Connersville, Indiana, USA
E-38 Et maintenant, regardez, je peux voir Marie s’approcher d’Elisabeth, et là Elisabeth sort à sa rencontre. Et elle l’a vue venir, elle est sortie en courant, je m’imagine, et elle l’a entourée de ses bras, elle l’a étreinte et elle s’est mise à l’embrasser.
«Oh! Elisabeth, je suis très contente de te voir.»
«Et Marie, je suis très contente de te voir.»
C’est ainsi qu’on se saluait. On s’aimait. On ne voit plus cela aujourd’hui. Tout cela a pratiquement disparu, l’amour. Vous savez, frère, n’est-ce pas horrible? Les gens ne s’intéressent plus les uns aux autres. Eh bien, autrefois, quand nous étions là à la campagne, nous avions notre ferme, et quand quelqu’un tombait malade dans le parage, eh bien, on allait là, on coupait du maïs pour lui, ou–ou on coupait du bois pour lui, on ramenait cela, on faisait tout ce qu’on pouvait pour l’aider.
Mais on ne fait plus cela, l’unique moyen pour vous de savoir que votre voisin est mort, c’est en le lisant dans un journal. Vous ne savez rien à ce sujet. L’amour fraternel a disparu. N’est-ce pas vrai?