La Série Surnaturelle
La vie de William Marrion Branham
Owen Jorgensen
Son futur tabernacle lui est montré
Chapitre 14
1933
A l’angle de la 8e rue
et de la rue Penn à Jeffersonville, pas loin de l’endroit où il vivait avec
sa famille, la route contournait un petit étang peu profond envahi de
nénuphars. En rentrant chez lui, de retour du Masonic Hall, Billy
s’agenouilla sur le tapis de mauvaises herbes au bord de l’étang afin de
prier pour ce problème imprévu. « Seigneur, que dois-je faire? Où veux-Tu
que cette église aille ? »
Il observa les nénuphars verts et
ronds qui flottaient comme des assiettes à la surface de l’eau. Leurs fleurs
étaient si belles, certaines roses, d’autres blanches. Les nénuphars
l’impressionnaient, la façon dont ils commençaient à pousser dans la vase et
la boue au fond de l’étang pour, ensuite, trouver leur chemin vers la
lumière, produisant de si belles fleurs, propres et gracieuses. Cela lui
rappelait sa propre vie, qui avait récemment émergé de la boue et de la vase
du péché dans la lumière de l’amour de Jésus-Christ. Oh, combien le Seigneur
qui pouvait opérer un tel miracle était merveilleux. Puis cette pensée lui
vint, comme une révélation envoyée par une flèche du trône de Dieu ; son
église serait ici, à l’endroit même où se trouvait l’étang aux nénuphars.
Billy se leva et marcha de long en large dans les mauvaises herbes au bord
de l’étang. Son cœur battait d’excitation. Oui, ce serait parfait. Il
pourrait bâtir...
Les briques du doute tombèrent sur
lui avant même que le mortier de sa révélation ait séché. Comment
pourrait-il acheter ce lotissement et y construire une église, alors qu’il
pouvait à peine faire face financièrement pour lui-même et soutenir sa mère,
ses frères et sa sœur ? Il était un homme pauvre, prêchant à une
congrégation de gens pauvres durant l’une des plus profondes dépressions
économiques que le pays ait connues. De nombreux hommes de sa congrégation
étaient sans travail. A vrai dire, financer la construction d’une l’église
semblait être un rêve impossible à réaliser. Pourtant, si c’était vraiment
là une révélation de Dieu, il y aurait sûrement un moyen...
Billy parla de son rêve aux
membres de sa congrégation et fut agréablement surpris par leur réponse. En
mettant en commun leurs maigres ressources, ils purent trouver assez
d’argent pour un acompte. Des plans furent esquissés, un prêt obtenu et
l’étang rempli, tout cela en l’espace de quelques semaines. Les fondations
furent coulées en juillet et les blocs de béton furent livrés sur
l’emplacement du bâtiment. Mais avant que le prochain niveau de blocs de
béton soit monté, Billy voulut une brève cérémonie de dédicace au cours de
laquelle lui-même poserait la première pierre angulaire sur la fondation
rectangulaire.
Le matin de la cérémonie, Bill se
réveilla vers six heures. À l’extérieur, les oiseaux chantaient des mélodies
de soprano, alors que les abeilles bourdonnaient des harmonies de ténor. Les
branches de chèvrefeuille qui pendaient sous sa fenêtre au second étage
remplissaient sa chambre des parfums odorants de l’été. Bill demeura allongé
dans son lit un long moment, les mains derrière la tête, se gorgeant de la
joie du moment, pensant : « Oh, Grand Jéhovah, Tu es tellement merveilleux.
Il y a quelques instants, tout était sombre ; maintenant, le soleil s’est
levé et toute la nature se réjouit. Et bientôt, le monde spirituel, qui est
si froid et sombre à cause du péché, se réjouira aussi, parce que le Soleil
de Justice se lèvera avec la guérison sous ses ailes. »
Comme il était étendu là, une voix
intérieure lui commanda de se lever. Billy sortit de son lit et se tint face
à la fenêtre. Soudain, il sentit une présence indéfinissable dans la
chambre, comme une pression, qui n’était ni mauvaise ni menaçante. Cette
présence suscitait une sainte crainte, comme si le Seigneur lui-même s’était
approché. Billy scruta les trois murs qui étaient dans son champ de vision.
La chambre semblait vide. Il se retourna et fut immédiatement transporté
dans une vision.
Il se retrouva sur les berges du
Jourdain, là où Jean-Baptiste avait baptisé Jésus. Bill prêchait l’Évangile
à une foule, lorsqu’il entendit des grognements et des couinements. Il se
retourna et vit une grande porcherie construite tout au bord du fleuve. Elle
était remplie de déchets et la puanteur était épouvantable. Billy remarqua :
« Cet endroit est pollué. Cela ne devrait pas être ainsi. Cette terre est
sacrée, c’est là même que Jésus a marché. »
Puis l’ange du Seigneur apparut,
enlevant Billy de cet endroit et l’amenant à l’angle de la rue Penn et de la
8e rue à Jeffersonville. Sur le lotissement où se trouvait
auparavant un étang aux nénuphars se tenait maintenant un important bâtiment
en béton avec une enseigne au-dessus qui disait : « Branham Tabernacle ».
L’ange l’amena à l’intérieur. Bill n’en croyait pas ses yeux. Le bâtiment
était plein à craquer. Non seulement les sièges étaient tous occupés, mais
des gens étaient assis dans les allées et d’autres étaient debout contre les
murs. Tout au bout de la pièce il y avait trois croix, une devant la chaire
et une de chaque côté. Dans la vision, Bill alla derrière la chaire et dit :
« Oh, c’est merveilleux, c’est glorieux. Ô Dieu, Tu es si bon de m’avoir
donné ce tabernacle. »
Alors l’ange du Seigneur dit : «
Mais
ce n’est pas ton tabernacle. »
« Certainement, c’est mon
tabernacle », protesta Billy.
L’ange répéta : « Non.
Viens
voir. » L’ange souleva Billy et le redéposa, cette
fois-ci sous un beau ciel bleu. L’ange dit : «
Voici ce qui va être
ton tabernacle. »
Regardant autour de lui, Billy se
retrouva dans un verger. Des arbres fruitiers mesuraient jusqu’à 20 pieds [6
m] de haut et poussaient en deux rangées identiques, créant ainsi une allée
avec un seul grand arbre au bout, positionné de façon à ce qu’il soit à
égale distance des deux rangées. Une rangée semblait être composée
uniquement de pommiers et l’autre, de pruniers. Chose étonnante, les racines
étaient enfoncées dans de grands seaux verts. À sa droite et à sa gauche, il
y avait un pot vide en face de chaque rangée d’arbres.
Une
voix venant des cieux tonna : «
La moisson est
grande, mais les ouvriers peu nombreux. »
Billy demanda : « Seigneur, que
puis-je faire ? » Et comme il regardait, les arbres commencèrent à
ressembler aux bancs d’église de sa vision du tabernacle et les trois arbres
au bout des rangées prirent la forme de trois croix. Bill demanda : «
Qu’est-ce que cela signifie? Et qu’en est-il des pots vides ? »
L’ange répliqua : «
Tu vas planter dans ces deux pots. »
Se tenant debout dans l’espace
entre les deux rangées, Billy cassa une branche de pommier et la planta dans
le seau vide en face de cette rangée, puis il cassa une branche de prunier
et la planta dans le pot vide de l’autre côté. Immédiatement, des arbres se
mirent à pousser dans ces deux pots, ne s’arrêtant que lorsqu’ils eurent
atteint la hauteur des autres arbres du verger.
Ensuite, un grand vent secoua les
arbres et une voix dit : «
Tu as bien fait. Étends les mains
et récolte la moisson. »
Billy étendit les deux mains. Dans
l’une tomba une grosse pomme jaune, mûre et ferme ; et dans l’autre tomba
une grosse prune jaune, mûre et ferme. La voix dit : «
Mange
les fruits, ils sont bons. » Billy prit une bouchée d’un
fruit, puis de l’autre. Ils étaient tous les deux sucrés, juteux et
délicieux. La voix répéta : «
La moisson est grande et les ouvriers sont peu
nombreux. »
Alors, Billy remarqua que le grand
arbre au bout des rangées, qui était toujours en forme de croix, portait à
la fois des prunes et des pommes sur ses branches. Billy descendit l’allée
en courant et se jeta au pied de l’arbre, criant : « Seigneur, que puis-je
faire ? »
Le vent secoua les arbres
tellement fort qu’une pluie de pommes et de prunes se mit à tomber sur
Billy. La voix dit par trois fois : «
Lorsque tu sortiras de cette
vision, lis 2 Timothée 4. » Puis Billy se retrouva de
nouveau dans sa chambre à coucher.
Le soleil était plus haut dans le
ciel, montrant qu’un certain temps s’était écoulé pendant la vision. Bill
saisit sa Bible et l’ouvrit à 2 Timothée. Il lut le quatrième chapitre
lentement, réfléchissant à chaque mot, essayant de faire le lien avec la
vision.
Prêche la parole, insiste en toute occasion, favorable ou
non, reprends, censure, exhorte, avec toute douceur et en instruisant. Car
il viendra un temps où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine ;
mais, ayant la démangeaison d’entendre des choses agréables, ils se
donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs, détourneront
l'oreille de la vérité, et se tourneront vers les fables. Mais toi, sois
sobre en toutes choses, supporte les souffrances, fais l'œuvre d’un
évangéliste, remplis bien ton ministère.
Billy arracha cette page de sa
Bible et l’emmena avec lui à la cérémonie de dédicace à l’angle de la rue
Penn et de la 8e rue. Comme c’était un jour de travail, il ne put
y avoir là qu’une cinquantaine de personnes de sa congrégation,
principalement des femmes et des enfants. Alors que le major Ulrey, des
Volontaires de l’Amérique, dirigeait sa fanfare en une marche joyeuse, Bill
plaça la pierre angulaire fermement dans le ciment mouillé. C’était un geste
symbolique. Comme le Nouveau Testament proclamait Jésus-Christ en tant que
Pierre Angulaire de son Église universelle, Bill plaça la pierre angulaire
sur la fondation de son propre bâtiment comme déclaration que son église
serait consacrée aux principes de la Pierre Angulaire, Jésus-Christ.
Puis, les gens mirent des pièces
de monnaie, des souvenirs et des requêtes de prières écrites dans une boîte
de conserve qu’ils placèrent dans le creux de la pierre angulaire. Bill y
mit la page qu’il avait arrachée de sa Bible le matin même, la page qui
contenait les mots : «
Mais toi, sois sobre en toutes choses, supporte les
souffrances, fais l’œuvre d’un évangéliste, remplis bien ton ministère. »