout juste de s’entretenir avec moi et m’a averti de
ne pas aller avec vous car « ainsi dit le Seigneur : L’homme va mourir. »
« Vous voulez dire qu’il n’y a
plus d’espoir? »
« Il sera probablement déjà décédé
avant votre retour à Memphis. Mais je vais continuer de prier à son sujet.
Appelez-moi pour me faire connaître sa condition, s’il est encore vivant ou
s’il était déjà décédé à votre arrivée. N’essayez pas de m’appeler ce soir
car je serai à la réunion jusqu’à deux ou trois heures du matin. »
Ce soir-là, après plusieurs heures
de prières constantes pour les malades, le Révérend Brown dit à Bill : «
Frère Branham, faites-moi savoir lorsque vous aurez besoin de prendre une
pause. Je voudrais vous montrer quelque chose dans le sous-sol de
l’auditorium. C’est un cas comme je n’en ai encore jamais vu. »
Fatigué à cause de la tension,
Bill saisit cette excuse pour se reposer l’esprit un instant. « Je suis prêt
pour une pause », dit-il. Pendant que les gens attendaient dans la ligne de
prière, le Révérend Brown guida Bill jusqu’au sous-sol où ils rencontrèrent
un jeune homme au pied des escaliers. Il ressemblait au fermier typique de
l’Arkansas, vêtu d’une chemise bleue délavée et d’une salopette. L’homme
avait le regard hagard, les yeux vitreux et l’air abattu. Bill regarda aussi
et fut bouleversé par ce qu’il y vit. De toute sa vie, Bill n’avait jamais
vu une telle chose. Dans le centre de la grande pièce du sous-sol, étendue
sur le plancher dénudé, se trouvait une femme large et musclée, vêtue d’un
T-shirt blanc et d’un short noir. Bill devina qu’elle devait avoir environ
30 ou 35 ans. Elle était allongée sur le dos, les bras et les jambes élevées
dans les airs. Ses jambes étaient couvertes du sang provenant de ses
nombreuses coupures.
Bill se tourna vers l’homme qui se
tenait dans les marches. Il demanda, incrédule : « Frère, est-ce votre
femme? »
« Oui, Frère Branham. »
« Oh là là. Qu’est-ce qu’elle a? »
« Le médecin pense qu’elle est
entrée en ménopause prématurément après avoir donné naissance à notre
dernier enfant. Il lui donna des injections, mais cela a mal tourné et elle
est devenue sauvage. Elle a passé les deux dernières années dans un asile
psychiatrique. J’ai vendu ma ferme pour payer ses soins médicaux, mais rien
de ce que les médecins ont essayé n’a fonctionné. Frère Branham, j’ai quatre
enfants à la maison. Lorsque j’ai entendu parler de cette femme aliénée qui
fut guérie à vos réunions l’autre soir, j’ai vendu ma mule pour pouvoir
emmener ma femme ici en ambulance. »
« Pourquoi ses jambes
saignent-elles? »
« Les gens de l’institut m’ont
permis de partir avec elle pour une seule nuit, mais ils n’ont pas réussi à
la mettre dans une ambulance. J’ai donc appelé quatre frères de mon église
et nous avons réussi à la monter à bord d’une auto. Puis, en route, les
quatre frères n’ont pas réussi à la maîtriser et elle a brisé la vitre
arrière du véhicule à grands coups de pied. Lorsque nous l’avons emmenée
dans le bâtiment, elle se débattait et nous poussait partout. Nous sommes
finalement parvenus au sous-sol et l’avons allongée sur le dos. Elle est
restée comme ça depuis, les bras et les jambes dans les airs. »
Bill regarda la femme aliénée avec
pitié, étendue sur le plancher, les bras et les jambes ensanglantés dans les
airs. Bill dit à son mari : « Je vais aller vers elle et prendre sa main
pour voir si je peux sentir des vibrations. »
La terreur apparut dans les yeux
de l’homme. « Frère Branham, ne vous approchez pas d’elle. Elle vous tuera!
»
Ignorant l’avertissement, Bill
s’avança vers la femme démente qui observait son approche avec un regard
intense et calculateur. « Bonsoir » dit Bill en tendant la main.
Juste comme il encerclait le
poignet de la femme de sa main, elle tourna soudainement sa paume et
encercla son poignet à lui, le tirant si puissamment qu’il faillit tomber.
Elle ne devait pas peser plus de 170 livres [77 kg] mais devait posséder au
moins quatre fois la force d’une femme de taille moyenne. Comme elle
l’attirait plus près d’elle, Bill eut peur qu’elle lui brise les os. Il leva
son pied et la frappa sur la poitrine. Elle lâcha prise et il courut jusqu’à
l’escalier.
La femme démente le poursuivit,
toujours sur le dos, tordant son corps rapidement sur le plancher de béton
tel un serpent géant en poussant des grognements inhumains. À mi-chemin dans
les marches, elle changea de direction et se dirigea vers un banc en bois
qui était appuyé contre un mur. Elle se cogna la tête tellement fort sur le
banc que le bois se fendit. Du sang se mêla à ses cheveux. Elle ramassa un
morceau de bois et le lança à son mari, le manquant de quelques pouces [cm]
et faisant un trou dans le mur derrière lui.
« Frère Branham, sanglota le mari,
y’a-t-il le moindre espoir pour elle? »
« Écoutez, frère, dit Bill en
mettant son bras autour de ses épaules, la seule chose que je puisse
affirmer, c’est que l’ange m’a dit qui si j’étais sincère et que je pouvais
amener les gens à me croire, les malades seraient guéris. Avez-vous foi que
Jésus-Christ, le Fils de Dieu, peut chasser les démons? »
Rassemblant son courage, l’homme
répondit : « Je le crois. »
Lorsque la femme possédée entendit
cela, elle hurla : « William Branham, tu n’as rien à faire avec moi. C’est
moi qui l’ai emmenée ici. »
« Qu’est-ce que c’est? » demanda
le mari, très surpris. « Cette femme ne connaît même pas son propre nom!
Elle n’a pas dit un seul mot en deux ans. »
« Ce n’était pas elle », dit Bill.
« C’était le démon qui la garde en sa possession. Il sait qu’il va devoir la
quitter si vous croyez au Seigneur Jésus-Christ maintenant. Prions. »
La femme hurla de nouveau : « Tu
n’as rien à faire avec moi! » alors que Bill inclinait la tête et priait : «
Père Céleste, dans le Nom de ton Fils Jésus-Christ, fais sortir ce démon
d’elle. »
La femme devint silencieuse.
L’instant d’après, elle s’effondra sur le plancher, comme si elle était sans
vie. Son mari demanda : « Que dois-je faire maintenant? »
« Aussitôt que le service sera
terminé, ramenez-la à l’institution. Si vous croyez, cela doit arriver. Vous
m’en donnerez des nouvelles. »
LE LENDEMAIN MATIN, les rayons de soleil réveillèrent Bill. Il tourna la tête pour regarder
par la fenêtre de l’hôtel et fut surpris de voir une femme assise près de
son lit. Ses cheveux gris étaient rassemblés en un chignon serré et elle
portait un costume brun avec une ceinture blanche. Elle ne le regardait pas
mais avait la tête tournée vers le mur, lui permettant ainsi de voir son
profil. Elle avait l’air triste.
Troublé, Bill pensa : « Comment
cette femme est-elle entrée dans ma chambre? La porte est verrouillée et la
clef est sur la table de nuit. »
Se levant sur ses coudes, il
demanda : « Madame? » Puis Bill vit un homme, juste derrière la femme.
C’était un grand homme aux cheveux gris, portant un complet brun et une
cravate rouge vif. Il avait l’air triste lui aussi. La femme tourna la tête
pour regarder l’homme et ils se sourirent.
« Qu’est-ce que c’est que ça? » Il
s’assit dans son lit. Lorsqu’il le fit, il n’était plus dans le lit mais
debout sur la plate-forme d’une église qu’il ne reconnaissait pas. Il se
mordit un doigt très fort pour s’assurer qu’il ne dormait pas. La douleur
lui assura qu’il était tout à fait réveillé. Puis il réalisa que c’était une
vision.
L’église s’effaça et Bill se
retrouva dans son lit. Il observa l’homme et la femme aux cheveux gris. Ils
lui sourirent, hochèrent la tête et semblèrent glousser comme s’ils étaient
maintenant heureux. Puis ils disparurent.
Fermant les yeux, Bill murmura : «
Seigneur, je ne comprends pas cela. S’il te plaît, montre-moi ce que ça
signifie. » Il pressentait que ces deux personnes allaient être dans la
ligne de prière ce soir-là. Cela lui était arrivé plusieurs fois auparavant
: il voyait une personne en vision avant le service et un peu plus tard,
pendant la réunion, il reconnaissait la personne dans la ligne de prière et
savait que Dieu allait faire quelque chose de spécial dans la vie de cette
personne. Habituellement, une vision de ce type lui montrait exactement ce
qui allait arriver pendant le service de prière. Toutefois, cette vision—ci
s’était terminée en laissant planer un mystère.
Prenant sa Bible qui était posée
sur la table de chevet, Bill demanda : « Seigneur, que vas-Tu me faire lire
dans ta Parole ce matin? » Puis il ouvrit sa Bible au hasard. Les pages se
séparèrent dans 2 Rois au chapitre 20. Bill y lut à propos du prophète Ésaïe
qui se rendit vers le roi Ézéchias pour lui dire que son heure était venue
et que la maladie allait l’emporter. Le roi Ézéchias se tourna vers le mur
et pria avec ferveur pour avoir plus de temps. Le Seigneur entendit la
prière d’Ézéchias et parla à Ésaïe, disant : « Va dire à mon serviteur
Ézéchias que je lui accorde quinze années de plus. »
À ce moment, le téléphone sonna.
Bill décrocha le récepteur, croyant que ce serait le Pasteur Brown. Au lieu
de cela, ce fut M. Kinney qui l’appelait de Memphis. Ce cas lui était
complètement sorti de l’esprit, mais il s’en rappela soudainement. « Alors,
M. Kinney, qu’avez-vous à m’annoncer? »
La voix de M. Kinney était
abattue. « Frère Branham, nous sommes demeurés auprès de lui toute la nuit
dernière. Il devrait partir d’une minute à l’autre maintenant. »
« Dites-moi, M. Kinney, M. D-
porte-t-il parfois un complet brun pâle et une cravate rouge? »
« Oui, il est toujours vêtu ainsi.
Pourquoi donc? »
« Et est-ce que Mme D- porte
parfois un costume brun avec une ceinture blanche?
« C’est la robe qu’elle porte
présentement. Comment le savez-vous? Frère Branham, les connaissez-vous? »
« Oui. Dites à Mme D- de venir au
téléphone. »
M. Kinney hésita : « Je lui ai
déjà dit ce que vous aviez dit. »
« Je veux lui parler », insista
Bill. Bientôt, une voix tremblante et éperdue se fit entendre au bout du
fil. Bill dit : « Sœur D-, ainsi dit le Seigneur : “Votre mari vivra.”
Croyez-vous cela? »
Mme D- ne répondit pas. Bill pouvait entendre une certaine agitation à
l’arrière-plan puis M. Kinney reprit l’appareil. « Que lui avez-vous dit,
Frère Branham? La femme s’est évanouie. »
« Je lui ai dit que son mari
allait vivre. Je vous l’ai décrit parce que je l’ai vu en vision il y a
quelques instants.
J’arriverai à Memphis par le prochain avion. Attendez-moi à l’aéroport. »
Lorsque Bill arriva à l’hôpital de
Memphis, la sœur de M. D- le rencontra dans le corridor. Elle était froissée
et contrariée. « Quelle idée! Un saint comédien de prédicateur qui vient
prier pour mon frère mourant. Je pense que c’est une honte. »
Bill continua à marcher, pensant :
« Satan n’a pas assez de démons en enfer pour arrêter cela maintenant. C’est
déjà accompli parce que c’est le “Ainsi dit le Seigneur”. » Une infirmière
sortit de la chambre. « Y a-t-il d’autres infirmières ou docteurs à
l’intérieur? »
« Oui, dit-elle, il y
a deux médecins. »
« Veuillez leur
demander de sortir, s’il vous plaît »
Offusqués, les médecins quittèrent
la chambre. Bill reconnut instantanément l’homme qui languissait sous la
tente à oxygène comme étant l’homme de la vision qu’il avait eue ce
matin-là. M. D- était étendu sur le dos, fixant le plafond de ses yeux sans
vie. Bill étendit la main sous la tente à oxygène et prit la main de
l’homme. Sa propre main commença à enfler au rythme des vibrations de la
pneumonie. « Frère D-, m’entendez-vous? »
Mme D- dit : « Mon
mari est inconscient depuis deux jours, Frère Branham. »
Bill regarda la dame plus âgée.
Elle était exactement comme il l’avait vue dans la vision. « Vous ne doutez
pas de ce que je vous ai dit, n’est-ce pas? »
« Non. Je ne doute
pas. »
Tournant son attention vers le
mourant, Bill pria : « Cher Dieu, je sais que ce sont les gens que j’ai vus
dans la vision de ce matin. Maintenant, au Nom de Jésus-Christ, veuille
guérir cet homme. » Même si ses yeux étaient toujours fermés, il savait que
l’enflure diminuait sur sa main, car les vibrations avaient cessé. Puis Bill
sentit l’homme serrer sa main. Bill ouvrit les yeux et vit
M. D- mouiller ses
lèvres avec sa langue.
Mme D- était debout au
pied du lit, les yeux fermés et toujours en prière.
Bill dit : « M. D-, me
connaissez-vous? »
L’homme hocha la tête
lentement et dit : « Oui, vous êtes Frère Branham. »
Sa femme leva la tête
d’étonnement. Puis aussitôt qu’elle réalisa ce qui venait de se passer, elle
plongea sous la tente
à oxygène criant : « Papa! Papa! » l’inondant de baisers et de caresses.
Sans dire un autre mot, Bill se
glissa hors de la chambre et prit le prochain avion pour Little Rock.
Deux jours après, M.
D- mangeait des œufs et du jambon pour déjeuner et put quitter l’hôpital. Le
jour suivant, il était de retour à son travail de receveur des postes.