La Série Surnaturelle 
La vie de William Marrion Branham

La Série Surnaturelle
La vie de William Marrion Branham

Owen Jorgensen

Prêchant en Allemagne et en Suisse

Chapitre 73

1955



LE DR ADOLPH GUGGENBUHL considérait la campagne de guérison tenue par William Branham en Suisse comme un succès phénoménal. La taille des foules l’avait impressionné, de même que la révérence qu’il avait pu lire sur le visage des gens lorsqu’ils voyaient Jésus-Christ guérir les malades et accomplir d’autres miracles. Dès que la campagne de Zurich fut terminée, le Dr Guggenbuhl demanda à William Branham de lui permettre d’organiser immédiatement une autre campagne en Europe pour cet été. Lorsque Bill consentit à revenir, le Dr Guggenbuhl programma deux semaines de réunions pour le milieu du mois d’août 1955, une première semaine à Karlsruhe, en Allemagne, et une deuxième à Lausanne, en Suisse. Toutefois, lorsque les dirigeants de l’église réformée suisse eurent vent de ces plans, ils firent tout ce qui était en leur pouvoir pour empêcher les réunions d’avoir lieu. Lorsque leurs efforts échouèrent en Suisse, ils inondèrent le parlement allemand de plaintes et firent pression sur le gouvernement pour qu’il empêche William Branham de pénétrer en Allemagne. Le Dr Guggenbuhl se rendit jusqu’à Bonn pour y déposer sa propre plainte. Cela s’avéra inutile. L’influence de l’église réformée suisse avait fermé et verrouillé la porte. Le Dr Guggenbuhl pria pour savoir quoi faire ensuite et Dieu lui montra comment faire sauter les verrous.

Après la défaite de l’Allemagne lors de la Deuxième Guerre Mondiale, le pays fut divisé en quatre sections. Chaque secteur était supervisé par une des quatre armées alliées conquérantes : américaine, anglaise, française et russe. La ville de Karlsruhe se trouvait dans la zone occupée par les Américains. Le Dr Guggenbuhl décida de faire directement appel au colonel américain responsable de ce district.

Un secrétaire le conduisit dans le bureau du commandant. Le colonel le salua poliment puis s’assit derrière son bureau pour l’écouter. Le Dr Guggenbuhl expliqua : «Je représente un évangéliste américain qui croit que Dieu l’appelle à prêcher en Allemagne ce mois-ci. Mais comme l’église réformée suisse est contre ses doctrines, elle a convaincu le gouvernement de lui refuser l’entrée au pays. Mon argument est celui-ci : s’ils ont laissé Billy Graham venir prêcher ici, pourquoi ne laisseraient-ils pas cet autre homme?»

Le colonel se cala profondément dans sa chaise et demanda : «Qu’ont-ils contre cet homme?»

«Il prie pour les malades et obtient des résultats, des résultats formidables, miraculeux. Je crois que l’idée que les gens puissent voir un Dieu surnaturel en action rend l’église réformée mal à l’aise.»

«Il prie pour les malades, dites-vous. Qui est cet évangéliste?»

«Son nom est William Branham.»

«Frère Branham!» Le colonel se pencha en avant. «Ma mère fut guérie lors d’une réunion Branham en Virginie. Elle a été libérée de son fauteuil roulant. Dites à Frère Branham de venir. Je veillerai personnellement à ce qu’il puisse entrer au pays.»

Même si l’église réformée ne put empêcher Bill de venir en Allemagne, ils l’empêchèrent néanmoins d’utiliser le stade de l’état qui se trouvait à Karlsruhe, même si le conseil de ville avait auparavant donné son consentement verbal pour l’utilisation de ce bâtiment. Heureusement, l’opposition de l’Église Réformée n’arrêta pas le Dr Guggenbuhl qui immédiatement explora d’autres options. Bientôt il arriva avec un plan réalisable. Il loua un terrain de soccer d’un club sportif. Alors la ville de Duerkheim pourvut pour une immense tente rectangulaire qui fut installée au milieu de ce terrain. Le conseil de ville de Karlsruhe, peut-être se sentant un peu coupable, pourvut pour des chaises pour remplir la tente. C’était énorme, mais lorsque cela fut complété, cette cathédrale improvisée pourrait certainement abriter jusqu’à 8 000 personnes du soleil et de la pluie. Mais tiendrait-elle le coup dans une tempête?

Le jeudi 11 août 1955, Bill et Billy Paul Branham, Fred Bosworth et Miner Arganbright prirent l’avion à New York et s’envolèrent pour Karlsruhe, en Allemagne. Ils commencèrent leur campagne de guérison le vendredi soir. Plusieurs milliers de gens remplirent la cathédrale de toile tandis que mille autres encore demeurèrent debout à l’extérieur, regardant à l’intérieur par les pans de toile rabattus en guise de portes. Soixante-dix-sept autobus de même que des centaines de voitures étaient garés dans le champ qui servait de stationnement. Les deux jours suivants ouvrirent les yeux de l’Allemagne au surnaturel. Le dimanche après-midi, Bill offrit l’éternité à chaque homme, femme ou enfant qui voulait bien accepter le sacrifice du sang de Jésus-Christ pour la rédemption de leurs péchés. Des milliers de gens acceptèrent. Ce soir-là, Jésus prouva de nouveau qu’Il était vivant, tout d’abord par le discernement parfait et deuxièmement par de puissants miracles.

Après la réunion, une escouade de policiers militaires allemands escorta Bill et Billy Paul jusqu’à leur voiture. Comme des terroristes communistes avaient menacé de tuer l’évangéliste américain, le gouvernement avait assigné cette escouade pour le protéger. Pendant que Bill marchait vers la berline noire qui le transportait aux réunions, une autre voiture tourna au coin de la rue et se dirigea à toute vitesse à travers le stationnement droit sur l’évangéliste et son fils. Bill se jeta sur la banquette arrière mais Billy Paul était toujours sur la trajectoire du fanatique. Bill tira brusquement son fils de là juste à temps.

Le lendemain matin, le leader d’un culte spiritualiste demanda une entrevue avec l’évangéliste américain. Le Dr Guggenbuhl refusa de la lui accorder. Offensé, le leader occultiste dit à Guggenbuhl : «Aujourd’hui, mes fidèles et moi jetterons un sort sur les réunions Branham. Nous ferons venir une tempête si forte qu’elle démolira la tente. Nous allons lui montrer notre puissance.» Lorsque le Dr Guggenbuhl raconta cela à Bill, ce dernier ne fut pas inquiet, sachant que la puissance de Jésus-Christ pouvait prévaloir contre tous les sortilèges de l’ennemi.

Ce soir-là, Fred Bosworth prêcha sur la foi et la guérison dans le Nom de Jésus, établissant ainsi une fondation pour la ligne de prière qui suivrait. Toute la journée, une douce brise avait poussé de gros cumulus dans le ciel, tantôt obstruant le soleil, tantôt le révélant. Peu de temps après que Bill eut monté les marches de l’estrade pour saluer la foule, la brise se fit plus forte, aspirant la toile à l’intérieur de la charpente de bois puis la faisant claquer à l’extérieur comme une voile qui se gonfle, l’aspirant, la faisant claquer encore et encore, comme de monstrueux poumons haletants. Des coups de tonnerres lointains avertissaient la foule de l’intempérie éminente. Bill continua de parler de foi et de guérison tout en racontant l’histoire de l’aveugle Bartimée assis sur le bord de la route de Jéricho, criant à Jésus de s’arrêter et de le guérir.[120] Le vent rugissant empêcha bientôt la foule de l’entendre, même à travers les haut-parleurs. Le tonnerre approchait, grondant comme une armée marchant au combat avec canons et obus explosant. Le vent tirait implacablement la toile qui n’était pas faite pour résister à une telle pression, tourbillonnant entre les rabats des portes, menaçant de faire s’élever la tente comme un cerf-volant.

Bill savait qu’il ne s’agissait pas là d’une tempête ordinaire. Il était en prière depuis le premier coup de tonnerre, demandant au Seigneur de lui montrer ce qu’il devait faire. Il voyait maintenant une petite ombre sombre flotter au-dessus de la foule qui comptait plusieurs milliers de personnes. Il observa cette ombre jusqu’à ce qu’elle s’arrête au-dessus d’un groupe de 15 hommes assis dans la même rangée. Ils dirigeaient des plumes vers lui en marmonnant des mots qu’il ne pouvait entendre. (Il apprit plus tard qu’ils scandaient : «Nous appelons une tempête pour te détruire, dans le nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.») Il remarqua ensuite une autre rangée d’hommes faisant la même chose, peut-être 30 hommes en tout, agitant des plumes en psalmodiant. Pendant que Bill étudiait ces hommes et leurs agissements étranges, une vision écarta le rideau qui sépare les dimensions, révélant le leader de ce culte se prosternant devant les démons en liberté qui l’entouraient.

Se tournant vers son interprète, Bill dit : «Frère Lauster, ne traduisez pas ceci.» Il inclina ensuite la tête et pria : «Seigneur Dieu, Créateur des cieux et de la terre, je me tiens sur ce sol allemand dans le Nom de Jésus-Christ. Tu m’as envoyé ici pour le salut de ces gens. Satan, dans le Nom de Jésus-Christ, je te commande de t’en aller d’ici.» Levant la tête, il regarda le leader occultiste et dit doucement : «Toi, enfant du diable, tu as la puissance d’accomplir des miracles, tout comme Jannès et Jambrès qui se sont tenus devant Moïse un jour.[121] Mais tu ne peux pas toucher le Dieu surnaturel. Tu devras payer un prix pour avoir tenté de détruire cette réunion.»

Soudain, Bill vit la colonne de feu devant lui, près du bord de l’estrade, oscillant au-dessus d’une femme attachée solidement à une civière d’ambulance. Par vision, il vit que quelque chose de miraculeux allait se produire. «Là,» dit-il en la montrant du doigt, «cette femme attachée à ce lit, elle a la tuberculose et sa colonne vertébrale est rongée en deux parties. Que quelqu’un détache ces sangles.»

Un homme à l’air distingué assis dans la première rangée se leva et objecta : «Vous ne pouvez pas faire cela! Je suis son médecin. Elle doit demeurer complètement immobile sinon elle risquerait de mourir.»

«Détachez-la,» insista Bill, «car ainsi dit le Seigneur : “Elle est guérie.”»

Quelqu’un détacha les sangles et la femme sur la civière se leva par la foi. L’auditoire eut le souffle coupé de la voir marcher pieds nus dans l’allée recouverte de sciure de bois. Ce premier miracle de la campagne de Karlsruhe alluma un feu d’anticipation dans des milliers de coeurs et secoua plusieurs incrédules pour les faire sortir de leur torpeur, mais pas tous...

Dix minutes s’étaient écoulées depuis que Bill avait réprimandé le leader occultiste dont le mauvais sort avait fait venir cette tempête. Pendant ce temps, le vent avait diminué jusqu’à ne devenir qu’un murmure et les nuages s’étaient évaporés, laissant le soleil couchant embraser la cathédrale de toile avant la nuit. Bill termina son sermon puis appela 15 numéros de cartes de prière. Pendant que ces 15 personnes se plaçaient en file à sa droite, Bill remarqua que l’homme qui l’avait mis au défi s’était écroulé vers l’avant. «Frère Lauster, regardez cet homme là-bas. Voyez-vous que sa tête est inclinée vers l’avant et que ses bras pendent mollement de chaque côté? Quelque chose lui est arrivée. Envoyez quelqu’un voir ce qui ne va pas.»

Lorsqu’ils s’en informèrent, ils apprirent que le leader occultiste ne pouvait plus bouger. Un groupe de placiers dut le transporter hors de l’endroit. Bill ne sut jamais ce qui advint de cet homme par la suite.

Pendant que tout le monde sur l’estrade était occupé à observer la fin de ce petit drame, un placier guida une petite fille aveugle en haut des marches de la plate-forme et l’y laissa toute seule. Ceci était une erreur. Énervée, la petite aveugle se mit à chercher l’Américain sur l’estrade. Bill la vit juste comme elle était sur le point de tomber de la plate-forme. Il l’agrippa et la tira vers lui.

Elle dit en allemand : «Je veux rencontrer l’homme qui priera pour moi.»

M. Lauster dit : «C’est lui qui tient ta main.»

La fillette le serra dans ses bras si chaleureusement que le cœur de Bill en fondit de pitié. Elle dégageait une telle innocence avec sa robe fleurie et ses cheveux séparés dans le milieu et tressés en deux longues nattes. Elle avait environ huit ans, le même âge que sa fille Becky.

Soudain, une vision réduisit la taille de la fillette à celle d’un nouveau-né. Bill la vit blottie dans les bras de sa maman. Sa mère était grande, mince et blonde et son père, lui, était un homme costaud aux cheveux foncés. Bill vit un médecin se pencher au-dessus du bébé, examiner ses yeux puis l’entendit la déclarer aveugle. Lorsque la vision fut terminée, Bill la raconta à l’auditoire tout en scrutant les visages afin de repérer les parents. Il vit la mère de la fillette assise à quelques rangées de l’estrade. Bill dit : «Bien entendu, je n’ai pas la puissance de la guérir. Jésus-Christ est le seul Guérisseur.»

Il baissa les yeux sur la petite fille qui était encore accrochée à lui désespérément. Pendant qu’il la regardait, on aurait dit qu’elle se divisait en deux petites filles, sa jumelle se détachant d’elle telle une ombre, enjambant la plate-forme et marchant dans les airs en pointant du doigt différents objets. Bill savait maintenant ce qui allait se produire. Il pria : «Père Céleste, j’ai laissé ma petite Becky en larmes à la maison afin de venir ici prier pour cette enfant. Guéris-la s’il Te plaît, dans le Nom de Jésus.» Il releva gentiment son visage de son épaule. Elle regarda derrière lui, les yeux fixés au plafond. Puis elle dit quelque chose en allemand. Lauster traduisit : «Frère Branham, elle demande ce que sont ces choses rondes au-dessus de nous.» Elle pouvait voir les luminaires au plafond. Bill tint deux doigts devant son visage et demanda par l’intermédiaire de l’interprète : «Combien de doigts vois-tu?»

«Deux,» répliqua-t-elle en levant deux petits doigts.

Sa mère poussa un cri et se mit à courir en direction de l’estrade si vite qu’elle en perdit son soulier dans les marches. Elle fut bientôt occupée à couvrir sa fille de baisers. La petite fille demanda : «Es-tu ma mère?»

«Oui, ma chérie,» répondit-elle.

Tenant délicatement le visage de sa mère dans ses petites mains, la fillette répéta encore et encore : «Oh, maman, tu es si belle... si belle.»

Voyant ce miracle, la foule chanta spontanément l’hymne, «Couronnez Le, Couronnez Le, Seigneur de toute la terre.»

Un peu plus tard, un placier guida un homme d’âge moyen jusqu’au podium. Lorsque Bill lui posa une question par l’intermédiaire de l’interprète allemand, l’homme répondit par le langage des signes. Il fallut quelques minutes avant de pouvoir trouver quelqu’un qui pouvait interpréter le langage des signes et Bill finit par apprendre que l’homme était né sourd et muet. Après avoir prié pour lui, Bill savait que l’homme, jadis sourd et muet, pouvait maintenant entendre et parler. Comme ce dernier n’avait jamais entendu ou prononcé un mot, une langue comme une autre était aussi bonne pour tester sa guérison. Bill murmura à son interprète allemand de dire à l’interprète du langage des signes de demander à l’homme de répéter ce que Bill lui dirait. Puis Bill dit : «Maman.»

L’homme marmonna un semblant de «maman.»

Bill dit : «J’aime Jésus.»

L’homme bredouilla quelque chose qui sonnait comme : «Chaime Chésus.»

Bill dit : «Loué soit le Seigneur!»

Un peu plus clairement cette fois, l’homme répéta : «Loué soit le Seigneur.»

Même si les tonnerres à l’extérieur s’étaient tus, l’air dans la tente retentit d’un tonnerre de louanges à Jésus-Christ. Ce soir-là, Dieu fit plus que de réduire une tempête au silence, il fit aussi taire les critiques.

Après dix jours en Allemagne, l’équipe Branham descendit 200 milles [320 km] vers le sud de Karlsruhe à Lausanne, en Suisse, une ville située sur la rive nord du Lac de Genève, non loin de la frontière orientale de la France. Des milliers de francophones remplirent une arène gigantesque pour écouter l’homme qui disait qu’un ange de Dieu se tenait à ses côtés lorsqu’il priait pour les malades. À la fin de la semaine, même certains ministres de l’église de l’état étaient presque convaincus que c’était vrai. Le samedi matin 27 août 1955, environ 40 ministres de diverses dénominations s’étaient rassemblés dans la salle de banquet d’un luxueux hôtel de Lausanne pour prendre le petit-déjeuner avec l’évangéliste américain. Bill prit place à la table d’honneur avec Guggenbuhl, Bosworth, Arganbright et un autre homme qui faisait office de porte-parole et d’interprète pour les ministres suisses.

Après le petit-déjeuner, le porte-parole dit : «Nous savons que quelque chose de surnaturel se produit lors de vos réunions, mais nous ne sommes pas certains de quoi il s’agit. Nous ne comprenons pas comment vous pouvez avoir des visions. Pouvez-vous nous en donner une explication scientifique?»

«Je ne peux pas l’expliquer parce que c’est Dieu, et vous ne pouvez pas expliquer Dieu; vous devez croire en Lui. Je pourrais vous donner plusieurs Écritures concernant les visions, mais vous en connaissez déjà la plupart. Pour ce qui est d’une explication scientifique, je n’en ai pas. La seule chose s’y rapprochant sont les photographies qui ont été prises de l’ange du Seigneur et qui prouvent scientifiquement qu’Il est réel.»

«Révérend Branham, nous avons un photographe professionnel avec nous aujourd’hui. Si cet ange vient ici ce matin, pourrions-nous essayer de le photographier?»

«Vous le pouvez si vous n’utilisez pas de flash. Lorsque je suis sous l’onction, je vois l’ange du Seigneur sous la forme d’une lumière brillante. Si je regarde l’ange du Seigneur pendant que quelqu’un utilise un flash, j’en deviens mélangé et cela peut même mettre fin à la vision. C’est la raison pour laquelle je ne permets pas aux gens d’utiliser leur flash lorsqu’ils prennent des photos pendant mes réunions.»

Le photographe lui assura qu’il n’aurait pas besoin de son flash puisque les grandes fenêtres de la salle de banquet laissaient pénétrer amplement de lumière dans la pièce. Pendant qu’il était occupé à installer sa caméra sur un trépied, le porte-parole dit : «Révérend Branham, ne manquez pas de faire signe au photographe si vous voyez l’ange.»

«Je vous ferez savoir s’il vient.»

«Merci. Certains d’entre nous pensons amener votre message dans nos églises si nous pouvons simplement prouver que ce n’est pas de la sorcellerie.»

«De la sorcellerie!» Bill en fut choqué. «Mes frères, vraiment! De la sorcellerie? C’est ridicule. Il est absolument impossible qu’un démon ait quoi que ce soit à voir avec la guérison divine. Toutes les Écritures sont contre cela. Jésus lui-même a dit : “Si Satan chasse Satan, alors son royaume est divisé et ne peut subsister.”[122] Vous voyez? Il ne peut pas le faire. La guérison ne vient que de Jésus-Christ.»

«Le discernement est la partie qui nous embête. Quelques-uns de nos leaders disent que c’est un truc. Ils pensent que vous vous promenez en ville pendant la journée et parlez aux gens, puis que vous leur donnez une carte de prière et les appelez en avant le soir, sachant déjà quel est leur problème.»

«Vous n’avez qu’à le demander aux gens plus tard. Ils vous le diront. Je ne les ai jamais vus auparavant.»

«Peut-être lisez-vous leurs pensées.»

«Comment pourrais-je lire leurs pensées? Je ne peux même pas parler leur langage. Lorsque je décris les visions, je dois parfois épeler leurs noms lettre par lettre parce que je ne peux pas les prononcer.»

«Peut-être utilisez-vous la télépathie mentale pour lire ce qu’ils ont écrit sur leur carte de prière.»

«La télépathie mentale peut-elle ouvrir les yeux des aveugles? Qui peut guérir le malade et prédire le futur? Ne croyez-vous donc pas en un Dieu Tout-Puissant qui connaît toutes choses?»

«Oh, nous croyons en Dieu, mais ceci est tellement différent de ce qu’on nous a enseigné.»

Bill était fatigué de leurs opinions délurées. Il dit : «Mes frères, votre problème est que vous êtes aveugles spirituellement, ce qui est bien pire que d’être aveugle physiquement. Les yeux de votre esprit voient des choses que les prophètes et les grands hommes ont toujours désiré voir et pourtant, vous ne le croyez pas. Est-ce de vous dont aurait parlé Ésaïe en disant : «Vous avez des yeux et ne voyez pas; des oreilles et n’entendez pas.»[123] Il leur disait ces choses gentiment, comme un avertissement amical et c’est ainsi que cela fut reçut par ses auditeurs. Les questions continuèrent à fuser pendant un certain temps. Finalement, Bill demanda à tous de se lever et de prier avec lui. Soudain, il sentit la présence de l’ange du Seigneur. «Attendez un moment, gentlemen. Celui dont je parle est présentement ici.»

Le photographe saisi l’indice et se mit à prendre une série de photos en succession rapide. Au même moment, une vision ouvrait une fenêtre de révélation à l’évangéliste. Bill dit : «L’homme aux cheveux gris assis en face de moi est un Italien. Monsieur, autrefois vous avez été le leader de 32 000 communistes. Vous avez été élevé dans la religion catholique mais un jour, vous avez mis la main sur une Bible et vous y avez lu que Jésus-Christ, le Fils de Dieu, était mort pour vous sauver de vos péchés, et vous L’avez accepté. Vous êtes maintenant le directeur d’un orphelinat et d’une école haut-perchée dans les montagnes. La raison pour laquelle vous n’avez pas touché à votre petit-déjeuner est parce que vous souffrez d’un ulcère d’estomac qui vous empêche souvent de manger.»

L’Italien confirma que chacune de ces paroles était vraie.

Bill dit : «Ainsi dit le Seigneur, “Allez de l’avant et prenez votre petit-déjeuner. Votre estomac est guéri.”»

L’Italien prit donc une bouchée d’œuf avec précaution. Lorsque sa bouchée fut avalée sans qu’il ne ressente la moindre douleur d’estomac, il attaqua sa nourriture comme un homme venant tout juste d’être libéré d’une prison communiste. Bill demanda aux ministres qui se trouvaient dans la salle de banquet : «Quel genre de télépathie de carte de prière cet homme a-t-il utilisé?»

Plus tard durant la journée le photographe professionnel développa ses négatifs, il fut surpris de constater que quelques-unes de ses photos avaient une lumière sur elles, lesquelles n’étaient pas visibles lorsqu’il avait déclenché l’objectif. Il les montra immédiatement à Guggenbuhl qui les montra à son tour à Bosworth et à Branham. Le Dr Guggenbuhl pouvait à peine contenir son excitation. Ces quatre photographies successives montraient clairement l’ange du Seigneur dans la salle de banquet.

La première photographie avait l’air normal. Elle montrait 40 ministres debout pour prier devant leurs tables. Le personnel de l’hôtel avait disposé ces tables pour former un rectangle, les deux rangées les plus longues étaient disposées selon l’axe nord-sud. Les ministres se tenaient de chaque côté des tables, face à face, la tête inclinée en prière. La caméra, elle, était fixée sur un trépied élevé placé au centre de l’extrémité sud de la salle. Vu que Bill se tenait au centre de la table à l’extrémité nord de la salle, il faisait face à la caméra. La photo capturait une vue distincte, quoique distante, de sa tête. Derrière lui se trouvait un mur entier de longues portes et fenêtres de verre donnant sur le lobby de l’hôtel. Les fenêtres donnant sur l’extérieur étaient situées à la droite de la photographie, de telle sorte que le soleil du matin éclairait le côté est de tout ce qui se trouvait dans la pièce, tout en projetant de l’ombre sur la face ouest de ceux-ci.

Sur la deuxième photographie, les ombres étaient dispersées et disposées différemment, non pas par les plafonniers (la photo montre qu’ils étaient éteints), mais par une étrange boule de feu suspendue à mi-chemin entre le plancher et le plafond et qui semblait descendre directement au-dessus de l’endroit où Bill était en train de prier. Cette lumière surnaturelle faisait environ trois ou quatre pieds [1,20 m] de diamètre et semblait vibrer si rapidement que la caméra ne put en figer la forme exacte, ses extrémités paraissant ainsi floues et indistinctes.

La troisième photo montrait cette boule d’ouate [coton] lumineuse entourant la tête de Bill, la cachant complètement.

Photo 3. Lausanne, Suisse

Sur la quatrième photo, tous les ministres étaient assis, sauf Bill et son interprète. La taille de la lumière s’était contractée à environ 2 pieds [60 cm] de diamètre et ressemblait maintenant à un halo derrière la tête de Bill, un halo un peu de travers qui s’appuyait davantage sur son épaule droite. Bill avait la main gauche levée au niveau de ses yeux, insistant apparemment sur un point en particulier pendant son discours.

Photo 4. Lausanne, Suisse

Le Dr Guggenbuhl dit : «Le photographe a utilisé une caméra fabriquée en Allemagne qui est une des meilleures au monde. Il a pris une douzaine de photos dans la salle de banquet avant celles-ci et en prit une douzaine par la suite, elles se sont toutes avérées normales, ce qui prouve que la caméra n’était pas défectueuse.»

Bill examina la photographie attentivement. «C’est vraiment l’ange du Seigneur. Vous voyez sur la première photo où tout le monde est debout, c’est à ce moment que j’ai commencé à ressentir Sa présence. Puis ici, sur la deuxième photo, vous pouvez voir l’ange sous la forme d’une boule de feu descendant vers moi. Sur la troisième photo, vous Le voyez couvrir ma tête complètement. C’est à cet instant que la vision s’est produite. Et ici, sur la dernière photo, vous Le voyez en train de me quitter. Remarquez qu’Il quitte mon côté droit. L’ange se tient toujours à ma droite. C’est la raison pour laquelle je fais toujours avancer la ligne de prière à ma droite lors de mes réunions, pour permettre aux gens de se tenir près de l’ange.»

«Croyez-vous que ceci convaincra ces ministres?»

«S’ils croient vraiment en Dieu, oui. S’ils ne sont pas de vrais croyants, alors rien ne le pourra.»

Dans son dernier sermon à Lausanne, Bill réprimanda encore l’église suisse réformée de ne pas croire à la naissance virginale de Jésus. Il prêcha : «Il n’y a pas longtemps de cela, en Amérique, une femme me dit : “Frère Branham, vous vantez trop la vie terrestre de Jésus; vous Le rendez Divin.” Je répondis : “Il était Divin.” Elle répondit : “Il était un grand prophète mais n’était tout de même qu’un homme, et je peux le prouver par la Bible.” Je dis : “J’aimerais bien vous voir essayer.” Elle tourna sa Bible dans Jean au chapitre 11 et me lut le passage où Jésus pleure la mort de Lazare. Elle dit : “Seul un homme peut pleurer.” Je dis : “Madame, il était un homme lorsqu’Il pleura à la tombe de Lazare. Mais lorsqu’Il dit à Lazare de sortir et qu’un homme qui avait été mort pendant quatre jours se leva sur ses pieds et vécut de nouveau, c’était là plus qu’un homme; plus qu’un prophète, c’était Dieu!”»

«Jésus était homme lorsqu’Il s’endormit dans la barque. Il était si fatigué d’avoir prêché toute la journée et d’avoir prié pour les malades que même la tempête ne put Le réveiller. Le petit bateau de pêche était ballotté par les vagues tel un bouchon de liège. Dix milles démons de la mer avait juré de Le noyer ce soir-là. Il était homme lorsque ses disciples Le secouèrent pour Le réveiller; mais lorsqu’Il leva les yeux vers le ciel et dit : “Silence, tais-toi”, et que la tempête Lui obéit[124], c’était plus qu’un homme, c’était Dieu!»

«Il était homme lorsqu’Il fut pendu à la croix et mourut pour nos péchés en tant qu’ultime sacrifice. Mais au matin de Pâques, lorsque la pierre se roula en arrière de Son tombeau et qu’Il en sortit, Il prouva qu’Il était Dieu!»[125]

Tout comme celle de Zurich, deux mois auparavant, cette deuxième campagne européenne de 1955 fut un succès phénoménal. D’après une évaluation de la réponse des gens au cours de ces deux semaines de réunions, l’équipe Branham estima à 100 000 le nombre de personnes ayant donné leur vie à Jésus-Christ ou ayant été guéris par Lui en Allemagne et en Suisse durant cet été.



[120] Marc 10:46-52

[121] Exode 7:11-12 et 22; 2 Timothée 3:8

[122] Marc 3:22-30

[123] Mathieu 13 :11-17 ; Ésaïe 6 :9-10

[124] Marc 4:36-41; aussi dans Matthieu 8:23-27 et Luc 8:22-25

[125] Matthieu 28:1-15, Marc 16:1-14, Luc 24:1-49 et Jean 20:1-23




Up