La Série Surnaturelle 
La vie de William Marrion Branham

La Série Surnaturelle
La vie de William Marrion Branham

Owen Jorgensen

La division d’un héritage

Chapitre 77

1957



Banks wood avait une bonne raison d’acheter la maison voisine à celle de William Branham. En janvier 1950, sa femme, Ruby, l’avait persuadé d’assister à une réunion Branham à Louisville au Kentucky. Banks avait été élevé dans le mouvement des Témoins de Jéhovah; alors l’idée de Jésus-Christ guérissant les malades aujourd’hui lui sembla ridicule. Ce soir-là, à Louisville, Banks Wood avait observé William Branham avec stupéfaction alors que celui-ci discernait les problèmes d’étrangers. Il s’était dit : «Tout ceci me semble être bien vrai, mais comment puis-je être certain que ces gens sont vraiment guéris?» Puis il vit William Branham prier pour un gamin rendu infirme par la polio. Le garçon s’était levé de son fauteuil roulant, il était monté sur l’estrade en courant et avait crié ses remerciements à Jésus pour l’avoir guéri. Cela avait touché Banks profondément parce que son petit garçon, David, était aussi infirme à cause de la polio. Banks avait senti qu’il était tombé sur quelque chose d’authentique.

Banks Wood décida qu’il devait en savoir plus sur ce ministère inhabituel. Sa femme et lui assistèrent donc à la campagne Branham suivante qui devait se dérouler à Houston, au Texas, à la fin janvier 1950. Ils étaient assis dans l’auditoire le soir où la colonne de feu fut photographiée au-dessus de la tête de William Branham. Pensif, Banks retourna au Kentucky.

Au mois d’août 1950, William Branham tint une campagne de deux semaines à Cleveland, en Ohio. Un soir, Banks, Ruby et le petit David se joignirent aux milliers d’autres personnes qui s’étaient rassemblées sous une tente immense. Pendant le service de prière, William Branham se détourna de la ligne de prière, se mit à observer l’auditoire et dit : «Un homme est assis à l’arrière avec sa famille. Votre nom est Wood, Banks Wood. Vous ne venez pas d’ici. Vous vivez près de Crestwood, dans le Kentucky. Vous êtes Témoins de Jéhovah. Vous avez un fils, assis là auprès de vous, qui a une jambe paralysée, toute recroquevillée sous lui et votre femme, elle, souffre d’une tumeur. Ainsi dit le Seigneur : “Ils sont tous deux guéris”»

L’évangéliste se retourna vers la ligne de prière. Ébahis, Banks et Ruby se regardèrent sans savoir que faire. Puis, Ruby sentit un courant froid passer à travers son corps. Elle toucha ensuite l’endroit où la tumeur avait été. «Banks,» dit-elle le souffle coupé, «Mets ta main ici. Le nœud est disparu.»

Il mit sa main sur le côté de sa femme pour tenter de sentir la bosse menaçante. Elle n’était plus là. Il dit à son fils : «David, lève-toi.» Pendant que David se tortillait en essayant d’obéir à son père, ses jambes infirmes se redressèrent. Il se leva sur deux bonnes jambes solides. Il n’était pas surprenant que David Wood refuse de se rasseoir.

Il n’était pas non plus surprenant que Banks Wood abandonne sa vie à Jésus-Christ. Il vendit sa maison et son entreprise de construction dans le Kentucky et déménagea à Jeffersonville pour se joindre au Branham Tabernacle. Après qu’il eut acheté la maison voisine à celle de Bill, les deux hommes devinrent de bons amis.

Lorsque Banks Wood accepta Jésus-Christ en tant que son Sauveur et Seigneur, son père, sa mère, ses frères et ses soeurs (qui étaient tous de fervents Témoins de Jéhovah) le renièrent. Banks ne revit aucun d’entre eux pendant plusieurs années. Puis, un matin d’avril 1957, son frère Lyle se pointa chez lui. Les deux frères s’assirent à la table et discutèrent.

Lyle lui dit finalement : «Banks, la raison pour laquelle je suis venu est pour tenter de te remettre les idées en place. Dans quel genre de fanatisme t’es-tu retrouvé entourloupé?»

«Ce n’est pas du fanatisme, Lyle. Regarde les jambes de David.»

«Balivernes! Notre père nous a élevés à savoir mieux que ça. Il nous a toujours mis en garde contre ces prédicateurs venus tout droit des feux de l’enfer. Je ne peux pas croire que tu t’es mis dans un tel pétrin. Quel genre de charlatan écoutes-tu de toute façon? Ce doit être tout un enjôleur pour t’avoir convaincu de cesser de bâtir des maisons et de le suivre à travers le pays comme tu le fais.»

«Non, ce n’est pas un enjôleur. De fait, il n’a pas un langage très élaboré. Mais l’Esprit de Dieu est avec lui.»

«Eh bien, si jamais je venais à rencontrer ce Branham, je lui dirais ma façon de penser.»

«Le voici, il est en train de tondre sa pelouse. Je vais l’appeler.»

Sortant à l’extérieur, Banks fit signe à Bill de venir les rejoindre. Bill entra dans la cuisine et Banks le présenta à son frère. Bill lui serra la main vigoureusement mais la main de Lyle était froide et molle. Ils s’assirent devant une tasse de café pour discuter.

Lyle observait Bill avec suspicion. Pour le moment, il ne ressemblait pas beaucoup à un prédicateur. Il portait une salopette et un grand chapeau de paille flasque incliné jusqu’à l’arrière de sa tête. Son visage arborait une barbe d’un jour ou deux. La sueur perlait à son front dégarni et avait mouillé son t-shirt blanc sous les aisselles. Il ressemblait bien plus à un fermier énergique qu’à un évangéliste de réputation mondiale. Lyle dit : «Alors c’est vous le prédicateur qui avez entraîné Banks dans cette poursuite du vent.»

«Non, monsieur, je ne le suis pas. Je suis seulement son frère en Christ. Mais il est vrai que je prêche l’Évangile.»

Banks raconta à Lyle quelques miracles qu’il avait vus au cours des campagnes de Bill. Lyle écoutait avec froideur et ne manifestait aucun intérêt. Après avoir écouté le témoignage de Banks pendant dix minutes, Bill dit : «J’imagine que vous ne croyez rien de tout cela, M. Wood.»

«Certainement pas. La guérison divine n’existe pas. Ce n’est qu’un tas de balivernes dont vous vous êtes servis pour rendre mon frère confus. Et quant à ces prétendues visions...»

Une vision apparut sous les yeux de Bill pendant que Lyle donnait son opinion. Il dit : «M. Wood, je vois que vous êtes marié à une femme blonde et que vous avez deux petits garçons blonds âgés d’environ six et huit ans.»

Lyle regarda son frère d’un air accusateur.

«Vous pensez que c’est Banks qui me l’a dit,» continua Bill. «Mais non, il ne m’a jamais rien dit à propos de sa famille. Mais si cela ne vous a pas convaincu, peut-être que ceci le fera. Vous trompez votre femme et cela a entraîné une séparation. Il y a deux soirs, vous étiez avec une jeune femme aux cheveux châtain clair. Vous avez entendu quelqu’un frapper à la porte et vous vouliez ouvrir mais elle vous en a empêché. Vous vous êtes donc caché dans sa chambre à coucher pendant qu’elle allait ouvrir. Vous avez jeté un coup d’oeil par la fenêtre et y avez vu un homme vêtu d’un complet noir et d’une cravate rouge. C’était un autre de ses amants et vous avez bien fait de ne pas aller répondre parce qu’il avait une arme à la main et vous aurait fait éclater la cervelle.»

«Qui, qui vous a dit cela?» bégaya Lyle?

«C’est le Dieu Tout-Puissant qui vient de me le montrer en vision.»

Lyle se sentait étourdi. «M. Branham, tout ce qui vous venez de dire est la vérité. Je crois que je ferais mieux d’abandonner ma vie au même Dieu Tout-Puissant qui vous a révélé ce secret.»

Lyle retourna donc chez lui plein d’enthousiasme et raconta sa conversion à sa famille. La semaine suivante, une de ses soeurs assista à une réunion de Bill et se convertit aussi. Cela alarma le père qui décida qu’il ferait mieux de rencontrer ce Branham pour ensuite remettre sa famille dans le droit chemin.

Le lundi après-midi, 13 mai 1957, Bill entrait dans son entrée de cour au volant de sa voiture lorsqu’il aperçut un vieux gentleman debout dans sa cour. Bill s’y rendit et se présenta.

«Alors c’est vous M. Branham,» dit l’homme d’un ton bourru. «J’ai beaucoup entendu parler de vous. Mon nom est Wood, Jim Wood. Banks et Lyle sont deux de mes fils. Savez-vous où se trouve Banks?»

«Banks et Ruby font habituellement leurs courses à cette heure-ci. Voulez-vous entrer prendre un verre d’eau?»

Il fallut peu de temps à Bill pour découvrir que M. Wood et lui avaient des intérêts communs. Ils parlèrent tout d’abord de leur enfance dans le Kentucky, puis du plaisir qu’ils avaient à chasser les écureuils ou à pêcher des poissons-lune ou des crapets-soleils. Au lieu d’aborder le sujet de Dieu Jéhovah tout de suite, Bill demanda à JimWood s’il voulait l’accompagner à la pêche le lendemain, se disant qu’une telle expédition leur donnerait amplement le temps de discuter de religion. Il suggéra d’inviter Banks et Lyle aussi. Jim Wood aima cette idée.

Il plut très fort ce soir-là. Le lendemain matin, Banks dit : «J’imagine que l’on ne pourra pas aller pêcher aujourd’hui. Les rivières seront boueuses et le poisson ne mordra pas.»

«On peut toujours essayer,» dit Bill. Il ne lui restait que quelques jours avant le début de sa prochaine campagne à Saskatoon, au Canada, et il avait besoin de se détendre et de décompresser.

Les quatre hommes mirent donc leur équipement de pêche et de camping dans le coffre de la voiture de Banks. Banks et son père prirent place à l’avant; Bill et Lyle à l’arrière. Banks prit le volant. Leur destination était à plus 150 milles [250 km] à l’est, près du Lac Dale Hollow. Bill prévoyait pêcher sur le lac derrière le barrage de la rivière Wolf. Cette région était située près de Burkesville, dans le Kentucky, là où il était né. Bill pêchait souvent à cet endroit car il avait de la famille qui possédait un terrain sur le bord du lac et un bateau dont il pouvait disposer.

Pendant qu’ils traversaient la rivière Ohio et entraient dans le Kentucky, Bill pria silencieusement : «Seigneur, aide-moi à trouver un moyen de parler au cœur de ce vieux fermier honnête.» Il se sentit bientôt entrer en vision. La voiture disparut et il se retrouva bientôt dans le futur en train d’observer le déroulement des événements à venir. Lorsque la vision se termina, il dit : «M. Wood, afin que vous sachiez que l’Évangile que je prêche est la vérité, tous les lacs et les rivières que nous croiserons avant d’arriver à notre destination seront boueux. Le lac derrière le barrage de la rivière Wolf sera bleu et beau. Nous pêcherons jusqu’environ 3 h 30 [15 h 30] sans résultat. Je me mettrai ensuite à prendre beaucoup de poissons-chats même si je n’en ai jamais pêchés dans ces eaux auparavant. J’en pêcherai pour un poids total d’environ 25 livres [11,34 kg]. M. Wood, vous allez pêcher près de moi en utilisant la même sorte d’appât mais vous ne prendrez qu’un seul poisson et Lyle n’en pêchera aussi qu’un seul. Le lendemain matin, je pêcherai un poisson à écailles. Je n’ai pas pu voir quelle sorte, mais je sais qu’il sera gros pour son espèce. Ce sera là le dernier poisson que nous prendrons. Nous pêcherons toute la journée sans qu’aucun poisson ne morde à l’hameçon. C’est le “Ainsi dit le Seigneur”.»

Jim Wood esquissa un sourire narquois. Il fit un clin d’œil à Banks. Mais le vieil homme se mit à se poser des questions lorsqu’ils passèrent la dernière colline et vinrent au barrage de la rivière Wolf. Derrière le barrage, l’eau du réservoir était aussi belle et bleue que possible. Il n’avait apparemment pas beaucoup plu dans la région en amont du barrage.

Ils tentèrent de pêcher du crapet-soleil, du poisson-lune, de la truite et de la perche sans succès. Vers le milieu de l’après-midi, Bill changea d’appât et attrapa un poisson-chat immédiatement. Au cours des deux prochaines heures, il attrapa une kyrielle de poissons-chats pendant que Jim et Lyle en pêchèrent un chacun et Banks aucun. Ils cessèrent de pêcher vers 11 h ce soir-là [23 h]. Personne n’aborda le sujet de la prophétie du matin, mais elle trottait dans l’esprit de chacun.

Le soleil se leva en souriant le mardi matin. Après avoir mangé du poisson-chat frit comme petit-déjeuner, les pêcheurs prirent leurs cannes et leur attirail de pêche et prirent la direction du lac. Pendant qu’ils étaient occupés à mettre l’appât à l’hameçon, Bill leur rappela : «Il y a un autre poisson qui s’en vient et ce sera le dernier de l’expédition.» Bill attrapa un poisson écailleux au ventre rouge dès son premier lancer. Il pesait environ une livre [454 g], ce qui était beaucoup pour cette espèce.

Ils continuèrent à pêcher, mais personne ne prit quoi que ce soit. À toutes les heures, Banks, qui savait à quel point les visions de Bill étaient précises, suggérait de rentrer. Jim Wood voulait rester. Il était déterminé à pêcher un autre poisson pour leur prouver qu’ils avaient tous tort. Le vieil homme se déplaça plusieurs fois le long du rivage, changeant d’appât et de technique fréquemment, essayant de trouver une combinaison qui fonctionnerait. Il pêcha tout l’après-midi, toute la soirée et même après que la noirceur fut tombée, jusqu’à minuit. Aucun poisson ne mordit à l’hameçon.

Ils levèrent le camp tôt le mercredi matin. Bill devait retourner à la maison car il partait pour Saskatoon, au Canada, le lendemain. Pendant qu’ils mettaient leur équipement dans la voiture, Banks demanda à son père : «Qu’en penses-tu maintenant, papa?»

«Biiiiiien,» dit-il d’une voix traînante, tout en tripotant nerveusement son coffre de pêche, «si un homme peut voir les poissons avant de les pêcher, j’imagine que c’est correct.»

Bill reconnut l’ouverture de celui-ci. «Mais je ne peux pas toujours le faire, M. Wood. Dieu m’a montré cette vision pour votre bien. La Bible dit que si vous vous demandez si un homme est prophète ou non, observez si ses prophéties se produisent. Si elles ne se réalisent pas, il n’est pas prophète et vous pouvez l’ignorer; mais si elles se réalisent, alors vous devez l’écouter car il a la Parole du Seigneur. [161] Je sais que M. Russell est considéré comme un prophète dans le mouvement des témoins de Jéhovah. Mais M. Russell a prophétisé que Jésus reviendrait en 1914. Lorsque ceci ne s’est pas produit, il a dit qu’il s’agissait d’un avènement “spirituel”. Mais cela n’est pas la vérité parce que Jésus est venu sur la terre spirituellement le jour de la pentecôte sous la forme du Saint-Esprit. C’est ce qu’est le livre des Actes. Alors vous voyez, M. Russell ne peut pas être un prophète.» Bill poursuivit le sujet en soulignant trois autres prophéties de M. Russell qui ne s’étaient pas réalisées.

Songeur, Jim Wood se frottait le menton. Puis il pointa son pouce par-dessus son épaule en direction du lac qui était derrière lui en citant l’Éthiopien dans Actes 8:36 : «Voici de l’eau, qu’est-ce qui me retiendrait de me faire baptiser?»

Comme rien ne le retenait, alors il se fit baptiser dans le Nom du Seigneur Jésus-Christ, séance tenante.

EN MAI 1957, William Branham se dirigea vers Saskatoon, dans le nord du Canada. C’était sa première campagne de guérison importante sans le parrainage des églises pentecôtistes. Ce furent plutôt les presbytériens, les anglicans, les baptistes et autres dénominations qui lui offrirent leur soutien. Les églises pentecôtistes de Saskatoon refusèrent catégoriquement toute coopération mais cela n’empêcha pas Dieu de se manifester. Plusieurs milliers de personnes se rassemblèrent dans un aréna, remplissant les gradins autour de la patinoire, pour y entendre Bill prêcher. Lorsque vint le temps pour la ligne de prière, l’Esprit de Dieu s’y glissa avec autant de grâce et d’aisance qu’un patineur artistique sur la glace. Dès le premier soir de la campagne, une femme aveugle recouvrit la vue miraculeusement, un garçon atteint de spasticité musculaire retrouva instantanément sa coordination et un autre garçon, qui n’avait jamais ni entendu ni émit un seul son de sa vie, entendit soudain l’organiste jouer «Crois seulement». Le garçon s’était mis à crier, ce qui était sa seule façon de louer son Guérisseur, Jésus-Christ.

Un soir, un garçon bossu s’avança dans la ligne de prière. Bill l’enlaça et pria pour lui. Puis il dit : «Lorsque tu retourneras à la maison ce soir, demande à ta maman d’utiliser une ficelle pour encercler ta poitrine au niveau de la bosse. Demande-lui ensuite de couper cette ficelle afin de conserver la mesure exacte. Demain matin, si cette bosse n’a pas diminué de trois pouces [7,60 cm], alors je suis un faux prophète. Apporte-nous la ficelle ici demain soir et montre-la aux gens.»

Le lendemain soir, le garçon s’avança et montra la ficelle que sa mère avait utilisée pour mesurer sa poitrine. Sa bosse avait effectivement rapetissé de trois pouces [7,60 cm]. Mais le fait qu’il puisse maintenant lever les bras au-dessus de sa tête était encore plus étonnant car c’était là une prouesse impossible à exécuter pour les bossus, les cavités articulaires de leurs épaules étant difformes.

Pendant que les gens formaient la ligne de prière, Bill dit : «Je vais maintenant faire un lien entre deux Écritures. Lorsque Jésus dit à Nathanaël où il était avant qu’il ne vienne à la réunion, qu’a répondu Nathanaël? Il a dit : “Rabbi, tu es le Fils de Dieu, le Roi d’Israël.” C’était ce qu’un Juif pensait lorsqu’il voyait le signe de discernement. Lorsque la Samaritaine entendit le discernement, elle dit : “Monsieur, je perçois que vous êtes un prophète. Nous, les Samaritains, savons que lorsque le Messie viendra, il fera ces choses.” Jésus lui répondit : “Je le suis, moi qui te parle.” Et après avoir vu ce signe, elle laissa sa cruche et alla dire aux villageois : “Venez voir un homme qui m’a dit ce que j’avais fait. N’est-ce pas là le signe du Messie?”» [162]

«Si c’était le signe du Messie à cette époque-là, c’est aussi le signe du Messie aujourd’hui. Enlevez tous vos “ismes” des dénominations et ne regardez que la vérité dans la Parole. Jésus-Christ est ressuscité d’entre les morts.»

Après cette introduction, un placier fit avancer la première personne de la ligne de prière. Lorsque la vision vint, Bill dit : «Je sais que cette femme est chrétienne car elle a un esprit chaleureux. Madame, vous êtes la femme d’un prédicateur et vous souffrez d’une tumeur au sein. Vous ne venez pas d’ici. Je vois la Côte Ouest et une grande ville dans laquelle se trouve un grand parc. Vancouver, en Colombie-Britannique, c’est là. Est-ce la vérité?» Elle le confirma. Bill mit sa main sur son épaule et pria : «Dieu Tout-Puissant, dans le Nom du Seigneur Jésus-Christ, je bénis cette femme et demande sa guérison au Nom de Christ. Amen.»

La personne suivante était un homme qui dit : «Je suis un pasteur et la femme pour qui vous venez de prier est mon épouse. Tout ce que vous lui avez dit est vrai et je peux témoigner que nous vous sommes étrangers.»

«Merci, mon frère. Vous avez un problème à l’épaule. Vous avez eu un accident de motocyclette et votre épaule ne s’est jamais remise en place complètement. C’est terminé, maintenant. Vous pouvez reprendre la route en vous réjouissant car vous êtes rétabli. Que Dieu vous bénisse. Amen.»

À la femme suivante il dit : «Croyez de tout votre cœur que Jésus-Christ est le Fils de Dieu et que je suis Son prophète ou Son serviteur. Maintenant, si l’auditoire peut toujours entendre ma voix, je vois qu’elle est nerveuse à propos de quelque chose. Je la vois entrer dans une petite pièce, c’est une salle de bain, elle y est tombée et s’est meurtrie la poitrine il y a environ un an. Elle n’est pas allée voir le médecin à ce sujet. Elle a fait confiance à Dieu. N’est-ce pas vrai, madame? D’accord. Retournez à votre siège et soyez rétablie dans le Nom du Seigneur Jésus Christ.»

De toutes parts dans l’aréna, les parcelles de doute qui étaient restées accrochées aux chrétiens se mirent à tomber, comme autant de parcelles de glace qui se détachent et tombent des arbres givrés lorsque le soleil réchauffe leurs branches. Bill dit à la dame suivante : «Madame, je ne vous connais pas. Nous sommes des étrangers.» Soudain, il tourna la tête et regarda fixement l’auditoire en guettant du regard la lumière de l’ange. «Quelque chose s’est produit dans l’auditoire, quelqu’un quelque part a cru.» Il scruta la foule intensément. Puis il dit : «C’est cette petite dame aux cheveux noirs assise-là qui regarde par-dessus l’épaule d’une autre dame. Elle souffre de maux de tête. Elle priait : “Seigneur, fais qu’il m’appelle.” Vous avez eu des maux de tête très souffrants. Si c’est juste, levez la main.» Sa main se leva. «Bien. C’est fini maintenant. Vous pouvez poursuivre votre chemin en vous réjouissant car vous êtes guérie dans le Nom de Christ.» Comme l’ange n’en avait pas terminé avec cet endroit, la vision se poursuivit... «La femme assise derrière vous souffre d’arthrite et désire la guérison. C’est vrai, n’est-ce pas madame? C’est juste.» Bill titubait de fatigue sous la pression que les visions exerçaient sur lui. «Vous voyez, vous ne pourriez rien cacher de votre vie, même si votre vie en dépendait. Personne ne le pourrait. Amen. Oh, je suis si heureux qu’Il soit ressuscité des morts, Jésus-Christ, le même hier, aujourd’hui et pour toujours!»

Il se retourna vers la femme qui attendait à côté de lui sur la plate-forme. «Madame, vous n’êtes pas ici pour vous-même. Vous êtes ici parce que vous avez un fils qui est handicapé mentalement.» Elle eut le souffle coupé. Puis il pria pour son fils.

Le patient suivant était une femme âgée qui avait une grosse tumeur sur le nez. La vision révéla son histoire. Bill dit : «Il ne s’agit pas d’une seule tumeur. Elles tombent et reviennent ailleurs. Vous en avez présentement une sur la poitrine. Vous ne venez pas de cette ville-ci. Vous venez de l’ouest. Vous êtes d’Edmonton, en Alberta. Votre nom est Pearl Lennox. Mademoiselle Pearl Lennox, vous serez guérie si vous croyez de tout votre cœur.»

C’est ainsi que se déroula la campagne, individu après individu, vision après vision, soir après soir : le discernement était toujours parfait. Lors de la dernière réunion de Bill à Saskatoon, la femme aveugle guérie lors du premier soir monta sur l’estrade et lui tendit une lettre contenant son témoignage, une lettre qu’elle avait dactylographiée elle-même.

APRÈS SA CAMPAGNE DE GUÉRISON à Saskatoon, William Branham tint sa prochaine longue campagne à Indianapolis, en Indiana, du 10 au 14 juin 1957. Il en revint épuisé. En plus des 15 à 20 visions qu’il recevait pendant les services de prière, il en avait aussi de 20 à 30 au cours de la journée lors d’entretiens privés qu’il accordait dans sa chambre d’hôtel. La pression que lui causaient ces visions avait siphonné presque toute son énergie. Comme il lui restait14 jours avant de commencer sa prochaine campagne à Chicago, le 29 juin, il demanda à Banks et à Lyle Wood s’ils voulaient aller pêcher avec lui. Ils acceptèrent.

Le soir précédant leur voyage de pêche, Bill et Banks se rendirent dans le jardin de ce dernier pour y trouver des vers qu’ils utiliseraient comme appâts. Pendant qu’ils creusaient, Rebekah, qui avait maintenant 11 ans, accourut dans le jardin. Elle n’était pas venue pour voir les vers. Sa lèvre inférieure tremblait comme si elle était sur le point de pleurer. «Papa, j’ai trouvé un pauvre minet qui a avalé du poison et maintenant son ventre est tout gonflé et il va mourir. Puis-je le garder jusqu’à ce qu’il meure?»

Bill n’aimait pas vraiment les chats et ne permettait que très rarement qu’ils s’approchent de la maison; mais en voyant Rebekah le regarder avec des yeux si tristes et implorants, il s’adoucit et dit : «Eh bien, s’il est près de mourir, j’imagine qu’on peut le garder un peu. Laisse-moi le voir.»

Rebekah partit en courant et revint en portant une boîte de carton dans laquelle elle avait placé le chat malade. Se souvenant de ce qui s’était produit lorsque son père avait prié pour cette mère opossum mourante, Rebekah dit : «Papa, peux-tu prier pour ce minet-ci?»

Il ne fallut à Bill qu’un coup d’oeil pour saisir de quoi il en retournait. Il dit à Rebekah de placer l’animal dans la remise pour la nuit. Rebekah se leva tôt le lendemain matin pour aller voir son minet. Elle poussa un cri de plaisir en regardant dans la boîte. La chatte était en train d’allaiter ses douze petits chatons.

Pendant que Bill chargeait son équipement de camping dans la voiture de Banks, il vit le petit Joseph, âgé de deux ans, qui trottinait en sortant de la remise, tenant un chaton nouveau-né par le cou. «Joseph, ne tiens pas le chaton de cette façon,» le réprimanda-t-il. Surpris, Joseph sursauta et serra le chaton encore plus fort avant de le laisser tomber. Bill ramena le chaton dans la remise et le déposa près de sa mère. Le chaton se tortillait comme s’il avait été sérieusement blessé. Bill pensa : «Pauvre chaton, ce n’est pas de sa faute s’il est un chat. J’espère qu’il s’en remettra.»

Banks, Lyle et Bill prirent la direction de Dale Hollow, le même endroit au Kentucky où ils avaient pêché avec Jim Wood le mois précédent. Lorsqu’ils arrivèrent au barrage de la rivière Wolf, Bill emprunta un des bateaux de sa parenté. Une fois sur le lac, les trois hommes mirent leurs vers à l’hameçon et prirent bientôt plusieurs douzaines de petits crapets-soleil qu’ils coupèrent en morceaux et utilisèrent comme appâts pour leurs lignes à truite. Puis ils s’installèrent pour attendre les gros poissons.

Une légère brume bleutée couvrait les vertes montagnes appalachiennes qui les entouraient. Le lac émettait un mélange d’odeurs d’algues, de poisson et d’huile à moteur. Le soleil réchauffait la chemise de Bill et la brise rafraîchissait son visage. Pendant qu’il observait deux canards patauger entre les nénuphars et les roseaux, Bill sentit sa fatigue s’envoler telles les aigrettes duveteuses de pissenlit emportées par une brise légère.

Les trois hommes parlaient de la Bible alors que leur bateau flottait paresseusement le long de la berge. Ils discutèrent de la fois où Pierre, Jacques et Jean virent Jésus s’entretenir avec Moïse et Élie. Jésus s’était mis à briller comme le soleil. Lorsque Pierre décrivit cette expérience, il dit : «Nous avons contemplé Sa majesté de nos propres yeux; car Il a reçu honneur et gloire de Dieu le Père, lorsqu’une voix émanant de cette Glorieuse Majesté se fit entendre : “Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui J’ai mis toute mon affection.” Nous avons entendu cette voix venant du ciel lorsque nous étions avec Lui sur la montagne.» [163]

«Vous savez,» dit Banks, «je ressens un peu la même chose parce que j’ai eu le privilège de passer beaucoup de temps avec un homme saint comme vous, Frère Bill.»

«Oh, Frère Banks, ne dites pas ça,» répondit Bill. «Je ne suis pas un saint homme. Il n’existe pas d’homme saint; seulement un Dieu saint habitant dans l’homme. Et il n’y a pas non plus de montagne sainte; seulement un Dieu saint qui visite la montagne. Je crois que c’est ce que dit Pierre.»

Ils discutèrent de comment un Dieu saint pouvait habiter en son peuple. Banks mentionna une femme âgée qu’il connaissait et qui était remplie de l’Esprit de Dieu. Lorsque Banks et Lyle étaient gamins, cette dame les invitait chez-elle et leur donnait du bon pain frais en leur parlant de l’amour de Jésus. Ils prirent le pain, mais laissèrent Jésus de côté. Banks dit : «Cette dame doit bien avoir plus de 90 ans maintenant. Tu sais, Lyle, elle habite près d’ici. Ce serait une bonne idée d’aller lui rendre visite et lui dire que nous sommes tous deux chrétiens maintenant.»

Pendant que Banks parlait ainsi, Bill sentit l’Esprit de Dieu l’inonder comme une onde fraîche. Il dit, dans un éclair d’inspiration : «Ainsi dit le Seigneur : “Vous verrez bientôt la gloire de Dieu car un petit animal ressuscitera des morts.”»

Lorsqu’il revint à lui, il vit Banks et Lyle le regarder avec stupéfaction. Banks dit : «Frère Bill, vouliez-vous vraiment dire ce que cela semblait vouloir dire?»

«Qu’est-ce que j’ai dit?» demanda Bill, ne le sachant vraiment pas. Après que Banks lui eut répété la prophétie, Bill leur dit : «Cela se produira exactement comme il fut dit. Cela doit l’être, parce que ce n’est pas moi qui l’ai dit, c’est le Saint-Esprit.»

«Quelle sorte d’animal croyez-vous que ce sera?» demanda Lyle.

«Je ne le sais pas, mais je pourrais essayer de le deviner. Ce matin, mon petit garçon a serré un chaton trop fort. Il n’était pas mort lorsque nous sommes partis, mais peut-être sera-t-il mort lorsqu’on reviendra à la maison et que Dieu lui redonnera la vie.»

Ils pêchèrent toute la journée sans rien prendre. Les gros poissons ne commencèrent à mordre que tard dans la soirée, mais dès qu’ils commencèrent à mordre, les trois hommes pêchèrent chacun une truite dans l’espace de quelques minutes à peine. Au total, les trois truites pesaient bien 20 livres [9 kg]. Mais comme il ne restait plus d’appâts, ils durent mettre fin aux activités pour la journée.

Le lendemain matin, après avoir mangé de la truite grillée comme petit-déjeuner, ils embarquèrent dans leur petit bateau, en démarrèrent le moteur et se mirent à pêcher à la cuillère, parallèlement au rivage. Ils essayèrent de pêcher des poissons-lune et des crapets-soleil pour se faire des réserves d’appâts, mais ils n’attrapèrent rien. Bill dirigea ensuite la proue du bateau vers une petite anse. Il coupa les gaz et le moteur s’éteignit en crachotant. Il laissa le bateau dériver près de la rive. Accrochant un ver à son hameçon, il lança sa ligne à l’eau et sentit bientôt un poisson mordre. Il tira un petit coup et en sortit un petit poisson-lune.

Ils parlèrent de la puissance de Dieu tout en pêchant dans cette petite anse. Ils discutèrent de la fois où Jésus dit à Simon le pêcheur : «Avancez en eau profonde et jetez vos filets pour pêcher.» Simon lui répondit : «Maître, nous avons travaillé toute la nuit sans rien prendre, mais, sur Ta parole, je jetterai les filets.» Aussitôt que Pierre eut jeté son filet dans le lac, celui-ci se remplit d’un si grand nombre de poissons qu’il commença à se briser. Simon appela ses partenaires qui étaient dans une autre barque et demanda leur aide. Il y avait tellement de poissons dans les deux bateaux que ceux-ci se mirent à couler. [164] Bill dit qu’il ne pensait pas que ces poissons se trouvaient dans le lac avant que Jésus ne parle. Il croyait que Dieu venait de les créer pour eux.

Des insectes voltigeaient au ras de l’eau. Les poissons-lune et les crapets-soleil avaient faim. Ils montaient à la surface régulièrement pour engloutir les insectes. Comme les poissons-lune étaient très petits, Bill pêchait à la mouche avec un minuscule hameçon #4. Lyle, de son côté, utilisait un gros #12, le même hameçon qu’il utilisait pour pêcher la truite. Lyle mit un ver à son hameçon et lança sa ligne à l’eau. Il portait vraiment plus attention à la conversation entre Bill et Banks qu’à la pêche. Sentant un poisson mordre à l’hameçon, il tira et fut surpris de voir qu’un petit poisson-lune avait avalé son hameçon jusqu’au fond de son estomac.

«Regardez ça,» dit-il en levant sa canne à pêche pour faire voir le petit poisson de trois pouces [7,5 cm] qui pendouillait au bout de sa ligne. «On ne peut même pas voir l’hameçon.»

Lyle saisit le poisson d’une main, enroula sa ligne autour de l’autre et tira. L’hameçon sortit du poisson avec un bruit de déchirement, emportant avec lui les entrailles du poisson-lune et une partie de ses branchies. Lyle siffla de surprise et dit : «Petit poisson, tu viens de tirer ton dernier coup.» Après en avoir retiré son hameçon, il jeta le poisson par-dessus bord. Le poisson-lune donna des coups de queue et de nageoires pendant un moment, essayant de s’éloigner. Il se tourna ensuite mollement sur le côté et mourut. Son corps mutilé et sans vie flottait, à quelque 10 pieds [3 mètres] du bateau, ballotté par la brise et le clapotis des vagues.

«Lyle, cet incident aurait pu être évité,» dit Bill. «Vous devriez utiliser un hameçon plus petit. Ainsi, aussitôt que vous sentez un poisson mordre, vous n’avez qu’à tirer un petit coup pour fixer l’hameçon dans sa mâchoire.»

«Bah, je ne suis qu’un gaillard de la campagne qui n’est pas souvent allé à la pêche», répondit Lyle en remettant un ver à son hameçon #12. «J’ai toujours pêché de cette façon.»

Banks et Bill reprirent leur conversation sur la puissance de Dieu. Environ 30 minutes plus tard, Bill mentionna une Écriture qui l’avait toujours laissé perplexe. Un matin, comme il avait faim, Jésus essaya de trouver des figues dans un figuier. N’en trouvant pas, il maudit le figuier. Le soir venu, toutes les feuilles du figuier étaient devenues brunes. Lorsque ses disciples s’étaient émerveillés de voir que le figuier s’était flétri si rapidement, Jésus avait dit : «Ayez foi en Dieu. En vérité je vous le dit, si quelqu’un dit à cette montagne : Ôte-toi de là et jette-toi dans la mer, et s’il ne doute pas en son cœur, mais croit que ce qu’il a dit arrive, cela lui sera accordé.» [165]

Tout en parlant, Bill observait le petit poisson mort ballotter non loin du bateau. La brise l’avait poussé contre des nénuphars. Il flottait sur le côté, ses entrailles débordaient de sa bouche verte et ses branchies bleues (qui lui étaient caractéristiques) étaient maintenant devenues blanches.

Soudain, Bill entendit un bruit étrange. Levant les yeux, il vit l’ange du Seigneur brûlant comme un feu sur un flanc de la montagne. Il descendit de la montagne dans un tourbillon de vent, se précipitant au-dessus de la cime des arbres et fondit tout droit sur le bateau. L’ange se retrouva ensuite près de lui, le rugissement du tourbillon saturant tous ses sens. L’ange lui ordonna : «Lève-toi»

Bill se leva.

Lyle demanda à Banks : «Que fait-il?»

«Chut,» dit Banks. «Quelque chose est sur le point d’arriver.»

L’ange dit : «Parle à ce poisson et il vivra de nouveau.»

Pointant du doigt le poisson mort qui flottait près des nénuphars, Bill dit : «Petit poisson, Jésus-Christ te redonne la vie.»

L’ange disparut sur le champ. Pendant que les trois hommes l’observaient, le poisson-lune ravala ses entrailles, se redressa et nagea rejoindre le banc de poissons.

Lyle tomba à la renverse dans le bateau. Il balbutia : «Euh, Frère Bill, euh, croyez-vous que, euh, c’était pour moi, parce que j’ai, j’ai dit à ce poisson : “Tu as tiré ton dernier coup?”»

«Non, Frère Lyle, Dieu ne faisait tout simplement que démontrer Sa puissance, confirmant les Écritures dont nous venons de parler.»

«Mais pourquoi?» demanda Banks. «Vous avez vous-même dit que vous aviez des centaines de gens sur votre liste de prière, dont plusieurs enfants handicapés. Pourquoi Dieu utiliserait-Il Sa puissance pour ressusciter un petit poisson?»

«Il est Dieu et Il peut faire ce qu’Il veut. C’est scripturaire. Pensez à tous les lépreux qui étaient à Jérusalem le jour où Jésus utilisa Sa puissance pour maudire un figuier. Vous voyez? Cela montre seulement que Dieu s’intéresse à toute Sa création. S’Il se soucie d’un petit poisson au point de lui redonner la vie, Il donnera certainement la vie éternelle à Ses enfants.»

EN AOÛT, William Branham s’envola de nouveau vers le nord, cette fois pour l’Alberta, au Canada, afin d’y tenir une campagne de guérison de neuf jours dans la ville d’Edmonton. Les foules étaient nombreuses mais l’accueil qu’elles lui réservèrent fut plutôt froid. Bill sut dès le troisième soir que quelque chose n’allait pas. La foi de ces Canadiens aurait dû s’élever comme la chaleur d’un feu de brousse. Leur attitude semblait plutôt aussi glaciale que du pergélisol.

Lorsque Bill eut fini de prêcher, il dit : «Voyez-vous la lumière qui tournoie entre les marches et moi? Elle vient tout juste d’apparaître. Je crois que cette lumière est la même colonne de feu qui a guidé les enfants d’Israël dans le livre d’Exode.[166] Cette lumière devint ensuite chair et elle vécut parmi nous sous la forme du Fils de Dieu, Jésus-Christ. Lorsqu’Il était sur la terre, Jésus a dit : “Je suis sorti du Père et m’en vais vers le Père.”[167] Je crois qu’une fois retourné au père, il reprit la forme de cette lumière. C’est cette même lumière qui a frappé Paul d’aveuglement sur la route de Damas. Paul demanda : “Qui es-tu, Seigneur?” et la lumière répondit : “Je suis Jésus... ”[168] Je crois que c’est cette même lumière qui est venue à l’apôtre Pierre ce soir-là dans la prison, en a ouvert les portes et l’en a fait sortir.[169] Je crois réellement que le Dieu Tout-Puissant est le créateur des cieux et de la terre et que Jésus-Christ est son Fils et qu’Il est présent parmi nous en ce moment.»

«Il est en train de répondre à la prière de cette petite dame assise juste là» Bill pointa vers une femme aux cheveux foncés assise près de l’estrade. «Vous souffrez d’un trouble nerveux. L’homme assis près de vous souffre de maux de dos. Vous êtes mari et femme. Levez la main si c’est la vérité.» Ils levèrent tous les deux la main. «Avez-vous une carte de prière? Non? Vous n’en avez pas besoin. Vous êtes tous deux guéris. Jésus-Christ vous a rétablis. Amen»

«L’homme assis juste derrière eux a un problème de vésicule biliaire. Votre nom est Clarence. Vous venez d’un endroit appelé Grande Prairie. N’est-ce pas juste? Votre trouble vient de vous quitter, monsieur. Vous pouvez repartir chez-vous guéri. Amen.»

«Vous dites : “Frère Branham, vous avez nommé cet homme?” Jésus, lorsqu’Il était ici dans un corps de chair, n’a-t-Il pas dit à Simon que son nom était Simon, que le nom de son père était Jonas et qu’on l’appellerait Pierre désormais?[170] Jésus est le même aujourd’hui.»

«La lumière se tient maintenant au-dessus d’une femme. Elle souffre de haute pression sanguine. Son nom est Mme Fishbrook. Levez-vous. Vous êtes de cette ville-ci. Vous vivez sur la 125e rue. Votre numéro de porte est le 13104. Levez la main si c’est exact. Très bien Mme Fishbrook, vous êtes guérie. Jésus-Christ vous a rétablie.»

«Croyez-vous que Sa présence est ici? Je veux que tout homme ou femme rétrograde ou qui vient de recevoir Jésus-Christ s’avance afin que je demande une bénédiction pour vous pendant que l’onction est ici.»

L’organiste jouait un hymne. Personne ne s’avança, même s’il y avait des milliers de gens dans l’auditoire. Il dit éventuellement : «Qu’est-ce qui ne va pas avec vous, les Canadiens? Vous devenez bigots au point de laisser Christ à la porte. D’être conservateur est une bonne chose, mais ne soyez pas guindés au point d’attrister le Saint-Esprit. Vous n’aurez aucun réveil de cette façon.»

À ce moment, il vit une vague noire déferler au-dessus de l’auditoire. Il avertit : «Si je suis le prophète de Dieu, je parle en Son nom. Vous feriez bien de mettre votre vie en règle avec Dieu parce que l’heure viendra où vous crierez en espérant trouvez ceci et vous ne le trouverez nulle part. C’est le “Ainsi dit le Seigneur.” Si l’amour de Dieu n’est pas dans votre cœur, vous êtes un pécheur et vous êtes en route vers l’enfer. C’est le “Ainsi dit le Seigneur”. Le même Dieu qui discerne les esprits et les conditions des gens parle en ce moment même. Je vous dis ceci dans le Nom de Jésus-Christ. Courrez vite à l’autel et repentez-vous avant que Dieu ne tourne la page sur vous et que vous soyez condamnés à jamais. Ainsi dit le Saint-Esprit qui est présentement au milieu de nous.»

Après avoir plaidé et essayé de les convaincre, quelques âmes repentantes s’avancèrent, çà et là, pour recevoir la prière. Bill fut profondément déçu de leur petit nombre parce qu’il savait qu’il y avait encore plus de personnes dans l’audience qui avaient besoin du salut et même que les Chrétiens de cet endroit avait besoin d’un réveil.

«Mes amis, je n’ai jamais vu ceci se produire auparavant. Je n’ai jamais été envahi par un sentiment comme celui que j’ai ressenti en voyant cette vague sombre déferler dans le bâtiment. Quelque chose m’a frappé. Dieu sait que c’est la vérité. Quelque chose ne va pas.»

Il était toujours découragé lorsqu’il se leva le lendemain matin. Qu’est-ce qui n’allait pas? Pourquoi ces chrétiens d’Edmonton ne reconnaissaient-ils pas la présence de Jésus-Christ au milieu d’eux, se privant ainsi des bénédictions qui accompagnaient cette révélation? Bill se demandait si c’était de sa faute. Peut-être ne présentait-il pas l’Évangile de la meilleure façon possible.

S’asseyant dans son lit, il prit sa Bible de référence Scofield qui était posée sur la table de chevet et se mit à parcourir les notes qu’il avait écrites sur la page de garde. Il relut la vision qu’il avait eue le matin de sa guérison de la dysenterie, en 1952. Il se souvenait de cette main désincarnée qui lui avait montré les versets 2 à 9 dans le premier chapitre du livre de Josué, suggérant que ces versets s’appliquaient à son ministère autant qu’à celui de Josué.

Il ferma sa Bible mais ne la déposa pas. Plutôt, il la tint debout entre ses paumes pendant qu’il ressassait tout ça. Il sentit bientôt la présence de l’ange du Seigneur dans sa chambre d’hôtel. Sa mélancolie se mua en crainte. Il leva brusquement les mains au niveau du cœur et les joignit pour prier, s’attendant à ce que Dieu lui parle d’un moment à l’autre. Sa Bible s’ouvrit aussitôt qu’il eut levé les mains. Celle-ci était plutôt usée par des années d’usage constant. Elle aurait bien pu s’ouvrir à n’importe lequel des centaines de passages qu’il lisait souvent. Mais elle s’était ouverte à Josué chapitre 1. Bill lut :

Nul ne tiendra devant toi, tous lesjours de ta vie. Je suis avec toi comme je l’ai été avec Moïse; je ne te délaisserai pas, je ne t’abandonnerai pas. Fortifie-toi et prends courage, car c’est grâce à toi que ce peuple héritera du pays que j’ai juré à leurs pères de leur donner. Ne t’ai-je pas donné cet ordre : Fortifie-toi et prends courage? Ne t’effraie pas et ne t’épouvante pas, car lÉternel ton Dieu est avec toi partout où tu iras.[171]

Sa crainte se dissipa, sa dépression le quitta et sa confiance lui revint. Dieu l’avait appelé par l’entremise d’un ange et Il le guidait maintenant par Son Esprit grâce à des visions. Même si toutes les dénominations chrétiennes le rejetaient, cela ne changeait rien au fait que Dieu l’avait appelé à faire ce qu’il faisait. Il avait d’abord pensé que son unique tâche serait d’apporter un don de guérison divine aux peuples de la terre. Dieu lui avait ensuite montré les trois phases de son ministère, les trois «pulls» de la ligne à pêche. Les deux premiers «pulls» représentaient son ministère de guérison divine mais le troisième «pull» était différent. Le troisième «pull» attraperait le gros poisson, le trophée de pêche. Le troisième «pull» appellerait ceux qui font partie de l’Épouse de Jésus-Christ et leur attribuerait une part d’héritage dans la terre que Dieu avait jurée de leur donner. Il devait y avoir des gens quelque part qui écouteraient, qui reconnaîtraient que c’était la vérité et qui agiraient selon cette vérité. Jésus a dit : La vérité t’affranchira.[172]

Bill ouvrit sa Bible de référence Scofield et trouva la page qui disait : «Comment utiliser les références d’études.» Prenant son stylo, il écrivit ces mots dans la marge:

Ce premier chapitre de Josué s’ouvre à moi depuis quelque temps déjà. Ce matin, le 7 août 1957, j’étais nerveux et malade etj’ai relu la vision qui m’a été donnée et quej’ai notée sur la page de garde de ce livre. J’ai ensuite ouvert le livre et les pages se sont séparées à ce même chapitre. Cher Jésus-Christ, aide-moi à être courageux pour ta gloire. Frère Branham.

Tournant les pages dans Josué, chapitre 1, Bill griffonna sur le haut de la page :

Je promets, avec l’aide de Dieu, d’être courageux à partir de ce jour.

—Le 7 août 1957

EN OCTOBRE DE 1957, Bill organisa son voyage annuel de chasse en automne dans la région désertique à Corral Peaks dans le nord du Colorado. Ils atteignirent le site de leur camp tard dans l’après-midi. Alors qu’ils avaient monté leurs tentes, quelques-uns des hommes dirent qu’ils ne se sentaient pas bien. Au matin, il était clair que tous à l’exception de Bill avait attrapé la grippe asiatique. Comme ils faisaient tous de la fièvre, personne n’avait envie de manger et encore moins de chasser. Ils ne sortirent même pas leurs fusils de leurs étuis. Ils ne firent que demi-tour et reprirent le chemin de la maison — avec Bill qui suivait.

Aussitôt que Bill revint à la maison en provenance du Colorado, il fit des arrangements pour une expédition de pêche dans le centre de l’Idaho. Quelques jours plus tard lui et quelques compagnons se dirigeaient vers Ketchum, Idaho, et de là vers le nord dans la région sauvage des Montagnes Sawtooth. Lorsqu’il regarda aux Montagnes Sawtooth derrière le Lac Redfish, Bill sut d’où ces montagnes tiraient leur nom. Ces grandes cimes déchiquetées ressemblaient en effet aux dents d’une scie géante pointant vers le haut.

Les pêcheurs louèrent des chevaux pour eux-mêmes et pour transporter leur équipement et se dirigèrent dans une région sauvage, installant leur camp dans une prairie près de l’embranchement est de la Rivière Salmon. Les Indiens et les premiers habitants avaient appelé cette rivière la Rivière Sans Retour parce qu’elle serpentait plusieurs milles [kilomètres] vers l’ouest où elle rejoignait la Rivière Snake et plus tard la Rivière Columbia avant de se jeter finalement dans l’Océan Pacifique. Comme c’était l’automne et que Bill pêchait en amont de la rivière, le niveau de l’eau de la Rivière Salmon était assez bas sur certains tronçons mais se reprenait dans des fosses plus profondes partout où le cours de la rivière allait en courbe ou se redressait. Cela faisait un excellent endroit pour la pêche parce que les plus grosses truites étaient forcées d’aller dans ces fosses.

Les nuits étaient fraîches mais les journées étaient encore chaudes. La neige n’avait pas encore tombé. Les couleurs automnales illuminaient les pentes des montagnes et le fond des vallées. Les sapins étaient entrecoupés avec les aiguilles des mélèzes et les feuilles d’un orange vif des broussailles d’airelles. Dans le sol plus humide près de la Rivière Salmon, des trembles et des peupliers prospéraient laissant maintenant voir leurs feuilles orange et jaune. Il y avait une certaine odeur dans l’air qui lui ramenait des souvenirs de son enfance lorsqu’il chassait à l’automne alors qu’il n’était qu’un jeune garçon. Il devint nostalgique. Bill sentit s’évanouir la tension accumulée à l’intérieur de lui. C’était le type de paysage qu’il aimait le plus. Ici il pouvait relaxer, environné par un paysage de montagne à vous couper le souffle. Ici, le monde extérieur ne pouvait l’atteindre, du moins le pensait-il.

Le jour après qu’ils eurent monté leur camp, Bill se rendit pêcher dans l’une de ces fosses où la rivière faisait une courbe. Debout sur un rocher de granite, il lança sa ligne à l’eau, donnant des petits coups qui imitaient une mouche voletant au-dessus de la surface. L’eau était cristalline.

Bientôt il vit quelque chose ayant l’apparence d’une torpille sautant de dessous une bûche qui était à moitié immergée dans la rivière. La truite plongea pour un insecte mais à ce moment elle s’accrocha à l’hameçon. Maintenant la bataille commençait — le pêcheur essayant d’attraper son trophée et la truite luttant désespérément pour s’échapper. C’était une gigantesque truite.[173] Un pêcheur moins expérimenté aurait facilement pu tirer trop et alors casser sa ligne; mais Bill savait exactement quoi faire. En l’espace de quelques minutes il avait ramené la truite dans son filet.

Il continua à pêcher mais ce ne fut pas long qu’il entendit le grondement d’un petit avion. Levant les yeux, il repéra un Piper Cub qui survolait la vallée en suivant la rivière. Le petit avion volait assez bas comme si le pilote cherchait quelque chose ou quelqu’un. Comme il passait au-dessus de lui, Bill agita les bras. Le pilote avait dû le voir puisqu’il fit un cercle et revint vers lui. Lorsqu’il passa de nouveau au-dessus de lui, un petit objet attaché à un parachute tomba de l’avion. L’objet dériva jusqu’à une prairie non loin de là. Bill s’y rendit et découvrit une petite boîte métallique contenant un message pour lui. Son frère Howard venait de mourir et la famille voulait que Bill parle aux funérailles d’Howard.

Le lendemain matin, Bill et ses compagnons chargèrent leur équipement sur leurs chevaux de somme et retournèrent à la civilisation.

APRÈS LES FUNÉRAILLES de Howard, William Branham quitta Jeffersonville pour tenir une courte campagne à Lakeport, une petite ville dans le nord de la Californie. Les Hommes d’Affaires du Plein Évangile avaient organisé ses réunions dans un grand bâtiment sur un champ de foire. Des milliers de gens étaient assis sur des chaises pliantes en métal. Un soir, Bill prêcha sur une Écriture qui le hantait depuis un certain temps.

Et Jésus prit la parole et leur dit : Ayezfoi en Dieu. En vérité, je vous le dis, si quelqu 'un dit à cette montagne : Ôte-toi de là et jette-toi dans la mer, et s’il ne doute pas en son coeur, mais croit que ce qu’il a dit arrive, cela lui sera accordé. C’est pourquoi je vous dis : Tout ce que vous demandez en priant, croyez que vous l’avez reçu, et cela vous sera accordé. [174]

Ce passage de Marc 11:23 l’interpellait d’une façon particulière. Il ne pouvait s’en échapper. Il s’y trouvait quelque chose de puissant, quelque chose qu’il ne comprenait pas tout à fait. Toutefois, ce soir-là à Lakeport, Bill mit l’emphase sur le verset 24 où Jésus encourage ses disciples à avoir la foi lorsqu’ils prient.

Vers la fin du sermon, un photographe situé à sa droite prit quelques photos. Lorsqu’il développa sa pellicule couleur, la première photographie semblait normale, montrant le côté droit de William Branham se tenant derrière la chaire et faisant des gestes tout en prêchant. Une corbeille d’osier remplie de lys décorait le côté droit du podium près d’un micro fixé à un trépied. Derrière lui, on voyait la boîte métallique d’un chauffage d’appoint suspendu au plafond. Deux hommes étaient assis sur des chaises pliantes en métal à l’arrière de l’estrade. À côté des deux hommes, pendait un rideau accroché à son sommet par un seul point et dont les pans tombaient en cascade; il s’y trouvait, soit par souci de décoration, soit pour dissimuler un objet trop lourd à déplacer.

Photo 1 — Lakeport, Californie

Sur la photographie suivante, l’estrade ressemblait à un tableau surréaliste, embrasé de petites flammes de feu et tacheté d’une brume ambrée. L’ange du Seigneur se tenait à la droite de Bill sous la forme d’un nuage d’environ six pieds [1,80 m] de haut. Il se tenait entre l’évangéliste et les gens qui avaient formé une ligne de prière à la gauche du bâtiment. (Bill faisait toujours avancer les gens de la ligne de prière vers sa droite afin qu’ils soient obligés d’arrêter et de se tenir dans la présence de l’ange qui s’y tenait.) L’ange n’était pas la seule forme étonnante qui était visible sur la photographie. On pouvait voir le profil de Jésus-Christ (visage, barbe et cou) directement derrière Bill. Ses bras étaient ouverts et des flammes de feu montaient de ses mains, sept flammes distinctes marchant telles des messagers vers l’homme qui prêchait. Le corps de Bill semblait être absorbé dans la lueur de ce feu surnaturel. (Lorsque Bill vit cette photographie un peu plus tard, il dit qu’elle lui rappelait les scènes décrites par les prophètes dans Ezéchiel 1 et Apocalypse 4:5.)

Photo 2 — Lakeport, Californie

Une telle atmosphère était, bien sûr, propice aux miracles, ce qui s’avéra heureux pour une femme aveugle que l’on conduisit dans la ligne de prière à Lakeport ce soir-là. Elle était d’origine amérindienne. Ses yeux étaient complètement blancs, non parce que ses iris et ses pupilles étaient couverts d’un flegme, mais parce qu’ils n’étaient tout simplement pas là. Bill parla avec elle quelques instants afin de pouvoir contacter son esprit. Puis, par vision, il dit : «Il y a neuf ans, un caillot au cerveau vous a paralysée temporairement. Vous vous êtes partiellement rétablie mais cet accident vasculaire cérébral a fait remonter vos globes oculaires plus haut dans votre boîte crânienne et vous êtes aveugle depuis ce temps, souffrant constamment, nuit et jour, sans le moindre répit»

Bill ressentait encore plus de compassion pour cette femme parce qu’elle lui rappelait sa mère qui était une métisse Cherokee. Lorsqu’il eut prié pour elle dans le Nom de Jésus, Celui qui lui avait montré la vision étendit Sa main et toucha la femme. Ses yeux se replacèrent correctement dans leurs orbites et elle put voir le monde de nouveau, cette fois à travers un voile de larmes. Refusant l’aide de la personne qui l’avait guidée là, elle quitta l’estrade d’elle-même.

Ce miracle éleva la foi d’un vieil homme luthérien assis derrière Bill sur la plate-forme. Sa femme souffrait d’un ulcère perforé qui avait empiré régulièrement au cours des quatre dernières années. Elle ne pouvait maintenant plus manger de nourriture solide et était devenue si anémique que son médecin voulait lui faire une transfusion sanguine et l’opérer dès la semaine suivante. Le vieux luthérien fit cette prière en son coeur : «Seigneur, si Tu laisses Frère Branham discerner le problème de ma femme et que Tu la guéris, je vais donner les 500 $ [350 euros] que j’avais mis de côté pour son opération et les donner à cette église luthérienne en construction à Ukiah.»

Bill se retourna instantanément et pointa le vieil homme du doigt en disant : «Vous, monsieur, vous venez juste de prier que si Dieu guérissait votre femme, vous donneriez les 500 $ [350 euros] de son opération pour aider à construire une église luthérienne.»

Le vieil homme se sentit faiblir mais réussit à dire : «Mes amis, c’est la vérité.»

«Dieu ne veut pas votre argent,» dit Bill, «mais Il veut votre foi. Monsieur, votre femme est guérie. C’est le “Ainsi dit le Seigneur”!»

Le lendemain matin, cet homme et sa femme âgée de 80 ans assistèrent au déjeuner des Hommes d’Affaires du Plein Évangile. Bill observa la femme manger des œufs et du jambon avec l’appétit d’une femme ayant la moitié de son âge.

AUSSITÔT QUE William Branham fut de retour chez-lui après sa campagne en Californie, Mme Bosworth appela de la Floride pour dire que son mari était mourant. Bill lui dit qu’il viendrait tout de suite. Pendant que Meda refaisait leurs bagages, Bill prépara la voiture et ils se mirent rapidement en route, direction sud-est, pour la Floride. Lorsqu’ils pénétrèrent dans la chambre d’hôpital, Fred Bosworth leva sa tête chauve de son oreiller et tendit ses bras osseux. Bill serra son vieil ami contre lui en pleurant : «Mon père! Mon père! Char d’Israël et sa cavalerie!» citant les dernières paroles d’Élisée à Élie. [175]

Fred Bosworth dit : «Mon fils, souviens-toi toujours de ta mission. Tu prêches le véritable Évangile.»

S’affaissant sur une chaise, Bill prit la main de son ami : «J’ai 48 ans et je suis si fatigué. Peut-être mon ministère est-il presque terminé.»

«Balivernes. Tu es jeune. Ton ministère n’a même pas commencé à être ce qu’il sera dans le futur. Reste dans le champ missionnaire. Ne laisse pas ces prédicateurs pentecôtistes rendre l’eau boueuse avec leur fanatisme. Continue avec l’Évangile que tu as. Je crois que tu es un apôtre et un prophète du Seigneur notre Dieu.»

«Frère Bosworth, vous prêchiez l’évangile avant même que je sois né. Quel fut le meilleur moment de toutes ces années?»

Fred Bosworth n’hésita pas un instant. «Le meilleur moment de ma vie est maintenant. Bientôt Celui à propos de qui j’ai prêché pendant toutes ces années, Celui que j’aime, passera par cette porte et je sortirai de cette chambre avec Lui.»

Bill se sentait comme s’il regardait l’égal d’Abraham, d’Isaac ou de Jacob. «Frère Bosworth, nous croyons tous deux à la même chose. Par la grâce de Dieu, je prêcherai l’Évangile jusqu’à mon dernier souffle. Je ne ferai pas de compromis avec la Parole. Je resterai fidèle à Jésus-Christ. Un jour, je viendrai à votre rencontre dans un monde meilleur où nous serons tous deux jeunes pour toujours.»

Bosworth sourit faiblement. «Vous y serez Frère Branham. Ne vous inquiétez pas.»

Un mois plus tard, Fred Bosworth sombra dans un coma qui dura deux jours. Puis, soudainement, il ouvrit les yeux et s’assit dans son lit. Allongeant le bras droit, il l’agita dans les airs comme s’il serrait la main à quelqu’un. «Frère Jim, je ne vous ai pas vu depuis que vous êtes mort. Vous étiez l’un de mes convertis au Seigneur lors de ma campagne à Joliet dans l’Illinois. Sœur Julie, je vous ai conduite au Seigneur lors de mes réunions à Winnipeg.» Pendant deux heures il salua des gens (dans la chambre?) qui étaient venus au Seigneur grâce à son ministère et qui étaient décédés avant lui. Finalement, il posa sa tête sur son oreiller et s’endormit dans les bras de Jésus. Fred Bosworth avait 84 ans... en route vers l’éternité.



[161] Deuternome 18: 15-22

[162] Jean 1:44-51, 4: 5-29

[163] 2 Pierre1 :16-18

[164] Luc 5 :1-7

[165] Marc 11 : 12-23

[166] Exode 13:21

[167] Jean 16: 28

[168] Actes 9:3-5

[169] Actes 12:5-11

[170] Jean 1 : 40-42

[171] Josué 1:5-6, 9

[172] Jean 8:32

[173] Ce poisson s’avéra être la plus grosse truite arc-en-ciel enregistrée à cette date. Bill la fit monter sur une plaque par un taxidermiste

[174] Marc 11 :22-24

[175] 2 Rois 2 : 12



Up