La Série Surnaturelle
La vie de William Marrion Branham
Owen Jorgensen
Amis et ennemis
Chapitre 49
1950
EN JUIN 1950, William Branham tenait une campagne de guérison à Lubbock, Texas, lorsqu’une autre attaque publique fut soulevée contre lui. Cette fois-ci, l’éditeur d’un journal local imprima un article cinglant, accusant Bill d’abuser de la naïveté des chrétiens à l’aide de tours et de trucs psychologiques.
Gordon Lindsay tempêta. « Avez-vous lu cet article, Frère Branham? Ils disent que vous retirez tellement d’argent de vos réunions que ça vous prend deux hommes costauds pour le transporter. Cet article est rempli de mensonges comme celui-là. Ça me met tellement en colère. Frère Branham, pourquoi n’appelez-vous pas le feu du ciel pour venir brûler cet endroit? »
Bill gloussa. « Oh, Frère Lindsay! Il semble que Jacques et Jean voulurent faire la même chose une fois lorsqu’une ville rejeta le Seigneur. Et Jésus leur dit, “Vous ne savez pas de quel esprit vous êtes animés. Car le Fils de l’homme est venu non pour perdre les hommes mais pour les sauver. ” »[88]
« Je ne parlais pas des gens ; je parlais des presses qui impriment ces ordures. »
« J’essaie d’ignorer ces choses-là, Frère Lindsay. De plus, je ne ferais jamais quelque chose d’aussi radical à moins que le Seigneur me dise directement de le faire. »
Lindsay n’était pas satisfait. « Ce dont nous avons besoin aujourd’hui ce sont des prophètes comme Élie. Il n’avait pas besoin d’avoir une vision avant de faire un pas. Il monta en trombe au mont Carmel, y construisit un autel et défia ces prophètes de Baal en disant, “Venez ici et je vais vous prouver qui est le vrai Dieu.” Élie marcha de long en large, ridiculisant Baal et se moquant de ces hommes : “Allez, montrez-nous ce que Baal peut faire!” Ces faux prophètes de Baal eurent l’air plutôt ridicule lorsque le feu descendit du ciel et brûla le sacrifice d’Élie, avec l’eau et tout. Élie savait où il se tenait, même sans vision. On aurait besoin de prophètes comme lui aujourd’hui. »
« Attendez une minute, Frère Lindsay », contra Bill. « Vous êtes un bon enseignant, mais vous oubliez un point important. Lorsqu’Élie eut fini de tout arranger, de dépecer les bœufs, les placer sur l’autel et verser l’eau sur le sacrifice, il dit, “Seigneur, j’ai fait toutes ces choses par Ta parole.”[89] Vous voyez, le Seigneur le lui avait tout d’abord montré en vision. C’est comme ça avec les prophètes ; c’est toujours par vision. Même Jésus, qui était le Dieu-Prophète, dit, “Je ne fais que ce que je vois faire au Père.” » [90]
Lindsay le lui concéda à contrecœur, marmonnant : « Toujours est-il que j’aimerais bien voir plus de prophètes comme Élie de nos jours. »
Quelques semaines plus tard, Bill prêchait à une campagne de trois jours à Harlingen, Texas, une petite ville située à environ 20 milles [32 km] au nord de la frontière mexicaine. Il y avait beaucoup de monde à la première soirée, (environ 4 000 personnes) mais la foule semblait plutôt tranquille et contenue. Les gens n’avaient pas la même excitation ni les mêmes attentes que Bill rencontrait ailleurs. Heureusement, l’humeur sceptique n’empêcha pas le don d’opérer sur la plate-forme, toutefois, l’ange du Seigneur ne se déplaça pas dans l’auditoire comme il avait si souvent l’habitude de le faire.
L’après-midi suivant, pendant qu’il priait dans sa chambre d’hôtel, Bill reçut un appel téléphonique de son gérant. « Frère Branham, je m’apprête à aller souper au centre-ville. Êtes-vous certain que vous ne voulez pas m’accompagner? »
« Non, merci Frère Baxter. Pas aujourd’hui. Je suis encore en jeûne devant le Seigneur. »
« D’accord. Voudriez-vous venir me rencontrer dans le hall dans quelques minutes? Je dois vous parler de quelque chose avant la réunion de ce soir. »
« Bien sûr, j’arrive à l’instant. »
Dans le hall, Ern Baxter exprima ses inquiétudes. « L’offrande d’hier soir était plutôt maigre et nous manquons présentement de fonds pour poursuivre cette campagne. »
« De combien d’argent manque-t-on? » demanda Bill.
« Ça nous prendrait au moins 900 $ [630 euros] pour nous remettre à flot. »
« Je me demande pourquoi c’est comme ça », songea Bill. « Il me semble qu’une foule de cette taille pourrait donner cette somme aisément. »
« Je me suis posé la même question et c’est pourquoi je me suis informé auprès d’un pasteur local. Il y a eu plusieurs autres évangélistes qui sont venus tenir des « réunions de guérison » au cours des derniers mois et il semblerait qu’ils aient escroqué les gens sans trop de scrupules. »
Bill comprenait maintenant l’humeur de la foule de la veille. « J’imagine que je ne peux pas les blâmer d’être plutôt sceptiques à mon égard. »
« Frère Branham, vous devriez me laisser demander un peu d’argent sinon nous allons nous retrouver dans le rouge. »
Bill pensa à sa promesse au Seigneur, à savoir qu’il persisterait à être un évangéliste aussi longtemps que le Seigneur pourvoirait à ses besoins et qu’il n’aurait jamais besoin de mendier pour de l’argent. « Il n’en est pas question. Non, Monsieur, vous ne le ferez pas. Frère Baxter, si jamais vous demandez de l’argent dans une de mes réunions, ce sera le jour où je vous serrerai la main en tant que frère et je commencerai à organiser mes réunions tout seul. Non, on ne demandera pas d’argent aux gens qui viennent dans mes réunions. Dieu possède le bétail sur des milliers de collines ; tout Lui appartient ; je Lui appartiens. Il prendra soin de moi. »
« D’accord, Frère Branham, si c’est ainsi que vous voyez les choses, je ne mentionnerai pas l’argent. »
En retournant à sa chambre d’hôtel, Bill entendit des sanglots désespérés. Regardant autour de lui, il vit deux adolescentes qui s’enlaçaient, pleurant comme si elles étaient condamnées à mourir. Bill se dirigea vers elles et demanda : « Que se passe-t-il? »
Une des filles lui dit, le souffle coupé : « Oh! Frère Branham, c’est vous! »
« Bien, je vois que vous me connaissez. Puis-je vous aider de quelque façon que ce soit? »
La même fille répondit : « Frère Branham, il s’agit de mon amie ici, elle a des problèmes mentaux et elle devra être admise dans une institution psychiatrique à moins que Dieu n’opère un miracle. J’ai assisté à vos réunions à Lubbock. Lorsque j’ai vu les œuvres du Saint-Esprit, j’ai su que Dieu pouvait guérir mon amie si seulement je réussissais à l’amener dans la ligne de prière afin que vous priiez pour elle. J’ai donc emmené mon amie, ici, à Harlingen. Mais nous n’avons même pas réussi à obtenir une carte de prière et j’ai peur que nous ayons fait tout ce chemin pour rien. »
Lubbock était à près de 1 000 milles [1 600 km] plus au nord. Bill pouvait voir que cette fille avait dû cumuler une foi extraordinaire pour emmener son amie jusqu’à Harlingen. « Eh bien, ma sœur, peut-être que si vous amenez votre amie aux réunions de bonne heure à chaque soir, vous pourriez... » Bill s’arrêta. Une vision s’était formée entre eux et il l’observait se dérouler devant ses yeux. L’image n’était pas plane comme sur un écran de télévision ; elle était tridimensionnelle, comme s’il s’y trouvait pour vrai. « Jeune fille, votre mère est invalide. Et vous appartenez à l’église méthodiste, n’est-ce pas? »
La fille mit sa main sur sa bouche : « Oui! » dit-elle le souffle coupé.
« Vous êtes venues ici dans une voiture décapotable jaune. En conduisant jusqu’ici, vous et votre amie étiez en train de rire lorsque la route a amorcé un tournant prononcé. Vous vous êtes retrouvées à moitié sur l’asphalte, à moitié sur l’accotement et vous avez failli renverser l’auto. »
« Frère Branham, c’est la vérité! »
« Et ceci est aussi la vérité, Ainsi dit le Seigneur : “Votre amie est guérie.” »
Les deux filles se mirent à crier de joie. Lorsque Bill les quitta, il était certain qu’elles n’avaient pas l’ombre d’un doute.
Ce soir-là, après la réunion, le Révérend Baxter vint vers Bill et dit : « Frère Branham, regardez, il y a une enveloppe sans identification dessus dans le plateau à offrande et elle contient neuf billets de 100 $ [70 euros]. C’est exactement le montant dont nous avons besoin pour couvrir les frais. Frère Branham, vous aviez raison. Dieu va prendre soin de nous. Me pardonnez-vous d’avoir voulu demander de l’argent aux gens? »
« Certainement, Frère Baxter. Ceci n’est qu’une leçon pour nous apprendre à faire confiance au Seigneur. » Bill ne le dit pas sur le moment, mais il savait qui avait déposé l’enveloppe. Dieu lui avait montré une vision de cette fille de Lubbock déposant une enveloppe sans nom dans le plateau à offrande.
Le lendemain matin, Ern Baxter s’arrêta à la chambre de Bill pour s’enquérir de sa santé. « Allez-vous manger ce matin, Frère Branham? »
« Pas encore, Frère Baxter, je suis toujours en jeûne. »
« C’est la troisième journée que vous ne mangez pas. Faites attention de ne pas jeûner trop longtemps, vous avez besoin de vos forces physiques. »
« J’ai aussi besoin de mes forces spirituelles. Je serai prudent mais je me sens poussé à faire cela, comme si quelque chose est sur le point de se produire et que je dois être prêt spirituellement. »
« D’accord, je vous le redemanderai ce soir. » Baxter était sur le pas de la porte lorsqu’il se retourna et dit : « En passant, vous souvenez-vous des deux filles pour lesquelles vous avez prié hier après-midi à l’hôtel? Ces deux adolescentes sont si excitées, elles disent à tous les gens qu’elles croisent que Jésus-Christ a délivré cette jeune fille de la démence. Plus tôt ce matin, je les ai entendues le dire à tout le monde dans le hall puis, je les ai vues marcher dans la rue, arrêtant tous les passants qu’elles rencontraient. Je ne sais pas si c’est réellement salutaire ; personne ici ne les connaît, alors personne ne sait si la fille était réellement dans cet état lamentable ou non. »
Bill sourit : « Ce n’est pas grave, c’est ce que j’aime voir : des gens qui sont prêts à témoigner que Jésus les a guéris. »
Un peu plus tard cet après-midi-là, le Révérend Baxter frappa de nouveau à la porte de Bill, l’air anxieux cette fois-ci.
« Qu’est-ce qui ne va pas, Frère Baxter? »
Le grand homme s’affaissa sur une chaise, se pencha en avant, les mains tenant son chapeau entre ses genoux écartés. « Frère Branham, j’ai bien peur que nous ayons tout un problème. Cet après-midi, j’ai reçu plusieurs appels de ministres qui parrainent vos réunions ici. Apparemment, quelqu’un a imprimé un dépliant des plus incendiaires contre vous. Cette personne a distribué ces dépliants partout à travers la ville, les plaçant contre les parebrises des automobiles. D’après ce que j’ai entendu, il en fut distribué des milliers. »
« Ce n’est pas la première fois que je suis critiqué publiquement. Que disent ces dépliants? »
« Je ne les ai pas lus moi-même, mais, de toute évidence, ça dit que vous faites du spectacle, que vous utilisez des trucs mentaux pour séduire l’auditoire et que les gens chez qui vous discernez les problèmes ne sont qu’un coup monté. On vous accuse d’être semblable à Simon le sorcier dans le livre des Actes, principalement intéressé à l’argent.[91] Et le pire dans tout ça est que le dépliant semble avoir été imprimé par... (il fit une pause pour créer un effet dramatique) « le Bureau Fédéral des Enquêtes ».
Bill siffla. « Voilà que ça prend une autre tournure. »
« Oui, et le dépliant dit aussi que ce soir, sur l’estrade, le FBI vous dénoncera en tant qu’imposteur. Frère Branham, qu’allez-vous faire? »
« Je crois que nous devons juste continuer à faire notre travail et laisser tout cela entre les mains du Seigneur. Il a pris soin de nous hier soir, n’est-ce pas? Il prendra soin de nous ce soir aussi. »
Les grosses mains de Baxter serrèrent son chapeau. « Lorsque je pense que des gens vous accusent de n’être intéressé qu’à l’argent des gens... Je vous ai vu lorsque cet homme du Texas vous a tendu un chèque de 25 000 $ [17 500 euros] et que vous l’avez déchiré devant lui. »
« Vous souvenez-vous lorsque ce millionnaire m’a envoyé un chèque de 1 500 000 $ [1 050 000 euros]? Je l’ai refusé. Des gens m’ont offert des maisons partout à travers le pays. Récemment, un homme a offert de m’acheter une Cadillac neuve. J’ai toujours refusé ces offres. Je veux la confiance des gens ; pas leur argent. »
Cela éveilla la curiosité de Baxter. « Je peux comprendre que vous ayez refusé les maisons et l’argent, mais pourquoi la Cadillac? Je sais ce que vous conduisez ; vous avez besoin d’une auto neuve. »
« Je ne suis pas contre les automobiles neuves, mais une Cadillac, c’est trop. Comment pourrais-je conduire à travers l’Arkansas dans une Cadillac et laisser ces pauvres petites mamans de l’Arkansas qui mangent du bacon et du pain de maïs pour déjeuner, leurs mains toutes gercées à cause de leur travail dans les champs de coton, déposer un dollar durement gagné dans le plateau à offrandes à mes réunions... et moi conduire une Cadillac? Non monsieur! Non, jamais! Je ne ferai jamais cela. Je veux être comme les gens pour lesquels je prie. »
« Cela a du bon sens. Dites, je m’en vais souper en ville, êtes-vous prêt à mettre fin à votre jeûne maintenant? »
« Oui, j’irai avec vous. »
Comme ils entraient dans la cafétéria, le Révérend Baxter se pencha vers Bill et chuchota : « Je vois quelques-uns de nos amis ici. Ce sont les Wilbanks. Ils vont probablement vouloir venir vous parler. »
« J’espère qu’ils ne viendront pas. Vous savez ce qui arrive lorsque l’onction est sur moi - Dieu me révèle des choses et je ne voudrais pas m’épuiser avant le service. »
Les deux hommes prirent place et mangèrent. Effectivement, lorsqu’ils se levèrent pour quitter, M. et Mme Wilbanks se levèrent aussi pour payer leur facture. Ils se rencontrèrent devant le comptoir caisse. M. Wilbanks dit : « Frère Branham, j’aimerais vous serrer la main. »
Bill prit la main tendue de l’homme et commença à dire quelque chose lorsque Ern Baxter s’interposa et dit : « Écoutez, M. Wilbanks, vous ne devriez pas lui parler maintenant. Il se prépare pour la réunion de ce soir. »
« Nous comprenons. »
Lorsque Bill et Ern Baxter se mirent à marcher dans la rue, Bill entendit une voix intérieure lui dire : « Rebrousse chemin et monte dans l’automobile avec les Wilbanks. » Bill secoua la tête, se disant qu’il commençait à entendre des voix. « C’est vraiment une belle soirée, n’est-ce pas Frère Baxter? »
« Certainement. »
Soudainement, les jambes de Bill devinrent aussi lourdes que du plomb ; il essaya de faire un pas mais elles ne voulaient pas avancer.
Baxter se tourna vers lui, perplexe. « Que se passe-t-il? »
« Frère Baxter, nous devons retourner et monter dans l’automobile avec les Wilbanks. »
« Frère Branham, nous ne pouvons pas faire cela. »
« C’est l’Esprit du Seigneur. »
« D’accord, alors. »
Les Wilbanks furent heureux de les embarquer avec eux. Comme ils voyageaient en auto, ils arrivèrent à l’hôtel bien plus tôt que s’ils avaient continué à pied. Ern Baxter entra dans le bâtiment mais Bill s’arrêta à mi-chemin dans les marches. Il entendit cette voix de nouveau, disant : « Retourne et parle aux Wilbanks. » Bill retourna à l’auto : « Frère Wilbanks, j’espère qu’il n’y a pas de problème dans votre famille. »
« Non, tout va bien. »
« C’est étrange. Quelque chose me dit de rester ici et je ne sais pas pourquoi. »
Après avoir bavardé pendant quelques minutes, Bill se retourna pour aller à l’hôtel lorsqu’une voiture dispendieuse passa tout près. Il reconnut la voiture ; elle appartenait à M. Reece. L’auto ralentit et se stationna près d’un palmier, à quelques automobiles de distance d’où Bill se tenait. Le chauffeur sortit, fit le tour de la voiture et, ouvrant la porte du passager, aida M. Reece à sortir de l’auto. M. Reece avait l’air aussi décrépit que la dernière fois où Bill l’avait vu à Carlsbad, Nouveau-Mexique, au mois de mars. Bill savait maintenant ce qui en était. Le palmier qu’il avait vu dans la vision se trouvait là ; son ami était vêtu d’un complet brun. Tout était en ordre.
Lorsque M. Reece vit Bill, il tourna immédiatement les yeux vers le palmier. Puis, sans même avoir échangé un seul mot, il leva ses bras dans les airs et cria : « Gloire à Dieu! Je suis guéri! » Il frappa du pied sur le sol et agita les bras en criant et en dansant. Il ne ressemblait plus du tout au vieil homme faible qui avait eu besoin d’aide pour sortir de la voiture quelques minutes auparavant.
En retournant vers sa chambre, Bill fut arrêté dans le couloir par le Révérend Baxter. « Frère Branham, ces deux adolescentes sont en train de faire leurs bagages pour partir. Elles sont toutes chavirées à propos de quelque chose. Vous devriez aller leur parler. »
« Certainement. Quel est leur numéro de chambre? »
Trouvant leur numéro de chambre, Bill frappa à leur porte. La fille qui était venue de Lubbock
répondit. « Oh, Frère Branham, dit-elle en ravalant ses larmes, je suis désolée de vous avoir causé
tous ces problèmes. »
« Problèmes? Sœur, quels problèmes m’avez-vous causés? »
« Nous avons lancé le FBI après vous. Je pense que nous avons trop témoigné en ville aujourd’hui. Maintenant le FBI veut vous dénoncer sur l’estrade. »
« Bien, si je fais quelque chose de mal, il faut que je sois dénoncé. »
« N’avez-vous pas peur d’aller là ce soir? Le FBI sera là. »
« Peur? Certainement pas. Pourquoi serais-je effrayé alors que je fais exactement ce que Dieu m’a envoyé faire ici? De plus, des agents du FBI sont déjà venus dans mes réunions et ils ont tous été sauvés, comme le Capitaine Al Ferrar à Tacoma, Washington ; peut-être que cet homme fera de même. De toute façon, vous devriez venir à la réunion ce soir et regarder le Seigneur en action. C’est Lui qui livrera la bataille, non pas moi. »
De retour dans sa chambre, Bill s’agenouilla auprès de son lit et pria : « Père Céleste, qu’est-ce que c’est que cette histoire? »
Quelques minutes plus tard, une vision se forma. Puis Bill sut...
DERRIÈRE L’ESTRADE avant la réunion, Bill rencontra son gérant qui parlait avec le gardien du bâtiment. Ern Baxter tenait un des dépliants blasphémateurs dans sa main.
« Révérend Branham, dit le gardien, c’est une honte qu’ils disent de telles choses sur vous dans ce dépliant. »
Baxter acquiesça : « Lorsque je pense qu’ils vous appellent un imposteur... et ma propre fille qui a été guérie lors de la réunion d’hier. »
Le gardien dit : « Quelqu’un a mis ces dépliants dans les parebrises de toutes les voitures dans le stationnement. J’ai engagé dix enfants mexicains pour les enlever. »
« Malheureusement, il y en a eu des centaines d’autres qui furent distribués à travers la ville aujourd’hui », ajouta Baxter. « Les gens les ont probablement déjà lus de toute façon. » Baxter froissa le dépliant avec son poing. « De telles ordures... la loi devrait arrêter la personne qui a fait cela. »
« Ce n’est pas grave », dit Bill. « Il y a des lois supérieures à celles de la terre. Le Seigneur va s’en occuper. Souvenez-vous ce que Jésus a dit, “quiconque parlera contre le Saint-Esprit, il ne lui sera pardonné ni dans ce siècle ni dans le siècle à venir. ” » [92]
Le gardien dit : « Toujours est-il que si jamais je rencontre le gars qui a fait ça, je... »
« Ne vous inquiétez pas à propos de lui », dit Bill. « Dieu se saisira bien de lui en temps et lieux. Ne vous en faites pas. »
La foule commença à chanter « Crois seulement. » Bill monta sur l’estrade. Il savait ce que les gens pensaient alors il alla droit au but. « J’ai ici un dépliant qui dit que je suis comme Simon le sorcier dans le livres des Actes, insinuant que je ne suis intéressé qu’à l’argent des gens. J’imagine que la plupart d’entre vous l’ont lu. Je pense que des milliers d’exemplaires ont été distribués à travers la ville aujourd’hui. Ces dépliants disent aussi que le FBI viendra ici ce soir pour me dénoncer. Allez-y. Je suis prêt. J’ai même envoyé mon gérant à l’autre bout du bâtiment pour qu’il ne s’interpose pas. Alors, les agents du FBI, vous pouvez venir à l’avant et me dénoncer. »
Un murmure nerveux traversa la salle. Bill attendit. Personne ne bougea. Bill dit : « Peut-être ne sont-ils pas encore arrivés. Nous allons leur laisser un peu de temps. Quelqu’un pourrait-il s’avancer pour chanter un cantique? » Après qu’un homme eut chanté un solo, Bill dit : « J’attends le FBI. Où êtes-vous donc? Selon ce dépliant, vous allez vous avancer ce soir pour me dénoncer. Si j’ai fait quelque chose de contraire à la Bible ou quoique ce soit d’illégal selon les lois de cette nation, je veux être dénoncé. Alors finissons-en tout de suite. »
Bill attendit, scrutant la foule avec des yeux d’aigle. Dans sa chambre d’hôtel, Dieu lui avait montré les coupables, mais il ne les avait pas encore repérés dans l’auditoire. Il saisit un mouvement du coin de l’œil. Se retournant, Bill vit une ombre sombre, comme un nuage aux contours flous qui se déplaçait au-dessus de la tête des gens. Il regarda les visages se trouvant sous ce nuage. Non, aucune de ces personnes n’était dans la vision. L’ombre s’élevait maintenant, jusqu’à ce qu’elle s’arrête au deuxième balcon où deux hommes étaient assis à la première rangée. Bill pouvait voir leurs visages distinctement. C’était eux.
« Amis, il n’y a pas d’agents du FBI ici. Qu’est-ce que le FBI a à faire avec la prédication de l’Évangile de toute façon? Non, le FBI n’est pas ici pour me dénoncer ; mais il y aura quand même une dénonciation. Les deux hommes qui ont imprimé ce dépliant sont assis à la première rangée du deuxième balcon, juste là, l’un vêtu d’un complet bleu et l’autre d’un complet gris. Ils ne sont pas des agents du FBI - ils sont des prédicateurs rétrogrades. Le Seigneur me les a montrés en vision cet après-midi. »
Toutes les têtes se retournèrent pour tâcher de les voir. Les deux conspirateurs rougirent et s’enfoncèrent dans leur siège.
« Ne vous calez pas dans vos sièges », dit Bill dans le micro. « C’est maintenant votre chance de vous avancer et de me dénoncer. » Les deux hommes se tortillèrent de honte, mais ils ne pouvaient pas s’enfoncer davantage dans leurs bancs. Bill continua sa contre-attaque. « Vous dites que je suis comme Simon le sorcier et que je ne suis intéressé qu’à l’argent des gens. Pourquoi ne descendez-vous pas ici sur l’estrade pour un test? Si je suis Simon le sorcier et que vous êtes deux hommes de Dieu, alors Dieu peut me frapper de mort. Mais si je suis un homme de Dieu et que vous êtes dans l’erreur, Dieu peut vous frapper de mort. Descendez-donc pour voir qui est qui. » Les deux hommes se levèrent et se ruèrent vers la sortie. « Je vois qu’ils quittent le balcon. Peut-être qu’ils s’en viennent ici sur l’estrade. Chantons un chant en attendant. »
Après que l’assemblée eut chanté plusieurs couplets d’un cantique, il devint évident que les deux hommes n’avaient pas l’intention de relever le défi de Bill. « On dirait que nos deux compagnons ont quitté le bâtiment. Ça devrait régler la question. Amis, vous savez que je ne suis pas intéressé à votre argent. Si ce n’était pour couvrir les frais des réunions, je ne laisserais pas mon gérant passer l’offrande du tout. Mais lorsque les dépenses sont couvertes, ce qui reste est envoyé aux missions. Pour ce qui est de ma part, je ne prends qu’un petit salaire hebdomadaire. Demandez à mon gérant, demandez à quiconque me connait bien. Vous voyez, je ne veux pas de votre argent, je veux votre confiance. »