William Branham

William Branham "Un Homme, envoyé de Dieu"

Gordon Lindsay

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Quelques images des réunions de William Branham

Chapitre 13



Par Jack Moore

«C'est par des moyens mystérieux que s'opèrent les prodiges de Dieu ; Il prend la mer comme marchepied, et la tempête comme coursier.» Cooper

Ici, dans cette magnifique contrée qu’est la Louisiane, où se dressaient jadis d’immenses forêts de pins - de superbes pins, peut-être parmi les plus beaux du monde, - un évangéliste de l’époque héroïque des débuts du mouvement de pentecôte écrivait un petit livre intitulé «La Venue de Jésus et le Jugement du Trône blanc». Dans ce livre, il compare le balancement rythmé de ces arbres toujours verts à la soyeuse mélodie d’un hymne psalmodié... et il faut avoir eu le privilège d’entendre une telle musique pour comprendre comment il lui semblait entendre la nature chanter : «Il vient bientôt... Il vient bientôt.»

À présent, ce vieux soldat, comme beaucoup d’autres, a déposé son armure. Puisse Dieu accorder le repos à leur âme vaillante. Les arbres aussi ont presque tous disparu. Leur voix n’est plus que silence. Mais le message de leur chant vit toujours. Sa venue est plus proche qu’au moment où nous avons commencé à croire. Un autre vent souffle dans le pays...

«Un vent de grâce souffle, un vent de puissance,

Comme au plus bel instant de la création :

Doucement Dieu souffla sur une masse d’argile

La vie du premier homme vint du souffle de Dieu.»

Le vent est un symbole du Saint-Esprit. Le jour de la Pentecôte, l’Esprit est venu comme un grand vent rugissant. (Ces hommes ont reçu une nouvelle vie par le souffle de Dieu.) De même, beaucoup de personnes aujourd’hui sont réveillées du sommeil de la mort par ce rafraîchissement du Saint-Esprit.

«Qu’est-ce que l’homme, pour que Tu te souviennes de lui ?», demandait le psalmiste. Pendant un temps, à cause du péché, l’homme était réduit à une étroite condition de misère spirituelle, sans aucun espoir de rédemption... jusqu’à ce que Jésus vienne. Et maintenant, c’est Lui qui est l’espérance de Son peuple et la force d’Israël. Après restauration complète, l’homme sera au-dessus des anges et des archanges. De même maintenant, par le Saint-Esprit, certains hommes sont utilisés d’une façon si particulière que nos villes d’Amérique grisées par la prospérité en viennent à se préoccuper de Dieu. Et ceci nous amène à parler plus particulièrement d’un homme fort aimé et merveilleusement employé par Dieu, William Branham.

Première rencontre de Frère Moore avec le pasteur Branham

Les mots nous manquent, alors que nous repensons à notre première rencontre avec notre cher frère, il y a de cela presque trois ans maintenant. Notre rêve était de voir un jour des choses de ce genre, et pourtant, il semblait que nous étions encore assoupis, inconscients de l’émouvant épisode biblique qui se déroulait dans l’État voisin du nôtre, au nord, jusqu’à ce que certains de nos frères se rendent aux réunions Branham en Arkansas et en reviennent avec l’incroyable récit de ce qu’ils avaient vu. C’était magnifique, mais nous n’en avions pas entendu la moitié : nous allions encore vivre certaines des plus précieuses expériences de notre vie. Par la providence de Dieu, l’évangéliste nous a été envoyé, avec un rapide échantillonnage de son poignant ministère.

L’air était chargé des fascinants récits qu’on rapportait au sujet de ce petit homme inhabituel et de son «don». Comment imaginer tout cela ? L’un parlait avec enthousiasme des «vibrations» qui apparaissaient dans sa main et qui lui permettaient de dire à la personne si elle avait une «maladie à germe», et laquelle. Un autre parlait des prédications pleines d’inspiration de cet évangéliste, qui affirmait pourtant lui-même : «Je ne suis pas un prédicateur.» Certains disaient même avoir vu des cancers disparaître chez des malades un certain nombre d’heures après qu’il ait prié pour eux. D’autres encore brossaient un fascinant tableau d’enfants sourds-muets, qui parlaient dans le microphone, d’infirmes qui criaient et dansaient, d’interminables lignes de prière qui ne prenaient fin qu’une fois que l’évangéliste exténué s’était effondré de fatigue et qu’on l’emmenait loin des foules suppliantes, d’immenses auditoires courbant respectueusement la tête pendant des heures, sans qu’on entende d’autre bruit que les gémissements étouffés des personnes souffrantes, la voix sérieuse et bienveillante de l’évangéliste en prière, l’hymne «Crois seulement» chanté doucement, et de fréquents éclats de louange au moment d’une guérison. Une dame qui avait suivi ses tournées de réunions sur des centaines de kilomètres, essayant avec larmes de décrire l’humilité, la bienveillance et la bonté de ce personnage phénoménal, déclarait qu’en le regardant, elle ne voyait aucunement un homme, mais Jésus. Tous étaient d’accord pour dire : «Quand on l’a vu, on ne peut plus être le même.» Et pourtant, malgré tout cela, nous n’étions absolument pas préparés pour ce qui nous arriva réellement. Tout cela ne semblait-il pas trop fantastique pour être vrai?... Mais nous allions découvrir que c’était vrai, et bien plus encore.

L’étonnement et la stupéfaction font partie du mélange d’émotions que nous éprouvons, ce premier dimanche soir du séjour de frère Branham parmi nous, en arrivant, avant l’heure de la réunion, à notre grand tabernacle, pour trouver la salle tellement bondée que nous avions du mal à entrer. Ceci n’est jamais arrivé auparavant le premier soir d’une série de réunions... mais cette fois-ci, il s’agit d’une série de réunions Branham! Pendant la journée, un flot de circulation continu a parcouru les collines de l’Arkansas et les vallées de Louisiane, suivant respectueusement le chemin de ce prophète du 20ème siècle, dont la prière peut faire que les maladies s’en aillent, que les foyers brisés soient de nouveau unis, que les pères alcooliques se repentent, que les fils prodigues reviennent, que les églises en conflit déposent les armes et fassent la paix et que les chrétiens nèdes voient se rallumer le feu de leur premier amour. Nous avons pu louer un grand auditorium dans une école, mais nous avons dû retourner au bâtiment de l’église au bout de deux soirs à peine, tellement la foule se pressait autour de l’école, même pendant les heures de classe. Nous n’avons eu le privilège d’avoir cet avant-goût du ciel chez nous que pendant cinq glorieuses journées et soirées, mais le retentissement de ces jours mémorables persiste encore aujourd’hui. Les gens en sont ressortis plus humbles et plus tendres, car ils savaient que Jésus de Nazareth nous avait visités dans Son serviteur. Pendant cette sainte pause, il semblait que nous étions remontés dans le temps pour aller nous joindre à la foule admirative des gens qui, foulant la poussière des pistes de Galilée, suivaient avec dévotion et fidélité un humble Charpentier qui disait être le Messie d’Israël. Ce parcours nous avait amenés près du lieu où avait jailli des sépulcres un démoniaque nu, qui criait et qui sifflait pour signifier combien il détestait la présence de Christ, mais qui était assis à Ses pieds quelques instants plus tard, vêtu et ayant retrouvé l’esprit... Nous avions été mêlés à la foule animée qui entourait Jésus quand II posa cette surprenante question : «Qui M’a touché ?» et vit une petite femme toute tremblante se jeter à Ses pieds et déclarer devant tout le monde pourquoi elle avait tiré le bord de Sa tunique et comment elle avait été guérie instantanément. Puis nous L’avions suivi chez Jaïrus pour assister à la résurrection de sa fille. Nous avons entendu distinctement les paroles prononcées par un enfant sourd-muet après que le Maître l’eût touché, déliant sa langue, et nous nous sommes réjouis de voir le paralytique sauter de joie... Nous nous sommes efforcés de trouver une place où nous asseoir, près du rivage de la mer, avec cinq mille autres hommes qui avaient laissé le marteau et l’enclume et fermé leur échoppe pour passer la journée à écouter, captivés, le merveilleux enseignement du Philosophe divin... Nous avons pleuré avec les femmes en contemplant Son beau visage et en y lisant la douleur et la peine venues d’un cœur brisé, et nous avons ressenti la chaleur qu’un seul regard de Ses yeux bienveillants apporte à l’âme. Oui, l’époque biblique était revenue. Il y avait ici un homme qui accomplissait réellement ce dont nous, nous n’avions fait que prêcher.

Je ne dis pas ceci pour élever un homme, mais seulement pour souligner que notre profonde affection pour notre frère était due au fait que son ministère semblait nous rapprocher de notre Seigneur plein d’amour, et nous faire connaître mieux que jamais Ses œuvres au présent, Sa personnalité et Sa divinité. - Que pourrait-on dire de mieux d’un homme ?

Nouvelle expérience

L’atmosphère bénie qui nous avait enveloppés quand nous avions vu les formidables triomphes de la foi nous avait poussé à apporter toute l’aide que nous pouvions donner, si petite soit-elle... (Qui a jamais vu un petit enfant infirme ou malade être amené dans la ligne de prière, sans en être ému au point d’être prêt à aller même jusqu’au bout du monde pour aider ces petits, s’il en a la possibilité ?)

Nous quittons donc église, amis et famille pour apporter notre petite pièce sous forme d’aide à ce ministère spectaculaire. Nous commençons par faire route vers San Antonio (Texas). Là, des centaines de personnes bénéficient de la prière et sont délivrées pendant ces jours glorieux, au Théâtre San Pedro ; des croyants sont réveillés et des pécheurs se convertissent. Nous garderons toujours certaines de ces émouvantes scènes à la mémoire. Invariablement, frère Branham gagne les cœurs des gens où qu’il aille. Comme nous allions le découvrir par la suite, ces scènes d’adieux touchants allaient souvent se répéter devant nos yeux. Nous ne pourrions pas oublier les étudiants de l’International Bible Collège, - qui, avec frère Coote, leur délégué, avaient aidé notre cher frère Stribling, le pasteur qui avait organisé la série de réunions, - et qui s’étaient tellement attachés à l’évangéliste. Leurs adieux furent déchirants. Voilà un des épisodes tristes que nous ne connaîtrons jamais au ciel : le départ et les adieux.

Important message donné dans l'Esprit

En repensant à cette série de réunions, nous notons particulièrement les deux événements suivants : Une image qui reste gravée dans ma mémoire est celle d’un homme d’âge moyen qui avançait à tâtons dans la ligne de prière. Il était complètement aveugle depuis 30 ans. Alors qu’il s’approchait de l’évangéliste, je l’entendis dire : «Je sens mes yeux se réchauffer !» Frère Branham prie pour lui, lui demande de lever les yeux, et, pour la première fois depuis son enfance, il dit : «Je vois une lumière !» Je ne suis pas près d’oublier l’expression de son visage, alors qu’il restait là pendant plusieurs minutes à regarder, le sourire aux lèvres.

La seconde chose fut un émouvant message donné dans l’Esprit et interprété, presque identique à deux autres messages qui allaient être donnés au cours d’autres réunions de frère Branham à différents endroits : un témoignage certain rendu à ce ministère oint de Dieu. Il est exprimé avec une telle puissance qu’il en semble presque extraterrestre. En voici la substance : comme Jean-Baptiste a été envoyé comme précurseur de la première venue du Seigneur, de même cet évangéliste était envoyé, avec d’autres de ses semblables, pour réveiller les gens et les préparer à Sa seconde venue. Plusieurs mois plus tard, nous allions entendre le même message interprété, au milieu d’une grande foule d’auditeurs des réunions Branham à Tulsa (Oklahoma) par sœur Anna Schrader, que nous allions par la suite apprendre à apprécier profondément. Assurément, ces mots ont pénétré nos cœurs.

En direction de la Côte Ouest

La série de réunions suivante à laquelle nous avons assisté avait lieu à Phoenix (Arizona). C’est là que, pour la première fois, nous avons rencontré notre ami et frère John Sharritt, un précieux frère et grand homme d’affaires, qui allait par la suite devenir membre de l’équipe de l’évangéliste. Beaucoup d’auditeurs sont présents aux réunions de Phoenix, et de nombreux prodiges et miracles sont accomplis au Nom de Jésus. En rentrant de la côte, nous ferons de nouveau halte à Phoenix, chez nos frères hispanophones, où une ligne de prière semblera interminable. Oh ! Comme ces esprits habitués au catholicisme ont répondu au ministère de notre frère ! Il aura prié pour eux, sans répit, pendant environ huit heures d’affilée.

Depuis la capitale de F Arizona, nous nous déplaçons vers l’ouest pour nous rendre à Los Angeles et à Long Beach. Les réunions s’ouvrent à Monterrey Park, dans une belle église, comble dès le premier jour. De là, nous allons à l’auditorium municipal de Long Beach. La réunion a été annoncée pour 19 heures ce soir-là, mais en fin d’après-midi, au milieu d’une réunion d’un autre groupe, des malades, des infirmes et des déments (dont certains en camisole de force), commencent à se rassembler dans la salle. L’orateur de «L’Heure du Bon vieux Réveil» s’en rend compte et je vois bien qu’il est soulagé de savoir que c’est la foi d’un autre, - et non la sienne, - qui est mise au défi. Un grand nombre de ces personnes seront délivrées et sauvées.

Un court séjour à Oakland sera suivi d’une merveilleuse réunion à Sacramento, la capitale du grand État de Californie. Il faudrait ouvrir ici un nouveau chapitre de cette histoire : en effet, pendant que les autres membres de l’équipe font le voyage d’Oakland à Sacramento en voiture, je prends l’avion pour Ashland (Ore- gon), pour aller voir notre ami de longue date, Gordon Lindsay, et lui raconter les choses que Dieu est en train de faire. II tient une série de réunions de réveil dans son assemblée d’Ashland... Mais que pensez-vous?... Il croit le récit véridique, interrompt sa série de réunions et prend avec son épouse, son équipe d’évangélisation et moi-même la route de Sacramento, à travers les terres sauvages du nord de la Californie, pour aller assister aux réunions de frère Branham. Je n’hésiterai pas à dire que c’est là un pas qui changera complètement le cours de sa vie, et peut-être aussi par son intermédiaire le cours de la vie de beaucoup d’autres personnes. C’est qu’il est maintenant rédacteur en chef du magazine LA VOIX DE LA GUÉRISON, qui touche des dizaines de milliers de gens, alors qu’il n’atteignait auparavant que les membres d’une seule assemblée.

C’est la jolie petite ville de Santa Rosa qui sera notre prochaine étape, où nous serons reçus avec une sollicitude toute angélique. Puisse Dieu bénir ces croyants doux et humbles qui ont leur nom dans le Livre de Vie.

Un récit de la réunion à Fresno pourrait remplir des pages et des pages. Comment pourrions-nous oublier le spectacle de l’immense foule de gens qui restaient assis toute la journée à attendre l’arrivée de frère Branham ? Nous n’y étions que pour un soir, et la réunion avait été annoncée plusieurs jours à l’avance. Finalement, le jour venu, les gens commencent à entrer dans l’église pour la réunion du soir. Avant midi déjà, la salle est remplie, et quand l’heure de la réunion arrive, il a fallu dresser deux tentes, et il y a des gens partout. On repense au récit de l’Évangile de Marc ou de Luc, où il est dit que les gens se marchaient dessus, tellement la foule se pressait. Finalement, frère Branham prie pour les malades, et à 3 heures du matin, nous arrivons chez d’excellents amis qui nous ont préparé à souper... seulement, nous sommes un peu en retard !

De Fresno, nous retournons à Phoenix, vers la réserve d’Indiens. «La réserve d’Indiens»... Ces mots nous rappellent un si grand nombre de spectacles poignants et d’événements chez ces indigènes pétris de superstition qu’on pourrait en remplir un livre. Si seulement tous mes lecteurs avaient pu voir avec moi cette bruyante assemblée ce soir-là, et observer le changement sur tous ces innombrables visages brun cuivré, dont l’expression passait d’une curiosité sceptique et étonnée à une admiration manifeste ! Quelle touchante simplicité. Après tout, ce sont eux les premiers Américains, mais hélas, ils ont été tristement négligés et mis de côté, et maintenant, la plupart d’entre eux sont submergés par la pauvreté, la maladie et le paganisme.

L’hospitalité royale qui nous fut offerte par la brave missionnaire de l’endroit est inoubliable. Elle est réellement un brave soldat, essayant vaillamment de combattre les traditions superstitieuses des pratiques démoniaques et du sorcier tribal pour offrir un Christ vivant, plein d’amour, le grand Médecin, pour soulager les nombreux maux de ces gens nécessiteux. C’était une joie que de l’aider en faisant venir un homme dont la vivifiante foi en Dieu pouvait produire des miracles que l’Indien voie de ses yeux - car il doit voir pour pouvoir croire. C’est exactement ce qui arriva.

L’église était comble, et comme beaucoup de gens étaient debout à l’extérieur, l’évangéliste prêcha, au moyen d’un interprète, depuis les marches de l’église, s’adressant à un auditoire peu convaincu. Mais bientôt, on forma la ligne de prière et la puissance du Seigneur était là pour guérir.

À cet endroit, nous avons eu, avec eux, le privilège d’assister à une véritable démonstration de foi : les miracles se succédaient sous nos yeux. La manifestation de quelques uns de ces miracles suffit aux Indiens pour être convaincus. À ce moment, nous remarquons un peu de confusion, car un certain nombre d’entre eux se lèvent et partent brusquement... puis, un peu plus tard, nous comprenons : ils commencent à revenir, accompagnés d’autres personnes. Ayant vu, les Peaux-Rouges avaient cru, et ils avaient quitté l’endroit où se produisaient des choses merveilleuses pour aller chercher ceux de leurs bien-aimés qui étaient malades et infirmes, et qu’ils avaient laissés dans les huttes.

Je mentionnerai une femme âgée, qui avançait en clopinant dans la ligne de prière sur des béquilles de fortune faites avec des manches à balai. Quand elle arriva devant l’évangéliste, elle n’attendit même pas que notre frère prie pour elle, mais se contenta de lui tendre ses béquilles, se redressa et s’en alla en marchant. Quelle foi simple, toute enfantine !

Le Canada visité

Après quelques semaines chez nous, notre prochaine rencontre aura lieu à Saskatoon (Saskatchewan), où nous nous réjouirons de la communion de nos frère Canadiens d’une foi du même prix que la nôtre.

En passant par Prince Albert, où nous faisons halte pour une réunion, nous allons à Edmonton (Alberta), la grande ville tout au sud de la route Alcan. Plusieurs jours de réunions sont prévus ici, dans la patinoire couverte, qui offre cinq ou six mille places. Seule l’éternité pourra révéler tout ce qui aura été accompli ici. Ensuite, nous allons à Calgary, en passant par le Parc National Jasper Banff, où nous voyons des paysages saisissants, les plus beaux de tout le continent, à notre connaissance. Les réunions de Calgary sont abondamment bénies par le Seigneur. Ici, nous trouvons tout en place pour une glorieuse série de réunions. L’édifice est l’un des plus grands de la ville, et il déborde à chaque réunion de guérison. De nombreux prodiges et miracles sont accomplis au Nom de Jésus.

Je me souviendrai d’une ligne de prière dans laquelle plusieurs centaines de personnes passent devant l’évangéliste pour qu’il prie pour eux. Je remarque une femme souffrant d’un strabisme très prononcé. Notre frère lui impose les mains et prie, et, tout en gardant les yeux fermés, demande aux auditeurs de lever la tète pour regarder la femme, car il sait déjà qu’elle ne louche plus, avant même de regarder lui-même. Jacques n’a-t-il pas dit que la prière de la foi sauvera le malade... et non pas la prière, sans plus.

Tournée en Floride

En janvier 1948, nous quittons notre pays glacial pour un pèlerinage vers le sud, vers le paradis hivernal de Miami (Floride). Cependant ce n’est pas un voyage de vacances en hiver, à l’image des hordes de touristes qui vont dépenser leur argent pour parier sur les chevaux, sur les lévriers, pour des extravagances de plage et, en général, pour se vautrer dans le péché. Il s’agit au contraire d’aller exercer le ministère au profit des personnes nécessiteuses qui peuplent bel et bien un pareil Éden de la nature. Ces personnes viennent en foule, formant un auditoire très varié. Presque tous les Etats de l’Union sont représentés, ainsi que des pays étrangers. Il y a là les plus pitoyables échantillons de souffrance humaine que nous ayons jamais vus. Non pas tous, bien sûr, mais la plupart d’entre eux s’en iront guéris.

Ici, nous avons le privilège de rencontrer Avak, le jeune chrétien Arménien qui a reçu un appel et une onction dans son Arménie natale, avec une expérience semblable à celle de frère Branham. Les cieux nous sourient pendant cette campagne : en effet, nous avons le privilège de rencontrer le pasteur F. F. Bosworth, un des «anciens» des débuts du ministère de la guérison divine. Nous avions entendu parler de lui et lu à son sujet depuis bien des années. C’est un «coup de foudre d’amitié» pour frère Bosworth et frère Branham, ainsi que pour les autres membres de notre équipe. Par la suite, nous aurons le plaisir de l’avoir à l’œuvre parmi nous dans l’équipe d’évangélisation.

C’est toute une succession de merveilleux souvenirs qui me reviennent à l’esprit quand je repense à cette mémorable période... non seulement les beautés de la nature que nous pouvions contempler dans cette pittoresque contrée, mais aussi les heures enchantées que nous passions à voyager en remontant la côte et la piste Tamiami, en compagnie de notre charmant frère Branham, de mon épouse, de ma fille, Anna Jeanne et de sa grande amie, Juanita. Un avant goût du ciel!... Nous faisions un festin de la Parole, dont notre frère nous exposait la bonté ; les sœurs pleuraient en l’entendant comparer les mystères et les luttes de la vie terrestre avec la gloire du ciel, puis c’est lui qui pleurait en les entendant chanter leurs merveilleux chants, qui parlaient de Jésus et du ciel.

C’était un homme qui vivait sur terre et en même temps au ciel... Il avait de l’autre côté de tels trésors que ses pensées se détachaient souvent de son rustique environnement terrestre pour se porter sur la perfection des dimensions célestes. Il semblait que ses paroles avaient le pouvoir d’emmener ses auditeurs avec lui dans ces lieux célestes. Jamais le ciel ne fut aussi proche que pendant qu’elles chantaient, la voix pleine de larmes :

«Un lendemain radieux m’attend Quand s’ouvriront les portes d’or ;

Au-delà du rideau du temps Plus de tristesse ni de malheur.

Un jour, dans un monde si différent,

Un jour, mais Dieu seul sait à quel moment,

La vie d’ici-bas sera terminée Et je vivrai dans la Sainte Cité.

Un jour, j’atteindrai le bout du chemin,

Tous mes labeurs auront alors pris fin ;

Les blessures d’ici-bas ne seront plus,

Souffrances et larmes auront à jamais disparu.»

Et puis, comment aurions-nous pu ressentir plus profondément l’amour de Dieu qu’en les entendant chanter, accompagnées par le déferlement rythmé des grandes vagues de l’Atlantique :

«Si nous pouvions remplir d’encre les océans,

Si le ciel était une voûte de parchemin,

Si tous les brins d’herbe du monde étaient des plumes,

Et tous les hommes des écrivains,

On ne pourrait décrire l’amour de notre Dieu

Sans assécher les océans ;

Et l’immense étendue de parchemin

Ne saurait contenir le tout.

Amour de Dieu si grand, si pur !

Amour puissant et sans mesure

Subsistant éternellement

Des saints et des anges le chant.»

Comment aurions-nous pu imaginer que peu de temps après, notre frère ne serait plus avec nous, mais traverserait les ombres ténébreuses de la vallée de la mort, incapable de porter plus longtemps la lourde charge qui épuisait ses capacités physiques, et qu’alors, le seul fait de repenser à ces moments que nous passions ensemble serait pour lui un réconfort pendant ces longs mois de lutte dans la dépression et l’épuisement nerveux. Tard ce soir-là, alors que nous contemplions l’immense étendue de crêtes écumantes dans les derniers rayons du soleil couchant et que nous entendions dans la brise du soir les accents mélodieux des jeunes filles qui chantaient :

«Vers le soleil couchant, la vie semble s’éteindre,

Les ombres derrière moi vont engloutir le jour.

Quelque part au-delà de l’étendue bleue,

L’espérance luit, et luira encore.

La foi voit plus loin que le soleil couchant ;

Elle aperçoit l’aube d’un jour éternel.»

... pressentait-il qu’on rapporterait bientôt à ses amis que le soleil de sa courte vie était sur le point de se coucher ? Je crois qu’il le pressentait, car il évoquait souvent son départ.

Glorieuses réunions à Pensacola

Le printemps 1948 vit des réunions parmi les plus glorieuses qui avaient jamais eu lieu jusqu’à cette date, parmi lesquelles les réunions de réveil de Pensacola (Floride). Comme nous aimons y repenser ! Les préparatifs avaient été nombreux. Plusieurs groupes avaient œuvré ensemble pour cette campagne. Toutes les assemblées du Plein Évangile que nous connaissions dans cette ville participaient, sous la conduite de notre cher frère Welch. Une immense tente avait été dressée à un emplacement commode. Des foules de personnes se rassemblèrent, venant des villes et des États alentour. Certains venaient jusque depuis le Michigan. Malgré une tempête qui fit céder l’armature de la tente, malgré le mauvais temps, les grandes foules présentes et le merveilleux esprit qui régnait contribuèrent à nous faire vivre cinq jours tout à fait célestes.

L’une des scènes spectaculaires se produisit un dimanche après-midi. Nous avions annoncé que cette réunion s’adresserait tout particulièrement aux personnes inconverties. Une fois que l’évangéliste eut terminé de raconter l’histoire de sa vie, plusieurs centaines de personnes - 1500 au moins - répondirent, en larmes et le cœur brisé, à l’appel lancé à tous ceux qui voulaient devenir chrétiens. Seul l’ange qui enregistre les événements peut savoir où pareille scène s’est déjà produite. De nombreuses personnes reçurent leur guérison dans cette réunion, sans même passer devant l’évangéliste. La foi avait atteint des sommets, et longtemps encore après que l’évangéliste épuisé ait été porté hors de la tente, une rangée de 20 à 25 prédicateurs de la région, différences et préjugés oubliés, prièrent pour l’interminable ligne composée de centaines de personnes désirant la guérison. Quel jour glorieux !

Une partie du vaste auditoire A la campagne Branham de guérison de Kansas City.

Avant de quitter les réunions de Pensacola et les fabuleux souvenirs qu’elles évoquent, mentionnons encore un événement qui se produisit le matin de notre départ. Un homme vint demander de l’aide pour sa petite fille. (Depuis des mois, il était évident que l’évangéliste avait impérativement besoin de prendre du repos pour récupérer. Il s’épargnait donc l’effort d’écouter chaque individu lui exposer ses problèmes.) Mais comme nous trouvions que ce besoin le justifiait, nous l’avons présenté à notre frère. Nous n’oublierons jamais cette histoire. Les larmes coulant sur ses joues, cet homme nous raconte qu’il a adopté sa fille quand elle était bébé, et que son intelligence ne s’est pas développée normalement : il lui manque quelque chose. En voyant la compassion de ce père et son amour pour son enfant adoptée, je pense à une autre scène : nous avons été adoptés dans la famille du Père céleste, et nous aussi, nous avons une intelligence défectueuse (spirituellement parlant). Pour cette raison, II éprouve pour nous une pitié et une compassion infinies. Après quelque temps, nous nous retrouvons à Kansas City (Kansas), pour une campagne dans l’auditorium municipal. C’est là que nous rencontrons pour la première fois frère Oral Roberts, qui est maintenant très actif et fort employé dans la prière pour les malades. De Kansas City, nous allons à Sedalia (Missouri) pour quelques jours. Bien que l’évangéliste soit près de s’écrouler, Dieu bénit une multitude de malades.

Une campagne Branham sous la tente à San Bernardino (Californie), en Novembre 1950.

La rencontre prévue à l’auditorium des francs- maçons à Elgin (Illinois) dure plusieurs jours, provoquant dans la vallée de la Fox un réveil sans précédent. Alors que cette série de réunions se termine, nous voyons que l’effort est trop dur, et qu’il faut arrêter, sans quoi l’évangéliste ne tardera pas à tomber au champ d’honneur pour Jésus. Nous prenons congé de l’équipe à Elgin pour rentrer dans le Sud au climat chaud et hospitalier, sans savoir que nous ne reverrons plus notre cher évangéliste pendant de longs mois, au cours desquels sa vie et son précieux ministère seront tout près de s’éteindre.

Mais, grâce à Dieu, nous avons la joie de dire en écrivant ces lignes que nous venons de terminer les plus glorieuses réunions de réveil jamais connues dans l’histoire de notre assemblée, où l’évangéliste William Branham s’est montré un évangéliste meilleur, en meilleure santé, plus fort et plus doué que jamais, avec encore plus de foi et d’onction pour prêcher l’Évangile. Puisse Dieu lui accorder de rester fort et rempli de foi jusqu’à ce que le soleil de sa vie mortelle se couche, ou que le Soleil de Justice se lève sur une Amérique réveillée de son sommeil léthargique.



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