La Série Surnaturelle 
La vie de William Marrion Branham

La Série Surnaturelle
La vie de William Marrion Branham

Owen Jorgensen

L’ange lui apprend à pêcher

Chapitre 74

1955



APRÈS SES CAMPAGNES ESTIVALES EN EUROPE, William Branham ne mit à son  rogramme que deux autres longues campagnes pour le dernier quart de 1955. Il prêcha à Chicago pendant huit soirs au cours des deux premières semaines d’octobre, juste avant de partir pour son voyage automnal habituel dans les Rocheuses du Colorado.

En novembre, Miner Arganbright organisa une campagne de 11 jours à San Fernando, en Californie. Ces réunions en Californie eurent lieu dans une tente de cirque installée dans un champ par les Hommes d’Affaires du Plein Évangile. Ces derniers espéraient que ce terrain neutre vaincrait les divisions entre dénominations qui avaient contrecarré les efforts de Bill dans l’Orange County au cours des deux dernières années. Mais la neutralité du terrain n’y changea pas grand-chose. Le premier soir de la campagne, la foule remplit à peine la moitié des sièges de l’immense tente. Il était vrai que c’était un mercredi soir, mais les réunions en mi- semaine n’avaient jamais affecté la grandeur des foules lors de ses campagnes ailleurs en Amérique. Malgré la foule peu nombreuse, Bill prêcha à ces quelques centaines de personnes avec autant de sincérité qu’il l’aurait fait s’ils avaient été des milliers. Même si ses réunions avaient toujours été sous l’égide d’aucune dénominations, plusieurs de ses bailleurs de fonds étaient pentecôtistes tout simplement parce que les pentecôtistes croyaient fortement aux dons du Saint-Esprit tels le parler en langues, les prophéties, la guérison divine et les miracles.

Le vendredi soir, Bill prêcha un sermon qu’il intitula «Là où je crois que la pentecôte a fait erreur.» Il voulait ramener l’église sur le droit chemin en disant : «Si nous savons où nous avons fait erreur, la meilleure chose à faire est d’y retourner et de repartir à zéro.»

Il compara deux types de chrétiens : les fondamentalistes et les pentecôtistes, disant que les fondamentalistes savent où ils se tiennent dans la Parole de Dieu mais qu’ils n’ont pas grand foi pour accompagner toute leur connaissance. De l’autre côté, les pentecôtistes ont beaucoup de foi mais que trop souvent, ils ne savent pas où ils se situent par rapport aux Écritures. C’était un peu comme deux hommes, l’un ayant beaucoup d’argent en banque mais ne sachant pas faire un chèque et l’autre sachant comment faire un chèque mais n’ayant pas un sou en banque. Si ces deux hommes se mettaient ensemble, ils pourraient acheter quelque chose. De même, Bill sentait que si les doctrines fondamentales et la foi pentecôtiste pouvaient être combinées dans le cœur des gens, il y aurait un grand réveil.

Il dit : «Si vous, les chrétiens, pouviez seulement réaliser que vous êtes les fils et les filles de Dieu maintenant (au temps présent), alors vous pourriez remplir un chèque et avoir accès à toutes les promesses de Dieu[126]. Au lieu de cela, vous repoussez ces bénédictions loin dans le futur. Vous n’aurez pas besoin de la guérison dans le millénium. Vous êtes présentement des enfants de Dieu et cohéritiers de Jésus. Tout ce pourquoi Jésus est mort au Calvaire vous appartient. Satan ne veut pas que vous le réalisiez mais si vous preniez Dieu au mot, vos ressources seraient illimitées.»

Il raconta une histoire pour illustrer ce qui faisait défaut à plusieurs chrétiens. Lorsque le Révérend Billy Graham vint tenir une campagne d’évangélisation à Louisville, au Kentucky, plus de 30 000 personnes remplirent des cartes de décision, disant qu’ils allaient vivre pour Jésus-Christ. Quelques mois plus tard, Billy Graham revint s’enquérir au sujet de ses «convertis» et fut surpris du fait que son équipe ne put en trouver que quelques centaines qui servaient encore le Seigneur Jésus. Comment cela se faisait-il? Bill expliqua qu’il y avait deux façons de venir à Christ. L’une étant par une décision intellectuelle, l’autre par une expérience de nouvelle naissance. La première est un choix de notre esprit, la seconde, une transformation dans notre cœur. Jésus dit : «Tu dois naître de nouveau.»[127] C’est une naissance spirituelle et non une conception intellectuelle.

Puis, Bill expliqua ce qui selon lui n’avait pas fonctionné dans le mouvement pentecôtiste. Il affirma n’avoir rien contre les gens faisant partie de ces différentes organisations, soulignant qu’il avait des amis dans toutes les dénominations. C’était l’idée de base qui était derrière la religion organisée qui le dérangeait.

Il expliqua que l’église catholique romaine fut la première à organiser le christianisme, imposant ses idées à des millions de gens illettrés pendant des centaines d’années. Martin Luther se retira du catholicisme et suivit la colonne de feu. Il prêcha que le peuple ne pouvait pas gagner son salut, mais que le salut était le don de Dieu. Luther mit l’emphase sur l’Écriture : «Le juste vivra par la foi.»[128] Malheureusement, les disciples de Luther avaient formé leur propre dénomination. La colonne de feu continua à aller de l’avant, répandant un peu plus de Lumière sur Son chemin, mais les luthériens ne purent La suivre parce qu’ils avaient déjà rédigé les documents énonçant ce qu’ils croyaient. Par après, John Wesley suivit à son tour la colonne de feu et prêcha un message de sanctification et de sainteté, l’appelant la deuxième œuvre de la grâce. Ses prédications allumèrent un réveil en Angleterre qui se répandit partout à travers le monde. Malheureusement, ses disciples organisèrent l’église méthodiste et gravèrent leurs doctrines dans la pierre. La colonne de feu alla de l’avant encore mais les méthodistes ne purent La suivre parce qu’ils étaient maintenant une organisation avec leurs propres doctrines. En 1906, la colonne de feu répandit plus de Lumière sur le baptême du Saint-Esprit, amenant les dons de l’Esprit tels que le parler en langues et la prophétie. Les gens qui reçurent cette Lumière se donnèrent le nom de pentecôtistes. Cela devint le mouvement chrétien à la croissance la plus rapide du monde. Et que fit le diable? Il influença les pentecôtistes à se tracer des limites et à se construire des barrières. Ils gravèrent aussi leurs doctrines dans la pierre, exactement comme l’avaient fait les mouvements précédents.

Bill avertit son auditoire : «La colonne de feu va de l’avant à nouveau, mais les pentecôtistes sont tellement organisés qu’ils ne peuvent pas La suivre. Le feu de Dieu continuera d’avancer comme Il l’a fait dans tous les âges précédents. Ne vous tracez donc jamais de limites. Il est bien de dire : “Je crois ceci”, mais ne terminez jamais cela par un point, mettez-y plutôt une virgule pour dire : “Je crois ceci, ainsi que tout ce que Dieu révélera à mon cœur.”»

Pendant le reste de sa campagne à San Fernando, Bill prêcha ses sermons habituels dédiés à inspirer les gens afin de les amener à accepter Jésus-Christ en tant que leur Sauveur et Guérisseur. Des miracles se produisaient chaque soir dans la ligne de prière. En temps normal, cela aurait fait augmenter la taille des foules aussi rapidement que le bouche à oreille aurait pu répandre la nouvelle. Mais cela ne fonctionnait pas de cette façon à San Fernando, en Californie. Les foules demeurèrent peu nombreuses. Après cinq jours de campagne, Miner Arganbright mentionna que les offrandes étaient loin de couvrir les dépenses. Il demanda à Bill s’il pouvait mettre un peu de pression sur la foule pour qu’elle dépose plus d’argent dans les plateaux qu’ils faisaient passer dans l’auditoire à chaque soir. Comme d’habitude, Bill refusa de laisser qui que ce soit solliciter de l’argent dans ses réunions. Il connaissait d’autres évangélistes qui mettaient beaucoup de pression sur les foules pour qu’elles donnent des offrandes plus généreuses. Bill avait toujours pensé que de telles tactiques diminuaient la crédibilité. En débutant son propre ministère, Bill avait promis au Seigneur de ne jamais quémander de l’argent et il était déterminé à tenir sa promesse. Après la dernière réunion, le 20 novembre, Miner Arganbright informa Bill que la campagne de San Fernando les avait laissés avec une dette de 15 000 $ [10 500 euros].

Bill retourna à la chambre de motel qu’il partageait avec sa femme et son fils. Il était 2 h du matin. Même s’ils avaient prévu partir à 4 h 30, Bill n’avait pas envie de dormir. Au lieu de cela, il s’éloigna de la cabine, trouva un endroit retiré et s’y agenouilla pour prier. La lune brillait dans le ciel étoilé. Bientôt, l’air frais du soir passa à travers le tissu mince de son pantalon et il se mit à grelotter automatiquement. Il remarqua à peine son inconfort.

Il pensait à la promesse qu’il avait faite à Dieu il y avait neuf ans, alors qu’il commençait tout juste à tenir des campagnes de guérison. Lorsque l’ange du Seigneur lui avait dit de partager son don de guérison aux peuples de la terre, Bill avait réalisé qu’une tâche si énorme l’exposerait à de grandes tentations. Il avait remarqué dans la Bible les trois dangers qui pouvaient ruiner un ministère : l’argent, les femmes et la gloire. Balaam tomba parce qu’il était cupide, Samson tomba lorsqu’il convoita Dalila et le roi Saül tomba lorsque son orgueil le poussa à désobéir à Dieu afin d’être populaire parmi son peuple[129]. Bill sentait bien que ni les femmes ni la popularité ne pourraient le tenter beaucoup, mais il n’était pas aussi certain en ce qui concernait l’argent. Il était conscient qu’il lui coûterait des milliers de dollars pour tenir de grosses campagnes de guérison partout à travers le monde. Était-il possible que Satan se serve de ce besoin d’argent pour le faire tomber? Pour être certain que cela ne se produise jamais, il promit à Dieu de continuer aussi longtemps que Dieu pourvoirait à ses besoins et qu’il n’eut jamais besoin de quémander d’argent. Pendant neuf ans et demie, Dieu avait pourvu à tous ses besoins financiers, jusqu’à aujourd’hui.

Bill combattait l’indécision tout en priant. Il savait que Dieu l’avait appelé spécifiquement à faire ce travail et il Lui avait promis de le faire aussi longtemps que Dieu pourvoirait les fonds nécessaires. Et Dieu l’avait fait jusqu’à cette semaine. Que devait-il faire alors? Devrait-il

continuer à faire ce à quoi Dieu l’avait appelé ou tenir sa promesse et quitter le champ évangélique? Bill pria pendant deux heures, demandant la conduite de Dieu, se débattant avec tous les scénarios imaginables. Il se leva peu après 4 h, secoua la poussière de ses genoux et reprit lentement le chemin de sa chambre. Son choix lui semblait clair, il devait tenir sa promesse et quitter le champ évangélique.

La lune se couchait à l’ouest. À l’est, le ciel s’éclairait au fur et à mesure que l’aube approchait. Meda et Billy Paul mettaient les bagages dans la voiture. En voyant son mari le visage ruisselant de larmes, Meda demanda : «Qu’est-ce qui ne va pas, Bill?»

«Oh, je ne faisais que parler au Seigneur.» Il ne parvenait pas à dire qu’il donnait sa démission. Il décida qu’il le dirait à sa famille lorsqu’ils seraient en Arizona. Lorsqu’ils traversèrent la frontière de l’Arizona, il ne pouvait toujours pas en parler. Au Texas, il leur dirait au Texas. Le paysage du Texas se déroula puis disparut et il demeurait toujours silencieux, pensant...

Qu’est-ce que Dieu essayait de lui dire? Ce n’était pas seulement les foules peu nombreuses de San Fernando qui le laissaient perplexe. Au cours des derniers mois, il avait remarqué un changement à travers tout le pays. Au lieu de recevoir des milliers de lettres par semaine, il n’en recevait maintenant que des centaines. Bien sûr, cela n’avait rien changé à ses finances. Il était très rare que ces lettres contiennent de l’argent. Il postait les tissus de prière gratuitement. Le déclin d’intérêt pour son ministère l’embêtait toutefois. Cela serait-il dû à sa décision d’enseigner plus de doctrine? Ou était-ce juste un changement dans l’humeur de tout le pays?

Il se demandait ce qu’il devait faire maintenant. Comment pourvoirait-il aux besoins de sa femme et de ses enfants? Il avait maintenant 46 ans, peu d’éducation, une expérience minimale des affaires et très peu d’habiletés vendables. Peut-être pourrait-il reprendre son ancien emploi aux Services Publiques de l’Indiana. Peut-être que Banks Wood et lui pourraient démarrer une entreprise de construction de maisons. Banks était un très bon menuisier. Bill se disait que le plus vite il trouverait un emploi, le plus vite il pourrait payer sa dette de 15 000 $ [10 500 euros].

Il lui semblait ironique de se retrouver soudainement si endetté. S’il avait gardé ne serait-ce qu’un centième de l’argent qui lui avait été offert personnellement, il serait multimillionnaire. Mais il avait toujours refusé ces offrandes. Il sentait que s’il avait un compte en banque bien garni, il aurait peut-être confiance en son argent plutôt qu’au Seigneur. Son église lui payait le salaire modeste de 100 $ [70 euros] par semaine. L’argent amassé durant les campagnes de guérison servait, en grande partie, à couvrir les dépenses de ces campagnes. S’il y avait un surplus, il en faisait don aux missionnaires chrétiens ou à des organismes de charité. Cette philosophie gardait le compte «Campagnes Branham» près de zéro en tout temps. Cela n’était peut-être pas la façon la plus rentable de gérer son ministère, mais il n’avait jamais essayé d’être un bon homme d’affaires; il essayait simplement d’être un bon évangéliste.

Récemment, le fisc lui avait dit qu’il voulait auditer le financement de ses campagnes. Cela ne l’avait pas inquiété outre mesure, mais il lui semblait étrange que le fisc veuille effectuer un audit sur son ministère précisément en ce moment. Qu’est-ce que le Seigneur essayait de lui dire? Y avait-il un problème dans son ministère? Devait-il changer autre chose?

Personne ne pouvait nier l’impact que son ministère avait eu sur l’église chrétienne au cours des dix dernières années. En plus des centaines de milliers de personnes qui furent guéries et sauvées lors de ses campagnes, il avait inspiré des centaines de ministères semblables. Plusieurs de ces nouveaux venus étaient réellement remplis du Saint-Esprit, mais pas tous. Le problème reposait peut-être là. Certains de ces imitateurs essayaient d’imiter un ministère qu’ils ne comprenaient pas et semaient ainsi de la confusion parmi le peuple.

Bill pensa à la jeune fille de 16 ans qui était venue chez lui récemment pour une entrevue. Elle était terrifiée parce qu’un certain prédicateur de Californie prétendant avoir le don du discernement lui avait dit qu’elle avait le cancer. Lorsque Bill prit sa main droite dans sa main gauche, il sut immédiatement qu’elle n’avait pas le cancer. La jeune fille quitta sa maison très soulagée. Bill se demandait combien de gens avaient pu être trompés par ce prédicateur-là.

Une fois, Bill avait assisté à la réunion d’un homme qui prétendait avoir le don de guérison dans sa main droite. À chaque fois qu’il touchait quelqu’un pour prier, il criait : «Le sentez-vous? Sentez-vous cela?» Après le service, Bill était allé le rencontrer derrière la tente et lui avait dit : «C’est un mensonge et vous le savez. Vous pouvez tromper un tas de gens, mais vous allez devoir en rendre compte à Dieu un jour et que ce passera-t-il alors?»

Une autre fois, Bill était allé à une réunion où une femme prétendait avoir le don du discernement. Elle disait des choses comme : «Le Seigneur m’a dit qu’il y avait ici quelqu’un de rétrograde,» ou «Le Seigneur m’a dit qu’il y avait ici quelqu’un ayant un problème de reins. Lèveriez-vous la main si vous êtes cette personne?» Bill avait pensé : «N’importe quelle foule nombreuse comprend au moins un chrétien rétrograde ou quelqu’un ayant un problème de reins. Ce n’est pas du discernement, c’est de la psychologie.»

Lors d’une autre réunion, Bill avait observé un ministre prier pour un homme qui souffrait de problèmes cardiaques en le secouant de haut en bas pendant que la femme du ministre frappait le sol avec un bâton en criant : «Ouste! Sors de lui, démon! Ouste, ouste!» Pire encore : un évangéliste frappait ses patients à coups de poing dans le ventre, prétendant ainsi repousser les démons à l’extérieur. Une autre fois, Bill entendit un homme dire qu’il pouvait sentir les maladies et les démons avec son odorat. Pourquoi les gens écoutaient-ils de telles inepties contraires aux Écritures? Il n’était pas étonnant que le monde se moque de l’idée de la guérison divine. Il n’était pas étonnant que tant de chrétiens soient confus par rapport aux dons de l’Esprit. Tant de fausseté réussissait à masquer la vérité.

Un autre jour passa alors que les milles [kilomètres] se déroulaient sous les pneus de la voiture, l’Oklahoma, le Missouri, l’Illinois puis finalement, l’Indiana. Lorsqu’ils furent presque arrivés à la maison, Bill fit part à sa famille de sa décision de quitter l’évangélisation. Billy Paul dit : «Papa, tu ferais mieux de faire attention. Paul n’a-t-il pas dit : “Malheur à moi si je n’évangélise!”?» [130]

«Je n’ai jamais dit que j’arrêterais de prêcher l’Évangile. J’ai dit que je cesserais de tenir ces campagnes évangéliques. Je continuerai à prêcher au tabernacle. Frère Neville pourrait peut-être s’occuper du service du dimanche matin et je pourrais prêcher le dimanche soir. Je pourrais

même louer une salle et y tenir une réunion internationale où je pourrais prier pour les malades.»

Bien qu’il fasse maintenant noir depuis la tombée de la nuit, le reflet des lumières du tableau de bord révélait le souci inscrit sur le visage de Meda. Elle dit : «Bill, tu sais à quel point j’aimerais t’avoir à la maison avec les enfants et moi. Mais pense à ce que ton ministère a accompli. Il a commencé un réveil mondial. Je ne vois pas pourquoi Dieu voudrait que tu laisses ça tomber maintenant. J’espère que tu sais ce que tu fais.»

«Eh bien, je sais une chose et c’est que je dois tenir ma promesse.»

«Dieu ne t’a jamais dit d’abandonner le champ missionnaire,» dit Billy Paul. «C’est quelque chose que tu as dit à Dieu.»

«Tu as raison, mon fils. Nous nous attendons à ce que Dieu tienne ses promesses envers nous, alors nous devrions tenir les promesses que nous Lui faisons.»

«Papa, je crois que tu fais une erreur.»

«Si c’est le cas, prions que Dieu me corrige.»

Ils arrivèrent chez eux vers 4 h du matin. Avant de se traîner jusqu’à son lit, Bill pria de nouveau pour que Dieu lui montre ce qu’il devait faire. Puis il s’endormit malgré son esprit troublé.

Meda se leva à 6 h afin de préparer Becky pour l’école. Ses activités réveillèrent Bill. Il s’assit sur le bord du lit et se frotta les yeux. «Chérie, je vais téléphoner à la compagnie des services publiques et voir si je peux retrouver mon ancien emploi. Si cela ne fonctionne pas, je demanderai à Frère Banks s’il veut démarrer une entreprise avec moi. Je dois commencer à gagner de l’argent si je veux payer cette dette.»

«Bill, tu m’as dit que quelques frères de Californie avaient assumé les frais de cette campagne alors dans ce sens, la dette a déjà été payée.»

«C’est vrai, sauf que ce n’est pas ce que j’ai promis à Dieu. De mon point de vue, je dois maintenant 15 000 $ [10 500 euros] à ces frères.»

«Bill, j’espère que tu sais ce que tu fais.»

«Bien, je pense...» Il ne termina pas sa phrase. Quelque chose d’étrange était en train de se produire. Au lieu de voir sa femme, il voyait deux gamins crasseux venant à sa rencontre sur un chemin de terre. Leurs pieds nus faisaient voler la poussière sur leurs pantalons en loques. Ils ne portaient pas de chemises. Les deux garçons avaient les cheveux noirs broussailleux, les yeux foncés et la peau brunie par le soleil. L’un d’eux tirait une voiturette aux roues de bois. «Regarde qui s’en vient, ma chérie,» dit Bill.

«De quoi parles-tu?» demanda Meda. Mais Bill était maintenant trop absorbé par la vision pour lui répondre. Puis sa femme quitta la pièce et la vision l’envahit complètement.

Quelque chose de puissant le transporta au-delà des enfants jusqu’à ce qu’il arrive près de Miner Arganbright qui lui sourit et dit : «Frère Branham, tout est prêt. Nous avons distribué toutes les cartes de prière et nous avons trouvé un chemin pour vous permettre d’entrer et de sortir. La réunion est déjà commencée alors vous devriez y aller.»

«Merci, Frère Arganbright.» Bill marcha au-devant de son ami vers une arène extérieure remplie de milliers de gens à la peau brune. La foule écoutait la prédication d’un homme qui était debout sur une estrade dans le centre de l’arène. Bill demanda à un groupe de ministres : «Qui est cet homme?»

Un ministre aux cheveux blonds répondit : «Ils l’ont mis là.»

«Qui ça, ils?»

Les ministres s’éloignèrent tous de lui sans répondre à sa question. Seul l’homme blond demeura avec lui. À ce moment, le prédicateur dit : «Vous pouvez disposer.» La foule se mit à quitter l’endroit.

«Il n’aurait pas dû faire cela,» protesta Bill. «Il n’a pas fait d’appel à l’autel.»

«Ce n’est pas grave,» dit l’homme blond en lui montrant un sac d’argent tout en le secouant pour que Bill puisse bien entendre la monnaie qui cliquetait. «Nous avons déjà prélevé l’offrande.»

Dégoûté, Bill répliqua : «Depuis quand l’offrande est-elle plus importante que des âmes gagnées à Christ?»

Ignorant la question, l’homme dit : «Vous allez prêcher plus tard cet après-midi.»

L’arène était maintenant presque vide. Une pluie fine se mit à tomber. «Nous serons chanceux si 12 personnes se présentent, répliqua Bill d’un ton moqueur.»

L’homme haussa les épaules et dit : «Jésus ne se retrouva-t-il pas avec seulement 12 hommes après qu’il eut dit la vérité aux gens?» [131]

Quelque part derrière l’épaule droite de Bill, l’ange du Seigneur dit : «Par ceci tu sauras...»

Puis l’ange l’amena plus loin dans la vision. L’instant d’après, Bill tenait un petit soulier de bébé dans une main et un lacet dans l’autre. Il essayait d’enfiler ce gros lacet à travers le minuscule œillet. Il ne parvenait même pas à y faire pénétrer le bout. Chaque fois qu’il essayait de forcer le lacet dans le trou, le cordon s’effilochait et restait bloqué. Il tortilla le bout du lacet en une fine pointe mais plus il essayait, plus le cordon s’effilochait. La tâche semblait impossible. Le diamètre du lacet était tout simplement trop grand pour pouvoir pénétrer à travers le petit œillet.

L’ange du Seigneur demanda : «Que fais-tu?»

«J’essaie de lacer ce soulier mais cela ne fonctionne pas. Le cordon ne rentre pas dans le trou.

«Tu ne t’y prends pas bien. Prends l’autre bout.»

Il était tellement concentré à essayer de lasser le soulier de bébé qu’il n’avait pas remarqué à quel point le lacet était long. Il descendait jusqu’au plancher où il était emmêlé en un gros amas. Remarquant l’autre bout du lacet, Bill s’aperçut qu’il était assez petit pour passer à travers l’œillet facilement.

L’ange dit : «Ne comprends-tu pas? Tu ne peux pas enseigner les choses surnaturelles à des bébés pentecôtistes. En essayant, tu ne ferais que causer des imitations charnelles.»

L’ange l’emmena ensuite plus loin dans la vision jusqu’à ce qu’il se retrouve près d’un magnifique lac entouré d’arbres verdoyants. L’eau était aussi claire que du verre. Bill pouvait voir des bancs de petits poissons nageant près du rivage. Il voyait aussi quelques grosses truites arc-en-ciel un peu plus au large. Plusieurs pêcheurs, debout sur la rive, lançaient leur ligne au loin mais n’attrapaient que les petits poissons. Bill se dit : «Je suis un bon pêcheur. Je crois pouvoir être capable de pêcher ces grosses truites qui sont là-bas.»

Le lacet était devenu une ligne à pêche et le soulier de bébé une leurre et un hameçon. Une canne à pêche était posée à ses pieds. Bill la ramassa et y enfila la ligne à l’aide du moulinet. Derrière lui, l’ange dit : «Je vais t’enseigner à pêcher, mais je ne veux pas que tu dises à personne comment le faire. Garde-le pour toi.»

«Je comprends.»

«Fixe premièrement une leurre au bout de ta ligne et mets un appât à lhameçon. Lance ensuite ta ligne au loin, en eau profonde. Laisse la leurre couler un peu puis tire doucement. Cela devrait attirer les petits poissons. Lorsque tu sentiras l’un deux mordiller à l’appât, tire la ligne encore, cette fois-ci un peu plus fort que la première fois. Cela dipersera les petits poissons et attirera en retour l’,attention des plus gros. Lorsque tu sentiras un de ces gros poissons mordre à l hameçon, tire ta ligne très fort pour fixer l’hameçon dans sa mâchoire. Ensuite, tu pourras ramener ta ligne.»

Bill commença à faire ce que l’ange lui avait montré. Pendant qu’il mettait l’appât à l’hameçon, d’autres pêcheurs s’approchèrent pour observer. Ces pêcheurs étaient tous des ministres chrétiens et ils étaient excités de le voir là, disant des choses comme : «Loué soit Dieu, c’est frère Branham. Il est un bon pêcheur. Regardons-le faire. Il pourra nous montrer à attraper beaucoup de poissons.»

Tirant fierté de toute cette attention, Bill dit : «Certainement. Je vais vous montrer comment faire.» Il lança sa ligne loin dans le lac et laissa la leurre couler. «Maintenant, mes frères, ces petits poissons sont très bien, mais nous voulons aussi pêcher ces gros poissons là-bas. Voici la façon de procéder. Tirez premièrement doucement sur la ligne. Cela attirera les petits poissons. Lorsque l’un d’eux mordillera l’appât, tirez encore une fois, mais pas trop fortement. Les petits poissons vont alors se disperser et les gros viendront voir ce qui se passe. L’un d’eux finira bien par mordre à l’hameçon.»

Bill fit la démonstration de sa technique en tirant doucement sur sa ligne. Un banc de petits poissons se mit à nager en direction du leurre scintillant. Cela excita les ministres qui se donnèrent des tapes dans le dos en s’extasiant : «Alléluia! Dieu soit loué! C’est merveilleux!» Leur enthousiasme infecta Bill. Lorsqu’il sentit un petit poisson mordre à l’hameçon, il était si pressé d’attraper un poisson qu’il tira trop fort sur la ligne qui sortit de l’eau et vola sur le rivage. La ligne retomba à ses pieds, toute emmêlée. Il avait en effet pêché un poisson, mais il était si petit qu’il se demandait comment il avait réussi à engloutir un si gros leurre. Les ministres se désintéressèrent et s’éloignèrent.

À ce moment, l’ange du Seigneur lui apparut. Ses cheveux noirs et sa peau couleur olive contrastaient avec sa tunique et son turban blancs. Il croisa les bras sur sa poitrine et fronça les

sourcils. «Tu as fait exactement ce que je t’avais dit de ne pas faire.»

Bill se sentait honteux. «Je sais que je ne l’ai pas fait de la bonne façon,» sanglota-t-il en essayant de démêler le fil à pêche entortillé autour de lui. «J’ai tiré trop fort la deuxième fois.»

«N’emmêle pas ta ligne en des temps pareils,» réprimanda l’ange. «Cette leçon de pêche est symbolique de ton ministère. Le premier pull est lorsque tu prenais les gens par la main et que tu pouvais sentir les vibrations de leurs maladies. Le deuxième pull est le discernement qui te permettait de leur révéler les secrets de leur coeur. J’ai fait de toi un voyant pour les gens, mais tu essayais toujours de le leur expliquer. Tu n’aurais pas dû faire cela. Tu as pris un don surnaturel et en a fait une démonstration publique. Ce faisant, tu as provoqué que beaucoup d\'imitateurs charnels soient suscités et propagent la confusion.»

«Je suis si désolé. J’essaierai de faire plus attention dorénavant.» À son grand soulagement, Bill réussit finalement à démêler le fil à pêche. Après avoir rembobiné la ligne, il prit son élan pour la lancer de nouveau. Mais avant même qu’il ne puisse s’exécuter, l’ange l’emmena plus loin dans la vision.

Il flottait maintenant haut dans les airs, pas à l’extérieur mais plutôt à l’intérieur d’une sorte de structure. Un plafond en dôme, comme celui d’une cathédrale ou d’une tente gigantesque, était tendu au-dessus de lui. Bill n’avait jamais vu de toit aussi grand. Sous lui se trouvaient des milliers de gens assis en rangées faisant face à une estrade située au bout de la tente. Des centaines de personnes étaient agenouillées devant l’estrade, pleurant doucement et adorant Jésus-Christ. Ceci était apparemment une réunion évangélique et le prédicateur venait de faire un appel à l’autel. Bill dit : «Bon, voilà qui est bien.»

Un homme au regard empreint de bonté monta derrière la chaire et dit d’une voix apaisante : «Formons la ligne de prière pendant que Frère Branham se repose. Que tous ceux qui ont une carte de prière fassent la file à ma droite.»

Bill, tout comme la foule, faisait face à la chaire qui était sur l’estrade. De cette position avantageuse, au-dessus des gens, il observa les gens qui avaient des cartes de prière se déplacer à gauche en formant une ligne qui s’étendait jusqu’à l’arrière de la tente et ce, même à l’extérieur du bâtiment. Ceci était très différent des réunions qu’il tenait actuellement. Il y avait non seulement beaucoup plus de gens en ligne, mais la composition même de la ligne de prière était également différente. Un rideau de toile était suspendu devant la file, bloquant ainsi la vue de l’estrade aux gens qui se tenaient debout au bas de l’estrade. Les choses sur l’estrade étaient différentes elles aussi. Une construction rectangulaire de 12 pieds de large [3,60 m] par 20 pieds [6 m] de long et ayant une porte à chaque bout se trouvait entre la chaire et la ligne de prière. Une femme tenant un calepin se tenait à la porte faisant face à la ligne de prière. Une autre femme se tenait à la porte près de la chaire.

Intrigué par tout cela, Bill se mit à regarder autour de lui, cherchant l’ange du Seigneur afin de lui demander des explications. L’ange se tenait dans les airs près de lui, à sa droite. Au-dessus de la tête de l’ange se trouvait cette lumière, tournoyant et lançant des langues de feu, grondant et émettant un son de pulsation tel celui d’un tourbillon de vent. Puis quelque chose que Bill n’avait jamais vu auparavant se produisit. La Colonne de Feu quitta l’ange du Seigneur et se glissa sans heurt dans l’auditorium jusqu’à cette petite construction sur l’estrade. La lumière plana un instant au-dessus de la construction puis elle descendit tout droit à travers le toit et s’installa dans la pièce à l’intérieur.

Aussitôt que la Colonne de Feu disparut de sa vue, l’ange du Seigneur dit : «Je te rencontrerai à l’intérieur. Ceà est le troisième pull.»

La ligne de prière avançait maintenant. Le premier malade en ligne était une femme couchée sur une civière. Deux hommes la transportèrent derrière le rideau, puis en haut des marches et enfin à travers l’estrade jusqu’à la petite construction. La femme qui se tenait à la porte la plus près de la ligne de prière nota le nom de la femme malade et celui de sa maladie dans son calepin. Les deux hommes transportèrent ensuite la civière dans la petite pièce. La foule se tut et tous centrèrent leur attention sur la construction rectangulaire qui se trouvait sur l’estrade. Soudain, la porte située près de la chaire s’ouvrit et la femme en sortit en poussant sa civière devant elle tout en louant le Seigneur à pleins poumons.

La femme aux cheveux foncés qui se tenait à la porte de sortie de la construction semblait être une journaliste. Elle demanda à la femme guérie ce qui s’était passé à l’intérieur.

«Je ne le sais pas,» répondit-elle. «J’ai été paralysée pendant 20 ans et maintenant regardez-moi; je me sens comme si je n’avais jamais été infirme.»

La deuxième personne en file était un homme en béquilles. Il pénétra à l’intérieur en boitillant et sortit bientôt par la porte de sortie en criant et en tenant ses béquilles dans les airs. Encore une fois, la femme demanda : «Que s’est-il passé à l’intérieur?»

L’homme répondit : «Je ne le sais pas, mais regardez-moi; je peux marcher!»

Bill dit à l’ange du Seigneur : «Je ne comprends pas. Que se passe-t-il dans cette petite chambre?»

L’ange répondit, «Le Seigneur n’a-t-il pas dit : “Lorsque vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites qui aiment à prier dans les synagogues et aux coins des rues pour se montrer aux hommes... Mais toi, quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte et prie ton Père qui est dans le lieu secret, et ton Père qui voit dans le lieu secret te le rendra.’’» [132]

«Oui, c’est bien cela que notre Seigneur nous a dit de faire»

L’ange dit, «Je te rencontrerai dans cette pièce. Ceci est ton troisième pull. Ce ne sera pas un spectacle public.»

Bill fit signe et dit, «Je comprends.»

L’ange le transporta jusque dans la petite pièce et lui dit quoi faire pour la troisième fois. Ensuite, l’ange lui dit un secret. Bill dira plus tard en faisant référence à cette conversation : «Mes amis chrétiens, même lorsque je quitterai ce monde, ce secret sera encore enfoui dans mon cœur. Mais croyez-moi, vous feriez mieux de guetter ce qui se passera à partir de maintenant.»



[126] 1 Jean 3:2

[127] Jean 3:7

[128] Habakuk 2:4; Romains 1:17; Galates 3:11 et Hébreux 10:38

[129] Nombres 22-24, Juges 16, 1 Samuel 15, respectivement

[130] 1 Corinthiens 9:16

[131] 1 Corinthiens 9:16

[132] Matthieu 6:5-6



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