La Série Surnaturelle 
La vie de William Marrion Branham

La Série Surnaturelle
La vie de William Marrion Branham

Owen Jorgensen

Appelé hors d’Égypte

Chapitre 65

1954



WILLIAM BRANHAM projetait se rendre outre-mer de nouveau le 23 février 1954. Par contre le premier janvier, ses gérants de campagne n’avaient pas encore établi d’itinéraire. Des campagnes en Inde et en Israël semblaient assurées, mais celles en Afrique du Sud semblaient incertaines. Quelques membres du Comité National semblaient se traîner les pieds. Puis, au mois de janvier, quelque chose de saisissant se produisit, ce qui le fit changer ses plans.

Un jour, une voiture remplie de gens voulant la prière arriva chez-lui. Il les installa dans le salon, puis, les quittant un moment pour aller chercher quelque chose, il vit un autre homme qui se tenait dans l’embrasure de la porte. Il pensa d’abord qu’il faisait partie du groupe et qu’il avait seulement pris plus de temps à sortir du véhicule. Ce qui l’intriguait était l’habillement étrange de l’homme. Il ressemblait à un de ces Sikhs que Bill avait vus à Durban en Afrique du Sud. Ses cheveux noirs et sa peau foncée contrastaient nettement avec le turban blanc qu’il portait sur la tête.

L’homme se tenait dans l’embrasure de la porte, la tête inclinée. Bill s’avança et le salua cordialement : «Comment allez-vous, Monsieur?»

Levant la tête, l’Indien dit : «Frère Branham, n’allez pas outre-mer avant le mois de septembre.»

Ceci était une réponse plutôt inattendue. Bill ne sut pas quoi répliquer. Tout en se retournant, il lui fit signe de la main en l’invitant à entrer : «Entrez, je vous prie.» Lorsqu’il regarda de nouveau, l’homme n’y était plus! Il avait tout simplement disparu! Bill resta là, éberlué.

D’autres voitures arrivèrent et il était minuit lorsqu’il termina de prier pour les gens ce jour-là. Il se coucha vers 1 h du matin, mais se réveilla quelques heures plus tard, ayant rêvé qu’il ne devrait pas aller en Inde avant le mois de septembre. Il réveilla Meda et lui raconta son rêve puis se rendormit à nouveau pour refaire le même rêve. Le lendemain matin, il téléphona à un de ses agents et lui dit de reporter son voyage outre-mer jusqu’en septembre afin de se conformer aux visions et aux rêves.

Comme ses voyages en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie avaient été reportés, ses gérants se mirent à remplir son horaire avec des campagnes à travers l’Amérique du Nord. Pendant les trois premiers mois de 1954, Bill prêcha à Wood River en Illinois, Hot Springs en Arkansas et Shreveport en Louisiane. Après celles-là, il tint une campagne de huit jours d’affilée à Phœnix en

Arizona. Il se rendit ensuit à Carlsbad au Nouveau-Mexique, avant de revenir vers l’est à Columbus en Ohio où il prêcha devant une gigantesque assemblée réunie dans un immense stade (où 400 prédicateurs et leurs congrégations s’étaient concertés.) À la fin du mois de mars, il retourna chez-lui pour tenir des réunions à Louisville au Kentucky et à Jeffersonville en Indiana.

En avril, Bill prit un congé, mais comme d’habitude, cela ne lui garantit aucun repos. Des gens malades et nécessiteux venaient chez-lui à toutes heures du jour. Par un samedi après-midi particulièrement occupé, alors que le nombre de visiteurs avait diminué considérablement, Bill dit à Meda : «Si d’autres gens se présentent, dis-leur de venir à l’église demain matin et je prierai pour eux à ce moment-là. Je suis si fatigué ma chérie, je ne peux plus continuer.»

Après le départ des derniers visiteurs, Bill amena Meda faire une promenade en voiture. Il n’avait aucune destination particulière ; il voulait seulement s’éloigner de la maison pour pouvoir se reposer un moment. Il prit la direction sud vers New Albany et roula sur une route panoramique qui serpentait à travers les collines. La faible élévation offrait une vue charmante de la campagne environnante, exposant tantôt des champs de maïs tantôt des forêts. Ils arrivèrent éventuellement à un endroit où la route fit plusieurs virages en marge d’une paroi rocheuse.

En manœuvrant son véhicule dans la première courbe, Bill vit l’ange du Seigneur apparaître comme un brouillard blanc devant ses yeux. Le pare-brise devint complètement blanc. Pendant trois ou quatre milles [5 à 6 km], il conduisit son auto à l’aveuglette, amorçant chaque tournant tout en fixant quelque chose qui se déroulait à 8 000 milles [13 000 km] de là, littéralement. Meda continuait à lui parler tout en admirant le panorama au-delà des parois rocheuses. Après cinq minutes, elle jeta un coup d’œil à son mari pour voir pourquoi il ne lui répondait pas. Lorsqu’elle vit son regard vitreux, elle sut qu’il était complètement absorbé par une vision. «Bill!» s’écria-t-elle.

Reprenant brusquement conscience, Bill immobilisa sa voiture au bord de la route. «Ma chérie, je dois prier pour Frère Bosworth à l’instant même. Je l’ai vu sortir d’un train en Afrique du Sud et s’évanouir. Je les ai vus le ramasser et le mettre sur une civière. Il est à l’hôpital en ce moment, gravement malade. Je dois prier pour lui au plus vite.» Il s’éloigna un peu parmi les arbres sur le versant de la colline et s’agenouilla pour prier.

Le lendemain soir après l’église, un des quatre téléphones de sa demeure se mit à sonner. Bill répondit. C’était un télégraphiste de Louisville, pour la compagnie Western Union, lui disant : «M. Branham, j’ai un télégramme pour vous qui vient de Durban en Afrique du Sud. C’est de la part du Dr Yeager. Il dit : “Priez pour le Révérend Bosworth au plus vite. S’est écroulé en sortant du train. Hospitalisé. Mourant.”»

Lorsque Bill put finalement obtenir la communication téléphonique avec Durban le lundi matin, Fred Bosworth était non seulement guéri, mais il avait quitté l’hôpital et avait repris son travail.

Depuis plus d’un mois, Fred Bosworth voyageait à travers l’Afrique du Sud, essayant d’organiser d’autres campagnes Branham dans le pays. Jusqu’à maintenant, c’était peine perdue. La plupart des chrétiens en Afrique du Sud voulaient que William Branham revienne tenir d’autres campagnes de guérison, mais plusieurs ministres, eux, ne voulaient pas. C’était le Comité National des Églises Sud-africaines qui avait le dernier mot à ce sujet. Certains de ses membres haut placés soutenaient que le ministère grandiose de William Branham saperait l’influence des pasteurs pauvres de l’endroit. Pour un évangéliste aguerri comme Fred Bosworth, cela ressemblait tout simplement à une machination perverse pour cacher leur jalousie.

Après des semaines de débats, le Comité National finit par refuser la requête de visa de William Branham. Encore une fois, son ministère se frottait à la politique d’église. Et ça ne serait pas la dernière.

EN SEPTEMBRE 1954, William Branham commença son troisième voyage outre-mer par un vol partant de New York jusqu’à Lisbonne au Portugal où le Baron Von Blomberg l’y attendait. Le Baron Von Blomberg était un aristocrate allemand très éduqué, ayant beaucoup voyagé et parlant sept langues différentes. Il avait rencontré Bill en Finlande en 1950 et avait été impressionné par la puissance surnaturelle de Jésus-Christ manifestée dans le ministère de Bill. Comme le Baron avait plusieurs contacts partout dans le monde, incluant la monarchie et autres dirigeants politiques, il offrit d’établir l’itinéraire de Bill pour ce voyage. Après le Portugal, Bill devait visiter l’Italie, l’Égypte et Israël ; puis il s’envolerait pour l’Arabie et finalement pour l’Inde.

À Lisbonne, Von Blomberg avait fait en sorte que Bill puisse dîner avec le Président et les membres de son cabinet. Le Baron n’avait pas pu organiser de campagne de guérison au Portugal parce que l’Église catholique avait usé de son influence pour l’empêcher de réserver les grands auditoriums. Bill avait dû se contenter de deux réunions dans une église pentecôtiste aux limites de la ville. Mais ces deux services furent remplis de miracles, donnant la note pour le reste de ce voyage à l’étranger.

Du Portugal, Bill, Billy Paul et le Baron Von Blomberg s’envolèrent pour l’Italie. Pendant son séjour à Rome, Bill visita le donjon où l’apôtre Paul avait été emprisonné à cause de sa foi. En observant cette cellule froide et lugubre, le cœur de Bill se gonfla d’amour pour Paul, ce vaillant messager qui avait amené l’Évangile aux Gentils. Rejeté par le monde et même incompris par plusieurs chrétiens de son époque, il n’avait jamais failli malgré toutes ses années d’épreuves et ne s’était jamais détourné de sa commission. Paul savait qu’il portait le plus grand trésor sur terre : la bonne nouvelle que Jésus-Christ était ressuscité des morts pour donner la vie éternelle à ceux qui croiraient en Lui, aux Juifs et aux Gentils. Parce que Paul était resté ferme dans son appel, chaque chrétien à travers les siècles en avait bénéficié. Cela frappa Bill comme étant une puissante leçon qu’il pourrait appliquer dans son propre ministère.

Une audience avec le pape était prévue à 3 h de l’après-midi lors de son deuxième jour à Rome. Le Baron Von Blomberg lui expliqua comment il devrait se comporter, comment il devrait faire une génuflexion, comment le pape lui tendrait la main et que Bill devrait baiser la bague du pape et s’adresser à lui en tant que «Votre Sainteté» ou «Saint Père.»

Bill secoua la tête. «C’est hors de question. Annulez l’audience. Je peux appeler un homme Révérend ou Docteur ou n’importe quel autre titre qu’il désire, mais pas Saint Père. Jésus a dit : “N’appelez aucun homme Père, car un seul est votre Père et c’est Dieu”[50] Pour ce qui est de l’adoration, il n’y a qu’un seul homme que j’adorerai et c’est Jésus-Christ.»

C’est ainsi qu’au lieu de rencontrer le pape, Bill visita sa demeure. Le Vatican est un état indépendant exceptionnel situé au cœur de Rome. Même s’il n’occupe que 0,15 mille carré [440 m2], c’est le siège du gouvernement de l’Église Catholique Romaine et son influence touche chaque pays du monde. Bill fut impressionné par la riche splendeur de la Basilique Saint-Pierre, des Jardins du Vatican et du Palais du Saint Office. La richesse contenue dans ces bâtiments était stupéfiante. En visitant le musée du Vatican, il vit une magnifique triple couronne représentant la juridiction du pape sur le ciel, le purgatoire et l’enfer. Une inscription en latin se lisait : VICARIUS FILII DEI, signifiant Vicaire du Christ ou remplaçant du Fils de Dieu. Quel contraste entre les splendeurs de la cité du Vatican et la cellule lugubre, non loin de là, où l’apôtre Paul avait passé les dernières années de sa vie. C’était là une leçon frappante démontrant que richesse ne signifie pas vérité. Bill pensa : «L’Évangile ne fait pas que scintiller, elle brille de tous ses feux.»

Dans un parc non loin du Vatican, un évangéliste chrétien tenait une réunion de réveil dans une grande tente. Bill s’approcha pour voir ce qui se passait. Après que Bill se fut présenté, l’évangéliste laissa gracieusement la place au célèbre évangéliste américain, remettant la réunion entre ses mains. Et là, à l’ombre de la cité du Vatican, Bill prêcha la Parole de Dieu et pria pour les malades. Dieu s’occupa des miracles.

DE ROME, Bill s’envola pour Le Caire en Égypte où il passa une journée à faire du tourisme, visitant le Sphinx et les pyramides, voyant pour lui-même que la pierre de faîte de la Grande Pyramide manquait réellement. Cela lui parut symbolique parce que la Bible parle de Jésus-Christ comme étant la pierre de faîte, ou, comme le traduit la version King James, la “pierre de l’angle”.[51] Il n’y a qu’une seule structure dont la pierre de faîte et la pierre angulaire soient de la même forme et c’est la pyramide. Bill croyait qu’à un certain moment dans l’histoire antique, Dieu avait permis que cette structure massive soit construite en témoignage de Son plan divin et que bientôt la vraie Pierre de Faîte se poserait enfin à sa place.

Ce soir-là, il dîna avec le roi Farouk d’Égypte. Le lendemain matin, à l’aéroport du Caire, pendant que Bill attendait l’avion qui l’amènerait à Jérusalem, son excitation grandissait. Il se tiendrait bientôt en Israël, pays des prophètes de la Bible, terre natale de Jésus, patrie des Juifs aveuglés et dont plusieurs attendaient encore le Messie. Une réunion était prévue à Jérusalem pour l’après-midi même. Même si la plupart des Juifs discréditaient le christianisme, Lewi Pethrus s’attendait quand même à une assistance d’environ 5 000 Israélites à cause de la nature inhabituelle du ministère de Bill. Les annonces affichées un peu partout à Jérusalem suggéraient un lien entre «le don du discernement» et «le signe du Messie».

Bill croyait que c’était là l’environnement parfait pour son ministère. Les Juifs dévots vouaient un très grand respect à leurs prophètes. Il y avait deux qualifications pour un vrai prophète selon la loi mosaïque : la première était qu’il devait avoir des visions et la deuxième était que celles-ci devaient être exactes à 100%.[52] Bill imaginait ce qui se produirait lorsqu’il appellerait une ligne de prière à Jérusalem et que le discernement commencerait. Les Juifs reconnaîtraient sûrement le signe de leur Messie, non? Il s’imaginait l’auditoire tout entier recevant le baptême du Saint-Esprit, exactement comme les 120 disciples au jour de la Pentecôte.[53] Si cela se produisait, l’âge des Gentils serait terminé. Jésus dit : «Jérusalem sera foulée aux pieds des nations, jusqu’à ce que les temps des nations soient accomplis.»[54] Aussitôt qu’Israël, en tant que nation, acceptera l’Évangile de Jésus-Christ, l’épouse des nations sera enlevée avec son Époux alors que le reste du monde sera plongé dans l’agonie des grandes tribulations. Les Juifs auront alors trois ans et demi pour prêcher l’Évangile de Christ avant la grande bataille finale. Selon l’Apocalypse, lorsque la poussière retombera sur le champ de bataille d’Armageddon, le soleil se lèvera sur un millénium de paix et de perfection.[55] Bill pouvait à peine contenir son excitation. Il allait peut-être prêcher le sermon le plus important de sa vie.

L’avion avait atterri mais il lui restait encore 30 minutes avant qu’il ne soit temps de monter à bord ; il se rendit donc à une boutique de souvenirs. Pendant qu’il considérait l’achat d’un petit éléphant d’ébène serti de défenses en ivoire véritable pour son ami le Dr Adair, il entendit quelqu’un dire : «N’y va pas.»

Il regarda tout autour mais il n’y avait personne. «Je l’ai peut-être imaginé» pensa-t-il en se dirigeant vers le comptoir caisse. Puis il l’entendit une autre fois, distinctement : «N’y va pas, ce n’est pas le temps.»

Il ne faisait aucun doute que c’était là la voix de l’ange mais il n’arrivait pas à en croire ses oreilles. Les réunions étaient déjà toutes planifiées. L’avion attendait. Qu’est-ce que cela signifiait? Quittant le terminal achalandé, il se rendit derrière un hangar à avions afin de pouvoir se retrouver seul. Il pria : «Père Céleste, dans quelques heures, je serai en Palestine me tenant devant tes enfants aveuglés. Je mettrai ces Juifs au défi de croire le signe de leur Messie. Lorsqu’ils reconnaîtront que c’est Toi qui discernes, ils recevront assurément le baptême du Saint-Esprit. N’est-ce pas là ce que Tu veux?»

L’ange du Seigneur apparut, suspendu dans l’air du désert tel un banc de brouillard d’un blanc éclatant. Bill se fit tout petit contre le mur du hangar. Le Saint-Esprit dit : «Reste en dehors de la Palestine. Ce n’est pas ta place. Ce n’est pas encore l'heure. La coupe d’iniquité des Gentils n’est pas encore pleine. Il y a encore du glanage à faire.»

Le banc de brouillard éblouissant s’évapora dans la chaleur torride du désert, laissant Bill haletant. Que devait-il faire maintenant? Il ne serait pas facile d’annuler ses campagnes en Israël à la dernière minute. Cela allait peut-être même susciter des frustrations chez ceux qui avaient travaillé si fort pour lui ouvrir l’accès en Palestine. Mais il n’était pas près d’oublier la leçon douloureuse apprise en Afrique du Sud. Il était déterminé à faire tout ce que le Saint-Esprit lui dirait de faire et cela, peu importe les conséquences.

En retournant au terminal, il échangea son billet pour Jérusalem en Israël, contre un billet pour Athènes en Grèce. Cela laissait au Baron Von Blomberg la tâche déplaisante de s’envoler pour Jérusalem pour annuler la réunion de cet après-midi. Le Baron le rejoindrait en Arabie Saoudite où Bill devait dîner avec le roi d’Arabie.

En Grèce, Bill visita les ruines du temple d’Arès, le dieu grec du tonnerre et de la guerre (le dieu Mars des Romains) où l’apôtre Paul avait prêché l’Évangile aux Athéniens de l’antiquité.[56] Ce soir-là, dans sa chambre d’hôtel, Bill étudia sa Bible, essayant de comprendre ce que le Seigneur lui avait dit en Égypte. Il avait cru comprendre son ministère avant cet évènement. Apparemment, quelque chose lui avait échappé. Mais qu’est-ce que c’était?

Le Saint-Esprit avait dit : «Ne va pas en Palestine. Ce n’est pas ta place.» Il avait donc été dans l’erreur de penser qu’il pourrait montrer à l’Israël moderne le signe de leur Messie. C’était une erreur légitime. En 1933, le Seigneur lui avait dit : «Comme Jean-Baptiste a été envoyé pour annoncer la première venue de Jésus-Christ, tu es envoyé avec un message pour annoncer sa deuxième venue.» Jean-Baptiste avait annoncé Jésus-Christ aux Juifs. Puis Jésus s’était authentifié en démontrant le signe du Messie : en connaissant le passé (et le futur) de gens qu’il n’avait jamais rencontrés et en révélant leurs pensées secrètes.[57]

Au cours des cinq dernières années, Bill avait démontré le signe du Messie dans ses réunions. Lorsque l’onction descendait, il pouvait discerner le passé, le futur et les pensées secrètes des cœurs des gens. Le discernement était toujours parfait parce que ce n’était pas lui qui le faisait ; Jésus-Christ lui montrait chaque vision et accomplissait chaque miracle. Bill était comme un micro branché à un amplificateur électrique. Un micro est silencieux jusqu’à ce que quelqu’un parle dedans. C’était Dieu qui parlait et le Saint-Esprit amplifiait le don de discernement jusqu’à ce que les chrétiens puissent l’entendre partout à travers le monde. Comme le Seigneur lui avait dit que son ministère serait comparable à celui de Jean-Baptiste, il lui avait semblé tout à fait logique de se rendre en Israël pour faire la démonstration du signe du Messie aux Juifs.

Bill réalisait maintenant qu’un fait très simple lui avait échappé : la Bible ne parle pas de deux venues de Jésus-Christ ; Elle parle de trois venues. La première venue s’était produite il y avait de cela presque 2 000 ans. Vers l’an 30 de notre ère, Jean-Baptiste avait présenté Jésus-Christ aux Juifs en tant que leur Messie, leur Sauveur. Lorsqu’Israël rejeta Jésus et Le crucifia, cela donna au reste du monde (les nations) l’occasion d’être sauvé.[58] Jésus promit qu’Il reviendrait, cette fois pour l’Église des nations et qu’Il prendrait avec Lui Son Épouse des nations dans ce que les chrétiens appelaient l’enlèvement.[59] La Bible dit que Jésus reviendrait cette seconde fois comme un voleur dans la nuit.[60] Lorsque cela se produirait, personne d’autre que son Épouse ne le saurait. Après cela, Jésus reviendrait de nouveau pour les Juifs. Cette troisième venue allait ébranler le monde et tout œil, Le verra, même ceux qui L'ont percé.[61] Cette fois-ci, les Juifs recevront Jésus en tant que leur Messie.

Alors, si ce n’était pas le rôle de Bill d’introduire le Messie à l’Israël moderne, quel était son rôle? Il sonda les Écritures pour trouver une réponse. La clef semblait être dans Luc 1:17, dans le fait que l’esprit d’Élie motivait Jean-Baptiste. «L’esprit d’Élie» était, en réalité, le Saint-Esprit agissant par l’entremise d’une personnalité semblable à celle d’Élie. Dieu avait besoin que Jean-Baptiste ait l’esprit d’Élie afin que Jean puisse accomplir les tâches difficiles que requérait son ministère. Bill tourna dans 1 Rois 17 et lut de nouveau à propos d’Élie afin de pouvoir comparer la vie et le ministère d’Elie avec le ministère de Jean.

Dans 2 Rois 2, il lut l’histoire de la dernière journée d’Élie sur la terre. Dieu était apparu comme un feu ardent et avait enlevé Élie dans un tourbillon pendant qu’Élisée, l’apprenti d’Élie, observait la scène. À ce moment, une double portion de l’esprit d’Élie était tombée sur Élisée qui ramassa promptement le manteau d’Élie et en frappa le Jourdain en criant : «Où est le Dieu d’Élie?» Le fleuve s’ouvrit et Élisée traversa de l’autre côté à pied sec. Dieu venait de montrer à l’humanité que l’esprit d’Élie pouvait être transféré à un autre prophète. De son vivant, Élisée accomplit exactement le double des miracles qu’Élie avait accomplis au cours de sa vie, montrant ainsi qu’il avait vraiment reçu une double portion de l’esprit d’Élie. Élisée pouvait même discerner par vision, ce qu’il démontra lorsqu’il dit au roi d’Israël ce que le roi de Syrie disait dans sa chambre à coucher.[62]

Tournant dans Malachie 4, le dernier chapitre de l’Ancien Testament, Bill lut : Car voici le jour, il vient ardent comme une fournaise et ceux qui pratiquent la méchanceté seront comme du chaume. Ce jour qui vient les embrasera, dit lÉternel des armées, et il ne leur restera ni racine ni rameau... Voici, Moi-même Je vous enverrai le prophète Élie avant la venue du jour de lÉternel, jour grand et redoutable. Plusieurs érudits de la Bible enseignaient que Malachie 4:5 faisait référence à Jean-Baptiste parce que l’ange Gabriel avait dit que Jean aurait l’esprit d’Élie, et que Jésus avait indiqué que Jean était Élie.[63] Mais il manquait à ces enseignants une partie de la vérité. Il était faux de présumer que Malachie 4:5 faisait uniquement référence à Jean-Baptiste. Lorsque les Juifs demandèrent à Jean s’il était Élie, Jean leur répondit clairement qu’Il ne l’était pas.[64] Il s’était plutôt identifié à Ésaïe 40:3 : la voix de celui qui crie dans le désert : ouvrez le chemin de l’Éternel...[65] Jésus identifiait Jean à Malachie 3:1 : Voici que J’enverrai Mon messager et il ouvrira un chemin devant Moi.[66]

À qui Malachie se référait-il alors lorsqu’il prophétisa : «Voici, Moi-même Je vous enverrai le prophète Élie avant la venue du jour de lÉternel, jour grand et redoutable?» Ce passage devait être l’un de ceux qui ont plus d’une signification, comme Osée 11:1, qui dit : Quand Israël était jeune, Je l’aimais, et J’appelai mon fils hors dÉgypte. Osée faisait référence au temps où Moïse fut envoyé en Égypte pour sortir les enfants d’Israël de l’esclavage. Mais Matthieu dit aussi qu’Osée 11:1 était une prophétie qui fut accomplie lorsque Joseph et Marie, qui s’étaient réfugiés en Égypte pour échapper au roi Hérode, ramenèrent l’enfant Jésus hors d’Égypte en Israël après la mort d’Hérode.[67]

Malachie 4:5 aussi devait avoir une double signification, faisant référence à plus d’une venue d’Élie. Dans Matthieu 17, les disciples ont demandé à Jésus : Pourquoi les scribes disent-ils qu Élie[68] doit venir premièrement? Il leur répondit : Il est vrai qu’Élie doit venir et rétablir toutes choses. Mais je vous dis qu Élie est déjà venu, qu’ils ne l’ont pas reconnu et qu’ils l’ont traité comme ils l’ont voulu. De même le Fils de l’homme souffrira de leur part. Les disciples comprirent alors qu 'Il leur parlait de Jean-Baptiste. Lorsque Jésus leur dit cela, Jean-Baptiste était déjà mort. Alors lorsqu’Il a dit : Élie doit venir et rétablir toutes choses, Il parlait d’un événement futur.

Comme il y aurait trois venues de Christ et que sa première venue fut précédée d’un prophète messager ayant l’esprit d’Élie, il était logique de croire que la seconde et la troisième venue de Christ seraient aussi précédées d’un prophète ayant l’esprit d’Élie. Il y aurait en tout cinq venues de l’esprit d’Élie : la première fois en Élie, la deuxième en Élisée, la troisième en Jean-Baptiste, la quatrième en un prophète messager pour les nations à la fin de l’âge des Gentils et la cinquième fois en un prophète envoyé pour l’Israël moderne.

Pourquoi l’esprit d’Élie était-il tellement spécial que Dieu choisissait de l’utiliser à répétition dans Son grand plan? Lorsque Bill compara la vie d’Élie à celle de Jean-Baptiste, il découvrit plusieurs ressemblances remarquables. Ils étaient tous les deux des hommes rudes, aimant les étendues sauvages et pouvant endurer des privations. Ils avaient tous les deux le courage de s’élever contre la corruption spirituelle qui régnait autour d’eux. Élie avait regardé le roi Achab en face et lui avait dit : «c’est toi et la maison de ton père qui avez troublé Israël, puisque vous avez abandonné les commandements de l’Éternel et que tu es allé vers les Baals. Fais maintenant rassembler tout Israël auprès de moi, à la montagne du Carmel, ainsi que les 450 prophètes de Baal et les 400 prophètes d’Astarté qui mangent à la table de Jézabel, pour une confrontation.»[69] Jean avait regardé les Pharisiens et les Sadducéens et leur a dit : «Races de vipères! Qui vous a appris à fuir la colère à venir? Produisez donc du fruit digne de la repentance.»[70] Ni Élie ni Jean ne furent tentés par l’argent, la puissance, la gloire ou les femmes. Les deux hommes avaient dénoncé l’immoralité : Élie avait condamné la reine Jézabel pour son idolâtrie[71] et Jean avait reproché au roi Hérode de vivre en adultère avec la femme de son frère.[72]

Élie et Jean-Baptiste avaient aussi leurs points faibles. Après sa victoire au Mont Carmel, Élie avait fui la colère de Jézabel et était allé se cacher dans le désert. Il devint si déprimé pendant son voyage qu’il demanda à Dieu de le laisser mourir.[73] Jean eut aussi des périodes plus sombres.

Lorsqu’il fut mis en prison, il devint si abattu qu’il envoya un message à Jésus, demandant : «Es-Tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre?»[74] Le fait de remarquer ces manquements encouragea Bill. Cela lui montrait que tout ce qu’Élie, Élisée et Jean-Baptiste avaient accompli était le résultat de Dieu travaillant en eux. Ils ne pouvaient s’appuyer sur leurs propres forces. Cela lui rappelait ce que Dieu avait dit à Paul : «Ma grâce te suffit car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse.»[75]

Même si Élie et Jean étaient des prophètes, ils furent rejetés par la plupart des dirigeants religieux de leur époque. Il ne faisait pas de doute que ces dirigeants étaient jaloux parce que ni Élie ni Jean n’étaient passés par les réseaux religieux déjà établis. Élie, Élisée et Jean n’étaient affiliés à aucune organisation. Cela leur donnait la liberté de prêcher leur message sans avoir à se soucier de ce que les gens penseraient. Ces trois hommes prêchaient sans crainte, sans compromis. C’était ce genre d’esprit que Dieu voulait en ces prophètes, particulièrement pour ces trois hommes dédiés à précéder les venues de Christ. Seul l’esprit d’Élie était assez ferme pour supporter l’immense pression de l’opposition et pour préparer un peuple pour le Seigneur.[76]

Derrière ce hangar à avions en Égypte, le Saint-Esprit lui dit : «Ce n’est pas ta place. L heure n’est pas encore venue. La coupe d’iniquité des Gentils n’est pas encore à son comble. Il y a encore du glanage à faire.» Mais l’heure d’Israël doit venir, aussi sûrement que le soleil se lève le matin pour dissiper les ténèbres. Après avoir averti Israël de la grande destruction du temps de la fin, Malachie 4:2 dit : «Mais pour vous qui craignez Mon nom, se lèvera le soleil de la justice, et la guérison sera sous ses ailes.» Apocalypse 1:7 dit à propos de Jésus : «Et tout œil. Le verra, et ceux qui L’ontpercé...» («Ceux», parlant des Juifs.) Zacharie 12:9-11 l’a prophétisé. L’apôtre Paul en a parlé dans Romains 11:25-27. Les Juifs accepteront finalement Jésus-Christ comme leur Sauveur et ce sera un prophète ayant l’esprit d’Élie qui présentera le Messie à Israël. Bill pensait que ce cinquième et dernier Élie serait un des deux témoins d’Apocalypse 11:3-11 parce qu’un de ces deux témoins avait le pouvoir d’empêcher la pluie et le seul autre prophète dans la Bible pouvant causer une sécheresse était Élie.[77]

Lorsque les Juifs recevront finalement leur Messie, l’âge des nations prendra fin. C’est alors que la colère de Dieu se déversera sur les nations qui auront rejeté Christ.[78] Aussi terrible que cela puisse paraître, cela doit arriver avant que Jésus-Christ puisse régner sur un royaume parfait et en paix.

Bill ne savait pas quand toutes ces choses allaient s’accomplir mais il savait que Dieu attendait deux choses. Premièrement, Il attendait que les péchés des Gentils s’accumulent à un certain degré. Le Saint-Esprit avait dit : «La coupe d’iniquité des Gentils n’est pas encore à son comble.» Jésus a dit que «Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations, jusqu’à ce que les temps des nations soient accomplis.»[79] Dieu avait déjà dit quelque chose de semblable à Abraham à propos de ses ennemis, les

Amoréens. Il a dit qu’Il ne jugerait pas les Amoréens avant que leur iniquité ne soit complète.[80] À cette époque, les Amoréens dirigeaient presque tout le pays de Canaan (la Palestine). Les Amoréens étaient d’une culture pécheresse et immorale, même au temps d’Abraham. Lorsque Dieu finit par les détruire, la religion polythéiste des Amoréens avait dégénéré de la simple idolâtrie à la divination, à la prostitution religieuse et aux sacrifices d’enfants. Bill pouvait voir que la société moderne des Gentils allait aussi dans cette direction, même pour ce qui était des sacrifices d’enfants. L’avortement n’était-il pas une forme de sacrifices d’enfants? Les gouvernements modernes pourraient-ils devenir immoraux au point de légaliser le massacre d’enfants non nés?

La deuxième chose que Dieu attendait était le salut de tous Ses enfants. Lorsque le dernier de Ses enfants recevra le baptême du Saint-Esprit, l’Église des nations sera enlevée, emmenée dans une dimension plus élevée. La porte du salut sera désormais fermée aux nations et Apocalypse 22:11 sera accompli : «Que celui qui est injuste soit encore injuste, que celui qui est souillé se souille encore ; et que lejuste pratique encore lajustice, et que celui qui est saint se sanctifie encore.»

Bill referma sa Bible, satisfait de comprendre maintenant la position scripturaire de son propre ministère par rapport à Israël. Il avait présumé qu’il y aurait quatre venues de l’esprit d’Élie mais il pouvait maintenant voir qu’il y en aurait cinq. Son propre ministère n’avait rien à voir avec Israël. Il avait été appelé à prêcher l’Évangile aux Gentils et c’est ce qu’il continuerait à faire : prier pour les malades, prêcher le salut au Nom de Jésus-Christ, en trouvant un par-ci, un par-là qui voudrait bien écouter, glanant, glanant toujours, rassemblant les âmes comme du grain pour son Maître, préparant un peuple pour le Seigneur.



[50] Matthieu 23:9

[51] Psaume 118:22, Matthieu 21:42, Luc 20:17, Actes 4:11, 1 Pierre 2:7

[52] Nombres 12:6, Deutéronome 18:15-22

[53] Actes 2

[54] Luc 21:24

[55] Apocalypse 16:16, 20:1-3

[56] Actes 17:22

[57] Matthieu 12:25, 21:1-7, Marc 14:12-16, Luc 2:34-35, Jean 1:5, 2:24-25, 5:19, 10:37, Hébreux 13:8

[58] Romains 11:11, 15, 25, 30

[59] 1 Corinthiens 15:51-54, 1 Thessaloniciens 4:15-17

[60] Matthieu 24:42-44, 1 Thessaloniciens 5:2, 1 Pierre 3:9-10

[61] Apocalypse 1:7

[62] 2 Rois 6:12

[63] Matthieu 17:12-13, Luc 1:17

[64] Jean 1:21

[65] Matthieu 3:3, Marc 1:3, Jean 1:23

[66] Matthieu 11:7-14, Marc 1:1-2, Luc 7:24-28

[67] Matthieu 2:12-15

[68] Le nom Elias (Élie en grec) est employé dans la version anglaise

[69] 1 Rois 18:18-19

[70] Matthieu 3 : 7-10

[71] 1 Rois 21:17-23, 2 Rois 9:36

[72] Matthieu 14:3-4

[73] 1 Rois 19:1-4

[74] Matthieu 11:3, Luc 7:19

[75] 2 Corinthiens 12:9-10

[76] Luc 1 :17

[77] 1 Rois 17:1

[78] Malachie 4:1, Matthieu 24:21, Apocalypse 2:22, 7:14

[79] Luc 21:24

[80] Genèse 15:13-16




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