Chicago, Illinois, USA
E-28 Et quand j’allais m’asseoir, la neige soufflait, et le vent tourbillonnait, les arbres se penchaient, je me suis dit: «Oh! la la!» Ma femme n’était jamais de sa vie sortie de la ville, sauf pour se promener à la campagne et revenir. Que ferait-elle sans moi, si je me perdais dans les montagnes? Elle s’affolerait. Et elle mourrait avant le matin, elle et mon enfant. Eh bien, j’ai dit: «Oh! tu es un trop bon homme de bois pour te perdre. Eh bien, tu sais, ton instinct te dit que tu devrais aller tout droit, dans cette direction-ci, car le vent soufflait en face quand tu gravissais la colline, ça doit donc être derrière toi, descendre la colline.»
Je me suis donc engagé dans cette direction-là, et Quelque Chose s’est mis à parler: «Je suis un Secours qui ne manque pas en temps de détresse.»
J’ai dit: «Eh bien, je perds la tête. Je pense entendre une voix me parler.» J’ai secoué la tête; j’ai dit: «Vas-y, mon gars. Vas-y donc, tu es sur la voie qui mène droit à ton camp. Tu sais que c’est ça.»
Et j’ai pris mon fusil, j’ai dit: «Vieux fusil, ça fait bien des fois que tu es avec moi. Tu m’aideras à m’en sortir.» Je l’ai jeté sur mon épaule. Je me dirigeais exactement vers le Canada, sans le savoir.
Et cette Voix continuait à parler: «Je suis le Seigneur. Je suis un Secours qui ne manque pas en temps de détresse.»
Et Elle se faisait de plus en plus profonde, jusqu’à ce que, finalement, je me suis arrêté, j’ai posé mon fusil contre un arbre. J’ai posé mon vieux chapeau de chasse par terre, je me suis agenouillé et j’ai dit: «Seigneur, je ne suis pas un homme de bois, je suis un pauvre homme, perdu et misérable. Je ne mérite pas de vivre, mais je T’en supplie, aie pitié de ma femme et de mon enfant.» Je pensais pouvoir maîtriser tout orage, pouvoir maîtriser tout bois. Mais j’ai découvert que je n’étais pas un conquérant.