La Série Surnaturelle
La vie de William Marrion Branham
Owen Jorgensen
Hope meurt
Chapitre 21
1937
Le deuxième jour de son isolement, il cessa finalement de pleuvoir. Le ciel
s’éclaircit et le soleil commença à briller. Un avion le repéra et lui
largua de la nourriture. Le troisième jour, le vent se calma et Billy décida
d’essayer de nouveau de traverser. Il réussit à faire avancer son bateau
encore un mille [1,5 km] le long du ruisseau, jusqu’à une petite communauté
du nom de Port Fulton, située juste assez haut pour que les vagues ne
viennent lécher que quelques pas de porte. Il demeura à Port Fulton pendant
sept jours, désirant ardemment que le niveau d’eau baisse et que le courant
soit moins fort. Finalement, il ne put plus supporter l’attente. Il essaya
une nouvelle fois de se rendre sur l’autre rive et cette fois-ci, il
réussit.
Attachant son bateau à un arbre,
il se mit à marcher le long de l’autoroute en direction de Charlestown.
Lorsqu’il arriva à l’entrée de la ville, il demanda à tous ceux qu’il
rencontra s’ils avaient entendu parler d’un train venant de Jeffersonville,
avant que l’inondation efface les voies. Personne n’en avait entendu parler.
Découragé, Bill remonta lentement la rue en direction de la gare.
Une auto passa près de lui et
s’arrêta. « Tiens, Billy Branham, qu’est-ce qui t’amène à Charlestown? »
C’était le colonel Hayes, un vieil ami de la famille. Après que Billy lui
eut expliqué sa situation critique, le Colonel Hayes lui dit : « Monte,
Billy, je vais t’aider à les retrouver. »
Ils se retrouvèrent bientôt à la
porte du poste de contrôle de la compagnie de chemin de fer. Bill demanda en
tremblant : « Il y a dix jours... la nuit où la digue s’est effondrée à
Jeffersonville... y a-t-il eu un train qui est arrivé ici vers minuit? Ce
devait être un train composé de wagons à bestiaux, mais les wagons étaient
pleins de gens, des gens malades. »
« Comment pourrais-je oublier ce
train? » répondit le contrôleur. « C’est le dernier qui est arrivé avant que
les voies soient submergées par les flots. »
Billy poussa un soupir
de soulagement. « Qu’est-il arrivé à ces gens? » demanda-t-il avidement.
« Je ne pourrais te répondre. Le
train ne s’est pas arrêté ici. Je ne sais pas où il a abouti, mais le
mécanicien qui le conduisait va arriver dans quelques minutes. Restez dans
les parages. »
Le mécanicien fut d’un plus grand
secours. « Une mère avec deux petits enfants? Oui, je m’en souviens. Ils
étaient tous très malades. Nous les avons amenés jusqu’à Colombus, Indiana.
Mais, jeune homme, impossible de vous rendre là-bas. L’inondation a
interrompu tous les trains pour Colombus et les routes sont également toutes
bloquées. »
Lorsque Bill et le colonel
quittèrent la gare, Bill était rongé par l’inquiétude et se tordait les
mains. Le colonel Hayes mit sa main rassurante sur l’épaule de Billy et dit
: « Je peux t’y emmener Billy. Je connais une route secondaire sur les
hauteurs. Je suis certain qu’elle contournera l’eau. »
« Alors, allons-y. »
La ville de Colombus, Indiana, se
trouvait à 50 milles [80 km] au nord. Ils y arrivèrent au crépuscule et
apprirent qu’une église baptiste avait été convertie en hôpital provisoire
pour installer les malades et les blessés victimes de l’inondation.
Lorsqu’ils arrivèrent devant le bâtiment, Billy gravit quatre à quatre les
marches de l’escalier. L’auditoire était comble. Les bancs avaient été
poussés contre un mur et le plancher était maintenant occupé par de
nombreuses rangées de lits de camp militaires. Le bruit et la confusion
dominaient dans la grande pièce ; des gens marchaient dans les allées,
d’autres toussaient ou gémissaient. Bill cria frénétiquement : « Hope! Hope!
Où es-tu? » Des gens se retournèrent pour le regarder, mais Billy ne s’en
soucia pas. Il courut entre les lits de camp, cherchant le visage qu’il
aimait plus que tout au monde. « Hope, où es-tu, ma chérie? »
Tout au bout de la pièce, Billy
vit une main se lever en l’air. Il courut dans l’allée jusqu’à son lit. Le
premier regard qu’il posa sur sa femme bien-aimée le fit frissonner
involontairement. « Dieu bien aimé, aie pitié », pensa-t-il. La peau de Hope
était aussi blanche que du coton. Ses bras avaient l’air si maigre ; elle
devait avoir perdu 25 livres [10 kg]. Ses yeux étaient enfoncés dans les
orbites et ses joues étaient tellement creuses qu’on pouvait facilement voir
le contour de ses pommettes.
Hope leva les yeux vers lui et
sourit faiblement : « Bill, je suis désolée d’avoir une tête pareille. »
Bill tomba à genoux et la serra
dans ses bras. Il lutta pour parler d’une voix ferme : « Non, chérie, tu es
très bien. Je regrette que tu sois si malade. Où sont Billy Paul et Sharon?
»
« Quelqu’un les a emmenés dans une
autre pièce. Ils ne me laissent pas les voir. »
Une main toucha l’épaule de Billy.
« Êtes-vous le Révérend Branham? »
« Oui. »
« Je suis un des médecins ici.
Puis-je vous parler quelques instants en aparté? »
Aussitôt qu’ils furent assez
éloignés pour que Hope ne les entende pas, le médecin dit : « Révérend
Branham, je suis désolé de devoir vous l’apprendre, mais votre femme a
contracté une pneumonie tuberculeuse. Je ne crois pas que quelque chose
puisse l’arrêter. »
Les mots du médecin tombèrent
comme un scalpel tranchant sur la poitrine de Bill. « Non, Docteur, c’est
impossible. Dieu peut la sauver. »
« Eh bien, c’est peut-être vrai,
mais, en ce qui concerne la science, c’en est fini pour elle. Nous ne
pouvons plus rien faire pour elle. Je m’occupe également de vos enfants.
Votre petit garçon va bien mais votre bébé est très malade. Elle a une
pneumonie. Vous aurez de la chance si elle s’en tire. »
Bill sanglota : « Oh, Dieu, aie
pitié. »
« Ne craquez pas devant votre
femme, recommanda le médecin, cela ne fera qu’empirer les choses. Elle ne
sait pas qu’elle se meurt. »
Bill lutta pour contenir son
angoisse. « Quand pourrai-je les ramener à Jeffersonville? »
« Aussitôt que les routes seront
praticables. »
En retournant vers le lit de Hope,
Bill dit : « Chérie, le docteur a dit que je pourrai te ramener à la maison
dans quelques jours. Nous allons demander au Dr Sam Adair de s’occuper de
toi. »
Les lèvres minces de Hope
esquissèrent un pauvre sourire. « Ce sera bien, Bill. Peut-être que Dieu va
avoir pitié et me laisser vivre. »
Luttant pour conserver une voix
ferme Bill dit : « Je l’espère de tout mon cœur. »
PENDANT CINQ MOIS, Hope fut obligée de rester à l’hôpital de Jeffersonville. Le Dr Adair
essaya toutes les astuces que contenait sa mallette de médecin pour la
sauver. Rien n’y fit.
Lorsque Hope commença à cracher du
sang, Bill devint fou d’angoisse. Le Dr Adair ne pouvait pas faire
grand-chose pour le rassurer, sinon lui expliquer ce qui arrivait. « Le
bacille de la tuberculose qui infecte ses poumons a rongé un vaisseau
sanguin dans les bronches. C’est de là que vient le sang. »
« Docteur, n’y a-t-il rien d’autre
que l’on puisse essayer? Je suis désespéré. »
« Je connais un certain Dr Miller
qui travaille au sanatorium à Louisville. C’est un spécialiste de la
tuberculose ; il aurait peut-être des suggestions. Je vais l’appeler. »
Le Dr Miller traversa la rivière
pour examiner Hope avant de donner son opinion. « La maladie semble très
avancée. La seule chose qui pourrait éventuellement fonctionner serait un
pneumothorax artificiel. »
Bill eut l’air perplexe. «
Qu’est-ce qu’un pneumothorax? »
« Pneumo signifie poumon et le
thorax est la cavité qui contient le cœur et les poumons. Le pneumothorax,
c’est un état dans lequel de l’air ou du gaz a pénétré entre les poumons et
la paroi thoracique, augmentant la pression dans cette région et causant
l’affaissement des poumons. Cela se produit spontanément lors de certaines
maladies pulmonaires et c’est généralement très grave. Lors d’un
pneumothorax artificiel, on affaisse un poumon volontairement. Comme la
bactérie qui provoque la tuberculose a besoin d’un très fort taux d’oxygène
pour survivre, on peut parfois étouffer la bactérie en affaissant un poumon
à la fois.
« Cela semble prometteur.
Qu’est-ce que ça implique? »
« On insère une aiguille entre les
côtes, dans la cavité de la poitrine. On injecte ensuite une quantité d’air
mesurée, affaissant un poumon à la fois. Graduellement, les poumons
absorbent cet air, alors nous devons injecter plus d’air à intervalles
réguliers tout au long du traitement. »
Maintenant, Billy était moins sûr.
« Cela semble risqué. »
« Il n’y a pas de garantie. »
Bill en parla avec Hope et elle
accepta de prendre le risque. L’hôpital de Jeffersonville n’étant pas équipé
en pneumothorax, Bill emprunta de l’argent pour en louer un à l’hôpital de
Louisville. Il tint la main de Hope pendant que les médecins anesthésièrent
son côté et introduisirent une aiguille entre ses côtes et la cavité
thoracique. Tout au long du processus, Hope se mordit les lèvres et serra la
main de Bill jusqu’à ce qu’elle devienne blanche. Elle souffrait
terriblement. Lorsque le Dr Miller eut terminé, Bill dû enlever les doigts
de Hope de sa main.
Après le traitement, le Dr Miller
voulut des radiographies des poumons. Il les examina attentivement, puis
appela Bill dans un cabinet de consultation. « Révérend Branham, j’ai bien
peur que nous ayons échoué. Les poumons de votre femme sont déjà trop
atteints. Nous ne pouvons plus rien faire pour elle. Le Dieu Tout-Puissant
l’appelle à Lui. J’ai bien peur qu’il ne lui reste plus que quelques jours à
vivre. »
Déchiré, Bill retourna dans la
chambre de Hope. Elle était si pâle et avait l’air si fragile, telle une
poupée de porcelaine étendue sur un lit. Il l’aimait tellement. Qu’allait-
il faire sans elle? Et les enfants, Billy Paul n’avait même pas deux ans et
Sharon à peine neuf mois, qu’allaient-ils devenir sans leur mère?
Hope demanda : « Le médecin
t’a-t-il dit quelque chose? »
Bill secoua la tête : « Ne me
demande pas, ma chérie. Je dois aller travailler, maintenant, mais je
reviendrai toutes les deux ou trois heures pour voir comment tu vas. » Il
détestait la quitter, mais il avait emprunté des centaines de dollars [des
tranches de 70 euros] pour les frais médicaux, durant les derniers mois, et
il devait continuer à travailler pour rembourser tout cet argent.
Le jeudi 22 juillet, Bill
patrouillait à 30 milles [50 km] au nord de Jeffersonville, près de
Scottsburg, Indiana, lorsque le message qu’il craignait tant lui fut
transmis par radio : « William Branham, votre femme est mourante. Vous
devriez venir maintenant, si vous voulez la revoir en vie. »
Bill arrêta son camion sur
l’accotement et sortit. Il enleva son fusil, le déposa sur la banquette puis
enleva son chapeau et s’agenouilla sur le bord de la route. Inclinant la
tête devant Dieu, il pria : « Père Céleste, j’ai fait tout ce que j’ai pu.
Tu sais que tu déchires l’âme de ton serviteur, mais j’ai probablement
déchiré ton âme en écoutant la voix de ma belle-mère au lieu de la Tienne.
Je t’ai déjà dit que j’étais désolé. Seigneur, je T’en prie, ne laisse pas
Hope mourir avant que je puisse la voir encore une fois. »
Il remonta dans la cabine, mit la
sirène en marche et conduisit jusqu’à l’hôpital aussi vite que son camion
pouvait rouler. Montant les marches à toute vitesse et franchissant la porte
d’entrée, Bill vit Sam Adair dans le couloir, qui venait dans sa direction.
Le Dr Adair jeta un regard à Billy, baissa rapidement la tête et entra dans
une autre pièce pour ne pas avoir à lui faire face. Bill courut dans le
couloir et ouvrit la porte.
Sam mit son bras autour de ses
épaules et murmura avec sympathie : « Billy, mon gars. »
« Dis-moi, Docteur, est-elle
encore en vie? »
« Je crois que oui, Billy. Mais
pas pour longtemps. »
« Docteur, viens avec moi dans sa
chambre, d’accord? »
Le Dr Adair secoua la tête. « Oh,
Bill, ne me demande pas d’y aller. Hope m’a préparé tant de tartes. Elle est
comme une sœur pour moi. Je ne peux pas supporter de retourner dans cette
chambre. »
Une infirmière ouvrit la porte et
entra dans la pièce. « Révérend Branham, j’aimerais que vous preniez ce
médicament. Cela va calmer vos nerfs. »
Bill le repoussa et se dirigea
vers la chambre de Hope. L’infirmière dit : « Je vais avec vous » et elle le
suivit.
Le Dr Adair l’appela : « Bill,
elle est inconsciente. »
Hope était étendue sur le lit avec
un drap sur le visage. Bill releva le drap. Ses yeux étaient fermés et sa
mâchoire ouverte. Elle pesait maintenant moins de 100 livres [45 kg]. Bill
posa la main sur son front ; il était froid et collant. Agrippant son
épaule, il la secoua doucement. « Hope, ma chérie, réponds-moi. Je t’aime de
tout mon cœur. Peux-tu me parler juste encore une fois? » Il n’y eut pas de
réponse, aucun mouvement. À haute voix, Bill pria : « Ô Dieu, je sais que
j’ai eu tort, mais s’il Te plaît, laisse-moi lui parler juste une... »
Avant qu’il ait terminé sa prière,
les paupières de Hope remuèrent, puis s’ouvrirent. Elle essaya de lever les
bras, mais elle était trop faible. Ses lèvres bougèrent et elle prononça
quelques mots faiblement : « C’est si facile » dit-elle. « Pourquoi m’as-tu
rappelée? »
Bill se pencha au-dessus d’elle
pour mieux l’entendre. « Que veux-tu dire, ma chérie? »
« Bill, tu en as parlé, tu as
prêché à ce sujet, mais tu n’as aucune idée à quel point c’est beau. »
« De quoi parles-tu? »
« Je m’en allais à la maison. Il y
avait deux personnes vêtues de blanc qui se tenaient à mes côtés. Nous
marchions sur un sentier bordé de magnifiques fleurs et de palmiers
élégants. Il y avait de beaux oiseaux qui chantaient et volaient d’arbre en
arbre. C’était si paisible. Puis, je t’ai entendu m’appeler au loin et je
suis revenue te voir. » Hope remarqua l’infirmière qui se tenait derrière
son mari. « Louise, j’espère qu’un jour tu auras un aussi bon mari que le
mien. Il a été si bon, si compréhensif. »
L’infirmière couvrit son visage
avec un mouchoir et sortit précipitamment de la chambre.
« Non chérie, je n’ai pas pu faire
pour toi ce que j’aurais voulu. »
« Tu as fait du mieux que tu
pouvais, Bill et je t’aime pour cela. Mais je dois me dépêcher ; ils
m’attendent. Mais, avant de partir, il y a certaines choses que j’aimerais
te dire. Tu sais pourquoi je m’en vais, n’est-ce pas? »
Il essaya de dire oui, mais les
mots ne voulurent pas sortir. Il acquiesça seulement d’un hochement de tête.
« Nous n’aurions jamais dû écouter
Maman », murmura-t-elle. « Ces pentecôtistes ont raison. Promets-moi d’aller
vers ces gens, un jour. Élève nos enfants comme cela. »
« Je sais que je n’aurais jamais
dû écouter ta mère. Oh, si seulement je pouvais le refaire, j’agirais
différemment. Mais, je me rattraperai un jour. »
« Bill, tu te souviens de la
carabine que tu voulais acheter, celui dont nous n’avions pas assez d’argent
pour verser le premier acompte? »
« Oui, chérie, je sais lequel. »
« Je voulais tellement que tu aies
cette carabine. J’ai économisé des pièces de monnaie sur le montant que tu
me donnais chaque semaine pour les vêtements. Lorsque tu iras à la maison,
regarde au-dessus du lit pliant. Tu y trouveras une enveloppe avec l’argent
dedans. Promets-moi d’acheter cette carabine. »
La gorge nouée, il lui promit. «
Je l’achèterai par amour pour toi. »
« Autre chose, je veux te demander
pardon parce que je t’ai caché quelque chose. Tu te souviens-tu de la fois
où nous allions à Fort Wayne, et tu m’as acheté ces bas? »
« Oui, je me rappelle. »
« Bill, tu ne m’as pas acheté les
bons. Ces bas étaient pour une femme plus âgée. Je les ai donnés à ta mère.
Je ne te l’ai pas dit pour ne pas te faire de la peine. »
Soudain, Bill sentit un autre
genre de souffrance lui briser le cœur. Par sa négligence, ce jour-là, il
avait déprécié les besoins de Hope. Comment avait-il pu manquer d’égards à
ce point? Son angoisse lui semblait maintenant insupportable.
Le visage de Hope devint paisible
: « Ils reviennent. Je peux les sentir s’approcher. Bill, c’est facile. Ce
merveilleux Saint-Esprit que nous avons reçu me fait traverser. Promets-moi
de prêcher le baptême du Saint-Esprit jusqu’à ta mort. Il est réel et c’est
une mort merveilleuse. »
« Je te le promets. »
Hope réussit à esquisser un pauvre
sourire : « Je veux aussi que tu me promettes de ne pas vivre seul. »
« Oh, Hope, je ne peux pas te
promettre cela. Je t’aime trop. »
« Bill, nous avons deux enfants.
Je ne veux pas qu’ils soient trimbalés à droite et à gauche. Trouve une
gentille jeune fille chrétienne et épouse-la, quelqu’un qui va aimer nos
enfants et leur faire un foyer. »
« Oh, Hope, s’il te plaît, ne me
demande pas de te promettre cela. »
« S’il te plaît Bill, tu ne me
laisserais pas mourir malheureuse, n’est-ce pas? »
Le cœur presque arraché de sa
poitrine, Bill murmura : « Je te promets de faire de mon mieux. »
Les dernières paroles qu’elle lui
adressa furent : « Bill, demeure dans le champ. »
Bill dit : « Chérie, je vais
t’enterrer à Walnut Ridge. Et lorsque je mourrai, je serai enterré à tes
côtés. Si Jésus revient avant que je meure, je serai quelque part sur le
champ de bataille en train de prêcher l’Évangile du Saint-Esprit. En ce jour
glorieux où Jésus déchirera le ciel et où la Nouvelle Jérusalem descendra
des cieux, je prendrai Billy Paul et Sharon, et nous te rencontrerons à la
Porte orientale avant d’entrer. »