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Los Angeles, California, USA

E-49 Eh bien, lorsque j’ai totalisé une dizaine de jours, ou à peu près cela, ils m’ont emmené à une petite église baptiste appelée «le Royaume des Opossums», l’église baptiste du Royaume des Opossums. Pour un nom, ç’en était un. Un vieux prédicateur itinérant, un prédicateur baptiste à l’ancienne mode, passait par là environ une fois tous les deux mois. Le... Les gens se rassemblaient là pour une petite réunion, ils y allaient chanter quelques cantiques, mais ils avaient une prédication de temps en temps, lorsqu’il s’arrêtait là sur son parcours. Tous les ans, ils le payaient avec un sac de citrouilles et des choses comme cela, vous savez, que les gens collectaient pour les lui offrir. Alors le vieux prédicateur est venu, et là, il a prié pour moi lorsque j’étais un tout petit garçon. Ça a été ma première sortie à l’église.


Los Angeles, California, USA

E-53 Mon père était loin d’être un croyant. C’était le type même du montagnard, qui buvait constamment, tout le temps. Et il s’était mis dans le pétrin au cours d’une bagarre; deux ou trois hommes avaient failli se faire tuer au cours de cette bagarre; ils tiraient des coups de feu, ils se donnaient des coups de couteau, à une espèce de fête qu’il y avait eu là-bas dans les montagnes. Et papa avait été l’un des meneurs de cette bagarre; en effet, l’un de ses amis avait été blessé et avait frappé quelqu’un avec une chaise. Et il avait... Cet homme avait sorti son couteau et, avec ce couteau, il allait transpercer le coeur de l’ami de papa, qui était par terre; alors papa est intervenu pour le défendre. Et ça a vraiment dû être une bagarre terrible, parce qu’ils... depuis une contrée lointaine, à de nombreux kilomètres, un shériff a été envoyé jusqu’à Burkesville à cheval aux trousses de papa.


Los Angeles, California, USA

E-54 Donc, l’homme gisait là, à l’article de la mort. Il y a peut-être quelqu’un de sa parenté à l’écoute. Je vais citer son nom, il s’appelait Will Yarbrough. Probablement qu’on... Je pense que certains de ses fils vivent en Californie. Mais c’était une brute, un homme très fort, il a tué son propre fils avec un barreau de clôture. Alors, il–il était un homme très fort et très méchant. Donc, il y a eu un grand combat au couteau entre lui et papa. Et mon père a failli tuer cet homme, alors il a été obligé de prendre fuite, de quitter le Kentucky et de traverser la rivière pour venir dans l’Indiana.


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E-55 A cette époque, un de ses frères vivait à Louisville, dans le Kentucky, il était sous-directeur des scieries de bois de mosaïque du Kentucky, de Louisville. Et, donc, papa est allé trouver son frère aîné. Papa était le plus jeune des garçons, de dix-sept enfants. Donc, il est allé trouver son frère aîné, et là, il a été absent pendant presque un an. Il ne pouvait plus revenir, parce qu’il était recherché par la justice. Et puis, quand nous avons eu de ses nouvelles, c’était par une lettre signée d’un autre nom, mais ça, il l’avait déjà dit à maman, de quelle manière il lui donnerait de ses nouvelles.


Los Angeles, California, USA

E-62 Et je me souviens qu’un jour, je revenais de la grange, je me dirigeais vers la maison, en pleurant. C’est parce que, derrière la maison, il y avait un étang, il... c’est là qu’on coupait la glace à l’époque. Plusieurs d’entre vous se souviennent du temps où on coupait la glace et qu’on la mettait dans la sciure. Eh bien, c’est comme ça que M. Wathen conservait la glace, là-bas dans la région. Et papa était son–son chauffeur, son chauffeur personnel. Et quand le... Cet étang était rempli de poissons. Et quand les gens allaient découper la glace, qu’ils la sortaient et la mettaient dans la sciure, ensuite, lorsque la glace fondait, en été, à mesure qu’elle fondait, elle était assez propre, je suppose, c’était plus comme de la glace de lac, alors ils pouvaient s’en servir, pas pour boire, mais pour garder l’eau froide, pour la mettre autour de leurs seaux, et leur lait, et tout.


Los Angeles, California, USA

E-63 Un jour, je transportais de l’eau, revenant de la pompe, là, qui était à une distance d’environ un pâté de maisons. Je braillais à l’intention de ceux qui ne voulaient pas l’entendre, parce que j’étais rentré de l’école, et tous les garçons étaient allés pêcher à l’étang. J’aimais beaucoup la pêche. Alors, ils avaient tous pu aller à la pêche, tous sauf moi; et moi, je devais transporter de l’eau pour cet alambic. Evidemment, oh! il ne fallait pas en souffler mot, c’était pendant la Prohibition. Et je... C’était vraiment une dure épreuve. Et je me souviens qu’une fois en passant là, j’avais un orteil enflé suite à un choc, et j’y avais attaché un épi de maïs en dessous pour le protéger de la poussière. Avez-vous déjà fait cela? Juste de mettre un épi de maïs sous l’orteil, comme ceci, et d’enrouler une ficelle autour. Avec ça, votre orteil se dresse, presque comme une tête de tortue, bien relevé. On aurait pu me suivre à la trace partout où j’allais, avec cet épi de maïs sous mon orteil, à l’endroit où j’avais reçu le choc, vous savez. Je n’avais pas de chaussures à porter. Alors, nous ne portions jamais de chaussures, parfois pendant la moitié de l’hiver. Et si nous en portions, nous... c’était seulement ce que nous pouvions ramasser, que quelqu’un nous donnait. Et les vêtements, c’était ce que quelqu’un, une société de bienfaisance nous donnait.


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E-64 Je me suis arrêté sous cet arbre, et j’étais assis là, à brailler (c’était en septembre) parce que je voulais aller à la pêche. Il fallait que je remplisse plusieurs cuves d’eau à l’aide de petits seaux à mélasse à peu près hauts comme ça, d’un demi-gallon [2 litres]; en effet, je n’étais qu’un petit gamin d’environ sept ans. Je les versais dans une grande cuve, ensuite je retournais en prendre encore deux seaux et je revenais; j’en puisais à la pompe. C’est ce que nous avions comme eau. Cette nuit-là, ils allaient distiller une cuvée de whisky de maïs, ces hommes-là avec papa, à la maison.


Los Angeles, California, USA

E-66 J’ai repris mes petits seaux, j’ai encore crié deux ou trois fois, et je me suis mis en route pour remonter l’allée; je m’étais reposé. Je m’étais à peine éloigné de quelques mètres de là, de sous les branches de ce gros arbre, et, oh! la la! le bruit d’un tourbillon s’est fait entendre. Je me suis retourné pour regarder, et à peu près à mi-hauteur de cet arbre, il y avait un autre tourbillon, dans cet arbre; il tournoyait, et tournoyait, en agitant les feuilles. Eh bien, je n’y ai rien trouvé d’étrange, parce qu’à cette période-là de l’année, en automne, eh bien, des tourbillons comme cela surviennent. De petits... Nous appelons ça des «tourbillons». Et ils–et ils soulèvent la poussière. Vous en avez vu de pareil dans le désert. C’est la même chose. Alors, j’observais, mais cela ne partait pas. D’habitude, c’est comme un coup de vent qui dure un instant, puis s’en va, mais ça faisait déjà deux minutes ou plus que cela se passait.


Los Angeles, California, USA

E-68 Il y avait des vipères cuivrées dans cette région-là, des serpents, et ils sont très venimeux. Maman a pensé qu’en passant près du jardin j’avais peut-être piétiné une vipère cuivrée, alors elle a couru à ma rencontre. Je me suis jeté dans ses bras, en criant, en l’étreignant et en l’embrassant. Elle a dit: «Qu’est-ce qu’il y a? Tu t’es fait mordre par un serpent?» Elle m’a examiné partout.

J’ai dit: «Non, maman! Il y a un homme dans cet arbre, là-bas.»


Los Angeles, California, USA

E-97 Je me souviens, un jour, papa allait à la rivière avec les garçons. Mon frère et moi, il fallait qu’on emprunte une embarcation et qu’on se promène le long de la rivière, à chercher des bouteilles pour y mettre le whisky. On était payés cinq cents la douzaine, à les ramasser le long de la rivière. Papa était avec moi, et il avait une de ces petites flasques. Je crois qu’elles contenaient environ un quart de litre. Un arbre avait été renversé par le vent, et papa... Il y avait cet homme avec lui, M. Dornbush. J’avais son... Il avait une belle embarcation, et je voulais gagner sa faveur, parce que je voulais me servir de cette embarcation. Celle-là avait un bon gouvernail alors que la mienne n’avait pas de gouvernail du tout. Tout ce que nous avions, c’était de vieilles planches pour pagayer. Et s’il me permettait de me servir de cette embarcation... Alors, il faisait de la soudure, et il avait fabriqué les alambics pour papa. Alors, il... Ils se sont assis sur cet arbre, et papa a sorti de sa poche arrière une petite flasque de whisky, il la lui a tendue et l’homme en a pris une gorgée; il l’a remise à papa, qui en a pris une gorgée, et l’a posée sur un petit rejeton qui avait poussé sur le côté de l’arbre.

M. Dornbush l’a prise et a dit: «Tiens, Billy.»

J’ai dit: «Non merci, je ne bois pas.»


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