William Branham

William Branham "Un Homme, envoyé de Dieu"

Gordon Lindsay

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Le désespoir - puis le ciel en songe

Chapitre 7



Je suis rentré à la maison, pour essayer de la remettre en état de mon mieux suite à l’inondation. Le docteur Adair a dit que je pouvais faire venir ma femme et les bébés à la maison, et j’essayais de leur préparer un endroit aussi confortable que possible. J’ai fait des pieds et des mains pour essayer de les sauver, j’ai fait venir un spécialiste de Louisville... peine perdue ; ils étaient trop mal en point. Mais je suis sûr que ma femme ne le savait pas, à l’époque. Elle a été brave tout du long. On l’a fait retourner à l’hôpital pour qu’elle soit soignée comme il faut. Mais rien n’y faisait. On lui a fait passer des radios, pour découvrir que la tuberculose continuait à grignoter ses poumons de plus en plus.

Au chevet de son épouse mourante

Un jour, on m’a appelé au travail (je travaillais, pour essayer de rembourser mes dettes; j’avais accumulé des centaines de dollars de dettes) pour me dire: «Si tu veux voir ton épouse en vie, tu fais mieux de venir tout de suite !» Je suis monté en voiture et j’ai mis le cap sur la ville à toute allure. Je me suis précipité en haut des escaliers, à travers le couloir, et la première personne sur qui je suis tombé, c’était mon ami, le docteur Adair. On avait été comme des frères, toute notre vie. En le regardant, j’ai su qu’il était porteur d’une mauvaise nouvelle. Il m’a dit «Je suis désolé, mais elle est partie, maintenant.» Il s’est couvert le visage et il est allé dans la petite antichambre. Je luttais pour garder mon sang-froid. Je le suppliais : «Allez, entre avec moi, Doc.» Il a répondu : «Je ne peux pas ; elle était comme une sœur pour moi. Je ne peux pas retourner là-dedans, Bill.»

Alors je suis entré tout seul, et il a dit à une infirmière de m’accompagner. Quand je l’ai vue, moi aussi, j’ai su qu’elle était morte. Elle avait le drap rabattu par-dessus le visage. Elle n’était plus que l’ombre d’elle-même, un squelette, si pâle et amincie... Oh ! la la ! Je l’ai prise dans mes bras et je me suis mis à la secouer. Je criais : «Chérie, réponds-moi ! Oh, Dieu, je T’en prie, fais qu’elle puisse me parler encore une fois.» Elle était déjà en train de passer de l’autre côté... mais tout d’un coup, elle s’est retournée pour me regarder. Elle a ouvert ses beaux grands yeux brun clair. Elle commençait à lever les bras pour m’accueillir, mais elle était trop faible, alors je me suis baissé pour m’approcher d’elle. Je savais qu’elle voulait me dire quelque chose. Mes amis, voici ce qu’elle m’a dit (en partie). Cela restera gravé dans ma mémoire jusqu’au jour où je la retrouverai.

Hope décrit le paradis

Elle m’a dit : «J’étais presque arrivée à la maison. Pourquoi est-ce que tu m’as appelée ?» Je lui ai dit que je ne m’étais pas rendu compte que je dérangeais quelque chose. Elle s’est mise à me parler du paradis d’où je l’avais fait revenir, de ce qu’on y voyait... de beaux arbres et des fleurs, des oiseaux qui chantaient, pas la moindre douleur dans son corps. Un instant, je me suis dit que je n’aurais peut-être pas dû la rappeler... (Mais, mon trésor, cela fait longtemps qu’elle jouit de cet endroit maintenant.) Elle a repris vie pendant quelques instants et elle me racontait que des êtres angéliques étaient en train de la ramener à la maison. Elle m’avait entendu l’appeler de très loin. Mes amis, il y a un pays au-delà du fleuve, là quelque part au loin. Peut-être à des millions d’années-lumière d’ici, mais il existe... et c’est là que nous allons.

Dans ses derniers moments, elle repense à de petites choses

Elle me décrivait comme c’était beau. Elle me disait: «Chéri, tu as prêché à ce sujet, tu en as parlé, mais oh, tu ne peux pas savoir comme c’est glorieux.» Elle voulait y retourner. Elle a réfléchi pendant quelques instants, et puis elle m’a dit : «Il y a deux ou trois choses que je veux que tu saches.» Je lui ai demandé : «Qu’est-ce que c’est ?»

Elle a commencé : «Tu te rappelles, Bill, que tu étais allé m’acheter des bas une fois?» (Je m’en souvenais. Elle s’habillait pour aller à une réunion à Fort Wayne ce soir-là, et elle avait besoin d’une paire de collants. Elle m’a dit de prendre quelque chose comme «intégral» ou «doublé», «en rayonne» ou «en chiffon», ou quelque chose comme cela. Comme je n’arrivais jamais à me rappeler des noms de vêtements pour femmes, en marchant dans la rue, je me répétais : «Chiffon, chiffon, chiffon.» Quelqu’un me disait : «Bonjour, Bill.» Et moi de répondre : «Bonjour, chiffon, chiffon, chiffon.» Ensuite, je suis tombé sur quelqu’un qui me racontait comme les poissons mordaient bien, et voilà que j’avais oublié la sorte que je devais acheter. Je devais les acheter chez Penney’s, mais je connaissais une jeune fille qui travaillait à la braderie, et je savais qu’elle pourrait m’aider si je lui expliquais la situation. Je suis vite allé là-bas (elle s’appelait Thelma Ford ; maintenant, c’est ma voisine)... Je lui ai dit : «Thelma, je voudrais acheter une paire de chaussettes pour Hope.» Elle a éclaté de rire : «Oh, Hope ne porte pas de chaussettes ; elle porte des bas.

- Bon, eh bien, une paire de bas, alors.»

Elle m’a demandé : «Quelle sorte est-ce qu’elle veut?

- Quelles sortes est-ce que vous avez ?» - j’espérais qu’elle allait mentionner le nom dont j’aurais dû me souvenir. Elle a dit : «En rayonne, en chiffon, etc.» Eh bien, hélas, elle a commencé par le nom de la sorte que je ne devais pas acheter, et moi, j’ai cru reconnaître le nom de la sorte qu’elle voulait, alors je lui ai dit : «C’est ça !

- Tu veux dire que Hope veut des bas en rayonne ?» Je lui ai répondu : «C’est ce qu’elle a dit», alors elle les a emballés. Mais au moment de les payer, j’ai vu qu’ils ne coûtaient que 39 cents, alors j’en ai acheté deux paires.

Quand je suis rentré à la maison pour les lui donner, j’ai commencé à la taquiner. (Vous savez comment les hommes aiment bien taquiner leurs femmes en leur disant qu’elles pensent toujours à dénicher des aubaines.) Je lui ai dit que cette fois-ci, c’est moi qui avais déniché une aubaine, et je lui ai donné les bas. Elle n’a rien dit, mais il me semblait qu’elle avait l’air un peu déçue, et en arrivant à Fort Wayne, j’ai remarqué qu’elle en achetait d’autres. Elle avait eu la délicatesse de ne pas me faire remarquer mon erreur à l’époque, mais c’est à de petites choses comme celle-là qu’elle pensait à l’heure de sa mort.

Elle avait épargné de l'argent pour offrir un fusil à son mari

Sa vie s’en allait tout doucement, mais elle continuait : «Tu te souviens du fusil que tu aurais voulu acheter à Louisville, et nous n’en avions pas les moyens ?» (Comme je m’en souvenais ! J’ai toujours été chasseur, et quand j’ai vu ce fusil-là, j’aurais vraiment beaucoup aimé l’avoir.) «Oui.» J’essayais de l’empêcher de voir mes larmes. «J’ai économisé mes petits sous pour te l’acheter. Maintenant, c’est presque terminé pour moi, mais quand tu rentreras à la maison, tu trouveras l’argent sous un papier tout en haut de la vieille étagère.»

Vous ne pourrez jamais savoir ce que j’ai ressenti quand j’ai trouvé les six ou sept dollars qu’elle avait économisés depuis tout ce temps pour ce fusil. Je l’ai acheté, et je l’ai encore ; je compte bien le garder aussi longtemps que je pourrai, et ensuite le donner à mon petit garçon.

Ses derniers mots

Je me rappelle que c’est à ce moment-là qu’elle m’a demandé de ne pas rester célibataire, mais de me remarier à une bonne chrétienne remplie du Saint- Esprit, qui s’occuperait des enfants. Je ne voulais pas le lui promettre, mais j’ai fini par le faire pour lui faire plaisir. Quelques minutes plus tard, elle m’a dit d’une voix faible : «Je suis en train de partir maintenant.»

Je l’ai suppliée : «Ne parle pas comme ça.» Elle m’a répondu : «Ça ne me dérange plus de partir, maintenant que j’ai vu comme c’est merveilleux.» Les larmes aux yeux, je lui ai demandé : «Tu t’en vas vraiment maintenant, ma chérie? - Oui.» Elle m’a regardé dans les yeux et elle a dit : «Promets-moi de toujours prêcher ce merveilleux évangile.» Je le lui ai promis. Elle m’a dit : «Bill, Dieu va t’employer.» (Quel trésor... je me suis souvent demandé si Dieu ne lui permet pas de nous observer, alors que nous allons d’un endroit à l’autre dans notre ministère, en essayant d’obéir à l’appel qu’elle a senti que Dieu allait envoyer.)

Elle a continué : «Tu as été un bon mari.» Une petite infirmière se tenait à côté, et elle lui a dit : «J’espère que vous aurez un mari aussi bon que celui que j’ai eu.» Bien sûr, j’en avais le cœur déchiré, mais je savais qu’il fallait que je fasse bonne figure pour elle. J’ai essayé de sourire et je lui ai dit : «Chérie, si tu t’en vas, on t’enterrera à Walnut Ridge jusqu’à ce que Jésus revienne. Et si je m’endors avant ça, je serai probablement à côté de toi.» Et puis j’ai dit : «Sinon, je serai quelque part sur le champ de bataille.» Pendant que ses doux yeux bruns semblaient s’éteindre petit à petit, je continuais : «Quand tu arriveras à la Nouvelle Jérusalem... tu iras à l’est de la porte et tu m’appelleras... Quand tu verras arriver Abraham, Isaac, Jacob, Paul, Etienne et tous les autres, je serai là, ma chérie.» Elle m’a serré contre elle pour un baiser d’adieu... Et puis elle est partie vers Dieu. Et moi je suis ici... toujours en train de lutter, de travailler, de m’efforcer de tenir cette promesse.

Il apprend que son bébé est mourant

Après son décès, je suis retourné vers chez nous pour voir ce qu’il en était des bébés. Je cherchais désespérément à retrouver un peu de calme. J’allais chez ma mère... j’allais à la maison, chez Hope et moi, partout, rien ne me satisfaisait. Je ne trouvais pas de repos. Beaucoup d’entre vous savez ce que je veux dire. Ce soir-là j’ai fini par aller me coucher et j’ai essayé de dormir. Quelqu’un a frappé à la porte. Je me suis dit : «Qu’est ce qui arrive maintenant ?» Une voix m’a appelé : «Billy, ton bébé est en train de mourir maintenant.»

Je n’oublierai jamais le soir où il est venu me le dire. Je me suis dit: «Oh ! la la! Qu’est-ce qui se passe ?» quand il a frappé à la porte. Comme si cela ne suffisait pas que j’aie perdu ma femme ce jour-là, l’ami m’apportait la nouvelle de la mort prochaine de ma fille. En montant dans son pick-up pour aller voir le bébé, il me semblait que la vie n’avait plus de sens pour moi. Comment de telles choses pouvaient-elles être possibles ? En arrivant, nous avons trouvé le bébé très près de la mort. Le docteur Sam Adair était venu l’examiner. Il m’a dit qu’à sa connaissance, on ne pouvait rien faire, mais nous l’avons quand même emmenée d’urgence à l’hôpital. Là-bas, un spécialiste de Louisville, lui aussi, trouvait qu’il y avait peu d’espoir. Ils m’ont emmené au laboratoire de l’hôpital pour me montrer le germe qu’il y avait dans la moelle épinière du bébé. Elle avait une méningite spinale, qu’elle avait contractée à travers sa mère. Elle n’avait aucune chance de s’en remettre un jour. Elle allait mourir très rapidement. Je ne peux pas exprimer, avec des lèvres humaines, combien cela me déchirait. Tout le reste avait tourné au désastre, et voilà que ceci arrivait. Comme quoi on ne sait jamais ce que l’avenir peut réserver.

Ensuite, je suis allé voir mon bébé dans les locaux d’isolement, au sous-sol. J’ai vu ma petite chérie étendue là. Quand j’y repense maintenant, cela me brise le cœur. C’était l’été, et le personnel soignant, très occupé, ne s’occupait pas d’elle comme il faut. En entrant dans la pièce, je l’ai regardée, et elle essayait de me regarder. Elle était tout juste assez grande pour être mignonne et potelée. La pauvre petite était encore déformée par le spasme de la méningite. Elle avait une jambe contractée, et ses deux bras étaient contractés. Sa petite jambe s’agitait et se tordait. Oh, quel spectacle pitoyable !

Je me suis agenouillé au bord du lit et je me suis mis à prier. Je criais : «Oh, Dieu, s’il Te plaît, ne reprends pas mon bébé !» Je savais que j’avais commis une grave erreur en ne laissant pas tout tomber pour aller faire de l’évangélisation. Je crois que le don était prêt à se manifester à l’époque, mais j’avais négligé d’y aller. Je me suis prosterné et, en pleurant, j’ai demandé à Dieu d’épargner sa vie. C’était comme s’il y avait un rideau obscur entre Dieu et moi, et elle sombrait. Je me suis relevé pour la regarder, et je lui ai dit : «Sharon, tu ne reconnais pas papa ?» Je suis certain qu’elle savait que j’étais là. Elle avait l’air d’essayer de me faire signe avec sa petite main, et ses lèvres tremblaient comme si elle allait pleurer. C’était pathétique

- elle souffrait tellement qu’elle en louchait. Oh ! Quand je vois un enfant qui louche, je repense à cette fois-là, quand les yeux de mon bébé louchaient, tellement elle souffrait. Vous qui avez des enfants, vous comprenez ce que je ressentais.

La mère et la fille enterrées ensemble

J’ai prié et je lui ai imposé les mains. Mais quelques instants plus tard, les anges sont venus emmener mon petit trésor vers sa mère. Accablé de tristesse, je suis rentré à la maison. Deux jours plus tard, nous l’avons enterrée dans les bras de sa mère. Je me revois encore, éploré, abattu, devant la tombe. Frère Smith, le pasteur méthodiste de la ville, a prêché pour l’enterrement des deux. Oh ! Je me sentais si mal ! C’était insoutenable. Le bruissement des feuilles dans les arbres me faisait penser à ce cantique :

Il est un pays merveilleux dans l'éternité de Dieu

Seule la foi peut nous faire atteindre ce lieu;

Nous entrerons dans la cité où la mort ne peut exister

Quand pour nous les cloches d'or auront sonné.

Je sais qu’un jour, la tombe s’ouvrira, parce qu’il y a une tombe vide à Jérusalem. Je sais qu’un jour la leur s’ouvrira aussi, parce qu’elles ont cru en Jésus- Christ, leur Rédempteur ressuscité.

Je suis retourné au travail ; je faisais tout mon possible pour essayer de payer mes énormes factures et de rembourser mes dettes. Je n’oublierai jamais un certain matin où je relevais un compteur de poteau électrique sur la route nationale 150 près de New Albany. Je fredonnais le chant : «... là-haut sur la colline, symbole de notre salut. Faite de bois rugueux, une croix se dessine...» Le soleil brillait ce matin-là, et projetait l’ombre du poteau sur la colline en face de moi. L’angle de la lumière faisait que la barre transversale et mon corps attaché par la ceinture de sécurité dessinaient aussi une ombre. La croix, de nouveau !

Désespéré et abattu par la mort de ses bien-aimés

Je voulais aller rejoindre ma famille. La vie sur cette terre ne me disait plus rien. Tout ce pourquoi je vivais était dans le monde à venir ; sans eux, mon cœur brisé ne trouvait pas le courage de poursuivre le combat. Mais c’était la volonté de Dieu, je suppose, de retenir Son don... Il avait un plan qui devait s’accomplir. Je suis certain qu’il a fallu toutes ces tragédies et ces profonds chagrins que j’ai dû subir pour m’amener à ce qu’il puisse m’utiliser. Dieu sait ce qui est le mieux.

Je suis descendu du poteau à toute allure ; tout à coup, j’étais en sueur, je tremblais. J’ai enlevé mes crochets, j’ai interrompu ma journée et je suis rentré chez moi. Je suis entré dans la maison, en espérant désespérément trouver quelque chose qui détourne mes pensées du chagrin. Mais quoi, dans une maison vide?... une maison où tout était resté exactement comme elle l’avait laissé ? Tout ce que je regardais me faisait penser à elle. En errant, découragé, dans la maison, j’ai remarqué une lettre qui était arrivée. Sur l’enveloppe, je lisais ces mots : «Mademoiselle Sharon Rose Branham.» Mon cœur se brisait de nouveau. C’était une lettre de la banque avec un petit chèque adressé à mon bébé. Ses petites économies de Noël avaient été renvoyées. Je crois qu’il y en avait pour un dollar quatre-vingts. Oh ! la la ! Je me suis mis à pleurer et je suis tombé à genoux. J’étais tellement découragé, tout me semblait si incroyablement lourd. Là, à genoux, je me disais : «Seigneur, si Tu ne me viens pas en aide, je ne sais pas ce que je vais faire !»

Un sommeil profond et un aperçu du ciel en songe

Tout d’un coup, je suis tombé dans un sommeil de plomb (un soulagement appréciable). Pendant ce sommeil, j’ai rêvé que j’étais dans l’Ouest (j’ai toujours aimé l’Ouest). Je me promenais avec une paire de bottes et un large chapeau comme on en fait dans l’Ouest. Je suis passé devant un chariot couvert typique de l’Ouest, qui avait une roue cassée, et je sifflais le chant : «La roue du chariot est cassée.» J’ai été surpris pas l’aspect d’une belle jeune fille de 17 ou 18 ans. Elle avait l’air d’un ange, là, habillée en blanc, avec ses beaux cheveux blonds qui flottaient au vent et ses yeux bleus pétillants.

Je lui ai dit : «Bonjour mademoiselle», et j’allais continuer ma route, mais elle m’a répondu : «Bonjour, papa !» Surpris, je me suis retourné, ne comprenant pas, et elle a répété : «Bonjour, papa !»

Je lui ai dit : «Comment?... excusez-moi, mais je ne comprends pas ; comment est-ce que je pourrais être votre père, à vous qui avez presque mon âge? Il doit y avoir une erreur.

- C’est seulement que tu ne sais pas où tu es, papa, m’a-t-elle répondu. Sur terre, j’étais ta petite Sharon.»

- Je lui ai dit : «Pas toi !»

- Elle m’a dit : «Si, sur terre, j’étais ta Sharon.»

- J’ai répliqué : «Mais tu n’étais qu’un petit bébé !» Alors, elle m’a rappelé : «Papa, tu ne te souviens pas de ce que tu enseignais sur l’immortalité ?»

- J’ai répondu : «Si, je me souviens de ce que j’enseignais à ce sujet. C’est pour cela que tu es comme ça, ici ?»

- Elle m’a demandé : «Papa, où est Billy Paul ?» (C’est mon petit garçon.)

- Je lui ai répondu qu’il était avec moi peu de temps avant.

- Elle m’a dit : «Maman te cherche, papa, alors je vais rester ici pour attendre Billy Paul.»

- Je lui ai demandé : «Où est maman ?»

Elle m’a dit : «Regarde à ta droite, papa», et j’ai regardé à ma droite. Oh, on aurait dit des rayons de lumière glorieuse qui illuminaient une montagne, de magnifiques maisons au milieu de collines verdoyantes, d’arbres et de fleurs. Aucune langue ne pourrait décrire ce que je voyais là. Sharon m’a montré une des grandes maisons et m’a dit de m’y rendre : c’était ma maison, et maman m’y attendait.

- Étonné, je lui ai demandé : «Ma maison ? Mais je n’ai jamais eu de maison à moi.

- Eh bien, maintenant, tu en as une. Vas-y, à présent, pendant que j’attends mon frère ici.»

Rencontre avec son épouse

Je me suis mis à gravir un sentier qui conduisait à la maison. Quand je suis arrivé à cette magnifique demeure, j’ai vu ma femme qui sortait à ma rencontre, si belle, tout en blanc, avec ses longs cheveux sombres qui ondoyaient dans son dos. Je ne peux pas trouver de mots pour décrire ce que cela me faisait de la revoir. Je lui ai demandé de m’expliquer tout cela ; je ne comprenais pas comment c’était possible. Nous avons discuté comme nous l’avions toujours fait ; je remarquais comment notre petite fille était devenue une belle jeune dame, et elle était d’accord. Mais je n’arrivais pas à comprendre.

Elle me disait : «Je sais que tu ne peux pas comprendre ceci, parce que les choses terrestres ne sont pas comme les choses d’ici. Ici, c’est le ciel.

- Mais je ne comprends pas ce que c’est que cette magnifique maison. Est-ce qu’elle est à toi ?

- Oui, m’a-t-elle répondu, c’est notre maison éternelle.

- Mais je ne comprends pas pourquoi moi, j’aurais le privilège d’être dans une maison comme celle-ci.»

- Elle me parlait gentiment : «Après tout le travail, le labeur et les efforts que tu as dû fournir sur terre, tu es rentré à la maison pour ton repos, maintenant. Je t’en prie, assieds-toi.»

- Je me suis retourné pour m’asseoir, et voilà qu’il y avait un grand fauteuil pour moi... un fauteuil Morris. J’ai regardé le fauteuil, et j’ai regardé Hope. En souriant, elle m’a dit : «Je sais à quoi tu penses.»

Voilà l’histoire: Quand nous venions de nous marier, nous n’avions pratiquement pas de meubles, ou quoi que ce soit d’autre dans notre petite maison - à part un vieux lit pliant qu’on nous avait donné, un fourneau que j’avais eu pour à peu près un dollar vingt-cinq et pour lequel j’avais dû acheter des grilles à part, un vieux canapé en cuir tout usé et plein de trous, et un bout de linoléum dans le séjour... Mais nous en étions bien contents et nous étions heureux ensemble, parce que nous avions le véritable amour.

Mais une chose que j’aurais toujours voulu avoir, c’était un fauteuil Morris. Je travaillais dur toute la journée, ensuite je prêchais le soir, je rentrais tard, et là, j’aurais bien aimé avoir un grand fauteuil Morris pour me détendre une fois rentré. Un jour, nous avons décidé que nous pouvions en acheter un. Alors nous sommes allés en ville, de l’autre côté de la rivière, pour en choisir un. Nous en avons acheté un vert. Je ne l’oublierai jamais. Il avait coûté dans les quinze dollars ; je devais donner trois dollars en acompte, et ensuite payer un dollar par semaine. Bon, j’ai réussi à payer les traites jusqu’à ce qu’on en ait payé huit ou dix dollars, et puis je n’ai plus réussi à suivre. J’ai manqué deux ou trois semaines, parce qu’on n’arrivait vraiment pas à mettre cet argent de côté. Vous savez bien ce que c’est quand on n’arrive pas à joindre les deux bouts. Un jour, je lui ai dit : «Chérie, il va falloir que tu les appelles pour qu’ils viennent reprendre le fauteuil. J’ai déjà deux ou trois traites de retard ; ils nous ont envoyé une mise en demeure, et je ne peux pas faire un versement là-dessus maintenant. Tu sais bien qu’il nous faut payer les autres factures, alors on va devoir se passer du fauteuil.» Elle m’a répondu : «Oh, non, je ne veux pas faire ça.» Alors nous l’avons gardé un jour ou deux de plus. Et puis je me rappelle le jour où je suis rentré du travail, et le fauteuil n’était plus là. Elle a été tellement gentille avec moi ; elle m’a préparé une tarte aux cerises, et elle a fait tout ce qu’elle pouvait pour m’empêcher d’y penser, et pour m’aider à ne pas être trop découragé. Je me souviens qu’au moment où je suis entré dans le séjour pour m’asseoir dans le fauteuil et qu’il était parti, on n’a pas pu s’empêcher de pleurer, tous les deux. Elle était vraiment un trésor !

Donc là, dans mon rêve, elle me disait : «Je pense que tu te souviens de l’histoire de notre fauteuil... Eh bien, celui-ci, personne ne te l’enlèvera... Il est déjà payé. Repose-toi dedans.»

II va sans dire que Dieu m’a donné la force qu’il me fallait pour continuer. J’ai prêché, et j’ai fait plusieurs emplois, pour devenir finalement garde-chasse assermenté de l’État d’Indiana, ce qui est l’emploi que j’avais quand le Don m’est venu en 1946. Dieu m’a béni et m’a généreusement récompensé, je L’en remercie humblement. Pendant plusieurs années, j’ai dû être à la fois le papa et la maman pour mon petit garçon, mais plus tard, le Seigneur m’a donné une charmante épouse pleine d’humilité, et maintenant, nous avons une petite fille.



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