La Série Surnaturelle 
La vie de William Marrion Branham

La Série Surnaturelle
La vie de William Marrion Branham

Owen Jorgensen

Déplaçant sa priorité

Chapitre 68

1955



AYANT PRIS sa décision d’enseigner un plus grand éventail de doctrines bibliques, William Branham regarda avec impatience pour une autre année de campagnes de guérison par la foi. Mais premièrement il avait besoin de recouvrer ses forces. Il se reposa durant le temps de Noël et au cours des premières semaines de Janvier 1955. Le dimanche 9 janvier, il parla à son église locale à Jeffersonville, Indiana, prenant les services du matin et de la soirée. Et le jeudi soir du 13 janvier, il commença une campagne de guérison par la foi à l’église Philadelphia à Chicago, Illinois où il prêcha 13 fois en 11 jours. Le pasteur Mattsson-Boze lui donna la liberté de prêcher sur n’importe quel sujet. Bill prit cette liberté pour prêcher plusieurs sermons doctrinaux parmi lesquels : «Le fondement fondamental pour la foi», «Position en Christ», «Les sept noms composés de Jéhovah», «Combattant pour la foi».

Le lundi soir 17 janvier, il décrivit à son auditoire le côté spirituel de l’histoire de sa vie. Il expliqua qu’il avait l’habitude de devenir confus lorsqu’il était jeune homme et que des ministres chrétiens lui disaient que ses visions venaient du diable. Bill décrivit l’après-midi de 1946, lorsqu’il s’était enfui dans sa grotte en forêt pour chercher des réponses auprès de Dieu. À un moment donné, après minuit, une lumière apparut dans les ténèbres de sa grotte. Un homme était sorti de la lumière. Il mesurait plus de six pieds [1,85 m] et pesait au moins 200 livres [90 kg]. Sa tunique blanche contrastait nettement avec les cheveux foncés qui encadraient son visage imberbe.

Parlant à un auditoire confortablement assis dans une église agréablement chauffée de Chicago, Bill essayait de traduire la terreur qu’il avait ressentie à ce moment. «Honnêtement, mes amis, je pensais que mon cœur allait me faire défaut. Essayez d’imaginer! Mettez-vous à ma place. Vous vous seriez sentis de la même façon. Même après des centaines et des centaines de visitations, je me sens comme paralysé lorsqu’Il s’approche. Je m’évanouis presque, parfois. Et si je prie trop longtemps pour les malades je m’évanouirai réellement.»

«Alors j’étais assis là, Le regardant. Il avait une voix profonde et dit : “Ne crains pas. Je suis envoyé de la présence du Dieu Tout-Puissant.” Lorsqu’Il parla, je reconnus sa voix comme étant celle qui me parlait depuis que j’avais l’âge de trois ans. Je savais que c’était Lui. Il dit : “Ne crains pas. Je suis envoyé de la présence du Dieu Tout-Puissant pour te dire que ta naissance particulière... (Vous savez ce qui s’est produit le jour de ma naissance dans cette cabane au Kentucky en 1909. Cette même lumière se tenait au-dessus de moi lorsque je suis né) et ton existence mal comprise avait pour but de t indiquer que tu dois aller partout à travers le monde pour prier pour les malades. Peu importe ce qu’ils ont, si tu amènes les gens à te croire et si tu es sincère quand tu pries, rien ne résistera à tes prières, pas même le cancer.”»

«Je dis : “Monsieur, je suis un homme pauvre qui vit au milieu de gens pauvres. Je n’ai pas d’éducation. Ils ne m’écouteront pas.”»

Il dit : “Comme ilfut donné à Moïse deux signes pour authentifier son ministère, il te sera aussi donné deux dons pour authentifier le tien.[89] Un des dons sera le signe dans ta main; lorsque tu pries pour une personne malade, prends sa main droite dans ta main gauche, puis ne fais que te tenir tranquille. Les maladies causées par des démons auront un effet physique sur ton corps, ce qui te permettra de les identifier. Tu prieras ensuite. Si l’enfure quitte ta main gauche, la personne est guérie. Déclare-la rétablie. Si l'enflure ne disparaît pas, ne fais que demander une bénédiction pour elle et continue ton chemin.”»

«Je dis : “Monsieur, j’ai peur qu’ils ne me reçoivent pas.”»

«Il dit : “S’ils ne croient pas au premier signe, il arrivera que tu connaîtras les secrets de leur cœur ; ceci ils écouteront.”»

«Je dis : “Monsieur, c’est la raison pour laquelle je suis venu ici ce soir. Des ministres m’ont dit que les visions qui me viennent sont du diable.”»

«Il dit : “C 'est dans ce but que tu es venu au monde.”»

Lorsque Bill eut terminé de raconter son témoignage, une présence invisible s’installa près de lui, envahissant ses émotions d’une crainte sacrée si tangible qu’il en avait des picotements. Il savait que l’ange du Seigneur se tenait près de lui. Puis il sentit ensuite l’ange le quitter pour aller survoler l’auditoire. Il pouvait le voir parfaitement maintenant; on aurait dit une boule de feu ambre brillant comme un flash de caméra qui ne disparaît pas. Bill suivait son mouvement attentivement, sachant instinctivement que les visions étaient liées à cette lumière. L’ange s’arrêta au-dessus d’une femme de couleur. Bill pouvait sentir la foi de celle-ci tirer sur son don.

«Il y a une femme de couleur assise là, les mains levées. Levez-vous afin que je puisse vous identifier. Je ne suis qu’un homme, mais Jésus-Christ est le Fils de Dieu et Il a envoyé son Esprit pour authentifier ces choses. Si Dieu me dit ce qui ne va pas avec vous (et vous savez que je n’ai aucun moyen de vous contacter) croirez-vous de tout votre coeur?»

La femme répondit : «Oui!»

«Que Dieu vous bénisse. Votre haute pression sanguine vous a quittée. C’est ce que vous aviez, n’est-ce pas? Maintenant assoyez-vous. Vous vous sentez différente, pas vrai madame? Oui, c’est juste.»

«La petite dame assise à côté de vous souffre d’arthrite et d’un trouble féminin. N’est-ce pas madame? Levez-vous juste une minute, la petite dame en robe rouge. Vous étiez si proche de l’ange que la vision est venue à vous. Vous avez de l’arthrite, un trouble féminin et quelque chose d’autre... Vous vous inquiétez à propos de votre mari. C’est un ivrogne. Il ne veut pas aller à l’église. Si c’est juste, levez votre main.»

Elle le confirma en levant la main.

«Que Dieu vous bénisse madame. Retournez chez-vous et recevez votre bénédiction. Vous êtes guérie. J’ai vu la lumière vous entourer.»

L’ange flotta jusqu’à l’arrière du sanctuaire. Bill continuait de parler à la foule en attendant de voir où la lumière s’arrêterait. «Ayez foi en Dieu. Qu’en pensez-vous, vous qui êtes assis à l’arrière. Croyez-vous? Soyez révérencieux.»

«Il y a une dame portant un foulard assise dans un coin à l’arrière. Je vois la lumière au-dessus de sa tête. Elle souffre d’un trouble cardiaque. Son mari est assis à côté d’elle. Il a des maux d’estomac. N’est-ce pas vrai, monsieur? Levez vos mains si c’est la vérité.»

Un homme leva la main dans une des rangées situées à l’arrière du bâtiment.

«Monsieur, vous qui avez la main levée, je vois dans la vision que vous avez la mauvaise habitude de fumer. Cessez de le faire. Vous fumez des cigares. Vous ne le devriez pas. Cela vous rend malade. N’est-ce pas juste? Si c’est vrai, faites signe de la main, comme ceci. C’est ce qui cause votre malaise. Cela n’est pas bon pour vos nerfs. Jetez ces vilaines choses, ne fumez plus et tout ira bien, et votre femme sera guérie de son problème cardiaque également. Le croyez-vous? N’est-ce pas juste? Je ne peux pas vous voir d’ici, vous le savez; mais vous avez un paquet de cigares dans votre poche. C’est exact. Sortez-les et mettez la main sur votre femme; dites à Dieu que vous en avez fini avec ces choses et vous vous en retournerez tous deux guéris. Béni soit le Nom du Seigneur Jésus!»

L’auditoire grondait d’excitation. Bill pouvait littéralement sentir la foi des gens s’élever de tous côtés et tirer sur son don. Il garda les yeux fixés sur la colonne de feu pendant qu’elle se déplaçait au-dessus de la tête des gens. «Croyez en Dieu,» dit-il. «Je ne peux faire ces choses par moi-même, seulement par Sa grâce souveraine. Croyez-vous? Je peux seulement dire les choses qu’Il me montre. Réalisez-vous que ce n’est pas votre frère qui fait cela? C’est votre foi opérant un don divin. Vous vous tenez en sa présence. Attendez une minute...»

Il suivait des yeux la lumière qui se mit à glisser en sa direction. Elle s’arrêta au-dessus d’un vieil homme. «Je vois un homme de couleur assis dans ce coin-là, un homme d’un certain âge portant des lunettes. Levez-vous une minute, monsieur. Croyez-vous que je suis le serviteur de Dieu? Vous pensez à quelqu’un d’autre, n’est-ce pas? Si c’est exact, faites signe de la main.»

Pendant que l’homme faisait signe de la main, Bill disait à l’auditoire : «Je vois la lumière suspendue au-dessus de lui. Elle n’a pas encore révélé de vision. Si le Dieu Tout-Puissant dit à cet homme la nature de son trouble, allez-vous tous recevoir votre guérison? Cet homme se tient à 15 verges [14 m] de moi. Je ne l’ai jamais vu de ma vie. Si le Dieu Tout-Puissant révèle ce qui ne va pas avec lui, chacun d’entre vous devra sortir d’ici guéri. Qu’est-ce que Dieu peut faire de plus?»

«Monsieur, il n’y pas grand-chose qui ne va pas avec vous. Vous êtes faible et avez un petit problème de prostate, mais ce n’est pas ce qui vous trouble. Votre problème, c’est votre fils. Il est dans un hôpital psychiatrique parce qu’il souffre d’un dédoublement de personnalité. N’est-ce pas juste? Faites signe de la main si c’est la vérité. Vous voyez, c’est exactement vrai.»

«Maintenant, combien d’entre vous croyez que Jésus-Christ, le Fils de Dieu, est actuellement présent? Levons-nous, offrons nos louanges et acceptons notre guérison.»

La prière de Bill, amplifiée par le micro, s’éleva au-dessus des bruits de la foule. «Dieu Tout-Puissant, auteur de la vie, Donateur de tous dons, Tu es ici, le même Seigneur Jésus-Christ, le même hier, aujourd’hui et pour toujours. Satan, tu t’es joué de ces gens assez longtemps. Je t’adjure par le Dieu Vivant dont la présence est ici sous la forme de la colonne de feu, de quitter ces gens dans le Nom de Jésus-Christ.»

«Maintenant, que chacun de vous lève les mains, loue Dieu et reçoive sa guérison!»

Plusieurs personnes le firent, mais pas toutes.

APRES sa campagne de janvier à Chicago, William Branham voyagea vers le sud-ouest, jusqu’à Phoenix, en Arizona. Billy Paul Branham, Jack Moore et Young Brown s’y rendirent avec lui. Bill devait tenir 12 réunions au Shriner Temple de Phœnix, en Arizona, qui commenceraient le dimanche 20 février 1955.

Le samedi avant ces réunions, Bill se rendit dans le désert à l’extérieur de Phœnix afin de trouver un endroit où prier. Quelque chose le fatiguait encore. On le critiquait souvent parce qu’il ne priait pas personnellement pour un assez grand nombre de gens lors de ses réunions. Au cours des années, il avait reçu des centaines de lettres lui reprochant : «pendant que vous priez pour cinq personnes, Oral Roberts a déjà prié pour cinquante.» C’était vrai. Oral Roberts priait et imposait les mains aux gens pendant qu’ils défilaient devant lui. Bill, de son côté, plaçait les gens en rang, puis il les appelait un par un afin de discerner, par vision, les besoins de chacun. Cette méthode ne prenait non seulement plus de temps, mais elle était aussi très exigeante physiquement; le nombre de personnes qu’il pouvait toucher personnellement, à chaque soir, était donc restreint. Une seule vision le fatiguait plus qu’une heure passée à creuser un fossé au pic et à la pelle. Après 15 visions d’affilée, il se sentait si fatigué qu’il pouvait à peine se tenir debout. S’il essayait de continuer, il risquait de s’écrouler d’épuisement. Son fils et son gérant de campagne, Jack Moore, le surveillaient de près pour s’assurer qu’il ne se surmène pas.

Même s’il expliquait constamment ce phénomène à ses auditoires, plusieurs personnes ne le comprenaient toujours pas. Même ses associés avaient de la difficulté à comprendre. Gordon Lindsay lui avait déjà demandé : «Pourquoi ne pourriez-vous pas discerner les besoins d’une ou deux personnes, puis vous mettre en retrait un peu, et prier pour la ligne de prière comme nous le faisons?» Mais pour une raison qu’il ignorait, son don de discernement n’opérait pas de cette façon. Lorsque l’ange se tenait près de lui pendant la ligne de prière, les visions venaient tout simplement. Il ne pouvait pas les contrôler. Il avait souvent l’impression que le discernement lui était littéralement soutiré par la foi de gens.

En ce samedi matin, dans le désert près de Phœnix, Bill s’agenouilla à l’ombre d’un rocher et demanda à Dieu de l’aider à prier pour plus de gens à chaque réunion. Le soleil s’éleva plus haut dans le ciel, cuisant le sable rouge et faisant monter des vagues de chaleur qui embrouillaient les montagnes au loin. Toute créature capable de se déplacer cherchait un abri à l’ombre, aussi petit soit-il. Les plantes, elles, devaient supporter la canicule. Ici, le désert était couvert de saguaros imposants, de chollas touffus et d’ocotillos en forme de fouets, de même que plusieurs autres variétés de cactus.

Après quelque temps, Bill sentit l’ange du Seigneur approcher. Le désert disparut soudainement et Bill se retrouva debout sur une estrade dans un auditorium, face à une ligne de gens qui attendaient de recevoir la prière. Derrière lui se tenaient un petit homme chauve et un homme grand et mince. Il ne les connaissait ni l’un ni l’autre. Une petite femme portant un veston brun et une jupe assortie marcha à sa rencontre. Elle tenait dans ses bras un bébé enveloppé d’une couverture. Elle s’arrêta assez près de Bill pour qu’il puisse remarquer son teint pâle, ses yeux foncés et ses cheveux noirs. Baissant les yeux, Bill vit que le bébé avait le teint terreux et semblait sur le point de mourir. Après que Bill eut prié, Dieu guérit le bébé. Puis l’ange apparut et dit : «Ton ministère va changer lorsque tu verras ces choses s accomplir.»

Chaque soir, à Phoenix, Bill s’attendait à ce que la vision s’accomplisse. Elle ne s’accomplit pas au cours de cette campagne-ci, mais autre chose d’étonnant se produisit. Le mercredi soir, 23 février 1955, Bill en était rendu à la moitié de son sermon lorsqu’il eut une vision. (Il avait rarement des visions pendant qu’il prêchait; elles lui venaient habituellement sous l’onction lors du service de prière.) Il continua à prêcher tout en observant le déroulement de la vision, l’incorporant directement à son sermon.

Il décrivit la vision comme ceci, «Là-bas je vois Adam et Ève dans le Jardin d’Éden. Je vois Adam mettre son bras autour de sa bien-aimée et quitter le jardin avec elle parce que Dieu les avait condamnés. Adam n’avait pas été séduit; il n’avait pas à partir. Mais il quitta le jardin parce qu’il aimait sa femme. Il quitta en étant totalement lucide. J’entends quelque chose qui émet un son comme le ruissellement. Qu’est-ce que c’est? C’étaient cette peau de mouton claquant contre leurs cuisses, le sang coulant le long de leurs jambes, lequel parle de rédemption pointant vers un temps où ils reviendraient en Éden.

«Maintenant changeons notre scène. Quatre mille ans plus tard dans Jérusalem, il y a — venant dans les rues Je vois quelqu’un. le dos voûté, montant péniblement le mont Golgotha en portant Sa croix. Je vois un petit homme avec une couronne d’épines sur Sa tête et une croix sur son épaule. Regardez! Partout sur Son dos il y a des petites taches de sang. Comme il marche, elles deviennent plus grosses jusqu’à ce que cela devienne une seule grosse tache. Il est là, gravissant la colline, se dirigeant vers le Calvaire, Sa pauvre épaule se frottant contre la croix, le vieil aiguillon de la mort bourdonnant autour de Lui. Et alors cela Le piqua. Mais, ami, vous savez que si une abeille pique quelqu’un profondément, elle ne peut plus piquer de nouveau parce qu’elle a perdu son aiguillon. Après cela, elle peut voler mais elle ne peut plus piquer. Comme Paul qui a dit, “O mort, où est ton aiguillon? O tombeau, où est ta victoire?”.»[90]

«Christ, le parent Rédempteur a fait une voie de salut pour chaque croyant sur cette terre aujourd’hui. L’aiguillon de la mort peut bourdonner, essayant de nous épouvanter, mais cela ne peut pas nous atteindre parce que nous pouvons nous réfugier au Calvaire où Dieu Lui-même a été fait chair et a tenu l’aiguillon de la mort, prenant notre place comme pécheurs et payant le prix. Et Il déploya le tapis rouge pour nous, disant, “Quiconque le veut, qu’il boive de l’eau de vie gratuitement” et “Celui qui vient à Moi, Je ne le mettrai pas dehors”.»[91]

«Jean 3:16 dit, “Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné Son Fils unique.” Adam aima tellement Ève qu’il quitta le jardin avec elle, sachant qu’elle était dans l’erreur. Il était innocent mais elle était coupable. Mais Adam a dit, “J’irai avec elle.” Comme Christ regarda à Son Église et savait que nous étions fautifs; pourtant, Il marcha avec nous prenant notre place en tant que pécheur pour mourir pour nous, pour enlever à la mort son aiguillon. Pécheur, comment peux-tu rejeter un amour aussi incomparable?»

Après la réunion, Bill et ses associés veillèrent jusqu’à 1 h du matin, parlant de la vision. Le jeudi soir, il le mentionna à son auditoire. Il sentait que la vision confirmait sa décision d’enseigner plus de doctrine.

Il dit pendant la réunion du vendredi soir : «Combien de personnes dans le bâtiment ont des cartes de prière ce soir? Faites-moi voir vos mains. Bon, c’est un bon nombre. J’ai l’intention de prier pour tous ceux qui ont une carte de prière. Je ne peux pas faire passer tout le monde dans la ligne de prière. Comme vous le savez, mes forces s’épuisent rapidement après seulement quelques visions; ce qui fait que je ne peux pas prier pour vous tous de cette façon-là. Mais mes réunions ne sont pas basées sur ma capacité à contacter chaque personne personnellement. Elles sont basées sur l’exaltation du Seigneur Jésus-Christ dans Sa résurrection, à travers la prédication et la démonstration de la Parole de Dieu. En entendant la Parole prêchée, les gens devraient croire que le Seigneur Jésus est parmi nous dans Sa puissance de résurrection, faisant les mêmes œuvres qu’Il faisait lorsqu’Il était sur la terre, authentifiant Son omnipotence éternelle. Il est ici, parmi nous, et le sera pour toujours. Croyants chrétiens, nous ne serons jamais sans le Seigneur. Nous sommes associés avec Lui pour l’éternité. N’est-ce pas merveilleux? Jésus a dit : “Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde.”[92] Mes réunions sont basées sur le principe que le croyant devrait tout simplement regarder et vivre.»[93]

Bien que sa campagne devait durer jusqu’au mercredi 2 mars 1955, il n’y avait pas de réunion au programme à Phoenix le samedi soir, 26 février. Ce samedi-là, Bill conduisit 100 milles [160 km], vers l’est jusqu’à la réserve amérindienne de San Carlos afin d’y tenir un service de prière pour les Apaches. La dernière fois qu’il avait prêchée pour les Apaches de San Carlos avait été en 1947, deux ans avant que le second signe apparaisse. A cette époque, il ne pouvait discerner les maladies que par le signe dans sa main. Lorsque cette réunion de 1947 avait débuté, les Amérindiens avaient été réticents à s’avancer pour la prière, pensant qu’il était probablement un charlatan. Mais dans une communauté Apache aussi étroitement unie, où les liens étaient tissés serrés et où tout le monde se connaissait, lorsqu’ils avaient vu un étranger diagnostiquer avec précision les quelques premiers malades, tout soupçon avait disparu et ils avaient rapidement formé une ligne de prière qui avait tenu Bill occupé pendant la moitié de la nuit. Les miracles avaient afflué aussi librement que l’eau coulant des Montagnes Blanches au printemps.

Maintenant, en 1955, les Apaches étaient impatients d’avoir une autre réunion de guérison divine dans leur réserve. Aussitôt que Bill arriva, une femme sortit d’une cabane dont la toiture n’était recouverte que de papier goudronné et s’agenouilla dans la cour; elle inclina la tête et pria pendant toute la réunion.

Young Brown et Jack Moore avaient accompagné Bill dans cette excursion, mais Billy Paul était demeuré à Phoenix. Comme c’était Billy Paul qui distribuait habituellement les cartes de prière avant chaque réunion, Bill n’avait pas pensé à ce détail avant son arrivée à San Carlos. C’est alors qu’il réalisa qu’il n’avait pas de cartes de prière pour maintenir l’ordre dans la ligne de prière. Heureusement, les Apaches demeurèrent ordonnés sans l’aide de ce système. Bill avait prévu prier pour le plus de malades possible, pour laisser ensuite ses associés continuer lorsque ses forces l’auraient abandonné, afin que chaque personne reçoive la prière.

La première personne dans la ligne de prière était une mère qui s’avança en portant un bébé dans ses bras. Elle portait la robe traditionnelle apache dont la jupe de laine tissée aux motifs pastel lui descendait aux chevilles. Bill parla avec elle pendant une minute afin de discerner son esprit. Elle était inquiète à propos de son bébé. Sa première vision de la soirée lui montra comment un glaucome avait rendu aveugles les yeux du bébé. Une simple prière à un Dieu Tout-Puissant changea le cours de la nature. Bill bougea son doigt devant le visage du bébé et ses petits yeux fixèrent et suivirent le mouvement.

Ce premier miracle déclencha une réaction de foi à la chaîne qui se répandit rapidement à travers toute la tribu. Bientôt, des sourds entendirent, des boiteux marchèrent, et plusieurs maladies succombèrent à la puissance de Jésus-Christ. Lorsque Bill fut presqu’au bout de ses forces, un missionnaire nommé Mitchell amena une petite Apache. Bill s’agenouilla et lui posa une question qui demeura sans réponse.

Le Révérend Mitchell dit : «Frère Branham, elle ne parle pas anglais. Elle est aveugle.»

Bill agita sa main devant le visage de la fillette. Elle ne broncha pas. Il pria pour elle puis agita de nouveau la main devant son visage. Il n’y eut aucune réaction. Ses jeunes yeux étaient fixés sur un avenir d’obscurité. Regardant cette belle petite princesse amérindienne, Bill fut envahi d’une grande tristesse. Puis il eut soudainement une vision étrange. Il se vit prendre la main de la fillette, s’envoler avec elle vers les cieux et entrer avec elle dans la salle du trône de Dieu. Là, le sang de Jésus couvrait le trône. Ce sang avait la puissance de guérir cette fillette si seulement elle pouvait croire, mais elle n’avait pas assez de foi. C’est alors que se produisit la partie la plus étrange. Dieu accepta la grande foi de Bill dans le sang de Jésus à la place de la petite foi de la fillette. À l’instant, Bill se retrouva dans la réserve indienne, agenouillé à côté de la petite princesse amérindienne. Il dit : «Frère Mitchell, quelque chose vient de se produire. On aurait dit que je m’élevais vers le ciel en tenant la main de cette enfant...» Il balança son bras vers le ciel tout en parlant. À ce mouvement soudain, la fillette porta les mains à sa bouche en geste de surprise. Elle pouvait voir!

Le Révérend Mitchell l’emmena directement chez le médecin de la réserve et ce dernier confirma le miracle après avoir examiné la jeune fille. Pendant ce temps, Bill faisait face à la prochaine personne dans la ligne de prière : un homme qui était aussi aveugle. Lorsque la vision apparut, Bill vit que cet homme était le père de la fillette qui venait juste d’être guérie. La grâce de Dieu lui restaura aussi la vue ce soir-là.

Les lèvres de Bill étaient maintenant engourdies et il avait l’impression que ses jambes étaient en caoutchouc. Jack Moore voulait qu’il se retire, mais Bill lui dit qu’il pourrait supporter une autre vision. Une jeune Apache s’avança rapidement, tenant une paire de bas dans une main et une cravate dans l’autre. Elle tendit ces articles à Bill qui les prit en pensant qu’elle voulait seulement qu’il les tienne pendant qu’il prierait pour elle. Mais elle avait autre chose en tête, quelque chose que la vision ne tarda pas à révéler. Bill dit : «Ces bas appartiennent à une personne bien-aimée qui a une maladie des pieds et vous voulez qu’elle soit guérie lorsqu’elle les enfilera. Cette cravate est pour votre mari, qui est un incroyant. Vous voulez qu’il reçoive le Saint-Esprit lorsqu’il la nouera autour de son cou.» La femme confirma que c’était exactement ce qu’elle désirait. Bill dit : «Si vous le croyez, vous pouvez obtenir ce que vous avez demandé, dans le Nom de Jésus.»

Plus tard dans le courant de la soirée, alors qu’ils étaient en route vers Phoenix, Young Brown et Jack Moore se mirent à discuter avec enthousiasme de cette réunion avec les Apaches. Young Brown était étonné du nombre de personnes pour lesquelles Bill avait pu prier avant que ses forces ne le quittent, environ 30 personnes, donc deux fois plus que d’habitude. Brown se demandait comment il avait pu supporter la pression de ces visions aussi longtemps.

Bill se demandait exactement la même chose. Il savait que c’était les gens eux-mêmes qui opéraient le don. Le discernement ne pouvait pas guérir, il pouvait seulement élever la foi des gens en démontrant que Jésus-Christ était présent, qu’Il voulait et pouvait les guérir. Au début, l’ange lui avait dit : «Si tu peux amener les gens à te croire, rien ne tiendra devant ta prière, pas même le cancer.» Ce que chaque personne recevait de son ministère dépendait de la foi de celle-ci. Peut-être ces Apaches avaient-ils tout simplement plus de foi que la plupart des Américains, ce qui réduisait la tension qu’il devait endurer. Il avait observé le même phénomène parmi les autochtones de l’Afrique du Sud et de l’Inde. Il lui semblait que l’emphase sur l’éducation et le raisonnement intellectuel que prônait la culture occidentale entravait plus qu’elle n’aidait les gens à croire en la Parole de Dieu.

Pendant que Jack Moore et Young Brown discutaient de la réunion, Bill réfléchissait au sujet de la femme qui voulait qu’il prie sur la paire de bas et la cravate. Cette histoire lui rappelait quelque chose. Lorsqu’il se réveilla le lendemain matin, ces bas et cette cravate lui trottaient encore dans la tête. Éventuellement, le Saint-Esprit lui dit : «Prends ton livre de visions.» Ouvrant son livre, Bill se mit à en feuilleter les pages jusqu’à ce qu’il trouve ce qu’il cherchait. Le 3 décembre 1954, à Binghamton, dans l’état de New York, à 7 h du matin, Dieu lui avait montré, par vision, toute la réunion qui s’était déroulée hier soir à la réserve Apache, incluant la femme tenant la cravate et la paire de bas.

Le dimanche matin, à l’église, (le 27 février 1955) Bill dit : «La réunion la plus sacrée que j’aie jamais eue en sol américain a eu lieu hier soir à la réserve amérindienne. J’ai l’habitude de prêcher à des foules de 15 000 à 18 000 personnes. Il n’y avait environ que 500 personnes à la réunion d’hier soir, mais je n’ai jamais vu l’Esprit de Dieu se mouvoir aussi librement en Amérique.»

Bill voulait éclaircir un malentendu avant de commencer la réunion. Au début de la semaine, il avait dit qu’Adam était innocent et qu’Ève était coupable. Évidemment, quelques personnes (dont des ministres) avaient appelé Jack Moore pour lui demander si Frère Branham croyait qu’Adam n’avait pas péché dans le jardin d’Éden. Bill essayait maintenant d’expliquer ce qu’il avait voulu dire. «Quelques-uns d’entre vous ont cru que j’ai dit qu’Adam n’avait pas péché. Adam a péché et il fut condamné, tout comme Ève. La peau de mouton agissant comme vêtement rédempteur sur lui le prouve. Mais Ève a commis le mal en pensant qu’elle faisait le bien. Elle a été séduite. Mais Adam n’a pas été séduit.[94] Il a péché les yeux grands ouverts, sachant exactement ce qu’il faisait. Il prit délibérément position avec sa femme parce qu’il l’aimait. De même, Jésus, n’ignorant pas ce qu’Il faisait, prit sa place avec le pécheur, l’Église, afin de pouvoir la racheter. Le voyez-vous? Adam était un type. À travers le premier Adam, tous sont morts; mais tous vivront à travers le deuxième Adam.[95] Adam prit le péché d’Ève volontairement parce qu’il l’aimait et il fut condamné. Et parce que Christ aimait son Église, il prit volontairement nos péchés, fut condamné, mourut et fut envoyé en enfer. C’est juste. Dieu ne L’aurait pas envoyé en enfer s’Il avait été pur. Il était condamné. Il est mort pécheur. Christ n’a jamais péché lui-même. Le troisième jour, Dieu le ressuscita, conquérant la mort et offrant ainsi la vie éternelle à quiconque croirait en Lui.»

Bill espérait que son explication clarifierait ses déclarations précédentes. Ce n’était pas la première fois que quelqu’un avait mal compris ce qu’il avait voulu dire. Il réalisait que plus il enseignerait de «nourriture solide», plus il y aurait de tels malentendus. Mais cela ne le découragea ni le dissuada de poursuivre son nouvel objectif. Sa vision du premier Adam et du second Adam confirmait sa conviction qu’il était appelé à enseigner tout autant qu’à évangéliser. Il voulait profiter de l’influence que Dieu lui avait donnée pour établir les gens fermement dans la vérité biblique. Il sentait que si les chrétiens pouvaient seulement saisir la révélation de la présence du Christ ressuscité au milieu d’eux, tout changerait.



[89] Exode 4:1-8

[90] 1 Corinthiens 15 :55

[91] Apocalypse 22 :17 et Jean 6 :37, respectivement

[92] Matthieu 28:20

[93] Il fait ici référence au principe de la foi. «Regarder et vivre» fait allusion à une histoire dans Nombres 21:4-9. Lorsque des serpents venimeux attaquèrent les Israélites, Moïse éleva un serpent d’airain sur un bâton. Dieu dit que quiconque regarderait le serpent d’airain vivrait. Le serpent d’airain symbolisait le péché qui a été jugé. Cette histoire de l’Ancien Testament était un type de Jésus sur la croix (Jean 3:14-15). Jésus a porté les péchés du monde sur la croix. Quiconque regarde à Lui, par la foi, vivra éternellement.

[94] 1 Timothée 2:14

[95] 1 Corinthiens 15:20-22



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