La Série Surnaturelle
La vie de William Marrion Branham
Owen Jorgensen
L’étoile mystérieuse réapparaît
Chapitre 13
1933
« Qu’est-ce que ça veut dire ? »
fulmina le Dr Davis, indigné par le toupet de son subordonné : « Tu es un
ancien de cette congrégation », lui rappela son pasteur. « Il est de ton
devoir de soutenir les règles de cette église. »
« Docteur Davis, avec tout le
respect que j’ai pour la foi baptiste et tout ce à quoi j’ai été ordonné, je
ne savais pas qu’ordonner des femmes était une doctrine d’église. »
« Ceci est néanmoins une doctrine
de cette église. »
Billy demanda : « Monsieur,
voulez-vous m’excuser, juste pour ce soir ? »
« Non, c’est ton devoir d’être là.
»
D’une certaine façon, Billy
sentait que le Dr Davis avait raison : en tant qu’ancien de l’église, il
devait appuyer tout ce que faisait l’église locale. Billy avait le sentiment
désagréable d’être pris dans quelque chose en désaccord avec sa conviction.
« Voulez-vous au moins répondre à
quelques questions ? »
« D’accord. »
« Pourriez-vous
m’expliquer pourquoi Paul dit, dans 1 Corinthiens 14,
“Que les femmes se taisent dans les assemblées, car il ne
leur est pas permis d’y parler. ”? »
« Certainement. » Le ton du
docteur devint rempli de suffisance : « A cette époque-là, les femmes
s’asseyaient à l’arrière dans les coins, jacassant et commérant, alors Paul
a dit, “Ne les laissez pas faire ces choses.” Tu vois ? »
Aux yeux de Billy, cette
explication ne concordait pas avec une autre écriture qu’il avait lue. «
Alors, expliquez-moi 1 Timothée 2... » Billy feuilleta sa Bible jusqu’à ce
qu’il trouve le passage « où Paul dit :
“Je ne permets pas à la femme
d'enseigner, ni de prendre autorité sur l’homme mais qu’elle demeure dans le
silence. Car Adam a été formé le premier, Ève ensuite ; et ce n’est pas Adam
qui a été séduit, c’est la femme qui, séduite, s’est
rendue coupable de transgression. Elle sera néanmoins sauvée en devenant
mère si elle persévère dans la foi, dans l'amour, dans la sanctification,
avec modestie. ” Maintenant, Dr Davis, je ne dis pas qu’elle désire mal
agir ; mais elle a été séduite. Pour cette raison, Dieu ne veut pas qu’elle
prêche. »
Le Dr Davis fronça les sourcils :
« Est-ce là ton opinion personnelle ? »
« C’est l’opinion des Écritures,
telle que je la vois. »
« Jeune homme, cela pourrait te
valoir le retrait de ta licence par l’église baptiste. »
Billy sortit son portefeuille de
sa poche arrière : « Je vais leur épargner cette peine et la rendre tout de
suite. Il vaut mieux que je m’en débarrasse, parce que je vois que cela va
être un fardeau pour moi. »
« Non, non, Frère Billy, ne nous
précipitons pas trop. »
La dispute se termina sur cette
faible déclaration de réconciliation. Mais, comme ils restaient tous deux
sur leurs positions, ils s’entendirent pour que Billy suive sa propre voie
et commence son travail à lui pour le Seigneur. Une bonne poignée de mains
conclut cette décision et les deux hommes se séparèrent en amis.
Débordant de rêves et
d’enthousiasme, Billy loua le vieux Masonic Hall à Jeffersonville et
commença à tenir des réunions le dimanche. Le premier dimanche, il n’y eut
qu’une poignée de gens pour venir l’écouter prêcher, mais à partir de ce
jour, sa congrégation s’agrandit d’une âme ou deux chaque semaine. Billy
partageait sa foi constamment, témoignant aux nouveaux visages qu’il
rencontrait à son travail et à ceux qu’il avait connus toute sa vie.
Puisqu’il invitait tant de personnes à venir à l’église, il y en avait
toujours de nouvelles aux services du dimanche. Parmi ces visiteurs,
quelques-uns acceptaient Christ comme leur Sauveur et assistaient maintenant
régulièrement aux réunions. Sa congrégation s’agrandit petit à petit.
Chaque nouveau converti demandait
un peu plus de son temps, mais cela ne le dérangeait pas. En fait, il aimait
ça. Après avoir été rejeté pendant tant d’années, il avait finalement trouvé
l’amour et l’acceptation, de la part de Jésus-Christ et de ce petit groupe
de gens dont il était le pasteur. Il avait trouvé sa voie, sa raison de
vivre, et il avait l’intention de se donner entièrement à la cause de
Christ.
En juin 1933, Billy loua un grand
chapiteau qui fut monté sur un lotissement vacant à Jeffersonville,
projetant d’y tenir des réunions de réveil pendant deux semaines. Le
dimanche précédent ces réunions, comme il se préparait pour l’école du
dimanche au Masonic Hall, il tomba en transe comme jamais auparavant. Il vit
le monde s’étendre comme une nappe devant ses yeux et c’était comme s’il
était connecté d’une certaine manière au temps qui s’écoule. Il vit des
soldats au teint olivâtre défiler au pas, des baïonnettes brillant au bout
de leurs fusils, puis il vit ces soldats attaquer un groupe de gens à la
peau noire qui contre-attaqua avec des lances, des fourches et des faux.
Billy entendit alors une voix qui
venait de derrière lui, à droite, hors de son champ de vision. C’était la
même voix que celle qui lui avait parlé près du peuplier lorsqu’il avait
sept ans ; une voix grave et puissante qui disait : «
Benito Mussolini va
envahir l’Éthiopie et l'occuper. Ce pays plus pauvre va tomber à ses pieds.
L’Italie va ensuite essayer de s’emparer
d’autres pays, mais va échouer, et Mussolini lui-même va finir de manière
honteuse. »
La scène changea. Bill
vit une armée d’hommes vêtus d’uniformes gris vert se battre contre des
soldats habillés de gris. Bill pouvait voir des chars d’assaut militaires,
des explosions et un vaste réseau d’abris en béton, des canons,
mitraillettes et fils de fer barbelé. La voix derrière lui expliqua : «
De l'Allemagne, le jeune Autrichien Adolf Hitler va entraîner
le monde dans la guerre. L’Amérique va aussi entrer en guerre et Franklin
Roosevelt va être réélu Président pour un quatrième mandat. L’Allemagne va s’armer
derrière un immense front de béton et L’Amérique va payer un prix terrible
en vies humaines pour briser ce front. Mais l’Allemagne va être vaincue et
Hitler connaîtra une fin mystérieuse. »
La scène changea de
nouveau. Il vit l’Europe se déplier devant lui comme une carte, puis il vit
les frontières nationales changer et se redéfinir en de nouvelles entités
politiques. La voix dit : «
Trois idéologies
politiques combattent pour dominer le monde aujourd’hui : le fascisme, le
nazisme, et le communisme. Les deux premières n’aboutiront pas, mais le
communisme va prendre de l'ampleur. Surveille la Russie, le Roi du Nord. »
Une quatrième fois, la scène
changea. La guerre en Europe devint comme bleue puis disparut dans
l’histoire. À la place, Bill fut témoin d’énormes progrès technologiques
envahissant la terre. Parmi ces prodiges, il vit des voitures aux formes
aérodynamiques comme un œuf, qui se déplaçaient sur des autoroutes aux
structures très élaborées. Une voiture l’impressionna en particulier. Elle
avait un toit en forme de bulle, fibre de verre, et pas de volant. Pendant
que la voiture était guidée électroniquement sur la « route », la famille
qui l’occupait jouait à un jeu. La voix ne fit aucun commentaire et la scène
changea une cinquième fois.
Bill vit alors des femmes avec des
cheveux longs et portant de longues robes, qui défilaient avec des pancartes
et réclamaient le droit de vote. Lorsque ce droit leur fut accordé, il les
vit élire un jeune homme comme président des États-Unis. Puis, Bill remarqua
que les femmes se coupaient les cheveux. Certaines femmes mirent des
pantalons tandis que d’autres raccourcissaient leurs jupes et faisaient
leurs blouses de plus en plus petites, jusqu’à ce que leurs vêtements aient
la taille et la forme de feuilles de figuier.
La vision changea une sixième
fois. Billy vit paraître, aux États-Unis une femme très belle et élégante.
Mais, malgré sa beauté, elle dégageait une dureté indescriptible. Une grande
puissance lui fut donnée et elle domina le pays avec autorité.
La voix à la droite de Billy
insista : «
Regarde encore. » Bill se tourna
légèrement pour un septième et dernier spectacle, les États-Unis qui
s’étendaient en ruines devant lui. Des cratères creusaient le sol et des
montagnes de débris fumants obscurcissaient l’air. Aussi loin que Bill
puisse voir, le pays ne contenait aucun être humain. Puis la vision
s’estompa.
Bill resta assis un long moment,
hébété et abasourdi. Lorsqu’il put à nouveau bouger ses doigts, il prit un
crayon et se mit à griffonner les sept visions, tout en réfléchissant à leur
signification.
«
Mussolini va attaquer
l’Ethiopie... » Les événements mondiaux
prendraient une tournure inattendue. Bill connaissait un peu Mussolini, un
homme qui faisait souvent la une de l’actualité. Mussolini était le
dictateur totalitaire de l’Italie depuis 1922 et il était généralement
considéré comme le sauveur national de l’Italie. Il avait ramené l’ordre
dans un pays appauvri par la Guerre Mondiale, stabilisant l’économie de
l’Italie et restaurant sa dignité. Ses réformes sociales avaient été menées
sans perdre le soutien des industriels ou des propriétaires fonciers. Les
personnalités très en vue d’Europe et des États-Unis acclamaient Mussolini,
le comparant parfois à César, Napoléon ou Cromwell, en raison de sa grande
réussite dans la transformation et le gouvernement de son pays. Pourquoi
est-ce que Mussolini risquerait sa réputation pour envahir un pays retiré
comme l’Éthiopie ?
Quant à Adolf Hitler, en janvier
de l’année précédente, le Président Paul Von Hindenburg d’Allemagne l’avait
nommé chancelier, mettant ainsi le parti nazi d’Hitler au premier plan de la
politique allemande. Mais comment pourrait-il conduire les nations
européennes dans une nouvelle guerre, alors que la dernière guerre avait été
si destructrice et démoralisante ? Personne au monde ne voulait d’une autre
guerre. Pourtant, les visions n’avaient jamais été fausses.
Bill ne comprenait pas les forces
politiques, mais il lisait les journaux et était donc au courant que le
fascisme de Mussolini gagnait en popularité en Asie et en Amérique latine.
Le fascisme rejetait l’idée de liberté individuelle, croyant plutôt que
l’État devait régler toute la vie de la nation, et prônant l’idée que l’État
devait être dirigé par une personnalité dynamique qui régenterait le pays
avec une autorité suprême. Bill ne connaissait pas grand-chose du nazisme
d’Hitler dont on avait fait peu cas dans les journaux jusqu’alors. Il savait
par contre ce qu’était le communisme russe avec son prétendu service des
droits des travailleurs et son gouvernement totalitaire, dirigé uniquement
par l’élite du parti communiste. De toutes les forces qui s’opposaient en
Europe à cette époque, le communisme semblait avoir le moins de chance de
dominer. Mais encore une fois, les visions ne s’étaient jamais trompées.
Et ces voitures qu’il avait vues !
Si stylisées et aérodynamiques. Tellement différentes des voitures en forme
de boîtes qui parcouraient les routes en 1933. Quelles autres merveilles
nous attendaient si la science et la technologie pouvaient inventer des
machines aussi magnifiques ! Mais ces réalisations seraient contrebalancées
par l’altération des valeurs dans le monde. La vision en donnait un exemple
avec la décadence morale des femmes. Et qu’en était-il de cette beauté au
cœur dur qui allait dominer l’Amérique ? Serait-ce une femme réelle ou bien
représentait-elle une puissance ? Peut-être un mouvement féministe ou encore
un mouvement spirituel. Bill écrivit entre parenthèses : « Peut-être
l’église catholique. » Puis, finalement, il y avait cette effroyable
destruction. Les jours de l’Amérique semblaient être comptés.
Bill lut la prophétie à sa
congrégation, en faisant des commentaires. Lorsqu’il expliqua comment les
trois « ismes » de l’Europe allaient être engloutis par le communisme, il
demanda aux gens de se lever et leur fit répéter après lui : « Observe la
Russie. Observe le Roi du Nord. » Après avoir décrit la septième et dernière
vision, il ajouta son opinion personnelle. « Maintenant, mes amis, le
Seigneur ne m’a pas dit cela, c’est mon opinion. Mais si j’en juge par la
vitesse de tout ce qui arrive dans le monde, je prédis que cela aura lieu
d’ici 1977. »
Inspiré par ces visions, Bill
prêcha de tout son cœur le premier soir de ses réunions de réveil sous
tente. Même s’il avait toujours besoin de Hope pour lire à haute voix son
texte dans la Bible, cela ne l’empêcha pas de se concentrer sur son sermon,
lorsqu’il exhorta la foule à accepter la grâce salvatrice de Jésus-Christ.
Le soir suivant, ainsi que tous les autres soirs, la tente se remplit de
plus en plus. Au service du dernier dimanche matin, deux semaines plus tard,
Billy prêcha à plus de mille âmes. Il demanda combien de gens voulaient être
baptisés au nom de Jésus-Christ et plus de deux cents personnes
s’avancèrent. Le service se termina à la rivière Ohio.
C’était le 11 juin 1933. À deux
heures de l’après-midi, plus de mille personnes se rassemblèrent sur les
berges de la rivière Ohio, au bout de la rue Spring, pour assister à ces
baptêmes. La terre cuisait sous un ciel sans nuage. Il n’y avait pas le
moindre souffle d’air pour rafraîchir les gens pendant qu’ils chantaient : «
Au bord du Jourdain je me tiens et mes yeux se portent au loin. Je vois
là-bas mon Canaan, terre de mon trésor. Je vais à la terre promise... »
Lorsque Billy atteignit le rivage,
il vit Margie, une jeune fille de son âge, assise dans un canot à rames près
de l’endroit où devaient se tenir les baptêmes. Margie n’était vêtue que
d’un maillot de bain. Trouvant que celui-ci était indécent et inapproprié,
Billy lui demanda poliment si elle pouvait sortir de l’eau.
Elle lui répondit, indignée : « Je
n’ai pas à sortir de l’eau. »
« Tu as raison Margie, tu n’as pas
à sortir. Mais si j’étais toi, j’aurais assez de respect pour l’Évangile
pour quitter l’endroit où je baptise. »
« Ne me dis pas de respecter l’Évangile, je suis monitrice d’école du
dimanche. Mais je ne crois pas au baptême et je n’ai pas à m’en aller. »
Margie ricana alors que Billy se
détournait.
Billy avança dans la rivière avec
le premier candidat au baptême. Ils se tinrent dans la rivière, de l’eau
jusqu’à la taille, le courant se déplaçant lentement autour d’eux. La
surface de la rivière était tellement lisse qu’on aurait dit du verre sous
les rayons ardents du soleil. Des vagues de chaleur estompaient la vue des
arbres sur l’autre berge.
Bill demanda : « Croyez-vous avoir
rencontré Jésus-Christ à ces réunions de réveil ? »
L’homme répondit : « Oui. »
« Vous êtes-vous repenti de vos
péchés ? »
« Oui. »
« Croyez-vous que Jésus-Christ
vous a pardonné et que vous êtes maintenant sauvé de vos péchés ? »
« Oui. »
« Alors prions. » Ensemble, ils
inclinèrent la tête. Bill pria : « Père Céleste, nous sommes ici parce que
Tu nous as commandé d’aller dans toutes les nations et de faire des
disciples, les baptisant au Nom du Père, Fils et Saint-Esprit. Amen. » Puis
Bill leva la tête, se tourna vers le candidat et dit : « D’après la
confession de votre foi, je vous baptise, mon frère bien-aimé, au Nom de
notre Seigneur Jésus-Christ. » Le candidat se boucha le nez pendant que
Billy le plongeait en arrière dans les eaux calmes.
Comme la première personne
retournait sur le rivage et que le second candidat s’avançait dans l’eau,
Bill exhorta la foule : « Pourquoi Jésus nous a-t-Il dit de nous faire
baptiser? Bien, premièrement, ça symbolise la mort, la mort aux choses du
monde. Comme si le vieil homme descendait dans la tombe afin de pouvoir y
ressortir et vivre une vie nouvelle en Jésus-Christ. Mais rappelez-vous, le
baptême ne vous change pas, c’est seulement le signe extérieur d’un travail
intérieur. Le croyant témoigne au monde que Jésus-Christ l’a déjà changé à
l’intérieur. »
Un par un, Bill baptisa les
candidats de la même manière. La dix-septième personne fut Edward Colvin, un
garçon à peine plus jeune que Bill. Comme ils se tenaient tous les deux dans
le courant jusqu’à la taille, Bill demanda : « Edward, crois-tu avoir été
régénéré pendant les réunions de réveil ? »
« Oui. » répondit le garçon.
Bill baptisant dans la rivière Ohio
Bill éleva la voix pour se faire
entendre de la foule sur le rivage : « Inclinez vos têtes. » Lorsqu’ils le
firent, Bill pencha la tête et commença à prier à haute voix : « Père
Céleste - »
Juste à ce moment, il entendit une
voix dire : «
Regarde en haut. » Il ouvrit ses yeux et regarda à Edward, qui attendait patiemment avec sa
tête baissée et ses yeux fermés. Les mots n’étaient pas venus de lui. Bill
ne savait pas d’où ils venaient. Intrigué, il inclina de nouveau la tête,
ferma ses yeux et continua sa prière : « Père Céleste, alors que je baptise
ce garçon dans l’eau, puisses-Tu le baptiser du Saint-Esprit. »
De nouveau il entendit une voix
dire : «
Regarde en haut. » Ouvrant ses yeux, il regarda autour.
Edward ouvrit aussi ses yeux,
curieux à cause du délai. « Bien, Frère Bill ? »
« As-tu entendu cela ? »
« Entendu quoi ? »
Pour la troisième fois, Bill
entendit une voix dire : «
Regarde en haut ! » Cette fois, il regarda en haut dans le ciel, et haleta! Descendant des
cieux vint une boule de feu ! À distance, cela ressemblait à une étoile,
oscillant entre un vert-jaune et ambre. Comme cela se rapprochait, cela
ressemblait à un million de cercles de feu — rugissant, tournant, lançant
des éclairs et des flammes. Bill retint son souffle, terrorisé, alors que
l’étoile se dirigeait droit vers lui, mais elle s’arrêta tout près et resta
suspendue au-dessus de sa tête. Les eaux autour de Bill furent agitées et
écumèrent.
Tout à coup, Bill entendit une
voix lui parler. Ce n’était pas la voix mélodieuse de basse qui lui avait si
souvent parlé en vision ; cette voix était différente, quoiqu’étrangement
familière. Elle dit :
«
De même que Jean-Baptiste a été envoyé comme précurseur de la
première venue de Jésus-Christ, de même tu es envoyé avec un message comme
précurseur de Sa seconde venue. »
Sur la berge, les gens avaient
toujours la tête inclinée dans la prière sauf Margie qui observait la scène
de son canot. Lorsqu’elle vit la lumière, elle se mit à crier hystériquement
avant de s’évanouir, tombant contre la proue de son bateau. Son cri fit
lever des têtes. En un instant, la panique gagna les gens qui levaient la
tête pour voir une boule de feu suspendue au-dessus de la tête de Billy
Branham. Les femmes criaient, les hommes s’agrippaient les uns aux autres,
certains paniquèrent et s’enfuirent, d’autres s’évanouirent, mais la plupart
ne firent que trembler.
Tous ceux qui virent l’étoile
n’entendirent pas forcément la voix. Mais une jeune fille de quatorze ans
l’entendit. Elle était restée la tête baissée, même pendant que la foule
paniquait, parce que son pasteur lui avait dit d’incliner la tête et elle
essayait de toujours faire ce que son pasteur lui disait. Cette jeune fille
entendit la voix, elle entendit chaque mot distinctement. Et parce qu’elle
avait entendu, quelque chose de puissant descendit dans son âme, comme si
une ancre s’y était accrochée. Elle s’appelait Meda Broy et elle était
destinée à tenir un rôle important dans l’avenir de Bill.
La boule de feu resta suspendue
au-dessus de la tête de Bill un peu moins d’une minute, puis elle retourna
aux cieux d’où elle était venue. Les eaux agitées redevinrent calmes sous un
ciel sans brise. Billy parla à la foule jusqu’à ce qu’elle soit calmée, puis
continua à baptiser jusqu’à ce qu’il ait immergé les deux cents candidats au
Nom de Jésus-Christ. Comme il s’avançait vers la berge, un groupe d’hommes
d’affaires de Jeffersonville l’entoura et lui demanda anxieusement : « Que
signifiait cette lumière ? »
Bill répondit honnêtement : « Je
ne sais pas. Je suis un croyant. C’était peut-être un signe pour les
incroyants. Je ne saurais vous dire. »
DANS L’ÉDITION SUIVANTE
du journal local, un article racontait l’incident sous le titre : « Une
étoile mystérieuse apparaît au-dessus d’un pasteur alors qu’il baptise. »
Pour le reste du monde, c’était seulement une de ces nouvelles étranges dont
on discutait le jour où le journal sortait. Mais pour William Branham,
c’était bien plus que ça. Il s’était tenu sous cette lumière ambre
palpitante. Il avait vu l’eau remuer autour de lui. Il avait clairement
entendu la voix déclarer : « De même que Jean-Baptiste a été envoyé comme
précurseur de la première venue de Jésus-Christ, de même tu es envoyé avec
un message comme précurseur de Sa seconde venue. » Non, ce n’était pas là
quelque chose à prendre à la légère et à reléguer aux placards seulement
parce que ça semblait bizarre et difficile à comprendre. Bill considéra cela
comme un signe surnaturel qui requérait une explication. Et si ce signe
venait réellement de Dieu, il croyait que l’explication devait se trouver
dans les pages de la Parole de Dieu. Bill lut sa Bible avec ferveur,
cherchant des indices. Il garda un calepin et un crayon tout près afin de
relever les passages qui pourraient s’appliquer au présent contexte. À sa
grande surprise, il en découvrit beaucoup.
Le premier endroit où Dieu apparut
sous forme d’un feu surnaturel était dans Genèse 15 :17, lorsque Dieu fit
alliance avec Abraham. Moïse entendit Dieu lui parler dans un buisson
ardent. Ce feu devait bien être surnaturel puisque le buisson ne s’était pas
consumé.[6] Moïse vit le Seigneur de nouveau dans un nuage de lumière qui l’aida à
guider les enfants d’Israël hors d’Égypte, puis, une autre fois, lorsque
Dieu le rencontra sur le Mont Sinaï.[7] Moïse le vit à diverses reprises, y compris lors de la dédicace du
tabernacle dans le désert l’incitant à écrire : «
L’Éternel notre Dieu
est un feu consumant... »[8] Salomon le vit lorsqu’il dédicaça le premier temple à Jérusalem.[9] Manoah, le père de Samson, le vit lorsqu’il rencontra l’ange du Seigneur.[10] Élie le vit au sommet du Mont Carmel.[11]
Ézéchiel le vit en vision.[12] David le décrivit dans le Psaume 18. Saul de Tarse, sur le chemin de Damas,
alors qu’il allait persécuter les chrétiens, fut ébloui par une « lumière
venant du ciel ». Il entendit même une voix venant de cette lumière, disant
: «
Je suis Jésus que tu persécutes. »[13] Enfin, Daniel et Jean virent cette lumière corporellement dans le Seigneur
Jésus-Christ.[14]
C’était là une étonnante
collection de versets, qui ne laissa aucun doute dans l’esprit de Bill que
l’étoile qui avait brillé au-dessus de lui sur la rivière, dimanche dernier,
possédait un héritage scripturaire qui se trouvait partout dans la Bible, de
la Genèse à l’Apocalypse. Que pouvait-il demander de plus comme
authentification ? Il savait que cela ne pouvait venir que de Dieu.
Après cela, Bill tourna son
attention sur le fait que la rivière, qui avait été lisse comme du verre,
était soudain devenue agitée autour de lui lorsque la lumière était apparue.
La seule chose de ce genre qu’il trouva dans la Bible était dans Jean 5:4.
Était-il possible que la lumière au-dessus de lui sur la rivière fût le même
ange qui avait troublé les eaux à la piscine de Béthesda, dans l’ancienne
Jérusalem ? Il considéra longtemps cette idée, mais ne trouvant rien d’autre
pour la prouver ou la réfuter, il finit par laisser la question en suspens.
La troisième évidence, la plus
directe, venait de la voix : «
De même que Jean-Baptiste fut
envoyé comme précurseur de la première venue de Jésus-Christ... » Bill pesa ces mots et les examina sous tous les angles, essayant de
décider ce qu’ils signifiaient exactement. Il étudia la vie de Jean-Baptiste
et fut particulièrement fasciné par le lien que Dieu avait établi entre le
prophète Jean et le prophète Élie. «
Il (Jean) marchera
devant lui avec l’esprit et la puissance d’Élie... » dit un ange au père de Jean.
[15] Un peu plus tard, Jésus dit, à propos de Jean : «
Et si
vous voulez l’admettre, c’est lui (Jean)
qui
est l’Elie qui devait venir. »[16] Il y avait beaucoup de matière ici et Bill savait que ça lui prendrait du
temps avant de mieux comprendre.
Finalement, il considéra la
deuxième chose que la voix avait dite : «
...de même tu es
envoyé avec un message comme précurseur de Sa seconde venue. » Bill croyait en la seconde venue de Christ, ayant entendu le Dr Davis
prêcher à ce sujet et ayant lu à ce propos dans le Nouveau Testament. Mais
qu’est-ce que sa petite vie insignifiante avait à voir avec l’événement le
plus important de tous les âges ? Cette lumière surnaturelle sur la rivière
pouvait-elle être un signe ? Avait-elle quelque chose à voir avec la seconde
venue de Christ ? Le temps approchait-il ? Et que signifiait ce que disait
cette voix « Tu es envoyé avec un message » ? Le seul message qu’il avait,
c’était la Bible. De telles pensées étourdissaient Bill. Ce mystère lui
semblait trop profond à pénétrer. Néanmoins, il était très excité par
l’attente qui brûlait dans son âme.
[6] Exode 3:2
[7] Exode 14:19-20 et 19:18-19
[8] Lévitique 9:24 et Deutéronome 4:24
[9] 2 Chroniques 7:1