William Branham
Un grand trésor dans un vase de terre

William Branham
Un grand trésor dans un vase de terre

Daniel Chiron

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4. Bonheur et tragédie



"Car le Seigneur châtie celui qu'il aime, et il frappe de la verge tous ceux qu'il reconnaît pour ses fils." (Hébreux 12:6).

 

Mariage avec Hope Brumbach (22 juin 1934)

[A l'âge de vingt deux ans environ et en fréquentant l'église Missionnaire Baptiste du Révérend Davis, William Branham fit la connaissance d'une jeune chrétienne de l'Eglise Luthérienne Allemande, du nom de Hope Brumbach. Elle était née le 16 juillet 1913. Le père de William Branham ayant perdu la santé, son fils devait s'occuper de toute la famille. Aussi estimait-il ne pas être en mesure d'offrir à Hope une existence digne d'elle, et il hésita longtemps avant de la demander en mariage. Le mariage eut lieu le 22 juin 1934 à Jeffersonville.]

"Footprints" p. 29 à 34, d'après "My Life Story" le 6 avril 1959 à Los Angeles, Californie]

 

Une existence modeste

"Et quand nous nous sommes mariés nous n'avions rien pour notre ménage. Je crois que nous avions seulement deux ou trois dollars. Nous avons loué une maison et cela coûtait quatre dollars par mois. C'était une vieille maison de deux pièces, et quelqu'un nous avait donné un vieux lit pliant. J'ai acheté à crédit une petite table avec quatre chaises qui n'étaient même pas peintes. J'ai acheté une cuisinière d'occasion pour le prix de soixante quinze sous, et j'ai payé environ un dollar pour le grill à l'intérieur.

Le bonheur ne dépend pas de la quantité des choses de ce monde que vous possédez, mais de la mesure dans laquelle vous êtes satisfait de ce que vous avez.

Puis Billy Paul est né [13 septembre 1935], puis Sharon Rose [27 octobre 1936].

Nous n'avions pas d'argent et j'ai conduit l'église pendant dix-sept ans sans demander un sou. Il n'y avait même pas de plateau à offrandes. Il y avait seulement une petite boîte dans le fond de la salle avec une petite inscription : "Toutes les fois que vous avez fait ces choses à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous les avez faites" [Matthieu 25:40]. Et c'est ainsi que l'église a été payée, en moins de deux ans, alors qu'il était prévu dix ans. Hope travaillait dans une usine textile. Je me souviens, nous travaillions tous les deux. Elle travaillait dans une usine de chemises et je prêchais tous les soirs. Toute la journée je travaillais le long des fossés et quelquefois, quand je revenais à la maison, le soir, mes mains calleuses étaient gelées et souvent elles saignaient. Hope s'asseyait et me bandait les mains avant que je parte pour l'église.

Et je n'ai jamais prélevé d'offrande. Je me souviens avoir dit une fois à ma femme que je devrais demander à l'église de me donner une offrande pour nous aider à payer nos dettes. Avant cette fois-là, je n'en avais jamais prélevé dans mon église. Ce dimanche soir-là, j'ai demandé à un ancien de prendre son chapeau et de prélever l'offrande. Mais après avoir annoncé ce que j'allais faire, j'ai vu une vieille mère ouvrir sa bourse et prendre de l'argent provenant de sa retraite. Oh ! Je n'ai pas eu le cœur d'accepter son argent. Alors je suis revenu en chaire, et je leur ai annoncé que j'avais seulement fait semblant pour savoir s'ils le feraient vraiment. Plus tard, un membre de l'église m'a donné une vieille bicyclette que j'ai repeinte et vendue."

["Un prophète visite l'Afrique" de Julius Stradsklev, p. 15 et 16. "Footprints" p. 34 et 35 d'après "MyLife Story" le 6 avril 1959 à Los Angeles, Californie. "A Man Sent From God", chapitre 5, par Gordon Lindsay]

 

Première rencontre avec les Pentecôtistes

[Hope avait réussi à faire quelques économies pour permettre à son mari de prendre quelques jours de vacances au lac Pawpaw dans le Michigan.]

"Mon argent n'a pas duré très longtemps et j'ai dû revenir.

En revenant du lac, entre Mishawaka et South Bend dans l'Indiana, j'ai remarqué qu'il y avait des voitures avec des insignes "Jésus seul" à l'arrière. J'ai pensé : "Ça fait bizarre". Et j'en ai suivi quelques-unes, et nous sommes arrivés à une grande église. J'ai découvert alors que c'était des Pentecôtistes.

J'avais entendu parler des Pentecôtistes dans mon église Baptiste en ces termes : "Une bande de fanatiques qui se roulent par terre, qui sautent sans arrêt, qui bavent et qui croient qu'il faut baragouiner en langues pour être sauvé", et je ne voulais pas tremper dans tout cela.

Il y avait là quinze cents à deux mille personnes, et je les entendais crier et sauter. "Je vais enfin voir à quoi ils ressemblent." Je suis entré. Tous ceux qui le pouvaient se tenaient debout. Je devais regarder par-dessus les têtes. Et ils criaient, sautaient, tombaient et gesticulaient. J'ai pensé : "Whew, humm, qu'est-ce que c'est que ces gens ?"

Et les prédicateurs parlaient de Jésus, disant combien il est grand, et d'un "baptême du Saint-Esprit". Et je me demandais de quoi ils parlaient. Puis quelqu'un s'est levé et s'est mis à parler en langues. Je n'avais jamais rien entendu de tel. Puis une femme s'est mise à courir à toute vitesse, et les autres se sont levés et en ont fait autant ! Je me suis dit : "Ce ne sont pas des manières d'église ça, pour sûr ! Qu'est-ce que c'est que ces gens-là ?"

Mais plus je restais, mieux je me sentais. "Je vais rester encore un peu, je suis près de la porte, si ça se gâte, je me sauve, je sais où j'ai garé ma voiture." Et j'ai observé et écouté : "Ça a l'air pas mal. Ils ne sont pas fous." J'ai pu parler à quelques-uns d'entre eux, c'étaient des gens bien. A l'heure du dîner j'ai mangé avec eux, mais comme j'avais juste assez d'argent pour l'essence du retour je ne pouvais pas verser ma contribution. J'ai donc décidé de rester pour la réunion du soir avec l'intention de partir aussitôt après.

J'étais assis à la réunion ce soir-là, pendant qu'ils chantaient leurs cantiques en frappant des mains. Ils chantaient : "Je sais que c'est le Sang, je sais que c'est le Sang." Et ils couraient sur les côtés et tout, et ils criaient et louaient le Seigneur. J'ai pensé : "Ça me paraît très bien."

Et ils faisaient sans cesse référence à Actes 2:4, Actes 2:38, Actes 10:49. J'ai pensé : "Voyons, c'est bien l'Ecriture. Seulement, je ne l'avais jamais vue comme cela auparavant." Mais, oh ! mon cœur brûlait.

Je suis resté pour la réunion du soir. Ils ont annoncé : "Tous les prédicateurs, sans considération de dénomination, montez sur l'estrade." Il y avait là environ deux cents d'entre nous, et j'y suis allé. "Maintenant, nous n'avons pas le temps pour que vous prêchiez tous. Venez et dites simplement qui vous êtes et d'où vous venez."

Puis mon tour est venu et j'ai dit : "William Branham, Baptiste, Jeffersonville, Indiana." Et je suis passé.

J'avais entendu tous les autres se présenter : "Pentecôtiste, Pentecôtiste, Pentecôtiste, P.A.J.C., P.A.W..."

J'ai pensé : "Eh bien, je crois que je suis le vilain petit canard parmi eux." Alors je me suis assis et j'ai attendu.

Et ce jour-là, ils avaient de très bons jeunes prédicateurs qui prêchaient avec puissance. Et ensuite ils ont dit : "Celui qui va nous apporter le message ce soir c'est ..." Et je crois qu'ils l'ont appelé "Ancien". Et leurs pasteurs, au lieu de "Révérend", on les appelait "Ancien". Ils ont fait venir là un vieil homme de couleur qui avait un de ces manteaux de prédicateur à l'ancienne mode. Il n'avait qu'une petite couronne de cheveux blancs sur la tête, ce brave homme. Et alors que les autres prédicateurs avaient prêché sur Jésus et combien il est grand, et ainsi de suite, ce vieil homme a pris son texte dans Job : "Où étais-tu quand je posais les fondements de la terre, ou quand les étoiles du matin éclataient en chants d'allégresse et que tous les Fils de Dieu poussaient des cris de joie

?" [Job 38: 4, 7]

J'ai pensé : "Pourquoi n'ont-ils pas pris ces jeunes gars pour prêcher ?" La salle était pleine de gens entassés et serrés. Mais lui, au lieu de prêcher sur ce qui se passait sur terre, il a commencé à prêcher sur ce qui se passait continuellement dans les cieux. Il a parlé de lui, au commencement des temps, et il l'a amené jusqu'à sa seconde venue le long de l'arc-en-ciel. Je n'avais jamais entendu une telle prédication de ma vie. Et à ce moment-là, l'Esprit l'a touché, et il a sauté en faisant claquer les talons et en se cambrant, et il a sauté en bas de l'estrade en disant : "Il n'y a pas assez de place ici pour prêcher."

J'ai pensé : "Si cela peut faire agir un vieil homme de cette façon, alors qu'est-ce que ce cela fera si cela vient sur moi ? Peut-être ai-je besoin d'un peu de cela." Quand il était monté sur l'estrade, j'avais eu pitié de ce vieil homme. Mais quand il en est descendu, j'avais pitié de moi-même !

Je suis parti dormir dans un champ de blé. J'ai acheté tout un paquet de petits pains pour cinq sous. Il y avait là-bas une bouche d'incendie où j'ai pris de l'eau. J'ai repassé mon pantalon de coton entre deux sièges.

Et ce soir-là, j'ai prié presque toute la nuit. J'ai dit : "Seigneur, dans quoi je me retrouve ? De ma vie, je n'ai jamais vu des gens si religieux. Aide-moi à savoir ce que c'est que tout cela."

Et le matin suivant, ils nous ont invités à déjeuner. Bien sûr, je ne voulais pas aller manger avec eux parce que je n'avais rien pour l'offrande. Quand je suis revenu, ils avaient placé un microphone. Je n'avais jamais vu de microphone auparavant, et j'étais effrayé par cette chose-là. Et ils ont annoncé : "Hier soir, il y avait ici sur l'estrade un jeune prédicateur, un Baptiste. C'était le plus jeune prédicateur sur l'estrade. Il s'appelait Branham. Est-ce que quelqu'un le connaît ? Dites-lui de venir. Nous désirons qu'il nous apporte le message de ce matin."

J'ai essayé de disparaître dans mon siège, et j'avais mon pantalon de coton et mon T shirt, et nous les Baptistes on croyait qu'il fallait être bien habillé pour monter en chaire. Alors on m'a appelé encore deux ou trois fois. Et j'étais assis près d'un frère de couleur.

Ils avaient fait leur convention dans le Nord à cause de la ségrégation dans le Sud.

Et ce frère de couleur m'a regardé et m'a dit : "Vous savez où il est ?" La minute de vérité était là.

"Je vais vous dire, c'est moi, mais je ne peux pas y aller, regardez ce pantalon." "Ces gens ne font pas attention à votre façon de vous habiller." "Quelqu'un sait-il où se trouve William Branham ?" Alors lui il a crié : "Il est là ! Il est là !"

"Montez ici, Monsieur Branham, nous désirons que vous apportiez le message." Oh là là ! Devant tous ces prédicateurs. J'y suis allé en me faufilant, le visage rouge et les oreilles en feu. Un prédicateur baptiste montant vers le micro, en pantalon de coton et en T-shirt !

J'hésitais, j'étais vraiment nerveux. Et j'ai ouvert ma Bible vers Luc 16 et j'ai abordé mon sujet : "Et étant en enfer, il a levé les yeux et il a pleuré." Et tandis que je me mettais à prêcher, je me suis senti un peu mieux. J'ai dit : "L'homme riche était en enfer, et il a pleuré. Il n'y avait pas d'enfants là, en enfer, et il a pleuré." Et j'ai dit : "Il n'y a pas de fleurs là. Alors il a pleuré." Et j'ai dit : "Il n'y a pas de Dieu là. Alors il a pleuré. Il n'y a pas de Christ là. Alors il a pleuré." Alors j'ai pleuré. Quelque chose s'est emparé de moi. Après, je ne sais pas ce qui s'est passé. Quand je suis revenu à moi-même, je me trouvais à l'extérieur. Ces gens hurlaient et criaient et pleuraient, et nous avons vécu un moment impressionnant.

Dehors, un individu avec un énorme chapeau de cow-boy et de grandes bottes est venu vers moi et m'a dit : "Je suis l'Ancien Untel." Un prédicateur avec des vêtements et des bottes de cow-boy !

J'ai pensé : "Eh bien, mon pantalon ne fait pas si vilain que cela, dans le fond."

Il m'a dit : "Je voudrais que vous veniez au Texas et que vous teniez des réunions de réveil."

"Hmm, laissez-moi noter cela." Et j'ai pris cela en note.

Et un autre individu est venu avec des pantalons de golf, vous savez, ces pantalons bouffants : "Je suis l'Ancien Untel de Miami. Vous me plaisez."

J'ai pensé : "Eh bien, peut-être que l'habit n'a pas beaucoup d'importance." Et je l'ai regardé et j'ai pensé : "C'est bon." Et donc j'ai noté ces choses-là."

["Footprints" p. 35 à 39 d'après "My Life Story" le 6 avril 1959 à Los Angeles, Californie, et p. 63 à 66 d'après "How The Angel Came To Me, And His Commission" le 17 janvier 1955 à Chicago, Illinois]

 

Perplexité

"Il y avait une chose que je ne pouvais pas comprendre et qui me troublait, c'était le parler en langues. Il y avait un homme assis là et un autre là-bas, et ils étaient les conducteurs du groupe. Le premier se levait et parlait en langues, le second interprétait et disait des choses au sujet de la réunion, et vice-versa : "AINDI DIT LE SEIGNEUR, untel a pris le livre de untel, qu'il le lui rende !" ... Le reste de l'église parlait aussi, mais il ne semblait pas que l'interprétation venait comme à ces deux hommes. J'ai pensé : "Oh là là ! Ce sont des anges !"

J'ai un moyen de connaître les choses si le Seigneur veut me les faire connaître. C'est une chose sacrée. Un jour un homme m'a entouré de ses bras : "O frère Branham, je vous aime." Et c'était un parfait hypocrite ! Mais je n'ai rien dit, et je ne voulais voir en lui qu'un frère. Quand on a un tel don, on est responsable de son utilisation devant Dieu.

J'ai pensé : "Eh bien, je vais les aborder." Et j'avais si peur de ces gens : "Je découvrirai ce qu'il en est de ces hommes." Et je les ai cherchés après la fin de la réunion. J'ai trouvé le premier : "Bonjour monsieur. Etes-vous pasteur ?"

"Bonjour. Je ne suis pas pasteur, je suis un laïc. Etes-vous ce jeune prédicateur qui a prêché ce matin ?"

"Oui" . J'ai pensé : " Si seulement je pouvais entrer en contact avec son esprit maintenant ." Lui ne comprenait pas ce qui se passait. J'ai dit : "Vous, les gens d'ici, vous avez quelque chose que je n'ai pas."

"Avez-vous reçu le Saint-Esprit depuis que vous avez cru ?"

"Bien, je suis Baptiste."

"Mais avez-vous reçu le Saint-Esprit depuis que vous avez cru ?" Et j'ai dit : "Eh bien, frère, que voulez-vous dire ? Je n'ai pas ce que vous avez tous. Cela je le sais parce que vous avez quelque chose qui semble être puissant." "Avez-vous déjà parlé en langues ?" "Non."

"Alors je vous dis tout de suite que vous n'avez pas le Saint-Esprit." J'ai dit : "Si c'est ce qu'il faut pour avoir le Saint-Esprit, alors je ne l'ai pas." "Eh bien, si vous n'avez pas parlé en langues, vous ne l'avez pas." Et, poursuivant la conversation de cette façon, j'ai demandé : "Eh bien, oùpuis-je le recevoir ?"

"Entrez dans cette pièce-là, et commencez à rechercher le Saint-Esprit."

Et j'ai continué à l'examiner. Il ne savait pas ce que je faisais, je savais qu'il éprouvait un sentiment étrange, car ses yeux sont devenus sans expression tandis qu'il me regardait. C'était vraiment un chrétien à cent pour cent. C'est vrai. J'ai pensé : "Eh bien, Dieu soit loué... Il faut que je trouve l'autre maintenant."

Quand je l'ai trouvé, il m'a dit : "A quelle église appartenez-vous ? On m'a dit que vous étiez Baptiste."

"Oui."

"Vous n'avez pas encore reçu le Saint-Esprit, n'est-ce pas ?" "Eh bien, je ne sais pas." "Avez-vous déjà parlé en langues ?"

"Non."

"Alors vous ne l'avez pas reçu."

J'ai répondu : "Eh bien, je sais que je n'ai pas ce que vous avez tous. Je sais cela. Mais, frère, je le désire réellement."

Il m'a dit : "Voici la piscine toute prête."

"J'ai été baptisé, mais je n'ai pas reçu ce que vous avez. Vous avez quelque chose que je désire réellement." "Bien, c'est très bien."

J'essayais de le saisir. Quand finalement j'ai saisi son esprit, si j'ai jamais parlé à un hypocrite, c'en était un ! Sa femme était une femme aux cheveux bruns, il vivait avec une blonde, et il avait d'elle deux enfants. Il buvait, jurait, courait les cabarets, et toutes sortes d'autres choses, et cependant, dans la salle, il parlait en langues et il prophétisait. Je ne lui ai rien dit, cela n'aurait fait que provoquer une dispute. Je discerne les hypocrites dans mes réunions, mais je ne dis rien. Je les laisse commencer, et alors Dieu entre en

scène ! [Voir au chapitre 7 "Des pasteurs rétrogrades dévoilés""]

Avant ma conversion, j'avais vu des sorciers Indiens danser, parler en langues et interpréter. Et j'ai vu une fois un sorcier poser un crayon qui s'est mis à écrire tout seul dans une langue inconnue, et le sorcier a interprété et prophétisé...

Alors j'ai dit : "Seigneur, pardonne-moi, je suis chez les démons."

Mais à la réunion du soir, l'Esprit est descendu à nouveau, et je sentais parfaitement bien que c'était le Saint-Esprit. Je suis rentré à la maison. Je ne pouvais pas comprendre cela. Il m'avait semblé que c'était le Saint-Esprit béni qui tombait. Mais sur cet hypocrite ? "Ce n'est absolument pas possible."

Alors, pendant une longue période, j'ai étudié et j'ai pleuré. Je pensais que si je pouvais aller avec eux, je finirais peut-être par découvrir de quoi il s'agissait. D'un côté un véritable chrétien ; et de l'autre un vrai hypocrite. Alors j'ai pensé : "Qu'est-ce que ça veut dire ? Oh ! Dieu, peut-être y a-t-il quelque chose de faux en moi." Et je me suis dit, étant fondamentaliste : "Ce doit être dans les Ecritures. Cela doit y être.""

["Demonology, Religious Realm" § 45 à 59, le 24 juillet 1955 à Jeffersonville, Indiana. "God Being Misunderstood", § 71 à 82, le 23 juillet 1961 à Jeffersonville, Indiana. "The Spoken Word Is The Original Seed" p. 100 à 102, le 18 mars 1962 au soir, à Jeffersonville, Indiana. "Footprints" p. 66 à 69 d'après "How The

Angel Came To Me, And His Commission" le 17 janvier 1955 à Chicago, Illinois]

 

La réponse

Deux ans plus tard, William Branham priait depuis deux ou trois jours dans le parc naturel de Green's Mill, Indiana, dans la caverne bien au-dessus de Charleston, où il se rendait souvent pour être seul. Il y était cette fois-là pour prier en faveur du Révérend Davis qui répandait de mauvais bruits sur lui dans son journal. Il est sorti pour prendre un peu d'air et sa Bible, qui était restée dehors depuis la veille au soir, était ouverte au chapitre 6 de l'épître aux Hébreux : "Car il est impossible que ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont goûté le don céleste, qui ont eu part au Saint-Esprit, qui ont goûté la bonne parole de Dieu et les puissances du siècle à venir, et qui sont tombés, soient encore renouvelés et amenés à la repentance... Lorsqu'une terre est abreuvée par la pluie qui tombe souvent sur elle,... si elle produit des épines et des chardons, elle est réprouvée et près d'être maudite, et on finit par y mettre le feu".

Ce passage ne correspondant pas à ses préoccupations du moment, il ouvrit sa Bible dans l'Ancien Testament puis la reposa. Mais le vent fit tourner les pages jusqu'au même chapitre des Hébreux. Mais ce passage ne lui disant rien à nouveau, il reposa sa Bible et leva les mains pour louer le Seigneur. C'est alors qu'il entendit le souffle du vent, Whoosh. Baissant le regard, il retomba sur ce même passage et, intrigué, il se mit à le méditer sans bien le comprendre.

"Ô Dieu, si tu veux me faire comprendre quelque chose, j'attends une vision."

Il regarda dans la direction de la vallée : il y avait là un arc-en-ciel, au milieu duquel tournoyait le monde. Et un homme vêtu de blanc s'en allait en y répandant de la semence en suivant la courbure de la terre. Mais dès qu'il eût le dos tourné, un homme à l'air sournois, vêtu de noir, la tête baissée, vint avec un sac d'ivraie, et il sema furtivement derrière le premier, et il fit le tour de la terre.

Puis le blé sortit, mais aussi des mauvaises herbes, des épines et des chardons. Et tout cela grandissait ensemble. Une grande sécheresse arriva et le plant de blé et les mauvaises herbes souffraient de la même façon du manque d'eau. Et le blé et les mauvaises herbes se mirent à prier pour obtenir de l'eau, et la pluie tomba en réponse à ces prières. Le blé et les mauvaises herbes se redressèrent et se mirent à danser et à crier : "Gloire ! Gloire !"

William Branham se demandait ce que cela signifiait. Et alors il entendit : "Lis Hébreux 6". Et son attention fut attirée sur le passage : "La pluie tombe sur les justes et les injustes" [Matthieu 5:45].

"C'est la même pluie qui fait croître le blé et la mauvaise herbe. Et le même Saint-Esprit peut bénir aussi bien un hypocrite que les autres. C'est par leurs fruits qu'on les distingue a dit Jésus, et non par leurs cris et leur joie... Il est possible de posséder les dons, et d'agir dans une réunion par un authentique Saint-Esprit, et néanmoins de ne pas connaître Dieu : "Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n'avons-nous pas prophétisé par ton nom ... chassé des démons par ton nom ... fait beaucoup de miracles par ton nom ? Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l'iniquité" [Mathieu 7:22,23]

C'est pourquoi il n'y a pas encore eu d'Epouse prête à recevoir le Christ. Nous avons semé des semences dénominationnelles au lieu de semer la Parole. Et cela a donné davantage d'enfants dénominationnels, c'est tout. Mais parmi tout cela, il y avait du blé...

Et le même Saint-Esprit qui d'un véritable croyant, en arrosant une Parole-Semence, fait un authentique chrétien qui parle en langues, ce même Esprit ... fait que l'hybride est aussi heureux, aussi joyeux, aussi empressé de crier que les autres. C'est parce qu'il s'agit d'une fausse semence dès le début. Dès le début leurs objectifs ne sont pas justes. Et ainsi toutes les démonstrations charnelles ne servent à rien.

"Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas la charité, je suis un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit. Et quand j'aurais le don de prophétie, la science de tous les mystères et toute la connaissance, quand j'aurais même toute la foi jusqu'à transporter des montagnes, si je n'ai pas la charité, je ne suis rien. Et quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, quand je livrerais même mon corps pour être brûlé, si je n'ai pas la charité, cela ne me sert de rien" [1 Corinthiens 13:1 à 3].

Ils sont circoncis, ils vont jusqu'à la frontière de la Terre Promise, mais là ils reculent, ils ne veulent pas s'abandonner à Lui...

Je ne suis pas sauvé parce que je peux crier, ni parce que je me sens sauvé, mais parce que je remplis les conditions requises par Dieu dans la Bible : "Celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui qui m'a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie" [Jean 5:24].

Mais si vous voyez l'Esprit tomber sur quelqu'un dont la vie n'est pas droite, faites attention à ce que vous allez dire sur cet Esprit. Et n'essayez pas d'arracher l'ivraie, ne les condamnez pas, laissez-les croître. Vous les reconnaîtrez dans votre cœur par les fruits."

["God Being Misunderstood", § 83 à 93, le 23 juillet 1961 à Jeffersonville, Indiana. "Questions, Answers On Holy Ghost", § 179 à 198, le 19 décembre 1959 à Jeffersonville, Indiana. "Demonology, Religious Realm" § 59 à 68 le 24 juillet 1955 à Jeffersonville, Indiana. "The Spoken Word Is The Original Seed" p. 102 à 105, le 18 mars 1962 au soir, à Jeffersonville, Indiana. "Footprints" p. 69 à 70 d'après "How The Angel Came To Me, And His Commission" le 17 janvier 1955 à Chicago, Illinois]

[Peu après le retour de William Branham de la réunion pentecôtiste, sa fille Sharon Rose naissait le 27 octobre 1936.]

 

Une décision tragique

William Branham revint enthousiaste  de cette première rencontre avec des Pentecôtistes, et il raconta à son épouse Hope tout ce qu'il avait vu. "Pourquoi parais-tu si heureux, Billy ?"

"Oh, j'ai rencontré la fine fleur de la récolte. Tu n'as jamais rien vu d'aussi bien. Ces gens-là n'ont pas honte de leur religion. Regarde chérie, j'ai tout un paquet d'invitations de ces gens-là !"

"Alors ce ne sont pas des fanatiques ?"

"Je ne sais pas si ce sont des fanatiques, mais ils ont quelque chose dont j'ai besoin. J'en suis certain. J'ai vu un vieil homme de quatre-vingt-dix ans redevenir jeune. Je n'avais jamais entendu une telle prédication de ma vie. Je n'ai jamais vu un Baptiste prêcher comme cela. M'accompagneras-tu ?"

"Chéri, quand je t'ai épousé, je me suis unie à toi jusqu'à ce que la mort nous sépare. J'irai avec toi. Et nous allons le dire à nos parents."

La mère de William Branham ne fit aucune objection : "Billy : quoi que le Seigneur te demande de faire, fais-le."

Mais Madame Brumbach, la mère de Hope, s'opposa fortement au projet : "Quelle idée ! Crois-tu que tu vas entraîner ma fille au milieu de gens de cette espèce ! C'est ridicule ! Ils sont le rebut des autres églises. Tu n'emmèneras pas ma fille dans ces choses-là."

"Mais vous savez, Madame Brumbach, au plus profond de mon cœur, je sens que le Seigneur veut que j'aille avec ces gens-là."

"Retourne dans ton église jusqu'à ce qu'ils te donnent une paroisse, et agis en homme de bon sens. Tu n'emmèneras pas ma fille là-bas."

Et William Branham céda à ses pressions et à celles d'autres amis.

Hope pleura : "Billy, peu importe ce que dit maman, j'irai avec toi." Mais j'ai décidé qu'il valait mieux ne pas y aller. Et ainsi, j'ai laissé tout tomber.

William Branham avouera : "Ce fut la pire erreur de ma vie, l'une des pires. Mes amis, je voudrais que ce qui suit serve à votre instruction. Des parents et des amis m'ont détourné d'accepter ce que je savais être l'appel de Dieu."

A cette époque, il travaillait comme garde-chasse officiel dans l'Indiana. Les revenus provenant de cet emploi étaient fonction des amendes qu'il infligeait, mais il ne sévissait jamais contre les coupables. Il estimait plus efficace de leur parler et de leur enseigner les règles de la sportivité.

En quelques mois il fut touché dans ce qu'il avait de plus cher au cœur.

L'un de ses frères fut tué accidentellement dans un accident de la route et son sang tacha la chemise même de William Branham quand il se rendit sur les lieux. Il venait à peine d'être enseveli, que le 30 novembre 1936 son père âgé de cinquante-deux ans était frappé par une crise cardiaque. Avant de mourir, il avait donné son cœur au Seigneur.

L'onction divine quitta Branham pendant plusieurs années, et son église en fut affaiblie. Et c'est alors que se produisit la tragédie de l'inondation de l'Ohio.

["A Man Sent From God" de Gordon Lindsay, chapitre 5. "Footprints" p. 39 à 40 d'après "My Life Story" le 6 avril 1959 à Los Angeles, Californie. "Biographie de William Branham" de André Morin, p. 77, 78]

 

Une grande inondation prophétisée

"J'ai vu descendre un Homme du ciel, avec une perche graduée, l'enfoncer sur Spring Street [rue de Jeffersonville] et dire : "Vingt deux pieds" [plus de sept mètres].

Ce brave frère Jim Wisehard, Sandy Davis, et les autres, se sont moqués de moi. Ils m'ont répliqué : "Oh Billy, en 1884 il n'y a eu que six pouces [quinze centimètres] sur Spring Street. Tu es nerveux !"

"Je ne suis pas énervé, c'est AINSI DIT LE SEIGNEUR."

Les gens ont dit : "Tu es fou, tu as perdu la tête !"

Quand je leur ai annoncé cela, là-bas à la Compagnie Falls City Transfer, ils m'ont dit : "Ah Billy, va te promener ailleurs." Mais, moins de deux semaines après, on a mesuré vingt deux pieds au-dessus de Spring Street, exactement comme cela m'avait été dit."

["Footprints" p. 129, 130 d'après "Life Story" le 20 juillet 1951 à Toledo, Ohio et "Revelation, Chapter Four" le 8 janvier 1961 à Jeffersonville, Indiana].

 

L'inondation tragique de l'hiver 1937

[L'hiver 1937 fut difficile dans tout le pays. Alors que la neige ensevelissait l'Ouest, la pluie qui tomba pendant plusieurs semaines inonda l'Est. Jeffersonville, situé sur la rive de l'Ohio, se prépara et fortifia ses digues, mais elles cédèrent. Il fallut fuir. Frère Branham faisait partie d'une équipe de sauvetage et il ne put rester avec sa femme Hope, déjà atteinte aux bronches, et ses deux bébés, déjà touchés par une pneumonie, lors de leur évacuation vers un hôpital de fortune.

William Branham fut envoyé avec son canot à moteur au secours d'une famille cernée dangereusement par les eaux. Il ramena ainsi une mère et ses trois enfants éloignés de près de deux kilomètres de la plus proche terre ferme. Sur une parole de la maman affolée, les sauveteurs crurent, à tort, qu'un bébé avait été oublié, et William Branham retourna vers la maison. Il n'y trouva personne et n'eut que le temps de quitter la maison qui s'écroulait dans les flots.]

"J'ai été entraîné dans le courant principal de la rivière. Il était environ une heure du matin et il pleuvait et il neigeait. J'ai tiré sur la corde du démarreur pour essayer de faire partir le bateau, mais il ne voulait pas démarrer, et j'ai essayé et essayé encore. Je continuais d'avancer dans ce courant et les chutes étaient juste un peu plus bas. Et j'ai essayé de toutes mes forces et j'ai pensé : "Oh ! C'est la fin pour moi, c'est sûr !" J'essayais de toutes mes forces : "Seigneur, ne me laisse pas mourir de cette façon s'il te plaît." Et je tirais, et je tirais.

Et cela m'est revenu : Qu'en est-il de ces rebuts vers qui tu ne voulais pas aller ?

J'ai retiré ma main : "Dieu, aie pitié de moi. Ne me laisse pas quitter ma femme et mon bébé comme cela, ils sont là-bas, malades ! S'il te plaît !" Et j'ai continué à tirer, mais il ne voulait pas partir. Et je pouvais entendre le grondement un peu plus bas. Encore quelques minutes et j'y serais. Je me suis agenouillé dans le bateau, le grésil me fouettant le visage : "Seigneur si tu veux me pardonner, je ferai tout ce que tu veux que je fasse." Et j'ai tiré encore ... et il a démarré. J'ai mis les gaz au maximum, et finalement j'ai rejoint la rive."

["A Man Sent From God", chapitre 6, de Gordon Lindsay]

 

L'épreuve

[Revenu sur la rive, William Branham chercha à rejoindre sa famille. Il réussit à apprendre que l'hôpital avait été évacué de justesse vers Charlestown, à vingt kilomètres en amont de Jeffersonville, mais toute la région était sous les eaux et les voies de communication coupées. Il réussit néanmoins en affrontant des eaux dangereuses à s'y rendre le lendemain. Après de longues recherches vaines, aidé par un ami rencontré par hasard, il apprit "qu'une mère avec deux bébés malades avaient été emmenée à Colombus."]

"J'ai descendu la rue en pleurant, mon chapeau à la main.

Soudain, une auto s'est arrêtée à côté de moi et une voix familière s'est écriée : "Billy Branham ! Monte. Je sais que tu es à la recherche de ta femme et de tes bébés. Ils sont à l'hôpital de Colombus. Ta femme est mourante."

"Y a-t-il un moyen de s'y rendre ?" ai-je demandé, désespéré.

"Je peux t'y conduire, j'ai trouvé un passage peu connu à travers les eaux." Et nous sommes arrivés à Colombus cette nuit-là.

J'ai couru essayant de savoir où elle était, criant : "Hope ! Hope ! Hope !" Et j'ai cherché et elle était allongée sur un lit, et la tuberculose était en elle ; elle a levé sa petite main squelettique et m'a dit : "Billy !"

J'ai couru vers elle : "Hope, ma chérie."

Et elle a dit : "Je ne suis pas belle à voir n'est-ce pas ?"

"Non, chérie, tu as l'air très bien."

Je lui ai demandé des nouvelles des bébés. Tous les deux étaient bien malades et se trouvaient dans la maison de sa mère. Je me suis agenouillé près de son lit. J'ai prié du mieux que je pouvais, mais apparemment sans effet. Il n'y a eu aucune réponse et son état a empiré.

Je suis revenu à la maison et je l'ai débarrassée du mieux que j'ai pu des débris de l'inondation. Je voulais la rendre aussi confortable que possible, le Docteur Adair m'ayant dit que je pourrais y ramener ma femme et mes enfants. J'ai fait tous mes efforts pour les sauver et j'ai fat appel à un spécialiste de Louisville. Tout a été inutile, ils étaient trop malades.

Pendant six mois environ nous avons fait ce que nous avons pu pour essayer de lui sauver la vie, mais elle allait en s'affaiblissant de plus en plus.

Je devais travailler. Nous avions une dette de centaines de dollars de frais médicaux, et nous n'avions rien pour payer. Et il fallait que je travaille pour cela. Je la voyais deux ou trois fois par jour, et puis chaque nuit, alors qu'elle était dans cet état.

Un jour que j'étais en patrouille, j'ai cru entendre un appel à la radio que j'avais branchée : "William Branham est appelé d'urgence à l'hôpital, sa femme est mourante." J'ai mis le gyrophare et la sirène en marche, et j'y suis allé le plus vite possible.

La première personne que j'ai vue, c'était mon jeune ami, le Docteur Adair. Nous étions comme deux frères et j'ai compris, en le voyant, que les nouvelles étaient mauvaises. Je lui ai dit : "J'ai peur qu'elle soit morte !"

Il s'est caché le visage et il est passé dans une petite antichambre. J'ai lutté pour garder mon calme. Je l'ai prié de venir avec moi.

"Je ne peux pas" répondit-il, "elle était comme une sœur pour moi. Je ne veux pas y retourner Billy."

"J'irai donc seul."

Il a appelé une infirmière pour m'accompagner. En voyant Hope, j'ai compris qu'effectivement elle s'en allait. Le drap était tiré sur son visage ; elle n'était plus que l'ombre d'elle-même, si mince et si pâle. Je l'ai prise dans mes bras et je l'ai secouée en criant : "Chérie, réponds-moi ! O Dieu ! permets qu'elle me parle encore une fois."

Elle était sur le point d'expirer quand, soudain, elle s'est tournée vers moi et m'a regardé. Elle a ouvert ses grands yeux bruns si doux et a voulu lever les bras pour m'accueillir, mais elle était trop faible. Aussi, je me suis approché d'elle, car j'ai compris qu'elle voulait me parler. Ce qu'elle m'a dit alors restera gravé en moi jusqu'à ce que je la retrouve. Voici ses paroles :

"J'étais presque à la maison, pourquoi m'as-tu rappelée ?" Je lui ai dit que je n'étais pas conscient d'avoir interrompu quoi que ce soit. Alors elle a commencé à me raconter comment était le paradis d'où je l'avais rappelée... Il y avait de beaux arbres, des fleurs, les oiseaux chantaient, et nulle douleur dans son corps... Un moment j'ai pensé que j'aurais mieux fait de ne pas revenir. Mais que Dieu bénisse son cœur, elle en jouit maintenant depuis longtemps. Elle n'a survécu que quelques instants, juste assez pour me raconter comment les anges la portaient au ciel lorsqu'elle a entendu mon appel à une grande distance. Mes amis, il y a un pays, au-delà du fleuve, et nous nous y rendons. Elle m'a décrit la beauté du ciel et m'a dit : "Mon chéri, tu as prêché là-dessus et tu en as parlé, mais tu ne peux savoir combien c'est glorieux !" Elle désirait y retourner. Elle m'a demandé de ne pas rester seul, mais de me remarier avec une bonne jeune chrétienne, remplie de l'Esprit de Dieu, et qui prendrait soin des enfants. Je ne désirais pas faire cela, mais finalement je lui ai promis pour lui faire plaisir.

Elle m'a parlé encore de divers petits incidents de notre vie commune. Elle m'a confié aussi avoir économisé, sou par sou, afin de m'acheter un fusil que je désirais posséder. Il y avait, caché en haut d'un vieux buffet, un dollar soixante-quinze en pièces de cinq cents. Plus tard, j'ai acheté le fusil que j'ai gardé précieusement en souvenir d'elle et je le donnerai à mon fils.

Quelques minutes plus tard, elle a dit faiblement : "Je pars de l'autre côté maintenant."

Je l'ai suppliée : "Ne parle pas ainsi."

"Je ne crains pas de partir maintenant depuis que j'ai vu combien c'est merveilleux là-haut."

"Tu t'en vas réellement là-haut ?" ai-je demandé en pleurant.

Elle m'a regardé dans les yeux : "Me promets-tu de toujours prêcher le merveilleux Evangile ?" Je le lui ai promis.

"Bill, Dieu va t'employer. Ne pense pas que je sois hors de sens."

Je me suis agenouillé, j'ai pris sa main. Elle a dit : "Tu sais où est notre faute ?"

"Oui chérie, je sais."

"Nous n'aurions jamais dû écouter maman. Ces gens avaient raison." "Je le sais."

"Promets-moi ceci, que tu iras vers ces gens-là, parce qu'ils ont raison. Elève mes enfants comme cela."

Elle a continué : "Tu as été un bon mari." Une jeune infirmière se tenait non loin de nous. Elle lui a dit : "J'espère que, comme moi, tu auras un bon mari." Cela me déchirait le cœur, mais je devais contenir mon amour pour elle. J'ai tenté de sourire et je lui ai dit : "Si tu t'en vas, nous t'enterrerons à Walnut Ridge, jusqu'à ce que Jésus revienne. Et si je meurs avant ce jour, je serai probablement là, sinon quelque part sur le champ de bataille."

Comme ses doux yeux bruns devenaient lointains, j'ai continué : "Quand tu te lèveras dans la nouvelle Jérusalem ... regarde du côté droit de la porte et appelle-moi par mon nom ... quand tu verras Abraham, Isaac, Jacob, Paul, Etienne et tous les autres venir, je serai là, chérie." Elle m'a attiré à elle et m'a donné un baiser d'adieu, puis elle est partie pour être avec Dieu. Et depuis, je lutte toujours, travaillant et m'efforçant de tenir cette promesse."

"Lorsqu'elle a été partie, je suis retourné à la maison auprès des bébés. Sans arrêt, j'ai cherché un apaisement. J'allais vers ma mère ... puis je retournais dans notre maison. Je ne pouvais trouver le repos nulle part. Plusieurs parmi vous avez expérimenté cela. Finalement, je suis allé me coucher, essayant de dormir. Quelqu'un a frappé à la porte. Je me suis dit : "Qu'est-ce que c'est encore ?"

Une voix a crié : "Billy, ton bébé est en train de mourir." Jamais je n'oublierai cette nuit-là. Je venais de perdre ma femme, et maintenant c'était ma petite fille [âgée de huit mois].

Le Docteur Sam Adair l'avait examinée. Il ne pouvait rien faire pour elle. Elle était atteinte de méningite cérébro-spinale, contractée de sa mère. Je me suis agenouillé auprès du lit et j'ai prié : "O Dieu ! ne me reprends pas mon enfant ! Je reconnais toute mon erreur lorsque je ne me suis pas libéré de tout pour partir évangéliser." Je crois que le don avait été tout près de se manifester, mais j'avais négligé de partir. Je me suis jeté à terre, j'ai pleuré et prié en demandant à Dieu d'épargner cette vie. Mais il y avait comme un rideau sombre entre le Seigneur et moi. Je me suis levé pour regarder mon enfant et je lui ai dit : "Sharon, reconnais-tu papa ?"

Je crois vraiment qu'elle se rendait compte que j'étais là. Elle a essayé d'agiter ses petites mains et ses lèvres tremblaient comme si elle allait pleurer. C'était tragique ; l'agonie était si intense que ses yeux louchaient.

Et alors Satan est venu : "Alors ? tu a prêché de tout ton cœur, et regarde la vie que tu as menée ! Et maintenant qu'il s'agit de ton bébé, Dieu te laisse tomber !"

"C'est vrai. Si Dieu n'est pas capable de sauver mon bébé alors ..." Je me suis arrêté. Puis j'ai dit : "Seigneur, tu me l'avais donnée, et tu la reprends, que le Nom du Seigneur soit béni ! Même si c'est moi que tu prends, je t'aimerai encore."

Et j'ai posé mes mains sur elle : "Sois bénie ma chérie. J'aurais tant voulu t'élever dans l'amour du Seigneur. Mais les anges viennent te chercher. Papa va te mettre dans les bras de maman et un jour je te rencontrerai."

Je suis revenu à la maison, écrasé de douleur. Deux jours plus tard, on a enterré l'enfant dans les bras de sa mère."

["Communion" § 32 à 47 le 18 avril 1957 à Jeffersonville, Indiana. "Footprints" p. 41 à 48 d'après "My Life Story" le 6 avril 1959 à Los Angeles, Californie. "A Man Sent From God" chapitre 6, de Gordon Lindsay]

 

Consolation divine

"Un matin, peu de temps après, j'ai pris le petit Billy avec moi. Il était encore un tout petit enfant.

J'ai dû être pour lui à la fois papa et maman. Nous n'avions pas les moyens d'avoir du feu la nuit pour réchauffer son lait, alors je mettais son biberon dans mon dos et la chaleur de mon corps gardait le lait chaud.

Je me revois, marchant dans la ville, le biberon sous le bras et le petit commençant à pleurer. Un soir, je marchais de long en large depuis le vieux chêne du fond de la cour. Et il pleurait après sa mère et je n'avais pas de mère à qui l'amener.

"Papa, où est maman ? Est-ce que tu l'as mise dans cette terre ?"

"Non chéri, elle est très bien, elle est au ciel."

Il pleurait, il était assez tard le soir. Je le portais sur mon épaule et je le tapotais. Et il m'a dit : "Papa, s'il te plaît, va chercher maman et ramène-la ici." "Chéri, je ne peux pas aller chercher maman. Jésus ... " "Eh bien, dis à Jésus de m'envoyer ma maman. Je la veux." J'ai dit : "Eh bien chéri, toi et moi, nous la reverrons un jour." Il m'a interrompu : "Papa !" "Oui ?"

Il ma dit : "J'ai vu maman là-haut dans ce nuage."

C'était un tel crève-cœur. J'ai presque défailli. J'ai pressé le petit sur mon cœur et je suis rentré à la maison.

Des jours ont passé et je ne pouvais pas oublier cela. J'ai essayé de travailler. Je ne pouvais pas revenir à la maison, ce n'était plus la maison. Nous n'avions que des meubles en mauvais état, mais c'était quelque chose dont elle et moi avions profité ensemble. C'était notre foyer.

Je me souviens d'un jour où j'essayais de travailler. Je devais remettre en place une ligne secondaire qui pendait. C'était très tôt le matin. J'ai escaladé cette "croix", j'étais en haut et j'ai chanté : "Là-bas sur la colline est dressée une vieille Croix rugueuse". Et la ligne principale arrivait au transformateur et repartait par la secondaire. Et j'ai vu le soleil se lever derrière moi. Mes mains étendues dessinaient sur la colline la forme de la Croix. J'ai pensé : "Oui, ce sont mes péchés qui L'ont amené là."

J'ai dit : "Sharon chérie, papa désire tellement te voir. Combien j'aimerais te tenir à nouveau dans mes bras, toi, ma petite chérie." J'ai perdu la tête. Cela faisait plusieurs semaines déjà. C'était du 2300 volts qui passait à côté de moi. J'ai enlevé mon gant de caoutchouc. "Dieu, j'ai honte de faire cela, je suis un lâche. Mais papa vient vous voir, toi et maman, dans un instant." Je me suis mis à enlever ce gant et il s'est passé quelque chose. Quand je suis revenu à moi, j'étais assis par terre, pleurant les mains posées sur mon visage. C'était la miséricorde de Dieu, c'était lui, protégeant son don, pas moi.

J'ai rangé mes outils, je suis reparti et je leur ai dit : "Je rentre chez moi."

J'ai fait le tour de la maison, il faisait assez froid. J'ai pris le courrier et je suis entré. Nous avions une petite pièce et je dormais là sur un lit de camp. En regardant le courrier, la première chose que j'ai vue, c'était ses petites étrennes de Noël, quatre-vingt sous : "Mlle Sharon Rose Branham." C'était de nouveau là.

J'avais été garde-chasse. J'ai saisi mon pistolet et j'ai dit : "Seigneur, je ne peux pas supporter cela davantage, je vais mourir. Je suis trop tourmenté." J'ai tiré en arrière le chien du pistolet, je l'ai appuyé sur ma tête et me suis agenouillé là près de mon lit dans cette chambre obscure. "Notre Père qui es aux cieux ! Que ton nom soit sanctifié ; que ton règne vienne ; que ta volonté soit faite ..." et alors j'ai essayé d'appuyer sur cette gâchette aussi fort que je pouvais, j'ai dit : "... sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien." Et le coup ne voulait pas partir.

Et j'ai pensé : "O Dieu, veux-tu vraiment me réduire en pièces ? Qu'ai-je fait ? Tu ne me laisses même pas mourir." Et j'ai jeté le pistolet par terre et le coup est parti tirant une balle à travers la pièce. Et j'ai dit : "Dieu, pourquoi ne puis-je pas mourir et en finir ? Je ne peux vraiment pas continuer. Tu dois faire quelque chose pour moi." Je me suis effondré sur ma petite couche sale et je me suis mis à pleurer.

Et j'ai dû m'endormir. Je ne sais pas si je dormais ou quoi.

Et je me suis vu marchant à travers une prairie, chantant ce chant : "Ily a une roue du chariot qui est brisée." Chemin faisant, j'ai remarqué un vieux chariot couvert, et la roue était cassée. Comme je m'approchais, j'ai regardé et là se tenait une très belle jeune fille d'environ vingt ans. Elle avait les yeux bleus, les cheveux blonds flottant au vent, et elle était toute de blanc vêtue. Je l'ai regardée et lui ai dit : "Bonjour mademoiselle" et j'ai continué.

Elle a dit : "Bonjour papa."

Je me suis retourné : "Papa ? Mais mademoiselle, comment puis-je être votre père puisque vous êtes aussi âgée que moi ?"

"Papa, tu ne sais simplement pas où tu es." "Que voulez-vous dire ?"

"Ici c'est le ciel, sur la terre j'étais ta petite Sharon." "Mais, chérie, tu n'étais qu'un tout petit bébé."

Et elle a dit : "Papa, les petits bébés ne sont pas des petits bébés ici. Ils sont immortels."

"Eh bien, Sharon, chérie, tu es une belle jeune fille." Elle a dit : "Maman t'attend." "Où ?"

"Là-bas dans notre nouvelle maison."

"Je n'ai jamais eu de maison chérie."

"Mais tu en as une ici papa. Où est Billy Paul, mon frère ?"

"Eh bien, je l'ai laissé chez Madame Broy il y a quelques minutes."

"Maman veut te voir."

Je me suis retourné, j'ai regardé, et il y avait de beaux et grands palais et la gloire de Dieu les enveloppait. J'ai entendu un chœur angélique chanter : "My home, sweet home." Je me suis mis à monter un grand escalier, en courant aussi vite que je le pouvais. Et quand je suis arrivé à la porte, elle était là debout, revêtue d'une robe blanche, ses longs cheveux noirs tombant dans le dos. Je lui ai pris la main : "Chérie, j'ai vu Sharon là-bas, elle est devenue une belle jeune fille, n'est-ce pas ?"

"Oui, Bill." Elle a mis ses bras autour de mes épaules et m'a dit : "Bill, cesse de te tourmenter pour moi et pour Sharon."

"Chérie je ne peux pas m'en empêcher."

"Maintenant, Sharon et moi, nous sommes mieux que tu ne l'es toi. Ne t'inquiète plus à notre sujet. Veux-tu me le promettre ?"

"Hope, vous me manquez tellement, toi et Sharon, et Billy pleure tout le temps après toi. Je ne sais que faire de lui."

Elle a dit : "Tout ira très bien, Bill. Promets-moi seulement de ne plus te tourmenter. Veux-tu t'asseoir ?"

J'ai regardé autour de moi et il y avait une grosse chaise. J'ai regardé le fauteuil et j'ai regardé Hope. Elle a souri : "Je sais à quoi tu penses." Lorsque nous nous sommes mariés, nous avions très peu de meubles. J'avais toujours désiré posséder un fauteuil Morris pour me reposer après mes durs travaux. Un jour, nous en avons acheté un à crédit, mais nous avons dû ensuite le rendre, étant incapables de payer les échéances. Elle a continué : "Celui-ci ne nous sera pas repris. Il est payé. Assieds-toi donc et repose-toi."

Et elle a ajouté : "Tu t'en retournes maintenant. Billy, promets-moi que tu ne t'inquiéteras plus."

"Je ne peux pas faire cela, Hope."

Et juste à cet instant, j'ai repris mes sens, il faisait noir dans la pièce. J'ai regardé autour de moi, et j'ai senti son bras autour de moi. J'ai dit : "Hope, es-tu ici dans la chambre ?" Elle s'est mise à me caresser. "Tu vas me faire cette promesse, Bill ? Promets-moi que tu ne te tourmenteras plus ?"

"Je te le promets."

Elle m'a tapoté encore deux ou trois fois, puis elle est repartie. J'ai sauté et j'ai allumé la lumière, j'ai regardé partout, elle était partie. Mais elle était partie de la chambre seulement. Elle est encore vivante."

"And Knoweth It Not" p. 57 à 59, le 15 août 1965 à Jeffersonville, Indiana. "Footprints" p. 48 à 52 d'après "My Life Story" le 6 avril 1959 à Los Angeles, Californie]



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