E-38 Alors nous avons dû soulever cette vieille Ford avec un cric, et vous savez, cela fait... Avez-vous déjà fait cela à votre vieille Ford lorsqu’elle est à moitié rétrograde de toute façon, vous savez? Et–et nous avons tiré cela jusqu’à ce qu’elle a démarré, et il a pris sa petite amie, et j’ai pris la mienne, et nous sommes partis. Oh! la la! je pense que c’est elle qui est sortie avec moi. Nous sommes sortis la nuit, nous n’étions pas obligés de nous habiller très bien, vous savez; nous n’allions nulle part de toute façon. Alors je me suis assis à l’arrière de la voiture causant avec cette jeune demoiselle; elle était assise très loin d’un côté, et moi très loin de l’autre côté, un vrai timide, vous savez. Je–je... Oh! la la, je sais que je rougissais.
E-43 Eh bien, cela m’a vexé. J’ai dit: «Donnez-moi cette bouteille!» Et j’ai pris cette bouteille avec autant de détermination pour la boire que j’en ai pour tenir une réunion ce soir. Et je l’ai débouchée, je me suis mis à la dévisser pour boire... Eh bien, vous pourrez qualifier ceci de tout ce que vous voudrez. Mais au moment où j’allais prendre ce whisky, j’ai entendu quelque chose faire «Whooosh.»
Je me suis dit: «Qu’est-ce que c’est?» J’ai repris, et quelque chose... cela continuait de produire ce bruit semblable à celui d’un vent tourbillonnant dans les feuilles, le même Bruit qui m’avait dit de ne jamais fumer, ni boire, ni me souiller. Je n’ai pas pu boire cela. Qu’était-ce? Ce n’était pas parce que j’étais trop bon pour boire; c’était parce que Dieu protégeait Son don. Voyez-vous, cela n’a rien à voir avec l’homme. L’homme n’est rien. C’est Dieu.
E-44 J’ai laissé tomber la bouteille, je me suis mis à pleurer, et j’ai couru dans les champs. Et ce soir-là, lorsque cette fille m’a traité de poule mouillée parce que je ne fumais pas la cigarette, j’ai dit: «Personne ne veut de moi, et voici même mes copines ne veulent rien à voir avec moi. Donne-moi cette cigarette.» Et j’ai pris cela, tout aussi déterminé à prendre cette cigarette et à la fumer que je le suis à–à terminer ce récit. Et elle me l’a tendue; j’ai sorti une cigarette du paquet, j’ai tendu la main et j’ai frotté une allumette, et j’ai commencé à porter cela à ma bouche. Et dès que j’ai commencé à faire cela, j’ai entendu la chose faire «Whoosh.»
E-45 «Eh bien, c’est simplement mon imagination.» J’ai de nouveau pris cela et j’ai commencé à porter cela de nouveau à ma bouche, et celaa de nouveau rugi. J’ai regardé la cigarette, l’allumette se consumait. J’ai regardé la fille. Je me suis souvenu de cela: «Ne bois jamais ni ne souille ton corps d’aucune manière.» Je me suis tenu là un instant. Je tremblais fort. Je me suis mis à pleurer. J’ai laissé tomber la cigarette. Elle a dit: «Eh bien, espèce de grosse poule mouillée.» Et j’ai simplement jeté celapar terre, et je me suis mis à remonter seul la route, en pleurant, les mains en poches. Et ils m’ont suivi en véhicule, les phares braqués sur moi, à bord d’une vieille Ford modèle T, se moquant de moi. Et je suis parti m’asseoir dans les champs. J’ai quitté et je me suis éloigné dans le champ. Je pourrais vous prendre et vous mettre précisément au même endroit.
E-46 Je me suis assis là et j’ai dit: «Je vais rentrer à la maison et finir mon travail. Personne ne veut de moi, et personne... Ma vie est une misère, alors à quoi me sert-il de vivre?» J’étais assis là dans ce champ ce soir-là... la grâce de Dieu... J’aurais souhaité avoir plus de temps, mais je n’en ai pas, pour aborder cela maintenant même, dire ce qui était arrivé, mais un jour je le ferai, avec l’aide de Dieu.
Vous vous demandez peut-être comment je suis parvenu à me marier. Finalement, j’ai trouvé une fille qui ne buvait pas et ne fumait pas. Regardez autour de vous; elle est encore là. La colonne vertébrale de la nation... Alors, elle était une fille charmante. Combien je suis heureux...?... heureux de parler d’elle et de son fils, et de parler d’elle avec moi, pendant qu’elle est assise là derrière en train de m’écouter. Elle était une reine. Elle était tout ce qu’une dame peut être.
Je sortais avec elle. Elle était issue d’une bonne famille. J’étais... Ma famille ne valait pas grand-chose. Mais elle était vraiment une très gentille fille, une chrétienne. J’allais avec elle à l’église; c’est là qu’elle m’amenait, à l’église.
E-47 Et je me souviens de ma conversion, lorsque je fus converti. Je vais devoir mettre de côté une bonne partie de cela pour me dépêcher maintenant. Je me souviens qu’au... J’ai commencé à me décider de... Elle était trop bonne pour que je sorte avec elle. Il fallait qu’elle se marie avec quelqu’un capable de lui assurer une vie heureuse, alors que je ne gagnais que vingt cents l’heure; donc je–je savais que je ne pouvais pas la lui assurer avec cela, en travaillant comme terrassier. Et son père gagnait cinq cents dollars et quelques le mois pendant la grande crise, et il était organisateur du syndicat ouvrier de la société des chemins de fer de Pennsylvanie.
Mais elle m’aimait et je l’aimais. Alors je me disais qu’il y aurait simplement un... Je devais simplement lui parler et m’en aller. Je n’arrivais pas à le faire. J’ai essayé. Chaque soir je me disais que j’allais lui dire que je n’allais plus revenir, pour la laisser aller de l’avant et trouver un... un bon garçon qui allait–pourrait lui assurer une bonne vie et la rendre heureuse. Et moi, je lui prenais son temps, sa jeunesse, et je–je ne voulais simplement pas le faire. Alors je–j’étais tout à fait embrouillé. Et je ne voulais pas l’abandonner, parce que je l’aimais tant. Et j’étais vraiment dans une mauvaise posture.
E-49 Alors je suis allé travailler ce matin-là. J’ai dit: «Eh bien, si ça ne marche pas, c’est très bien, alors le problème sera réglé.» Et j’ai fermé la lettre et je l’ai déposée dans la boîte aux lettres, puis je suis allé au travail. Et je devais l’amener à l’église le mercredi soir, j’avais un rendez-vous. Alors je suis allé là et j’ai déposé le colis aux lettres le lundi matin. Alors le mercredi soir est arrivé, je devais aller à l’église. Il m’est arrivé de penser, vous savez, je n’y avais jamais pensé auparavant, mais cette lettre que j’avais expédiée, que se passerait-il si sa maman mettait la main dessus? Et puis, eh bien, et si elle ne la recevait pas? Je me suis dit: «Oh! la la! je serai certainement dans de beaux draps lorsque j’arriverai là-bas, si sa mère est tombée dessus, et que ça ne lui était pas parvenu.» Eh bien, plus j’y pensais, plus je me disais que je ferais mieux de ne pas y aller ce mercredi soir-là.
E-51 Et j’ai pensé: «Oh! oh! non, non. J’ai peur d’entrer. Si ta mère a reçu cette lettre, alors je vais être–m’introduire dans une maison d’où je ne saurai sortir ensuite. Alors je serais dans de beaux draps.»
Alors, elle a dit: «Ne veux-tu pas entrer?»
J’ai dit: «Merci, ai-je dit, je vais attendre juste ici à la véranda.»
Et elle a dit: «Oh! entre.»
Oh! la la! je me suis avancé et je me suis tenu là à la porte, et j’aurais mon chapeau en main. Je me disais: «Oh! me voici assurément soumis à une rude épreuve.»
Après un instant, sa mère est entrée. Elle a dit: «Bonjour, William.»
J’ai dit: «Bonjour, Madame Brumbach. C’est vraiment un beau jour.»
«Oui, vraiment.»
Ainsi nous avons continué à parler. Je me suis dit: «Elle n’a pas du tout reçu cette lettre.»
E-53 Je me suis dit: «Oh! Oh! je sais maintenant qu’elle a reçu la lettre.» Alors, je descendais tout simplement la rue. Je continuais à la regarder. Oh! la la, ces yeux noirs, et cette lune qui brillait, vous savez. Et je–je détestais de devoir la perdre. Alors je–je me suis dit: «Je sais que je ne peux pas épouser une fille pareille. Alors je pense que je vais peut-être aller de l’avant et devoir être un vieil ermite.» Je me disais toujours que j’allais me procurer un tas de pièges avec un chien et me retirer dans les bois.
Alors je me suis dit: «Eh bien, maintenant, je pense que la chose est là.» Et nous avons continué à marcher, nous sommes presqu’arrivés à la maison, alors, je me suis dit: «Tu sais, peut-être qu’elle n’a pas reçu cette lettre. Peut-être que ça se trouve encore dans la boîte aux lettres et qu’elle ne l’a pas reçue.» Alors, j’ai eu assez de courage à ce moment-là, vous savez. Je continuais de parler. Elle n’avait pas reçu la lettre, alors j’étais quelque peu heureux qu’elle ne l’ait pas reçue.
E-54 Ainsi donc, je–je continuais, vous savez, à parler tout bonnement. Juste au moment où nous étions presque arrivés à la maison, elle a dit: «Billy?»
J’ai dit: «Oui, Hope?»
Et elle a dit: «J’ai reçu ta lettre.»
Et, oh! la la! j’ai dit: «C’est vrai?»
Elle a dit: «Oui, oui.»
Eh bien, je me suis dit: «Ça y est.»
Alors nous avons avancé un tout petit peu, et elle a continué à marcher sans parler. Vous savez comment une femme peut vous tenir en suspens, vous savez. Je me disais: «Eh bien, dis quelque chose. Dis-moi de ne plus revenir ou quelque chose de ce genre.» Alors je continuais tout simplement de marcher. Je l’ai regardée, et elle m’a regardé, et nous avons continué à avancer. Alors je me suis dit: «Eh bien, que vas-tu dire?» Eh bien, elle a simplement continué à avancer, elle n’a plus dit un seul mot. Je me disais que j’allais pratiquement briser la glace, et j’ai dit: «L’as-tu lue?»