Salem, Oregon, USA
E-67 Ainsi je–je... Un jour je suis allé là-haut, et c’était vers la fin de la saison. Et ces cariacous, là-haut, oh! la la! vous dites de Houdini qu’il est maître en évasion, il n’est qu’un amateur à côté de ces cerfs. Et de toutes façons, quand on tirait sur eux, ils disparaissaient tout simplement–tout simplement. Et la nuit, lors du clair de lune, ils se nourrissent pendant la nuit, et ils rampent sous les broussailles pendant la journée, ils rentrent là dans les taillis. Vous ne les trouvez jamais.
Et cette nuit-là, une jolie petite neige était tombée, formant une couche de six ou huit pouces [15 ou 22 cm] environ; c’était un temps favorable pour suivre les pistes. Et nous étions–nous sommes allés chasser. Et nous apportions toujours une bouteille thermos pleine de chocolat chaud, pour qu’au cas où nous nous serions égarés quelque part dans les bois, ou aurions tué un cerf, et que nous devrions rentrer, ou que nous serions pris dans une tempête de neige, ce chocolat puisse nous aider à survivre. C’est mieux que le café ou quoi que ce soit d’autre, car cela fortifie, et le chocolat est nourrissant. J’avais donc une... Nous en avions chacun de nous un litre dans nos chemises, avec un sandwich.
Et nous avons marché toute la matinée, nous n’avions même pas vu la moindre piste, et nous étions... Tard, vers 11 h 30 ou 12 h, nous sommes arrivés à une petite clairière ayant à peu près la dimension de cette salle. Et il... il était devant moi, marchant, et d’habitude nous allions tout en haut jusque dans le–au-delà de la lisière des bois, et puis nous... Il prenait sa direction, et nous allions l’un d’un côté et l’autre de l’autre, et nous progressions. Et lorsque nous attrapions un cerf, nous le suspendions. Et nous savions que lorsque nous serions de retour au camp de base... Nous retournerions là ce soir-là, ou si nous ne le faisions pas, nous ne nous inquiétions pas l’un pour l’autre. Nous savions comment nous débrouiller dans les bois, et nous rentrions le jour suivant.