La Série Surnaturelle
La vie de William Marrion Branham
Owen Jorgensen
Un rideau noir tombe
Chapitre 19
1936
En guise d’introduction il écrivit
:
«
Ce livre a été écrit dans le but que chaque lecteur sache que
Jésus-Christ sauve et guérit encore aujourd’hui.
Je crois qu' ’Il va revenir bientôt.
Ce livre explique comment Dieu a choisi un garçon pauvre et
l’a appelé au ministère, comment le garçon L’a tout d’abord fui pour un
temps pour ensuite Le servir de tout son cœur. »
Bill continua, la page suivante,
avec une prière :
« Ô Père Céleste, puisses-tu bénir chaque personne qui lira
ce livre. Fais-lui savoir que Tu vas bientôt appeler une Église remplie de
Ta puissance, une Église comme nous n’en avons jamais vu. Nous croyons
toujours en Toi. Crée un désir dans chaque cœur et, Ô Jésus, aide ton humble
serviteur à apporter Ton message. Je sais que Tu m ’as caché dans les joncs,
comme Tu l’as fait avec Moïse, dans un but. Alors Père, aide-moi à glorifier
Ton Nom, car je le demande au Nom de Jésus. Amen. »
Les sept pages suivantes
soulignaient la vie hors du commun de Bill, commençant par la fois où sa
mère et lui seraient morts dans une tempête de neige, sans l’intervention
d’un voisin. Il raconta comment une voix venant des branches d’un arbre lui
avait parlé lorsqu’il avait sept ans, disant : «
Ne bois jamais, ne
fume ni ne souille ton corps d’aucune autre façon. Il y aura un travail à
faire pour toi lorsque tu seras plus âgé. » Puis, il mentionna
son voyage en Arizona, en 1927, comment la mort de son frère Edward l’avait
ramené à la maison et l’avait poussé à réfléchir à ce qu’il y avait au-delà
de la vie. Il écrivit comment il avait inhalé du gaz pendant qu’il
travaillait pour la compagnie des Services publics, l’opération qui s’en
suivit et la croix lumineuse qui l’avait tourné vers Dieu. Puis, il décrivit
la guérison miraculeuse de ses troubles d’estomac et de son astigmatisme,
son appel à prêcher et, finalement, la boule de feu qui était apparue
au-dessus de sa tête alors qu’il baptisait dans la rivière Ohio, en 1933.
(Cependant, il ne mentionna pas la voix qui avait dit : «
Comme Jean-Baptiste
fut envoyé pour annoncer la première venue de Jésus-Christ, tu es envoyé
pour annoncer Sa seconde venue. »)
Il conclut le tract par ces mots :
Cher lecteur, si seulement j’avais assez de place dans ce
livre pour vous raconter toutes les choses qui sont arrivées, comment notre
tabernacle a été construit et les nombreuses réunions de puissant réveil que
nous avons tenues. Des gens sont venus de près et de loin pour être guéris.
Mais je dois m’assurer que ce livre soit petit pour qu’il ne se vende pas
cher et qu’il soit accessible à tous. Ces choses ont été écrites pour que
vous sachiez que Jésus-Christ est le même qu' ’Il était hier et aujourd’hui
et qu' ’Il le sera pour toujours, et pour que vous croyiez en Lui et soyez
sauvés. Si vous le pouvez, chaque fois que nos réunions de réveil se
tiendront dans votre région, venez y assister. »
Les deux pages suivantes étaient
des témoignages de gens qui avaient été miraculeusement guéris, y compris
ceux de M. Merrill et de Mme Der Ohanion, qui furent les premières personnes
à être guéries par vision après que Bill fut devenu un chrétien.
M. Merrill écrivit,
«
J’étais à l’hôpital, à New Albany, Indiana, lorsque j’ai
entendu parler de Frère Branham. J’avais été renversé par une auto. Mes
côtes étaient pratiquement toutes brisées. Mon dos était tout tordu. J’étais
un cas désespéré du point de vue médical.
Frère Branham est venu prier pour moi et, instantanément, mes
côtes ont repris leur place, de même que mon dos. Le docteur ne pouvait pas
comprendre. Je me suis levé, j’ai mis mes vêtements, je suis retourné chez
moi
et je
suis allé au travail.
Que Dieu soit loué pour Sa puissance de guérison. »
-William
Merrill 1034,
rue Clark
New Albany (Indiana)
Mme Der Ohanion écrivit,
«
J’étais estropiée depuis de nombreuses années. J’étais clouée
au lit depuis un certain temps. Mes membres étaient repliés si bien que je
ne pouvais pas marcher. J’ai entendu parler de William Branham et comment
Dieu exauçait ses prières. Alors je l’ai appelé. Lui et un autre jeune homme
nommé DeArk sont venus prier pour moi. Aussitôt, mes membres ont été guéris.
Je pouvais marcher. Je marche toujours. Cela est arrivé il y a quatre ans.
Je loue le Seigneur pour Sa puissance merveilleuse. »
-Mme Der
Ohanion
2223, rue
East Oak
New Albany
(Indiana)
Le tract se terminait par un
sermon de deux pages sur la puissance de guérison de Jésus-Christ
aujourd’hui. Bill écrivit,
«
De nombreuses personnes qui lisent la Bible aujourd’hui
disent : ‘Si seulement je vivais au temps de la Bible, j’irais vers Jésus et
Il m’aiderait. ’ Ami, Il est ici aujourd’hui pour vous aider, de la même
façon qu’Il y était en ce temps-là. Croyez seulement au Saint Esprit, Il est
le Témoin de Jésus. S’il vous plaît, à l’endroit même où vous êtes, croyez
en Lui et vous serezguéri. »
Les membres de la congrégation de
Billy distribuèrent des exemplaires du tract
Jésus-Christ le même
hier, aujourd'hui et pour toujours à leurs amis et à
leur parenté, qui à leur tour en passèrent à leurs propres amis et voisins.
Avec le temps, ce petit tract sans prétention allait son chemin vers
beaucoup d’endroits peu fréquentés et produire des miracles étonnants...
UN PEU PLUS TARD
pendant l’été 1936, Bill et Hope se préparaient à aller à Fort Wayne,
Indiana, pour rendre visite au père de Hope. Billy était pressé de prendre
la route parce que, s’ils arrivaient à temps, ils pourraient assister au
service du samedi soir au Tabernacle Redigar, une église qu’il aimait
visiter lorsqu’il était à Fort Wayne.
« Hope, tu ne vas pas prendre un
bain avant de partir, n’est-ce pas? » dit Billy en regardant sa montre
nerveusement.
« Ça ne me prendra pas beaucoup de
temps. Mais, Billy, si on va à l’église ce soir, j’aurai besoin d’une
nouvelle paire de bas. Pendant que je me prépare, veux-tu aller m’en acheter
une paire chez J.C.Penney? »
« Bon, si ça peut accélérer les
choses. »
« Oui, ainsi, on va gagner du
temps. Voici 60 cents [0,42 euro]. Maintenant, fais bien attention d’acheter
des bas en soie et pas en rayonne. Et veille à ce qu’ils aient une forme
galbée Pourras-tu te rappeler cela? »
« Bien sûr, bas de soie, forme
galbée. »
Les bas en soie étaient faits de
soie naturelle, ils étaient doux et c’était un produit de luxe. Malgré le
fait qu’ils soient trois fois plus chers que ceux en rayonne, ils étaient
les préférés des femmes qui voulaient être élégantes et à la mode. Les bas
en rayonne étaient souvent choisis par les femmes plus âgées, plus
intéressées par les économies réalisées et l’utilité que par leur apparence.
Billy Branham ne connaissait pas grand-chose à la mode féminine et il avait
de la difficulté à distinguer, dans son esprit, entre la soie et la rayonne.
Pour être certain de ne pas oublier, il répétait mentalement ce qu’il devait
acheter tout en se rendant à pied au magasin. « Soie... soie... soie... »
Quelqu’un lui dit bonjour alors qu’il passait. « Bonjour », répondit-il tout
en continuant à se répéter : « Soie... soie... soie... »
Puis, il rencontra Orville Spon,
un vieux copain de pêche. Orville lui dit : « Billy, savais-tu que la perche
mord de l’autre côté de la jetée? Il y en a des longues comme ça. » Orville
leva ses mains pour indiquer la taille.
Billy siffla, impressionné. Les
deux hommes discutèrent d’appâts et de techniques de pêche pendant quelques
minutes. Lorsque Billy s’éloigna, il avait oublié quelle sorte de bas il
était censé acheter.
Qu’allait-il faire, maintenant? Il
était embarrassé de retourner à la maison pour dire à Hope qu’il avait
oublié. De plus, cela prendrait trop de temps. Soudain, il pensa à Thelma
Ford, une de ses amies qui travaillait dans un supermarché tout près. Elle
pourrait probablement lui dire ce qu’il avait besoin de savoir.
Tout près de la porte, Billy
s’arrêta au rayon sport pour admirer sa carabine préférée, une carabine de
calibre .22 qui était sur le présentoir. C’était une très belle arme à feu,
parfaite pour la chasse à l’écureuil. Bill voulait l’acheter depuis plus
d’un an. Mais la carabine coûtait 17 $ [12 euros] et il ne pouvait même pas
mettre de côté les 3 $ [2 euros] nécessaires pour un acompte. Un jour
peut-être...
Thelma Ford vint vers lui : «
Bonjour Billy, puis-je t’aider? »
« Bonjour Thelma, Hope veut que je
lui achète une paire de chaussettes. »
Thelma plissa le nez : « Euh,
Billy, je ne crois pas que Hope veuille des chaussettes. »
« Si, c’est ce qu’elle veut. Elle
en veut même de forme galbée. »
« Oh, tu veux dire des bas. Quelle
sorte de bas? »
Se sentant idiot et ne voulant pas
montrer encore plus son ignorance, Billy décida de bluffer : « Quelles
sortes avez-vous? »
« Nous avons toutes les sortes, de
la rayonne à... »
« C’est exactement ce qu’elle
veut, en rayonne. Combien coûtent-ils? »
« 20 cents [0,14 euro] la paire. »
« Dans ce cas, je vais en prendre
deux paires. »
Hope Branham
Maintenant Billy était content de
lui. Lorsqu’il arriva à la maison, il taquina Hope : « Vous, les femmes,
vous vous vantez d’être de bonnes acheteuses. Vous traversez la rivière pour
aller à Louisville et passez toute la journée à chiner, pendant que moi je
vais au centre-ville, ici à Jeffersonville, et j’achète deux paires de
chaussettes avec l’argent que tu m’as donné pour une seule paire, et il me
reste encore de l’argent. »
« Tu as acheté de la soie? »
« Oui. » Soie, rayonne, cela avait
l’air d’être la même chose, pour lui.
Hope prit le sac et regarda à
l’intérieur. Elle sourit : « Oui, Billy, tu trouves vraiment les bonnes
affaires. »
Lorsqu’ils arrivèrent à Fort
Wayne, en fin d’après-midi, Billy fut ennuyé lorsque Hope lui dit qu’elle
devait s’arrêter dans un supermarché avant d’aller à l’église. Bill arrêta
la voiture et Hope se dépêcha d’entrer dans le magasin. Quelques minutes
plus tard, elle en ressortit avec un petit sac de papier. Elle ne dit pas ce
qu’elle avait acheté et, comme la seule préoccupation de Billy était
d’arriver à temps au Tabernacle Redigar, il ne le lui demanda pas non plus.
Bill ne se doutait pas que l’innocente petite erreur de ce matin-là allait
revenir le hanter.
UN RAYON
de soleil illumina la
vie de Billy lorsque sa fille naquit, le 27 octobre 1936. Ils la nommèrent
Sharon Rose, une inversion de Rose de Saron, l’un des titres poétiques de
Jésus-Christ. Sharon Rose était un bébé magnifique et Bill l’aimait plus que
le soleil qui brille sur une belle journée d’automne. Il ne savait pas que
la naissance de Sharon Rose allait être son dernier rayon de bonheur avant
de nombreuses années.
Les nuages sombres commencèrent à
s’accumuler au mois de novembre. Tout d’abord, la belle-sœur de Billy
mourut. Puis Charles Edward Branham Jr, un de ses frères fut tué à l’âge de
dix-sept ans. Un dimanche soir, Charlie faisait du stop et monta sur le
marchepied d’une voiture conduite par un ivrogne. La voiture dérapa et
percuta un poteau électrique, éjectant Charlie qui se brisa la nuque. Bill
était en train de prêcher à l’église. Un autre de ses frères lui apporta la
nouvelle. Billy annula le service immédiatement, mais lorsqu’il arriva à
l’hôpital, son frère Charlie était déjà mort.
La mort de Charlie affecta
profondément le père de Billy. Étant toujours désespérément pauvre et en
mauvaise santé, Charles Branham Sr. commença à réfléchir à sa vie passée et
future. Un matin, Billy le vit assis sur sa charrue en train de pleurer.
Bill lui demanda : « Qu’est-ce qui se passe, Papa? »
« Tu ne comprendras pas maintenant
Billy, mais un jour tu vas comprendre. J’aimerais revoir mon ancienne
maison. J’ai cinquante-deux ans et je n’y suis pas retourné depuis près de
vingt-cinq ans. »
« Si tu veux retourner là-bas,
Papa, je vais te donner l’argent pour y aller. »
Pour la dernière fois, Charles
Branham visita l’endroit près de Burkesville, Kentucky, où il était né.
Lorsqu’il retourna à Jeffersonville, il alla dans un bar et pensa à la façon
dont il avait gâché sa vie avec l’alcool. Un homme lui offrit de lui payer
un verre. Se sentant coupable mais ne pouvant s’en empêcher, Charles
accepta. Comme le liquide brun pâle réchauffait son estomac, Charles dit : «
Les gars, un de mes fils se tient derrière une chaire, ce soir. Ce garçon a
raison et j’ai tort. Ne laissez pas mon penchant pour la boisson avoir des
répercussions sur mon fils. » Lorsqu’il porta le verre à ses lèvres, sa main
tremblait tellement que son whisky coula sur son menton. Les hommes se
moquèrent de lui. Charles craqua et se mit à pleurer. Il prit son chapeau et
sortit.
Deux semaines plus tard, le 30
novembre 1936, Charles Branham eut une crise cardiaque foudroyante. Il était
toujours en vie lorsque Billy arriva à ses côtés. Bill serra la tête de son
père dans ses bras. Ses boucles noires sur ses tempes commençaient tout
juste à grisonner. Bill pensa : « J’ai contribué à rendre ces cheveux
blancs. Combien de fois lui ai-je fait mal au cœur? » Il regarda la main de
son père à laquelle il manquait un doigt à cause d’un accident et il pensa
combien son père avait travaillé dur pour élever ses dix enfants. Billy ne
se souciait pas de ce que les autres pouvaient penser de Charles Branham ;
cet homme était son père et il l’aimait.
Charles regarda dans les yeux de
son fils aîné : « Billy » murmura-t-il : « j’ai eu tort. »
« Papa, il n’est pas trop tard
pour changer. »
Et juste là, près du lit de mort
de son père, Billy le conduisit au Seigneur de toute vie, Jésus-Christ. En
l’espace d’une heure, Charles Branham s’en alla rencontrer son Créateur. À
ce moment-là, Bill vit un ange en robe blanche qui se tenait devant lui.
Malgré sa souffrance, Bill eut au moins la consolation de savoir que l’âme
de son père était en sécurité en Christ.
LE MALHEUR SUIVANT
survint une semaine avant Noël, lorsque les deux enfants de Billy
s’enrhumèrent. Bientôt, Hope se mit à renifler et à tousser avec eux. La
température à l’extérieur était descendue en dessous de zéro. Hope mit des
couvertures au bas des portes et des serviettes au bas des fenêtres pour
bloquer les courants d’air. Cela aida un peu, mais, comme la maison était
mal isolée, le poêle de la cuisine ne suffisait pas à garder les deux pièces
au chaud.
En 1936, Noël tomba sur un
vendredi. La veille de Noël, Hope alla avec une amie à Louisville, Kentucky,
de l’autre côté de la rivière, pour acheter des cadeaux de dernière minute
aux enfants. Billy se rendit au travail comme d’habitude. Pendant sa pause
de midi, il ouvrit un compte en banque pour Sharon et y déposa 80 cents
[0,56 euro], son cadeau de Noël pour sa fille de deux mois. Puis, il déposa
un cadeau de Noël au cabinet de son ami d’enfance, Sam Adair, qui venait de
terminer ses études de médecine et était de retour à Jeffersonville pour y
ouvrir un cabinet.
Plus tard dans l’après-midi, Billy
reçut un appel urgent. Pendant qu’elle faisait des achats à Louisville, Hope
s’était évanouie dans la rue. Elle était maintenant au lit, à la maison, et
avait désespérément besoin de sa présence. Billy se précipita et trouva Hope
enroulée dans les couvertures qui frissonnait de manière incontrôlable. Il
toucha son front. Sa peau était brûlante.
Bill appela Sam Adair, qui vint
tout de suite. Le Dr Adair glissa un thermomètre sous la langue de Hope.
Appuyant son stéthoscope sur sa poitrine, il écouta et fronça les sourcils.
Puis il regarda le thermomètre : « Oh, là, là, elle a 105°F [42°C] de
température. Bill, c’est grave. Elle a une pneumonie. Il faut lui donner du
jus d’orange toute la nuit. Fais-lui en boire au moins deux gallons [7,5 L]
cette nuit, pour faire tomber la fièvre. »
Bill resta au chevet de Hope toute
la nuit, lui donnant une gorgée de jus d’orange toutes les quelques minutes.
Le matin de Noël, la fièvre était descendue de quelques degrés.
Mme Brumbach passa voir sa fille
et fut horrifiée par la pièce froide et remplie de courants d’air : «
William, cette maison n’est pas assez chaude pour Hope. Je vais l’emmener
dans ma maison. »
Bill dit : « J’aimerais mieux
demander au Dr Adair si on doit la déplacer. »
« Adair? Je ne lui demanderais
rien du tout. Ce garçon n’a même pas assez de bon sens pour venir ici sous
la pluie. Je vais demander au Dr Lawrence de s’occuper d’elle. » Puis elle
partit.
Bill appela le Dr Adair, qui lui
donna ce conseil : « Bill, ne la déplace pas. Si tu sors Hope, maintenant,
par cette température glaciale, cela va la tuer. »
« Mais, Docteur, sa mère va le
faire tout de même. »
« Alors je vais arrêter de
m’occuper du cas dès maintenant. Bill, je t’aime comme un frère, tu le sais.
Mais je ne peux pas être responsable de Hope dans ces conditions. Je vais
devoir laisser le cas et le remettre entre les mains du Dr Lawrence. »
« Bien, Docteur, tu
sais quels sont mes sentiments. »
Tourmenté, Billy marcha jusqu’à
l’église, s’agenouilla et pria : « Seigneur, j’aime ma femme. S’il te plaît,
aie pitié d’elle et guéris-la, veux-Tu, Seigneur? »
Bill vit un drap noir tomber
devant ses yeux, comme un rideau qui tombe après une pièce de théâtre. Il
frissonna d’horreur à cette vision. Puis, comme il observait, des nuages
sombres bouchèrent le soleil. Des pluies torrentielles s’abattirent sur la
campagne, faisant déborder la rivière Ohio et céder les digues qui
protégeaient Jeffersonville, inondant la partie basse de la ville. Il vit un
homme descendre du ciel avec une règle et mesurer le niveau d’eau sur la rue
Spring à 22 pieds [6,5 m].
La vision troubla Billy.
Jusque-là, chaque vision qu’il avait eue s’était avérée être vraie. Il
partagea donc sa vision partout en ville, espérant que les gens en
prendraient note et se prépareraient et qu’ainsi, des vies pourraient être
sauvées. Mais les gens à qui il le dit se moquèrent, pouffèrent de rire ou
rirent tout simplement aux éclats. Même certaines personnes de sa
congrégation furent sceptiques, comme Jim Wiseheart, un ancien, qui lui dit
: « Billy, c’est en 1884 qu’a eu lieu la dernière inondation et il n’y a que
22 pieds [6,5 m] d’eau dans la rue Spring. »
Bill répéta la vision : « J’ai vu
un homme descendre du ciel prendre une règle, l’enfoncer à la rue Spring et
dire “Vingt-deux pieds [6,5 m]”. »
Jim Wiseheart se moqua
: « Billy, tu es tout excité. »
« Je ne suis pas excité. C’est
“ainsi dit le Seigneur”! De plus, le même Dieu qui m’a dit qu’il y aurait
une inondation m’a montré un rideau noir qui s’est interposé entre Lui et
moi. Il ne m’entend pas lorsque je prie pour ma femme. Je crains qu’elle ne
s’en remette jamais. »